2. ... car nécessaire
Or,
les méthodes actuelles d'évaluation sont manifestement
insuffisantes et totalement inefficaces.
Manifestement insuffisantes
, parce qu'elles devraient être
menées simultanément à trois niveaux (en sus
évidemment de celui de l'Etat) : celui de
l'enseignant
face
à ses étudiants dans l'amphithéâtre ou la salle de
TD, celui de la
filière d'enseignement,
dont la qualité
dépend de la cohérence des cours et des stages
59(
*
)
, de la politique de recrutement des
enseignants et de leur suivi, enfin celui de
l'établissement
responsable du choix des filières de formation et de la
répartition des ressources en hommes et moyens autres mises à sa
disposition par l'Etat.
Or l'évaluation des formations, bien que prévue par les
textes
60(
*
)
, est inexistante
si bien que l'on vit sur la fiction de diplômes nationaux de
même valeur et préparés dans les mêmes conditions sur
l'ensemble du territoire national et que l'on sous-estime fortement les effets
pernicieux d'une mauvaise coordination des enseignements et des programmes.
Totalement inefficaces, parce que non suivies d'effets en retour, du moins
au niveau de l'enseignement.
Les moyens sont répartis entre les
universités en fonction de la demande émanant des choix des
étudiants, qu'elle soit directe (nombre d'inscrits) ou
médiatisée à travers des demandes d'habilitation à
tel ou tel diplôme présentées par l'université,
très rarement à travers les résultats obtenus.
Il n'appartient pas à votre rapporteur de définir le contenu
d'une politique d'évaluation à l'échelle de l'enseignement
supérieur. Il se bornera à rappeler qu'il n'y aura pas de
politique d'évaluation si les
résultats obtenus ne peuvent
être confrontés à des objectifs précis :
toute agence d'évaluation
doit pouvoir vérifier dans
quelle mesure une institution atteint les buts qu'elle s'est assignées.
C'est pour cette raison qu'il attache tant d'importance à ce que
l'université soit amenée à définir sa propre
politique d'emplois scientifiques et de formations.
Or, à l'heure actuelle, l'université n'a pas réellement
cette faculté puisqu'elle ne contrôle pas (et n'a pas le droit de
contrôler) une variable essentielle : le recrutement de ses
étudiants. Elle doit s'adapter brutalement à des
phénomènes non maîtrisés comme l'explosion du nombre
d'étudiants en STAPS , en psychologie ou en sociologie.