II. Audition de M. Bernard
Faure,
Président de l'Union des foyers de jeunes travailleurs
(UFJT)
et M. Christophe Ragonneau, Délégué à
l'emploi de l'UFJT,
membres du Conseil national de la vie associative
(CNVA)
Les associations ont enregistré avec satisfaction que le programme emploi-jeune n'était pas conçu comme un dispositif de traitement social du chômage, mais s'inscrivait dans une " logique de projet " afin de promouvoir de nouvelles activités socio-économiques tout en valorisant la richesse des acteurs de terrain.
L'embauche des emplois-jeunes s'est effectuée rapidement dans les grands réseaux associatifs, aux effectifs importants, qui ont signé des accords-cadre avec les ministères concernés ainsi que dans les collectivités locales, qui étaient très sollicitées par leurs habitants pour la mise en place de nouveaux services.
En revanche, le montage de dossiers a été plus lent dans les petites associations qui ont dû effectuer un véritable repérage des nouveaux besoins tout en s'efforçant de concevoir des postes en relation avec les qualifications des candidats aux emplois-jeunes.
Parmi les éléments positifs, il est noté la reprise d'un " dialogue fort " entre les élus, les associations et les jeunes, ainsi que la possibilité de faire émerger de nouveaux métiers. En outre, les titulaires d'emplois-jeunes ont dû adapter leurs compétences pour mieux se " positionner " dans le monde du travail.
Le programme a permis aux associations de se situer à nouveau dans une perspective de création d'emplois ; elles ont été attentives à repérer de nouveaux services pour les insérer dans une logique de projet à l'échelon territorial pertinent.
L'enjeu pour les associations n'était pas seulement de créer des emplois, mais aussi que le monde associatif réponde à sa vocation qui est d'associer les citoyens à un projet qui les concerne.
Le monde associatif, qui est très diversifié, puisque 20 % des associations assurent 75 % des 1.200.000 emplois du secteur, a procédé à 135.000 embauches de titulaires d'emplois-jeunes, soit 45,3 % de l'ensemble.
Ces emplois sont répartis également entre CDD et CDI et il est à noter que 59 % des emplois-jeunes du secteur associatif sont rémunérés au SMIC.
D'une manière générale, les emplois-jeunes dans le secteur associatif sont plus âgés, plus qualifiés et plus souvent titulaires d'un CDI que la moyenne des emploi-jeunes.
La prise en charge de la somme restant à la charge de l'employeur, au-delà de la subvention versée par l'Etat, s'effectue de manière très diverse. Dans certains cas, il est recouru à une participation des usagers (loyer versé par l'occupant d'un foyer de jeunes travailleurs, cotisation des adhérents aux clubs sportifs) ; il est possible également que le département ou, le cas échéant, d'autres collectivités locales, assurent le financement de 10 %,15 %, voire 20 %, de la rémunération de l'emploi-jeune.
Afin de faciliter la pérennisation ultérieure des activités, le CNVA a néanmoins souhaité que les associations évitent de créer des emplois-jeunes entièrement " gratuits "
Le rapport du CNVA de novembre 1999 porte un jugement globalement positif sur l'expérience. Il est regretté toutefois que l'agrément des dossiers par les directions du travail et de l'emploi ait parfois insuffisamment pris en compte la notion de projet de développement local ; par ailleurs, il est souligné que certains employeurs publics, tels que l'éducation nationale, ont été tenté de faire prendre en charge leurs emplois-jeunes par le secteur associatif.
Enfin, le manque d'approche territoriale a eu des conséquences négatives sur la mutualisation entre associations d'un même territoire ou, d'une manière plus large, entre les projets.
Le droit à la formation des emplois-jeunes dans une association est le même que celui applicable à tout salarié de cette association. L'objectif de la formation est d'adapter la qualification professionnelle des jeunes à l'emploi qu'ils occupent. Le problème le plus important est celui de la validation des acquis concernant les métiers innovants qui ont été créés dans les petites associations.