B. CRÉATIONS D'EMPLOIS ET BAISSE DE L'ÉPARGNE ALIMENTERAIENT LE DYNAMISME DE LA DEMANDE INTÉRIEURE
La consommation des ménages dynamique, modélisée dans cette projection, repose sur deux piliers : une progression soutenue des revenus, résultant d'abondantes créations d'emplois et une baisse du taux d'épargne, plus marquée que dans le compte central. De son côté, la dynamique de l'investissement des entreprises est financée par un recours plus important à l'endettement, le taux d'autofinancement et le taux de marge des entreprises continuant à diminuer.
1. Hausse des revenus et baisse du taux d'épargne des ménages
Comme cela a été indiqué, ce scénario retient l'hypothèse d'une hausse modérée des salaires. Mais, en raison du dynamisme des créations d'emplois, la masse salariale augmenterait à un rythme soutenu, venant alimenter la hausse du pouvoir d'achat des ménages.
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE
L'ÉVOLUTION DU COMPTE DES MÉNAGES
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|||||||
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
|
Evolution du pouvoir d'achat |
3,5 |
2,6 |
1,3 |
2,8 |
2,6 |
3 |
3 |
Masse salariale |
3,9 |
2,2 |
1 |
2,7 |
2,5 |
2,8 |
3 |
Prestations sociales |
2,3 |
3,1 |
2,5 |
0,9 |
0,3 |
1,3 |
0,8 |
Revenu disponible brut |
3,5 |
2,6 |
1,3 |
2,8 |
2,6 |
3 |
3 |
A cette hausse des revenus viendrait s'ajouter une baisse du taux d'épargne, qui passerait de 16,9 % en 2002 à 15 % en 2007. Cette baisse du taux d'épargne serait encouragée par la diminution du chômage (baisse de l'épargne de précaution).
La baisse du taux d'épargne des ménages conduirait à une augmentation du rythme de croissance de l'économie de 0,2 point par an, de 2004 à 2007, par rapport au scénario central. Le taux d'épargne observé à la fin de la période serait proche de celui connu dans la décennie 1990 (15,1 %). La réalisation de ce scénario suppose que la tendance à l'augmentation du taux d'épargne des ménages s'inverse, ce qui constitue une hypothèse forte.
2. Un scénario d'endettement des entreprises
Dans cette variante, l'investissement des entreprises progresse plus rapidement que dans le compte central. Les entreprises ne peuvent compter sur une amélioration de leurs profits pour financer leurs investissements ; au contraire, leur taux de marge s'effrite légèrement en fin de période dans la projection, en raison de la vigueur des créations d'emplois. Le surcroît d'investissement est donc financé par une baisse supplémentaire du taux d'autofinancement.
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉVOLUTION DU COMPTE DES ENTREPRISES |
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2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
|
Taux de marge |
39 |
38,2 |
38,9 |
39 |
39,2 |
39 |
38,8 |
Taux d'investissement |
18,4 |
18 |
17,6 |
17,7 |
18 |
18,3 |
18,4 |
Taux d'autofinancement (hors stocks) |
69,4 |
67,7 |
75 |
76 |
70,1 |
63 |
55,2 |
Investissement |
3,3 |
- 0,7 |
0,4 |
4,4 |
5,1 |
4,8 |
4,3 |
Logiquement, les frais financiers des sociétés, qui augmentaient déjà beaucoup dans le scénario de croissance potentielle, s'accroissent encore davantage dans cette variante. Ils progresseraient de 12 % par an, en moyenne, sur la période 2003-2007 (contre 10,7 % dans le compte central).
Cette variante soulève les mêmes interrogations que celles précédemment énoncées : les entreprises françaises peuvent-elles se permettre une augmentation de leur endettement ? La détérioration de la situation financière des entreprises françaises depuis cinq ans, attestée par l'augmentation du ratio de leur dette rapportée au PIB, conduisent à en douter ( cf. graphique).
On peut, en outre, s'interroger sur la pérennité d'une reprise de l'investissement financée par l'endettement. Si l'endettement des entreprises devient excessif, il est à craindre que la phase d'expansion décrite dans le scénario ne soit suivie d'une phase de repli brutal de l'investissement, à laquelle les entreprises seraient contraintes pour rétablir leurs comptes.