C. LES PRIORITÉS AFFICHÉES POUR 2000

Le présent projet de budget se place dans la continuité des budgets précédents - accent sur les dépenses d'interventions et rééquilibrage Paris/province - avec, cette année, d'une part, une certaine stabilisation de l'effort en faveur du patrimoine, et, d'autre part, d'importantes créations de postes budgétaires pour permettre la résorption de l'emploi précaire.

1. Le titre IV privilégié

Le titre IV doit absorber 172 millions de francs, sur les 369 millions supplémentaires que prévoit pour la culture le projet de loi de finances pour l'année 2000.

Le spectacle vivant bénéficie d'un traitement particulier avec 80 millions de francs de mesures nouvelles, ce qui prolonge l'effort particulièrement important de l'année 1999 (110 millions de francs de mesures nouvelles).

C'est sur ces crédits que sont financées les mesures de démocratisation culturelles annoncées par la ministre dans sa communication en conseil des ministres du 23 juin dernier : extension aux 12 à 18 ans de la gratuité d'accès aux monuments historiques, gratuité d'accès aux monuments historiques le premier dimanche de chaque mois hors saison touristique, extension à tous les musées nationaux de la gratuité d'accès le premier dimanche de chaque mois, d'une part ; alignement du régime des bourses des étudiants des écoles d'art et des écoles d'architecture sur celui de l'Education nationale, d'autre part.

On note à cet égard que les crédits du titre IV consacrés aux enseignements augmentent dans le présent projet de budget de 53 millions de francs, soit une croissance de 6,9%.

2. Le rééquilibrage Paris - Régions

La ministre met en avant un effort accru en faveur des équipements culturels locaux, dont les dotations sont comparées à celles consacrées aux grands équipements culturels parisiens. Les subventions à la réalisation d'équipements culturels locaux passent ainsi en autorisations de programme de 397 millions de francs à 490 millions dans le projet de loi de finances pour 2000.

Les domaines privilégiés dans le budget pour 2000 sont en particulier les archives - 65 millions de francs contre 30 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999 - , les musées classés et contrôlés - 130 millions de francs contre 117 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999 - le spectacle vivant - 204 millions de francs contre 150 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1999.

Les crédits consacrés dans le présent projet de loi de finances aux équipements culturels dans les régions sont désormais du même niveau que ceux de Paris, 540 millions de francs contre 563 millions de francs.

En dépit de la stagnation des crédits des chapitres 56-20 et 66-20 consacrés au patrimoine monumental, qui n'augmentent que de 0,7%, le présent budget fait état d'un effort important en faveur des monuments historiques n'appartenant pas à l'État, dont les crédits augmentent de 60 millions de francs soit un accroissement de presque 25% par rapport à la dotation du projet de loi de finances pour 1999.

3. La résorption de l'emploi précaire

Le budget de la culture dans le présent projet de loi de finances prévoit un nombre certain de créations d'emplois : 295 contre 2 dans le budget pour 1999 et 27 dans celui de 1998, soit 100 emplois par création nette et 195 emplois par transferts de contrats d'agents contractuels de l'État affectés dans les établissements publics (professeurs des écoles d'art) vers le budget de ces établissements pour dégager le nombre de postes nécessaires dans les tableaux de l'État.

A concurrence de 263 unités, ces créations d'emplois visent à donner un statut à des personnels vacataires recrutés pour faire face à des besoins permanents du service public de la culture , dont 206 postes de surveillance pour les musées et la BNF.

Le projet de budget de la culture pour 2000 se présente donc de façon relativement favorable, au moins au yeux de la ministre, bien que la croissance des dotations soit plus faible que les années précédentes et qu'elle puisse paraître limitée à tous ceux qui ont connu l'âge d'or du début des années 80, où l'on dépensait sans compter.

Il faut en effet faire face, à la fois, aux charges issues des grosses opérations lancées dans les années 80 et au début des années 90 et continuer l'aide à la création vivante dans la mesure où, même lorsque celle-ci trouve son public, elle couvre rarement les charges qu'elle engendre.

Assumer l'héritage des grands travaux et celui d'un patrimoine monumental considérable, tout en continuant de soutenir la création, tel est le défi auquel doit faire face le budget de la culture.

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