II. LES GAZ À EFFET DE SERRE GÉNÉRÉS PAR L'HOMME
A. LA VAPEUR D'EAU
Il a été rappelé que la vapeur d'eau est le principal gaz à effet de serre dans l'atmosphère. S'il est vrai, par ailleurs, que lorsqu'on brûle des hydrocarbures, on produit de la vapeur d'eau en même temps (et en quantité comparable) que du CO 2 , cependant, ces émissions de vapeur d'eau n'ont que des effets locaux (formation de brouillards, de nuages bas...), car le temps de résidence de la vapeur d'eau dans l'atmosphère ne dépasse pas la dizaine de jours.
En revanche, les temps de résidence atmosphérique sont beaucoup plus longs pour le CO 2 (un siècle ou plus) et le méthane (quelques années), que pour l'eau, et les rapports des flux anthropiques aux flux naturels sont bien plus importants.
Il demeure que les émissions anthropiques directes de vapeur d'eau sont négligeables par rapport aux flux naturels sous réserve des émissions de l'aviation en altitude.
Dans la mesure où un réchauffement a tendance à augmenter la quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère , les émissions anthropiques de gaz à effet de serre à vie longue tendent à générer un surplus de vapeur d'eau . Cela agit alors en boucle de rétroaction positive, amplifiant le réchauffement. Or, les émissions de gaz carbonique, de méthane, et d'autres gaz à effet de serre qui tendent à s'accumuler dans l'atmosphère, peuvent être plus ou moins limitées par l'intervention de l'homme...
B. LE DIOXYDE DE CARBONE (CO2)
Comme cela a été vu plus haut, l'ère industrielle a marqué l'accélération des émissions de gaz carbonique dans l'air. Cela résulte tant de la combustion de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) que de la déforestation. Il peut être même considéré, comme l'estime le GIEC , dans son dernier rapport en 2001, que l'accroissement de l'émission de dioxyde de carbone durant l'ère industrielle est dramatique . En effet, ces experts ont noté que le taux annuel d'accroissement des émissions de CO 2 depuis 1980 est de 0,4 % par an.
Au cours des vingt dernières années, 70 % à 90 % des émissions de dioxyde de carbone proviendraient de la combustion des carburants d'origine fossile , et entre 10 % à 30 % seraient issus du changement d'usage des terres, essentiellement de la déforestation .
La variation annuelle du niveau des émissions est parfois importante puisqu'elle oscille du simple au triple, et il a été relevé que les plus grands taux d'augmentation ont correspondu aux années où le phénomène El Niño s'est manifesté avec le plus d'acuité.