III. UNE DEMANDE EN EXPANSION EXIGE POURTANT DES INVESTISSEMENTS
A. UN ÉCART CROISSANT ENTRE L'AUGMENTATION DE LA DEMANDE ET LES INVESTISSEMENTS
1. L'augmentation des trafics touche tous les modes de transport
L'accroissement des trafics concerne tous les modes de transport.
S'agissant des marchandises , le trafic routier est passé de 134 milliards de tonnes-kilomètre en 1990 à 167 milliards en 1998 (+ 24,6 %) tandis que le trafic ferroviaire, après avoir fortement diminué, est passé de 49,7 milliards de T-km en 1990 à 52,7 milliards en 1998 (+ 6 %). Depuis le début des années 1990, l'évolution du trafic de marchandises suit l'évolution du PIB marchand, c'est-à-dire qu'elle est très liée à l'activité économique générale.
S'agissant des passagers , dans le cadre de son projet industriel, la SNCF prévoit une croissance importante de ses trafics d'ici à 2002 : + 12 % pour les grandes lignes, + 10 % pour les TER, + 6 % pour l'Ile de France, + 15 % pour le fret.
L'augmentation des trafics est particulièrement visible sur le réseau autoroutier.
2. Le résultat de faibles investissements : la congestion des réseaux
L'affaiblissement de l'investissement conjugué à l'augmentation des trafics débouche sur des phénomènes de congestion ou d'attente.
La France souffre d'un réseau de transport en étoile qui centralise les flux en direction de l'Ile-de-France et pénalise les relations transversales. Il en découle une insuffisance des liaisons entre l'ouest et l'est de la France, une congestion de la région Ile-de-France et des abords de certaines métropoles régionales, une congestion de l'axe nord-sud qui concentre le trafic national et international et un sous-équipement réel à l'ouest de la ligne Le Havre-Montpellier.
Le transport aérien est l'exemple d'un mode de transport fortement atteint par un phénomène de congestion, qui se traduit par des retards. Une analyse des retards aériens montre que le contrôle aérien est la cause directe d'un retard pour 25 % à 30 % des vols en moyenne annuelle. Au premier trimestre 1999, 1.862.526 minutes de retard ont été comptabilisées en France, soit une moyenne de 3.57 minutes par vol. Au premier trimestre 2000, le retard moyen par vol était toutefois retombé à 1.89 minute.
Par ailleurs, la faiblesse de l'investissement en transports par rapport à l'évolution de la demande ne se traduit pas seulement par des phénomènes de congestion ou d'attente mais également par un ralentissement économique. Comme l'a souligné un récent travail de M. Bernard Fritsch sur la contribution des infrastructures au développement régional, l'investissement de transports a un effet indéniable de développement économique.