c) Le secteur des coopératives
En sus d'un nombre de banques onshore élevé, Chypre abrite un secteur coopératif important, regroupant 360 entités indépendantes, soit environ 500 guichets. Ayant à l'origine vocation à promouvoir le crédit auprès des milieux agricoles, ces organismes de crédit à caractère mutualiste ont élargi le champ de leurs compétences et prêtent aujourd'hui à l'ensemble des secteurs économiques. Leur part de marché est significative, mais en baisse : à la fin de 1999, ils réunissaient 23 % des dépôts et 29 % des crédits bancaires.
Ces coopératives de crédits constituent une anomalie dans le système bancaire puisqu'elles bénéficient d'un statut dérogatoire au droit commun. Elles ne sont par exemple pas soumises à la supervision de la banque centrale, la loi bancaire ne leur est pas applicable, pas plus que les règles prudentielles classiques relatives à l'adéquation des fonds propres, l'exigence d'un capital minimum, les ratios de division des risques ou l'obligation de souscrire à un système de garantie des dépôts. De plus, elles ne sont pas soumises aux réserves obligatoires déposées à la banque centrale et ne sont pas assujetties à l'impôt.
Souvent sous-capitalisées, ces coopératives présentent un risque financier plus important que la moyenne des banques en terme de créances douteuses, défauts de paiement et surface financière. Environ 200 d'entre elles ne disposent que d'un salarié. Justifiée par le caractère mutualiste et social de leurs activités, leur existence, considérée par certains Etats membres comme une entrave à la concurrence, fait peser un risque sur l'ensemble du système bancaire chypriote. Leur restructuration, réclamée par les négociateurs européens, doit pouvoir être l'occasion de conforter ce secteur important, mais fragile, de l'économie locale.