III. L'ANALYSE DE VOTRE COMMISSION DES LOIS
A. UNE PRIORITÉ À DONNER AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET À L'EMPLOI
Ainsi
qu'a pu le constater votre rapporteur au cours des deux récentes
missions de la commission des Lois, la situation de l'emploi constitue
aujourd'hui le problème majeur des départements d'outre-mer.
Une priorité absolue doit donc être donnée aux actions
susceptibles de réduire le chômage massif qui frappe aujourd'hui
la jeunesse de ces départements, sauf à risquer une explosion
sociale d'ici quelques années.
Or, aucune évolution institutionnelle, quelque légitime qu'elle
puisse être, ne peut en elle-même apporter une réponse
à cette préoccupation.
C'est pourquoi votre commission approuve l'accent mis par le projet de loi sur
les
mesures destinées à favoriser la création
d'emplois
. En particulier, les mesures d'exonérations de charges
sociales proposées pour réduire le coût du travail dans les
départements d'outre-mer et améliorer leur
compétitivité par rapport aux pays environnants lui paraissent
aller dans le bon sens, même si l'on peut regretter la complexité
de certains dispositifs envisagés, qui peut en faire craindre le
détournement dans certains cas. S'agissant plus
précisément de la définition des modalités
techniques à retenir pour les mesures à instituer, votre
commission des Lois s'en remet à votre commission des Affaires sociales,
saisie pour avis.
Votre rapporteur tient cependant à souligner la nécessité
d'encourager le développement des secteurs d'activité à
haute valeur ajoutée, et notamment ceux qui font appel aux
technologies nouvelles
, car ce sont les seuls secteurs dans lesquels les
économies domiennes peuvent être compétitives dans leur
zone géographique.
Par ailleurs, votre commission des Lois souligne la nécessité de
veiller à une
utilisation efficace des fonds publics
alloués aux départements d'outre-mer, qu'il s'agisse des fonds
d'origine nationale ou des fonds d'origine européenne. En effet, le
volume considérable des crédits publics qui seront disponibles
pour les départements d'outre-mer au cours des sept prochaines
années (soit, selon les chiffres communiqués par le
secrétaire d'Etat à l'outre-mer, 37 milliards de francs au
total, dont 23 milliards de francs au titre des fonds structurels
européens) constitue indéniablement un atout essentiel pour le
développement économique de ces départements ; encore
faut-il qu'ils puissent être utilisés le plus efficacement
possible.
Or, tel n'est pas le cas aujourd'hui, puisqu'on déplore en particulier
des difficultés dans la gestion des crédits communautaires et une
sous-consommation de ces crédits. Afin de remédier à cette
situation, votre commission vous propose de consacrer dans la loi l'existence
d'une
commission de suivi de l'utilisation des fonds structurels
européens
, instance de concertation qui serait
coprésidée par le préfet et par les présidents du
conseil régional et du conseil général, et
réunirait l'ensemble des interlocuteurs concernés afin d'assurer
un suivi efficace de la mobilisation de ces fonds.