B. QUELLES PERSPECTIVES POUR LES ÉLEVEURS ?
1. Une question traditionnelle : l'installation des éleveurs
La diminution constante du nombre d'installations de jeunes agriculteurs est un problème général qui n'intéresse pas seulement le monde de l'élevage. La diminution du total des installations aidées, de - 11 % en 2001 par rapport à 2002 10 ( * ) , constitue la trame générale d'un mouvement qui concerne également le secteur de l'élevage.
Selon le rapport d'activité publié en juin 2002 par le Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles 11 ( * ) (CNASEA), le nombre d'installations aidées a crû d'un peu plus de 7.000 en 1994 à environ 9.000 en 1997. Depuis lors, la diminution des installations aidées s'est poursuivie à un rythme accéléré , le nombre d'aides distribuées s'établissant, en 2001, à environ 6.000. S'agissant de la part respective de chaque système de production bénéficiaire, on constate une diminution de dix points de pourcentage en six ans de la proportion des aides attribuées à la filière élevage , ainsi que le montre le tableau suivant.
EVOLUTION DE LA PART DE L'ÉLEVAGE AU SEIN DES
BÉNÉFICIAIRES DE LA DJA
SELON LES SYSTÈMES DE
PRODUCTION
1995 |
2001 |
|
Bovins-lait et mixte |
39,9 |
31,0 |
Bovins-viande |
9,9 |
10,2 |
Ovins-caprins |
6,3 |
5,2 |
Porcins-volailles |
3,1 |
3,3 |
Sous-total élevage |
59,2 |
49,7 |
Autres activités |
40,8 |
50, 3 |
Total en % |
100,0 |
100,0 |
Source : CNASEA
Les observations de votre mission d'information sur le terrain confirment pleinement cette tendance. C'est ainsi que dans les Ardennes , le nombre d'installations aidées -toutes activités confondues- est passé de 109 en 1990 à 36 en 2001. Selon de premières estimations, ce chiffre oscillerait entre 26 et 30 en 2002. On notera que sur les 36 installations aidées en 2001, 11 concernaient des élevages laitiers, 6 des élevages allaitants et 9 des systèmes alliant polyculture et élevage. L'attribution de la seconde fraction de la dotation aux jeunes agriculteurs (DJA) aux agriculteurs semble d'ailleurs poser des problèmes spécifiques aux éleveurs puisque, dans ce département, alors que 30 des 35 dossiers déposés recevaient la seconde fraction, trois autres agriculteurs -qui étaient des éleveurs- ont vu leur dossier ajourné, faute d'avoir atteint un revenu suffisant.
Des difficultés sont également rencontrées pour l'installation des jeunes agriculteurs dans le grand bassin allaitant, malgré les efforts engagés et les résultats obtenus. En Lozère , on installe 60 jeunes agriculteurs par an, alors qu'il en faudrait 100, au minimum, pour assurer le renouvellement des générations.
* 10 Ministère de l'agriculture, cité par La France agricole , 15 mars 2002, p. 18.
* 11 p. 30.