D. LA COMPLEXITÉ DE LA CHAÎNE DE VALEUR DE L'INFORMATION FINANCIÈRE

Si l'on se réfère à l'une des composantes du cadre traditionnel d'analyse de la stratégie des entreprises, on constate donc que la localisation du « pouvoir de négociation » a évolué au sein des sociétés et des marchés financiers : la complexité des produits financiers (notamment des « fonds à formule ») proposés aux investisseurs confère davantage d'ascendant aux promoteurs ; l'exploitation d'une quantité croissante de données modifie la « chaîne de valeur » de l'information financière et accentue les exigences de fiabilisation et de hiérarchisation ; l'AG ne joue pas suffisamment son rôle de contre-pouvoir du conseil. Cette situation est susceptible de multiplier les sources de conflits d'intérêts , ainsi que l'ont révélé les récents scandales boursiers : l'expansion horizontale selon le modèle de la « banque universelle » et la porosité des activités d'émission et de placement de titres placent l'analyse financière en porte-à-faux, l'endogamie de certains conseils d'administration n'incite pas leurs membres à l'implication et à la contestation.

Sans céder à la tentation de la dramatisation et de la généralisation de ces dysfonctionnements, qui auraient suscité une réaction disproportionnée, la LSF a ainsi contribué au nécessaire rééquilibrage des relations entre professionnels et profanes de l'investissement, entre les actionnaires et les gestionnaires, entre les émetteurs et les instances de contrôle. Encore faut-il que l'AMF fasse de son application en ce domaine une stricte priorité.

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