II. LES RECETTES : DES ÉVOLUTIONS DIVERSIFIÉES
Les
recettes du BAPSA sont d'origines très diverses. Le financement du BAPSA
se caractérise en particulier par l'importance de ses ressources
externes (environ 80 %) et, notamment, une subvention d'équilibre
inscrite au budget général de l'Etat.
Pour 2000, les principales caractéristiques du BAPSA sont les
suivantes :
stabilité globale
des recettes nettes de restitutions de
TVA (- 1,4 %) ;
légère diminution du montant de contributions
professionnelles
(- 1,3 %) ;
progression du montant des taxes affectées
(+ 3,4 %)
ainsi que de celui des
transferts de compensation démographique
(+ 3,8 %) ;
et, en conséquence,
diminution de la participation de
l'Etat
(- 27,9 % pour la subvention budgétaire
d'équilibre).
Au cours des dernières années,
le financement du BAPSA a
été simplifié
. En particulier certaines taxes ont
été supprimées, et notamment les taxes sur les produits
agricoles et, au 1
er
janvier dernier, la contribution additionnelle
sur le foncier bâti
3(
*
)
.
En outre, à l'article 28 du projet de loi de finances pour 2000, le
Gouvernement propose d'instaurer un mécanisme d'actualisation
automatique des taux de la taxe sur les corps gras alimentaires, évitant
ainsi au législateur d'effectuer lui-même la revalorisation chaque
année en loi de finances
4(
*
)
. L'an prochain, en application de
al loi relative à la couverture maladie universelle, c'est la taxe
assise sur les polices d'assurance automobile qui sera transférée
à la Caisse nationale d'assurance maladie
5(
*
)
.
Les recettes du BAPSA pour 1998, 1999 et 2000
(en millions de francs) |
|||||
Nature des recettes |
Crédits votés 1998 |
Crédits votés 1999 |
Evolution
98/1999
|
Crédits demandés 2000 |
Evolution 99/2000 (%) |
Contributions professionnelles |
16.276 |
16.955 |
+ 4,2 % |
16.726 |
- 1,3 % |
Cotisation add. foncier non bâti |
48 |
0 |
- |
0 |
- |
Taxes affectées |
26.126 |
27.586 |
+ 5,6 % |
28.519 |
+ 3,4 % |
dont TVA nette |
24.216 |
25.614 |
+ 5,8 % |
26.530 |
+ 3,6 % |
Compensation démographique |
32.467 |
34.001 |
+ 4,7 % |
35.303 |
+ 3,8 % |
Versement de contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) |
0 |
1.000 |
- |
0 |
- 100 % |
Contribution de la Caisse nationale d'allocations familiales |
1.565 |
1.400 |
- 10,5 % |
1.318 |
- 5,9 % |
Subvention budgétaire |
7.806 |
4.903 |
- 37,2 % |
3.536 |
- 27,9 % |
Remboursement de l'allocation pour adulte handicapé (AAH) |
518 |
456 |
- 12,0 % |
422 |
- 7,5 % |
Versements des fonds de solidarité vieillesse (FSV) et invalidité (FSI) |
3.374 |
2.811 |
- 16,7 % |
2.077 |
- 61,7 % |
Recettes diverses |
0 |
50 |
- |
0 |
- 100 % |
Total (hors restitutions de TVA) |
88.180 |
89.162 |
+ 1,1 % |
87.901 |
- 1,4 % |
Restitutions de TVA |
4.863 |
5.185 |
+ 6,6 % |
5.511 |
+ 6,3 % |
Total (y. c. restitutions de TVA) |
93 043 |
94 347 |
+ 1,40 % |
93.412 |
- 1,0 % |
Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
A. LES CONTRIBUTIONS PROFESSIONNELLES (- 1,3 %)
Depuis
1996, il ne subsiste plus aucune taxe sur les produits agricoles : les
" contributions professionnelles " se limitent donc aujourd'hui aux
cotisations des agriculteurs et à la compensation de la perte de
cotisations résultant du transfert de contribution sociale
généralisée (CSG).
Les cotisations professionnelles
6(
*
)
proprement dites, sont, depuis
le 1
er
janvier 1996, calculées intégralement sur
les revenus professionnels ; elles évoluent donc tendanciellement comme
les revenus. Elles s'établissent pour 2000 à 12,4 milliards de
francs, en très légère diminution par rapport à
1999.
Aux cotisations professionnelles proprement dites, s'ajoute
le versement de
CSG et de droits sur les alcools
, effectué en compensation de la
perte de cotisations résultant des transferts instaurés par les
lois de financement de la sécurité sociale pour 1997 et 1998, qui
s'élève pour 2000 à 4,4 milliards de francs (- 4 %
par rapport à 1999).
Le produit de l'ensemble de ces
contributions professionnelles
est
évalué pour 2000 à 16,7 milliards de francs, en faible
diminution de 1,3 % par rapport aux prévisions pour 1999.
Ces contributions ne représentent
que 19 % du financement du
BAPSA
: le déséquilibre démographique et le
niveau des revenus agricoles ne permettent pas d'assurer l'équilibre
financier du régime par les seules cotisations sociales.
Ce budget annexe est donc financé à plus de 80 % par des
ressources externes.
B. LES RECETTES DE TAXES (+ 3,4 %)
Le BAPSA
bénéficie du produit de taxes qui lui sont affectées. En
particulier, il reçoit une fraction du produit de la TVA (cotisation de
0,70 % incluse dans chacun des taux de TVA). Il est également
destinataire du produit de taxes diverses comme la taxe sur les corps gras
alimentaires, la taxe sur les farines, la taxe sur les tabacs, ainsi que les
cotisations assises sur les polices d'assurance automobile.
Les recettes issues de ces taxes
7(
*
)
sont évaluées à
28,5 milliards de francs pour 2000, en augmentation de
+ 3,4 %
par rapport aux prévisions de 1999.
Le montant net de la
fraction de la TVA
affectée au BAPSA (qui
représente 93 % de l'ensemble des taxes affectées au BAPSA)
s'élève pour 2000 à 26,5 milliards de francs, en hausse de
+ 3,6 %
. Cette taxe est traditionnellement très dynamique en
période de croissance économique.
C. LES TRANSFERTS DE COMPENSATION DÉMOGRAPHIQUE (+ 3,8 %)
La
compensation démographique a été créée par
la loi de finances pour 1974
8(
*
)
avec pour objet, en mettant en
oeuvre une péréquation entre les régimes obligatoires de
protection sociale, de réduire les inégalités provenant du
déséquilibre démographique entre les différents
régimes.
Les transferts de compensation démographique
au profit du BAPSA
sont fournis par les autres régimes obligatoires de
sécurité sociale et principalement le régime
général et sont destinés à corriger les effets
d'une démographie défavorable. Leur montant est estimé
à 35,3 milliards de francs pour 2000, en progression de
+
3,8 %
par rapport aux prévisions pour 1999.
Evolution des principaux ratios démographiques du régime des non salariés agricoles
Rapport cotisants / bénéficiaires |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
. en assurance vieillesse |
0,46 |
0,44 |
0,41 |
0,40 |
. en assurance maladie |
0,24 |
0,24 |
0,24 |
0,24 |
Source : Ministère de l'agriculture et de la
pêche
A ce versement, s'ajoute, toujours au titre du financement du BAPSA par les
autres régimes, une contribution de la Caisse nationale des allocations
familiales (CNAF). Celle-ci s'élève, pour 2000, à
1,3 milliard de francs, en retrait de 5,9 % par rapport à 1999.
D. LE VERSEMENT AU TITRE DE LA CONTRIBUTION SOCIALE DE SOLIDARITÉ DES SOCIÉTÉS (C3S)
A
l'origine, le BAPSA ne devait bénéficier en 2000 d'aucun
versement au titre de la C3S.
En 1997 et en 1998, aucune affectation de C3S au BAPSA n'avait
été prévue en raison des résultats comptables des
régimes prioritaires dans la répartition du produit de cette
contribution (CANAM, ORGANIC, CANCAVA, etc.).
En
1999
, le montant de ce versement s'est établi à
1
milliard de francs
(afin de financer la revalorisation des petites
retraites agricoles) pour "
solde de tout compte "
: il
était acquis que désormais le BAPSA ne pourrait plus être
bénéficiaire d'une fraction de la C3S (alors même que la
C3S a été étendue aux entreprises agricoles).
L'article 28
bis
du projet de loi de finances
pour 2000,
introduit par le Gouvernement à l'Assemblée nationale, a pourtant
prévu une nouvelle affectation de C3S (
1 milliard de francs
) au
profit du BAPSA afin de financer une nouvelle mesure en faveur des retraites
agricoles.
E. LES REMBOURSEMENTS DES FONDS DE SOLIDARITÉ VIEILLESSE (FSV) ET INVALIDITÉ (FSI) (- 61,7 %)
Les remboursements des FSV et FSI s'établissent pour 2000 à 2,1 milliards de francs. Leur diminution s'accélère cette année ( - 61,7 % contre une baisse de 16,7 % l'an dernier) en raison de l'amélioration du niveau des plus petites retraites agricoles.
F. LA SUBVENTION DU BUDGET DE L'ETAT (- 27,9 %)
Une
subvention du budget de l'Etat joue le rôle du solde d'équilibre
du BAPSA.
Les évolutions décrites plus haut (et principalement les hausses
de recettes de TVA et des transferts de compensation démographique)
expliquent la diminution de la subvention d'équilibre en provenance du
budget de l'Etat
9(
*
)
.
Elle
s'élève à 3,5 milliards de francs en 2000,
contre 4,9
milliards de francs en 1999 et 7,8 milliards de francs en 1998, soit une
très importante réduction de 1,4 milliard de francs
sur
un an (- 28 % par rapport à 1999) et de 4,3 milliards de francs sur deux
ans (- 55 % par rapport à 1998).
La nouveauté pour 2000 réside dans l'inscription de cette
subvention du budget général de l'Etat au budget des charges
communes et non plus au budget du ministère de l'agriculture et de la
pêche. Ce transfert aura l'avantage de donner plus de lisibilité
au budget du ministère de l'agriculture et de la pêche dont les
variations annuelles étaient très dépendantes de la
subvention d'équilibre.
Au total,
le montant des concours publics affectés au BAPSA
(TVA
nette + subvention d'équilibre + remboursement de l'AAH)
s'établit à 30,5 milliards de francs, en baisse de - 1,5 % par
rapport à 1999.
Ces concours publics représentent 34,7 % du
financement du BAPSA en 2000
(il s'agit sensiblement du même
pourcentage qu'en 1999).