3. Une procédure budgétaire inerte
On peut également souligner que cette procédure budgétaire est extraordinairement inerte . En particulier, il ne peut guère y avoir de politique budgétaire conjoncturelle à proprement parler :
- les prévisions macro-économiques sur lesquelles repose la proposition de budget du Président sont établies près d'un an avant le commencement de l'année fiscale, et les prévisions macro-économiques du Congrès, sur lesquelles sont assis les débats budgétaires sont réalisées par le CBO près de huit mois avant le commencement de l'année fiscale, puis gelées, de sorte que le débat budgétaire peut se poursuive pendant un semestre sur la base de prévisions économiques éventuellement démenties par l'évolution de la conjoncture ;
- la mise en oeuvres de restrictions budgétaires en cours d'exécution est techniquement et politiquement très difficile aux États-Unis, de sorte qu'une « régulation » conjoncturelle des dépenses analogue celle pratiquée à grande échelle en France à partir de 1993, y est aujourd'hui peu envisageable ;
- enfin, les réformes de 1990 et de 1997 ont limité la faculté du Congrès d'adopter des dépenses supplémentaires en cours d'année fiscale.
Ces considérations expliquent notamment le fait que les débats budgétaires sont proportionnellement moins centrés qu'en France sur la conjoncture, et davantage sur les effets structurels des politiques publiques.
En particulier, les offices du Congrès s'investissent beaucoup moins dans le suivi de la conjoncture économique, que dans la réalisation de travaux de projection et de modélisation à moyen et à long termes.