B. REMARQUES SPECIALES
Les tableaux de programmation fournis au rapporteur spécial ne constituaient pas un état des consommations annuelles des crédits de titre IV, mais un relevé de l'ensemble des montants affectés à des projets de coopération ventilés par instruments (bourses, missions, invitations, etc). Comment concevoir en effet que, sur les montants alloués annuellement, des reliquats de 306 millions de francs en 1997, de 205 millions de francs en 1998, et de 288 millions de francs en 1999 (soit 799 millions de francs sur trois ans) soient restés inaperçus des responsables de l'élaboration du budget de la DGRCST (Direction générale des relations de coopération culturelle, scientifique et technique), surtout s'ils apparaissaient plusieurs années de suite dans les trois plus grosses enveloppes géographisées de la Direction générale ?
De fait, les taux de consommation se situent, pour chaque pays et selon les années, tous instruments confondus (et à l'exception d'une mauvaise année 1999 pour l'Algérie pour les raisons que l'on sait (82,5 %), entre 86,6 % et 94,3 %. Ils varient évidemment d'un instrument à l'autre, mais sont les plus élevés pour les bourses d'études (entre 84,5 % et 100,8 % pour le Maroc, 93 % et110,7 % pour la Tunisie et 96,4 % et 100,8 % pour l'Algérie).
On doit effectivement regretter que l'instrument de coopération créé avec MEDA soit resté décevant. Chacun doit s'accorder à reconnaître qu'il était probablement trop ambitieux puisque, outre des procédures complexes et redondantes qui ne pouvaient qu'être décourageantes pour tous (donataires, opérateurs et bénéficiaires), la mise en place d'une " culture projet " dans les pays tiers méditerranéens, aussi bien qu'au sein de la Commission (qui ne disposait même pas de " missions de coopération MEDA ") était loin d'être encore acquise. Nombre d'engagements n'ont pu être souscrits faute de projets sérieux. Si la Tunisie fait assez largement exception, c'est précisément parce que, dans plusieurs domaines (dont la formation professionnelle), cette culture existait (en partie résultat d'une longue et intense coopération française). La réforme entreprise sur les procédures, la faculté d'attribuer des aides sectorielles budgétisées, et l'expérience aidant, les performances de MEDA II devraient être sans commune mesure. La DGCID a mis en place pour sa part un dispositif de veille qui permettra d'assurer une véritable coordination entre les projets de coopération bilatérale et ceux de la coopération multilatérale, MEDA ou autres grands bailleurs de fonds.