IV. Audition de Mme
Solange Sarry,
Conseiller technique de la Fédération
nationale
des aides à domicile en activités regroupées
(FNADAR)
La FNADAR regroupe 150 associations de service et d'aide aux personnes : celles-ci emploient 15.000 salariés au service de 60.000 personnes aidées.
Le programme emploi-jeune est apparu comme un moyen de développer de nouvelles activités, de créer et de financer des emplois supplémentaires et d'effectuer en tant que de besoin des embauches devenues nécessaires.
A l'origine, les associations considéraient les emplois-jeunes comme des emplois, de type " contrat emploi solidarité " (CES), destinés à des personnes peu qualifiées et qui apparaissaient inadaptés au secteur de l'aide à domicile qui réclame une qualification certaine.
La FNADAR a donc joué un rôle d'information pour rappeler aux associations employeurs que le contrat d'emploi-jeune devait être considéré simplement comme une modalité particulière de financement de certaines embauches.
Dans le secteur de l'aide à domicile, le nombre d'emplois-jeunes demeure faible car les premières embauches remontent seulement à 1999. A l'origine, de nombreuses directions départementales du travail et de l'emploi (DDTE) refusaient systématiquement les dossiers présentés par les associations d'aide à domicile en considérant que les emplois-jeunes ne pouvaient être créés dans ce secteur. De surcroît, une ambiguïté est apparue sur les termes de " besoin non satisfait " : s'il est admis aujourd'hui qu'un besoin d'aide à domicile peut ne pas être satisfait sur un territoire déterminé, il existe encore deux départements dans lesquels les DDTE ont refusé des dossiers relatifs aux aides à domicile, même en cas de manque d'emplois dans leur circonscription.
Les emplois-jeunes peuvent être classés en trois catégories de postes pour lesquelles les possibilités de pérennisation sont variables.
La première catégorie d'emplois est celle de " développeur " : il s'agit de prospecter, d'organiser et de mettre en place un service d'aide à domicile ou de portage de médicaments au domicile. Souvent, ces postes, créés dans des associations en phase de démarrage, ont su générer leur propre financement et devraient facilement être pérennisés.
La deuxième catégorie d'emplois est constituée par des postes opérationnels de terrain. Il s'agit d'activités nouvelles qui sont effectuées soit à domicile -assistance aux personnes âgées pour les démarches administratives, ou l'assistance de convivialité (lecture)-, soit hors du domicile (ergothérapeute dans un centre d'accueil de jour, livraison de médicaments).
Ces emplois apparaissent difficiles à pérenniser car il s'agit aujourd'hui d'activités fournies gratuitement ou sous-tarifées.
La troisième catégorie d'emplois porte sur l'amélioration des services en direction des clients des associations ou du personnel de celles-ci (information, responsable qualité, formation générale, accueil de clientèle) : il existe des potentialités de pérennisation dans ce domaine bien qu'elles soient difficiles à mesurer.
Les associations étaient très soucieuses à l'origine de pérenniser les postes qu'elles offraient à des emplois-jeunes ; mais elles ont rapidement eu le sentiment qu'il n'existait pas de solution pour assurer un complément de financement au niveau requis, à l'exception des postes de " développeur ".
Les emplois-jeunes du secteur sont recrutés au niveau bac ou bac + 2 (voire bac + 5). Certains de ces emplois-jeunes sont inscrits aux formations de la FNADAR pour l'accès aux emplois de responsables de secteur.
Le taux de sortie est nul car les emplois-jeunes ont été recrutés plus tardivement que dans d'autres secteurs et parce qu'ils sont souvent très motivés pour travailler dans le domaine de l'aide à domicile.
La possibilité d'une pérennisation des activités innovantes dans le domaine de l'aide à domicile par des entreprises de services à caractère marchand semble très improbable : si de tels services sont solvables, les associations qui ont aujourd'hui embauché les emplois-jeunes en ce sens veilleront à pérenniser par elles-mêmes les nouvelles activités et emplois correspondants.