3. Les structures de coordination
Des structures ont été mises en place pour coordonner l'action des différentes forces de sécurité au niveau national et au niveau local. Des difficultés persistantes de coordination ont toutefois conduit, durant la campagne législative, le parti socialiste et ouvrier espagnol (PSOE) à proposer la création d'un commandement unique qui emporte la suppression des directions générales de la police et de la Garde civile.
. Le secrétariat d'État à la sécurité
La coordination des deux forces de sécurité de l'État est assurée par le ministre de l'intérieur qui dispose pour cette mission spécifique d'un secrétaire d'État à la sécurité intérieure. Celui-ci s'appuie sur un « cabinet de coordination », structure légère qui ne s'intéresse qu'aux affaires les plus importantes, notamment à la lutte contre le terrorisme et tout particulièrement contre ETA.
. La coordination au niveau décentralisé
Dans chaque province, le Délégué du Gouvernement, équivalent du préfet, exerce le commandement direct des Forces et Corps de sécurité de l'État sans préjudice de l'autorité des juges sur les unités de police judiciaire.
Afin de garantir la coordination entre les politiques de sécurité de l'État et celles des Communautés autonomes, un Conseil de la politique de sécurité a été créé. Il est présidé par le ministre de l'intérieur et est composé des ministres de l'intérieur des Autonomies et d'un nombre égal de représentants de l'État. De plus, dans chaque Autonomie, pourra être constituée une « Assemblée de la sécurité », composée à parité par les représentants de l'État et les représentants des Autonomies. Cette assemblée a pour mission de coordonner les interventions en fonction des accords conclus au niveau national. Elle est normalement l'organe compétent pour résoudre les différends.
Il revient aux communautés autonomes de coordonner leurs actions avec celles des polices locales sur leur ressort territorial.
Il semble que l'efficacité de ces instances de coordination soit limitée, les Forces et Corps de sécurité de l'État gardant une très grande autonomie d'action et les Communautés autonomes ayant la volonté d'affirmer leurs prérogatives, ce qui est déjà le cas au Pays Basque et en Catalogne.
. Vers un rapprochement accru de la police et de la Garde civile ?
Dans son programme électoral, le PSOE a proposé la création d'un commandement unique conduisant à la fusion des directions générales de la police et de la Garde civile sans fusion des deux forces. Il en espère une coordination beaucoup plus efficace et une meilleure utilisation des moyens disponibles.
Ce projet semble pourtant particulièrement ardu à réaliser. Il apparaît difficile de maintenir l'identité séparée des deux corps et donc des règles de gestion et de fonctionnement propres au sein d'une même direction générale véritablement unifiée. A contrario, la seule nomination d'un directeur général unique, sans modifier l'organisation administrative ne serait pas forcément cohérente et efficace. Une solution médiane pourrait être trouvée en créant une direction collégiale préservant les directions générales.