QUATRIÈME PARTIE : LES SOLUTIONS

Présentation de la quatrième partie par le sénateur Marcel DENEUX

CHAPITRE PREMIER : LES SOLUTIONS GLOBALES

Economiser l'énergie, améliorer l'efficacité énergétique, limiter le recours aux énergies fossiles et à l'eau, impliquent de sélectionner les techniques agricoles, repenser les transports et d'améliorer l'habitat.

I. ECONOMISER L'ÉNERGIE

Cette préoccupation s'inscrit très directement dans la ligne de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ; l'énergie non consommée est celle qui émet le moins de ces gaz.

A. LA DEMANDE D'ÉNERGIE

La demande mondiale d'énergie augmente à un rythme de près de 2 % en moyenne par an depuis le début de l'ère industrielle . Mais ce rythme peut descendre jusqu'à 1 % ou approcher 5 % selon les années.

A l'horizon 2020 , la part du charbon, celle du pétrole et celle du nucléaire pourraient avoir légèrement décru, tandis que celle du gaz naturel et celle des énergies renouvelables augmenteraient.

Prévision de consommation d'énergie primaire dans le monde par source à l'horizon 2020,

selon un scénario de maîtrise de la consommation d'énergie

2000

2010

2020

Mtep

%

Mtep

%

Mtep

%

Charbon

2 406

26

2 756

25,2

3 024

24,0

Pétrole

3 206

34,6

3 537

32,3

3 823

30,3

Gaz

2 118

22,9

2 849

26

3 699

29,3

Nucléaire*

628

6,8

700

6,4

729

5,8

Renouvelables

909

9,8

1 113

10,2

1 340

10,6

TOTAL

9 266

100

10 955

100

12 615

100

* 1 MWh : 0,26 tep

Scénario « Sagesse traditionnelle » (scénario moyen) -

Source : d'après DG XVII (1996) Memento de l'énergie 1999 - CEA

Pour le Conseil mondial de l'énergie, la demande mondiale d'énergie devrait être de l'ordre de 11,3 à 17,2 Mtep à l'horizon 2020 contre 9 Mtep en 1990 pour un taux de croissance du PIB mondial moyen de 3,3 % par an.

Une telle progression ne peut que renforcer la prise de conscience de la nécessité d'une société plus économe en énergie, ce qui remet en question le schéma implicite de pensée et les ressorts du développement en vigueur.

En France, la consommation finale d'énergie par habitant et par an, a atteint 3,7 tonnes équivalent pétrole en 2000, ce qui représente un triplement par rapport à 1960 et une augmentation de 35 % depuis 1973.

L'analyse de cette progression révèle le doublement sur trente ans des consommations d'énergie dans le secteur résidentiel et tertiaire comme dans les transports et une stabilisation de la consommation d'énergie par l'industrie.

D'après le GIEC, si aucune mesure n'était adoptée, la consommation d'énergie de l'industrie pourrait avoir doublé entre 1990 et 2025 . De même pour celle des transports , le parc automobile doublant lui aussi de volume.

Le secteur résidentiel et tertiaire suivrait la même courbe ascendante.

Ces quelques rappels des tendances envisagées par le GIEC suffisent à montrer que les émissions de gaz à effet de serre ont très largement augmenté au moment même où leur décrue serait impérieuse .

Même s'il existe des exemples de déconnexion entre croissance économique et augmentation de la consommation énergétique , ils sont rares et ne correspondent pas au schéma du début de l'industrialisation d'un pays en voie de développement. Au contraire, les progrès opérés par ceux-ci au cours du présent siècle seront très vraisemblablement exigeants en énergie.

Pour la France , si une stabilisation peut être espérée dans l'industrie (de 25 % à 30 % des émissions) qui a déjà accompli beaucoup d'efforts de réduction de ses émissions, l'évolution des émissions du secteur des transports (22 % des émissions et 35 % des émissions de CO 2 ), notamment du transport de marchandises par la route, ne semble pas devoir être maîtrisée dans un proche avenir. L'évolution des émissions du secteur résidentiel-tertiaire est tout aussi préoccupante.

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