B. LE RÔLE CENTRAL DU CORPS MÉDICAL

1. Des médecins polyvalents

Le médecin tient une place prépondérante au sein du système de santé vietnamien. Outre ses fonctions de médecin, il assure également des fonctions d'infirmier, de pharmacien et de cadre administratif. Toutefois, les formations à l'étranger ont fait prendre conscience aux médecins vietnamiens que ce rôle « d'homme orchestre » a ses limites.

La densité médicale s'accroît depuis quinze ans. On comptait ainsi un médecin pour 2.300 habitants en 2000, contre un médecin pour 3.000 habitants en 1986 et, chaque année, 2.000 nouveaux diplômés sortent des dix facultés de médecine du pays. Toutefois, les 33.000 médecins en exercice, dont les deux tiers sont des généralistes, se concentrent dans les centres urbains et délaissent de plus en plus les campagnes. Ainsi, un quart seulement des communes rurales ont un médecin et le personnel des postes de santé de district et de communes est, pour l'essentiel, constitué d'assistants médicaux, formés en trois ans.

2. Les effectifs encore modestes des autres professions de santé

Les pharmaciens se répartissent entre 5700 pharmaciens de première catégorie, ayant fait des études longues, et 6500 pharmaciens de seconde catégorie, ayant fait des études plus courtes. Après cinq ans d'activité hospitalière, le pharmacien peut ouvrir une officine privée ou, à défaut, travailler pour un autre pharmacien déjà installé.

Environ 2000 dentistes exercent au Viêt-nam. Leur densité est très faible, puisque l'on compte ainsi 1 dentiste pour 72.000 habitants, contre 1 dentiste pour 1.400 habitants en France. Ces dentistes, formés par deux facultés d'odontologie à Hô Chi Minh-Ville et à Hanoi, exercent presque exclusivement dans les villes, les soins dentaires étant, ailleurs, assurés par des médecins stomatologues ou des personnes non qualifiées. Toutefois, le niveau de compétences de la profession s'est élevé de manière significative ces dernières années grâce à l'aide internationale et, plus particulièrement, celle de la France, de l'Allemagne et des Etats-Unis.

Enfin, les 46.000 infirmières, et les 13.000 aides-soignantes, constituent des professions dont le domaine d'activité et les compétences sont encore très limités, les familles préférant soigner elles-mêmes leurs malades, y compris à l'hôpital. Le rôle des familles des malades hospitalisés est d'ailleurs indispensable, dans la mesure où les établissements vietnamiens n'assurent que les soins, et non l'« intendance » (nourriture, blanchisserie) qui doit donc être fournie par les proches. Il convient également de souligner que le nombre d'infirmières et de sages femmes a diminué d'environ 57 % entre 1986 et 1996, le Viêt-nam devenant ainsi l'un des pays de l'Asie du sud-est où la proportion de médecins par rapport au nombre d'infirmières en exercice est la plus élevée.

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