B. UN SENTIMENT AMBIVALENT : VITALITÉ OU DISPARITION ?
1. Une source privilégiée pour l'analyse de l'information et le débat démocratique
Malgré ses difficultés économiques, la presse quotidienne écrite représente un élément essentiel dans une société démocratique pour la formation des citoyens, le débat et l'expression des différents courants d'opinion.
A cet égard, il est significatif que les articles à la une des quotidiens soient largement repris dans les journaux des télévisions et des radios : les personnalités auditionnées par votre rapporteur spécial ont souvent souligné cette richesse, non mesurable en termes de valorisation financière, que constituent les informations et les analyses développées par la presse quotidienne.
Dans cette perspective, la presse quotidienne constitue un vecteur privilégié du débat démocratique. Outre le rôle indispensable de la presse d'opinion, les quotidiens d'information politique et générale offrent à la discussion politique un espace nettement plus important que les médias concurrents de la télévision et de la radio. Les campagnes d'information gouvernementale et les déclarations des hommes politiques ciblent ainsi la presse quotidienne pour développer une information substantielle.
2. Quelle place pour les quotidiens dans les recompositions du paysage médiatique ?
Les quotidiens peuvent ainsi prendre place dans les recompositions en cours du paysage médiatique : en particulier, les titres de la PQR sont sollicités pour la création des télévisions régionales, en raison de leur connaissance fine des acteurs et des enjeux locaux.
L'association des titres de la PQR à l'essor des télévisions régionales suppose néanmoins qu'ils disposent des moyens financiers nécessaires, face à la concurrence des chaînes nationales de télévision qui cherchent également à se positionner sur ce marché émergent.
Les quotidiens d'information politique et générale se trouvent confrontés à la nécessaire adaptation d'un modèle économique mis en place à la Libération, pour enrayer un cycle d'érosion qui a déjà conduit à la disparition des deux tiers des titres existants en 1945 et à une situation monopolistique de la plupart des quotidiens régionaux. Cette évolution est d'autant plus impérieuse que la diffusion d'informations et d'analyses sur Internet et dans les journaux gratuits atteste de modèles alternatifs de développement.