C. LE CHAUFFAGE
Si le bois utilisé en tant que matériau de construction constitue une épargne nette du carbone qu'il renferme pendant la durée de vie du bâtiment qu'il compose, le recours accru au bois énergie semble être également une voie à suivre (Audition de M. Pierre RADANNE, ADEME ).
Tout d'abord, votre Rapporteur se doit de dissiper une confusion née d'un slogan un peu hâtivement répété selon lequel le chauffage au bois n'émettait pas de dioxyde de carbone. En effet, la combustion du bois restitue à l'air le carbone qu'il lui a prélevé lors de la photosynthèse et, à cet égard, le bilan de la filière bois peut être considéré comme nul dans le cadre de ce cycle. En revanche, il est évident que la combustion du bois dégage du carbone , même si celle-ci est plus limitée que celle dégagée par la combustion d'énergies fossiles comme le pétrole ou le charbon.
Le bois de chauffage en France est actuellement la plus importante source d'énergie renouvelable -après l'électricité hydraulique (8,1 Mtep en 1997).
L'ADEME encourage, notamment depuis 1994, le chauffage au bois qui demeure encore assez marginal, d'où la recommandation du rapport BIANCO de mettre en oeuvre un plan d'action bois-énergie .
Depuis 1994, le Plan bois-énergie et la promotion du chauffage d'appoint au bois en complément du chauffage électrique ont soutenu et encouragé la demande de chauffage au bois. Les tempêtes de décembre 1999 ont renforcé l'objectif d'installation de chaufferies au bois, notamment en milieu rural.
Même si la consommation énergétique du poste chauffage a peu augmenté de 1973 à 2000, grâce notamment à la construction de logements neufs mieux isolés , le chauffage des bâtiments est un poste qui produit le maximum de gaz à effet de serre et qui représente 70 % de la consommation énergétique totale du secteur résidentiel-tertiaire. . Il s'agit souvent du chauffage au fuel ou au gaz ou encore au charbon et lorsque c'est l'électricité qui est utilisée, il faut encore considérer le mode de production de celle-ci, seule l'électricité d'origine nucléaire n'émettant pas de gaz à effet de serre.
Beaucoup d'études ont été menées, notamment en France, par l'ADEME, par l'INESTENE, pour comparer les différents modes de chauffage entre eux et éventuellement, réduire l'importance de cette source d'émission.
D. LA CLIMATISATION
La climatisation constitue l'autre face du chauffage et risque de jouer un rôle encore supérieur dans les années à venir si le réchauffement découlant du changement climatique intervient.
En effet, dans ce cas, des vagues de chaleur interviendraient de manière plus fréquente et avec une intensité plus marquée, ce qui serait particulièrement ressenti dans les grandes villes où le nombre de personnes éprouvant des difficultés respiratoires, voire celui des décès intervenant lors de tels événements ne peut manquer de croître, comme l'atteste l'étude des vagues de chaleur survenues au cours des années passées.
Il est à noter que la climatisation dans les bâtiments est complémentaire de celle installée dans les véhicules automobiles et constitue un autre aspect du même mode de vie.
Quant à la seconde, elle joue un rôle négatif du fait des fuites de gaz à effet de serre qu'elle occasionne.
En ce qui concerne la climatisation de l'habitat, parfois inutilement consommatrice d'énergie, il a déjà pu être déploré les effets des vapeurs émanant des blocs de réfrigération, situés notamment au sommet des immeubles de grande hauteur, qui ont vraisemblablement occasionné des cas de légionellose.