b) Une indéniable incidence sur les mentalités par l'affirmation de la valeur du travail...
Le changement d'image survenu dans les ZFU procède largement d'un changement de valeurs . Il a eu un effet positif sur les mentalités car comme le relevait M. El Hassan Bouod devant votre commission, « on a fait de l'économie là où l'on faisait de la psychologie » et l'on est passé, d'une forme « d'assistentialisme » à une reconnaissance de l'esprit de responsabilité et de l'initiative individuelle.
Comme le souligne un maire qui approuve pourtant les modifications du régime des ZFU adoptées par le précédent Gouvernement, en soulignant l'intérêt des mesures prises en 1996 par rapport à l'actuel « FRE » : « L'aide à l'investissement est [désormais] limitée aux seuls investissements réalisés dans l'aire géographique des zones urbaines sensibles. Ainsi, une petite entreprise de transports domiciliée à la résidence de son gérant ne pourra pas bénéficier de l'aide à l'investissement pour ses camions, alors que c'est là son seul besoin. Il en va de même pour les entreprises du bâtiment exploitées, elles aussi aux domiciles. Il serait important que les dispositifs de revitalisation de l'activité économique dans les quartiers d'habitat social ne se limitent pas à un simple soutien aux commerces ou aux services destinés à une consommation de proximité. Les habitants eux-mêmes constituent une ressource entrepreneuriale qu'il ne faut pas négliger et qu'il convient d'identifier comme telle sous peine de briser les efforts d'intégration de ces populations » .
La création des ZFU procède donc d'une rupture avec une politique où l'on « achète » la paix sociale sans contrepartie, au bénéfice d'une valorisation de l'initiative individuelle qui s'accompagne d'un brassage social obtenu grâce à la création d'emplois.
Les ZFU ont permis une véritable « intégration par l'emploi » qui correspond à ce que devrait être l' « insertion » dans le concept de « revenu minimum d'insertion » (RMI) dans laquelle, pour reprendre l'expression d'une personne entendue par votre rapporteur, « on ne flatte personne, on ne maquille rien, on ne calme personne ». La meilleure preuve de l'intérêt suscité par les ZFU chez les entrepreneurs individuels tient à ce qu'en 2002, 61 % des entreprises étaient unipersonnelles dans la ZFU de Marseille .
L'incidence positive sur les mentalités se fait aussi sentir dans la mesure où les ZFU ont permis de réaffirmer les bienfaits de l'initiative individuelle , comme le soulignent les éléments transmis au sujet de la ville de Meaux selon lesquels : « 1999 s'est révélé l'année où la zone franche a porté ses fruits en termes de développement endogène, puisqu'une grande majorité des nouveaux candidats à une implantation étaient soit des membres proches des chefs d'entreprises installés, soit des anciens salariés ou associés qui ont décelé l'opportunité d'essaimer ou de tenter leur chance. La réussite des premiers installés semble avoir cautionné le dispositif . »