3. Recentrer l'administration centrale sur ses fonctions de régulation du système universitaire
L'autonomie n'est pas synonyme d'indépendance. L'Etat,
qui
est responsable de la carte des établissements, doit conserver son
rôle d'impulsion et de contrôle. Il doit en particulier assurer la
survie ou le développement des disciplines sans défenseur
spontané. Il serait par exemple grave qu'à l'occasion de la mise
en retraite de nombreux professeurs des langues slaves, l'enseignement de ces
langues périclite en France. Il ne faudrait pas ensuite qu'une
répartition plus égalitaire des emplois en fonction du seul
nombre d'étudiants aboutisse à l'affaiblissement des grandes
universités de recherche. Le renouvellement des équipes de haut
niveau doit être assuré sous peine de mettre en danger le
potentiel français d'innovation.
Il serait sans doute souhaitable à cette fin qu'un certain pourcentage
des emplois réels de chaque discipline fine soit réparti en
fonction d'un « critère recherche » afin de
conforter ou de faire éclore des centres d'excellence.
La
contractualisation des emplois devrait donc prévoir des dotations
spécifiques d'emplois dans le cadre de programmes incitatifs, ou pour la
recherche de haut niveau, et instituer un contrôle renforcé des
résultats obtenus dans ces domaines.