6. Réévaluer le rôle des sSapeurs pompiers volontaires en leur confiant plus de responsabilités et en rentabilisant leur formation
Comme le rapport d'Ernst & Young, les rapporteurs considèrent qu'il faut maintenir un « engagement attractif » pour les SPVsapeurs-pompiers volontaires (SPV). Celui-ci passe par l'implication effective des sapeurs-pompiers volontaires par des dynamiques de formation et d'affectation mieux adaptées à leur disponibilité. Le rapport note qu'une planification trimestrielle permettrait à ces volontaires de mieux négocier avec leurs employeurs.
Contrairement à ce que certains membres du Comité ont tendance à conclure en fonction de leur expérience personnelle, l'étude d'Ernst & Young indique que les responsables de SDIS ne relèvent pas de diminution de l'engagement des volontaires. Il n'est pas fait état d'une désaffection des SPV. Lorsqu'un recul de leur nombre est constaté, il est expliqué par la disparition des petits centres de première intervention, où une politique tendant à ne conserver que des volontaires ayant une véritable disponibilité.
Toutefois, les monographies font état de vraies difficultés en ce qui concerne la fidélisation des volontaires . Le recrutement d'un SPV, peut-on lire dans une monographie, coûte 14.000 francs en formation initiale et 15.000 francs en vêtements. Lorsqu'un jeune SPV ne reste que cinq ans, le retour sur investissement n'est pas atteint .
D'une façon générale, on voit que certains SDIS regrettent en outre de voir partir certains jeunes pompiers professionnels vers d'autres SDIS, ce qui fait qu'ils perdent la valeur de leur investissement en formation.
7. Assurer la transparence des coûts et des performances
La clarification des responsabilités passe par la vérité des coûts et des performances.
De ce point de vue, l'étude d'e Ernst & Young a montré que, si certains départements étaient en avance sur ce plan, il restait dans l'ensemble beaucoup de progrès à faire.
Le comité d'évaluation des politiques publiques se doit d'insister sur l'importance de la mesure des coûts et de la définition d'indicateurs de productivité.
De façon sans doute insuffisamment systématique, les enquêtes de Ernst & Young dégagent un certain nombre de ratios significatifs .
Ceci concerne d'abord la répartition des sapeurs professionnels par grade, qui, en moyenne nationale, présente d'après l'enquête la structure suivante : 12 % d'officiers, 33 % de sous-officiers et 55 % de caporaux et de sapeurs.
Un autre ratio important est celui du nombre de personnels administratifs, techniques et spécialisés comparé à celui des sapeurs-pompiers professionnels . Le ratio varie selon l'importance des SDIS. On note que, dans certains SDIS, la professionnalisation des fonctions administratives et le recentrage des pompiers professionnels sur leur métier de base permet d'aboutir à des ratios relativement bas de l'ordre de 1 personnel administratif pour 4 sapeurs pompiers professionnels dans certains SDIS.
Un autre domaine dans lequel il convient d'inciter les services départementaux d'incendie et de secours à faire des progrès est celui de la connaissance des coûts par l'utilisation d'une comptabilité analytique .
On note que c'est seulement depuis le printemps 2001 qu'avec la création du dernier établissement public, on pourra disposer de données financière agrégées pour l'ensemble des SDIS.
Il faut remarquer en outre que, même dans les SDIS les plus avancés, certains personnels sont toujours payés par la leur collectivité d'origine. Avec le transfert progressif des casernements, on devrait avoir une idée plus exacte du coût du service.
Enfin, il conviendrait d'établir une batterie d' indicateurs globaux de coûts au premier rang desquels se situe le coût global du service par habitant, même si celui-ci n'est pas toujours significatif . A titre indicatif, on peut indiquer qu'il se situe aux alentours de 450 francs dans un des départements peuplés ayant fait l'objet d'une monographie établie par Ernst & Young.