4. Une présence encore insuffisante de la police dans les quartiers difficiles
Devant la commission d'enquête, M. Christian Bergougnoux, directeur général de la police nationale, a largement évoqué les initiatives prises afin de renforcer la présence policière dans les quartiers particulièrement concernés par la délinquance. Il a notamment insisté sur l'importance de la police de proximité : « Le policier de proximité a en effet un rôle primordial à l'égard des mineurs à la fois par le dialogue qu'il doit entretenir avec eux, par le contact qu'il doit mener et par le suivi des mineurs délinquants qu'il assure dans son secteur. Il renseigne l'officier correspondant « jeunes » ou la brigade des mineurs de la circonscription, rencontre les familles et les éducateurs et s'interpose, en cas de nécessité, entre les délinquants et les victimes de leurs agissements. Il dresse, enfin, les procédures judiciaires chaque fois qu'il le faut ».
Le directeur général de la police a souligné que des efforts avaient été accomplis afin que la police soit présente dans les plages horaires où les besoins de sécurité ressentis sont les plus grands, en particulier en soirée. Il a en outre indiqué que de nombreuses structures immobilières de police (900 en deux ans) avaient été mises en place pour servir de points d'appui aux équipes de police de proximité.
M. Philippe Lutz, commissaire principal à Noisy le Grand, a insisté sur cette nécessaire réactivité face à l'adaptation de la délinquance à la présence policière : « Il y a eu une première vague où la police de proximité était très efficace, parce que d'un seul coup, grâce aux redéploiements d'effectifs, beaucoup plus d'hommes étaient affectés sur les créneaux les plus sensibles, c'est-à-dire la fin d'après-midi et le début de soirée. Les délinquants, en face, voient les arrivées, les départs ; ils savent à partir de quelle heure nous n'avons plus personne, il ne reste qu'un véhicule de police-secours et la brigade anti-criminalité. Il faut casser cette espèce de cercle qui nous conduirait à retrouver très rapidement les problèmes que nous avons connus voilà quelques années. Il faut une adaptation très régulière, sans, évidemment, que les fonctionnaires de police ne vivent quasiment un calvaire, ne sachant pas, d'une semaine sur l'autre, selon quels horaires ils vont travailler. C'est un problème de gestion des personnels ».
Il reste que cette présence est encore loin d'être suffisante partout. A titre d'exemple, le poste de police du quartier du Neuhof à Strasbourg, que la commission d'enquête a visité, ferme ses portes à 20 heures, ce qui paraît peu adapté aux besoins d'un tel quartier.