CHAPITRE III
UN BILAN DE MANDATURE EN DEMI-TEINTE
A. UN DÉVELOPPEMENT DYNAMIQUE DES RELATIONS INTERNATIONALES
1. Les actions bilatérales
Elles s'expriment autour de deux axes : l'incitation à la création de Conseil économiques et sociaux, et le développement de relations avec des pays étrangers, en dehors de telle structure.
a) L'incitation à la création de Conseils économiques et sociaux
Les
créations de conseils économiques et sociaux se sont fortement
accrues au cours de la dernière mandature. Ce fut le cas pour
l'Argentine, Malte, la Grèce, le Bénin, la Slovénie, la
Slovaquie, la Guinée et la Roumanie.
D'autres pays, à l'exemple de la Macédoine, du
Monténégro et de la Hongrie s'apprêtent eux aussi à
se doter d'une telle assemblée.
b) Les échanges moins formels
Des
échanges bilatéraux se sont développés avec la
Chine, la Russie et l'Afrique du Sud.
Avec la Chine, un groupe de travail bilatéral ayant pour but
d'accompagner les entreprises publiques chinoises dans leur évolution
vers une gestion moins étatique, a été mis en place. Un
séminaire de travail a eu lieu à Shanghai en 1997, un autre
à Bordeaux en 1999 et un déplacement à Künming a
été effectué en octobre 1999. Par ailleurs, un groupe de
travail étudie la structuration du monde rural chinois.
D'autre part, le président Mattéoli a noué des liens
privilégiés avec les autorités d'Afrique du Sud.
2. Les relations multilatérales
Elles sont fructueuses tant au niveau régional qu'au niveau international.
a) La coopération régionale
Le
conseil économique a encouragé la coopération entre les
états au sein de deux zones géographiques : l'Afrique et l'espace
méditerranéen.
Depuis 1994, les conseils économiques et sociaux nord-africains et
africains, tiennent chaque année un congrès et ont
créé une Union africaine des conseils économiques et
sociaux. Dans ces pays la nécessité d'organiser le dialogue
social se fait particulièrement sentir et participe au
développement de la démocratie.
De même, le président Mattéoli a encouragé la
coopération entre les pays européens et
méditerranéens. Depuis 1995, des réunions annuelles ont
lieu afin de développer la coopération sur des sujets aussi
sensibles que l'eau, l'énergie, les flux migratoires, etc...
b) Les structures internationales
Depuis
1989, des rencontres de tous les conseils économiques et sociaux sont
organisées tous les deux ans. Elles eurent lieu à Québec
(1991), Ouagadougou (1993), Lisbonne (1995), Caracas (1997) et à
Port-Louis (1999).
Il a été décidé de créer une organisation
internationale disposant de la personnalité juridique, propre aux
Conseils économiques et sociaux. Ce projet s'est
concrétisé à Port Louis en juillet dernier, le
Président Mattéoli a été nommé
président d'honneur de l'organisation.
Il a également été nommé président d'honneur
du Conseil économique et social français après
l'élection de son nouveau président Jacques Dermagne, et restera
chargé des relations internationales.
B. LE BILAN DE MANDATURE SE SITUE EN RETRAIT PAR RAPPORT À LA PRÉCÉDENTE
1. Le bilan d'activité
Au cours
de la dernière mandature, le CES a adopté 100 avis et
études contre 122 au cours de la précédente. Il est
particulièrement regrettable de constater que les demandes
gouvernementales ont chuté de près de moitié (18 contre
35).
Les suites données aux travaux récents du Conseil ont
été les suivantes :
• Le Conseil saisi par le Premier ministre de la nouvelle
organisation électrique française résultant de la
directive européenne sur le marché de l'électricité
a donné son avis le 13 mai 1998. Le rapport au Premier
ministre rendu public le 2 juillet 1998 par M. Jean-Louis Dumont,
député de la Meuse, rejoint très largement les conclusions
du Conseil économique et social.
• Certaines des propositions de l'avis sur l'avant-projet de loi
d'orientation pour l'aménagement durable du territoire du
8 juillet 1998 ont été incluses dans le projet de loi
qui a été soumis au Parlement et finalement adopté.
• En outre, conformément aux recommandations
énoncées dans divers avis " Urbanisation et
citoyenneté dans les grandes agglomérations " adopté
le 29 mai 1996 sur le rapport présenté par Mme Douvin
et " la protection de l'enfance et de la jeunesse dans un contexte social
en mutation " adopté le 25 mars 1998 sur le rapport
présenté par M. Chauvet, la mixité sociale des quartiers
et des villes devient un objectif de la politique du Gouvernement.
• On peut également citer la décision prise par le
Gouvernement de pérenniser le 1 % logement, conformément à
la recommandation formulée par le Conseil économique et social
dans son avis adopté le 25 mars 1998.
Le conseil économique et social constitue un outil utile au processus de
décision politique dont le gouvernement se sert trop peu. Pourtant, les
sujets sur lesquels il pourrait être saisi ne manquent pas
(la réduction du temps de travail par exemple). La qualité
de ses rapports est incontestée, c'est la raison pour laquelle, votre
rapporteur tient à souligner qu'il est nécessaire de conforter
son rôle, d'être attentif à ses demandes et de multiplier
ses travaux.
CONSULTATIONS EFFECTUÉES EN APPLICATION DE L'ARTICLE 69 DE LA CONSTITUTION
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Rapporteur |
Date
de
|
Date de parution au J.O. |
1°/ Projets de loi
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1996
:
|
Mme de Gaulle Anthonioz |
11 décembre |
J.O n° 24 du 17 décembre 1996 |
1997
:
|
Mme Lambert |
23 avril |
J.O n° 8 du 28 avril 1997 |
1998 :
|
Mme
Lambert
|
27 mai
|
J.O.
n° 98-10 du 3 juin 1998
|
1999 : (premier semestre) néant |
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|
1°/ Problèmes de caractère économique et social
|
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|
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1996
:
|
Mme Raiga
|
13 mars
|
J.O.
n° 9 du 18 mars 1996
|
|
Rapporteur |
Date
de
|
Date de parution au J.O. |
1°/ Problèmes de caractère économique et social
|
|
|
|
1997
:
|
M. Michel
|
26
février
|
J.O
n° 3 du 28 février 1997
|
1998
:
|
M. Naulin
|
11
février
|
J.O.
n° 98-2 du 18 février 1998
|
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|
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1999 (premier semestre) : |
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|
- La
gestion des déchets ménagers :
|
Mme Attar
|
27 janvier
|
J.O.
n° 99-2 du 1
er
février 1999
|
2. Les modifications intervenues dans la désignation des nouveaux membres et dans les missions du Conseil économique et social
Le
décret n° 99-453 du 3 juin 1999 a modifié le décret
n° 84-558 du 4 juillet 1984 fixant les conditions de
désignation des membres du conseil économique et social.
Désormais, au lieu de quatre représentants désignés
par la Fédération de l'Education nationale, siégeront
trois représentants désignés par l'Union nationale des
syndicats autonomes et un représentant désigné par la
Fédération syndicale universitaire.
En outre, la Nouvelle-Calédonie fait l'objet d'une mention
particulière dans l'article 12 relatif à la désignation
des représentants des activités économiques et sociales de
l'Outre-mer.
La mission d'évaluation des politiques publiques du Conseil a
été modifiée à la suite du décret du
18 novembre 1998. Le Conseil national de l'évaluation qui
comprend trois représentants du Conseil économique et social a
été installé le 16 février 1999, date proche
de la fin du mandat qui n'a pas permis d'envisager une saisine.
3. Le nouveau président du CES, Jacques Dermagne, souhaite relancer les activités du Conseil.
M.
Jacques Dermagne, nouveau président du Conseil économique et
social, souhaite relancer les activités de l'institution. Son action
s'articule autour de deux axes :
les méthodes de travail
: il a fait part de sa
volonté de rénover les méthodes de travail. Il souhaite
faire réfléchir les différentes sections ensemble sur un
même sujet et non plus cloisonner les travaux. Cette nouvelle optique
permettra d'avoir une vision plus large des problèmes traités, et
de proposer des solutions globales.
les thèmes des rapports
: Jacques Dermagne a d'ores et
déjà demandé l'auto-saisine du Conseil sur un sujet
d'actualité : les retraites (rapporteur M. Teulade). Le rapport de
conjoncture du deuxième semestre a été confié
à M. Careil, et M. Fiterman a été élu rapporteur
pour une saisine gouvernementale sur le mise en loi européenne
française de la directive sur le gaz.
enfin, il a confié à M. Hadas-Lebel, ancien membre du
Conseil économique et social, conseiller d'Etat, une mission de
réflexion sur "la place du CES et les moyens de renforcer et de
moderniser sa contribution à l'expression de l'intérêt
général".