AVANT-PROPOS
Le
budget des charges communes recense les crédits qui, destinés
à l'ensemble des services de l'Etat ou à plusieurs d'entre eux,
ne peuvent être inscrits dans le budget d'un ministère particulier.
Dans le projet de loi de finances pour 2000, ses crédits
s'élèvent au total à
701,12 milliards de
francs
.
Les dépenses ordinaires, qui représentent 99,75 % du total
de ces crédits, augmentent de 3,5 %. Les dépenses en
capital, qui ne représentent que 0,25 % du total, diminuent de
64,4 %.
Le périmètre du budget des charges communes subit
traditionnellement d'importantes modifications. Ainsi, en 1999, les
crédits assurant le financement de la " ristourne
dégressive ", soit 43 milliards de francs, ont-ils
été transportés vers le budget de l'emploi.
Le projet de loi de finances pour 2000 n'échappe pas à la
règle, puisqu'il engendre des modifications importantes, quoique de
moindre ampleur. 13,53 milliards de francs " sortent " du budget
des charges communes, étant affectés essentiellement à la
section Économie, finances et industrie, tandis que 10,57 milliards
de francs y sont affectés pour la première fois.
Ces transferts de crédits croisés sont présentés
dans le tableau ci-dessous :
Les
dégrèvements et remboursements atteignent 330,73 milliards
de francs
, contre 306,2 milliards de francs en 1999, soit une
progression de 7,86 %.
Par ailleurs,
les recettes d'ordre
encaissées en 2000, du fait
des procédures d'émission de la dette publique
s'élèvent à
17,2 milliards de francs.
Les crédits du budget des charges communes nets des
dégrèvements et remboursements et des recettes d'ordre
s'établissent à 353,19 milliards de francs, soit une
diminution de 1,3 % par rapport à 1999. Ils représentent
20,95 % des dépenses du budget général.
CHAPITRE PREMIER
DETTE PUBLIQUE ET
DIVERS
L'agrégat 01 regroupe la dette publique, les
dépenses
de garanties, et les remboursements et dégrèvements.
Ses crédits s'établissent à
586,09 milliards de francs
en 2000
, soit une
progression de 4,03 %
par rapport à 1999.
Ils représentent
83,6 %
de l'ensemble des crédits du
budget des charges communes.
La dette de l'Etat s'élève au 31 décembre 1998
à 4.022 milliards de francs, soit 47 % du PIB.
Le budget de l'Etat dégagera en 2000 un excédent primaire pour la
première fois depuis 1990, ce qui permettra d'enrayer la spirale
d'augmentation de la dette (effet boule de neige), et de stabiliser en
l'an 2000 le ratio d'endettement public au sens de Maastricht.
A moyen terme, le programme pluriannuel des finances publiques 1999-2002 fixe
pour objectif une réduction progressive de l'endettement public. La
baisse des déficits publics, de 2,3 % du PIB en 1999 à
environ 1 % de PIB en 2000, permettrait ainsi une réduction de 0,6
à 1,6 point du ratio d'endettement public au sens de Maastricht
entre 1999 et 2002 (et de 1,2 à 3,1 points du ratio
d'endettement net des dotations au fonds de réserve pour les retraites).
Évolution de la dette des administrations publiques
En
France, le poids de la dette s'est alourdi sensiblement depuis le début
des années 1980. La dette des administrations publiques s'accroît
sous l'effet d'un processus auto-entretenu : la charge
d'intérêt qu'elle génère conduit à augmenter
le déficit budgétaire. Le financement du déficit par
l'emprunt augmente l'encours de dette, ce qui se traduit par une nouvelle
progression des charges d'intérêt.
La stabilisation de l'endettement, en terme de part de la dette dans le PIB,
suppose que le budget dégage un excédent primaire. Ceci signifie
que les recettes doivent excéder les dépenses hors charges
d'intérêt. L'excédent primaire doit être d'autant
plus élevé que l'encours de la dette est important et que les
taux d'intérêt sont élevés. Formellement, à
encours de dette et taux d'intérêt donnés, il existe un
excédent primaire qui conduit à stabiliser la part de la dette
dans le PIB. Cet excédent primaire, que l'on qualifie de stabilisant,
dépend de la croissance nominale du PIB ; il est d'autant plus
faible que la croissance est forte (avec une croissance nulle, cet
excédent serait strictement égal à la charge
d'intérêt).
Depuis 1997, les administrations publiques réalisent des
excédents primaires. Jusqu'en 1999, ils sont restés toutefois
inférieurs à l'excédent primaire stabilisant le poids de
la dette dans le PIB. Cette situation devrait s'inverser l'an prochain, la
forte progression du PIB permettant une nette contraction du solde primaire
stabilisant. Dans ces conditions, le ratio de la dette au PIB devrait diminuer
sensiblement. Il serait en repli de 0,6 point et s'établirait
à 59,9 points.
La baisse du poids de la dette dans le PIB n'est pas due seulement à
la réduction du déficit budgétaire. En 2000, le mouvement
de désendettement des collectivités locales, observé en
1999, se poursuivrait. Les organismes divers d'administration centrale,
notamment les structures de défaisance, continueraient également
à se désendetter.
I. LA DETTE PUBLIQUE ET SON FINANCEMENT
A. LES CHARGES D'INTÉRÊT DE LA DETTE
Les
crédits consacrés aux charges d'intérêt de la dette
de l'Etat
diminuent de 1,38 milliard de francs, soit - 0,55%
, pour
s'établir à 251,87 milliards de francs.
Ils sont ainsi répartis :
(en milliards de francs) |
|||
|
1999 |
2000 |
Écart |
Dette négociable |
243,559 |
243,155 |
- 0,17 % |
Dette non négociable |
9,381 |
8,403 |
- 10,43 % |
Charges de gestion de la dette et frais de trésorerie |
0,310 |
0,310 |
0 |
Total |
253,250 |
251,868 |
- 0,55 % |
L'ensemble de cette partie de l'agrégat
représente
la charge brute de la dette publique.
L'appréhension de la réalité de la charge de la dette
nécessite de recourir à la notion de charge nette
qui, outre
la charge brute inscrite au budget des charges communes, prend en compte les
recettes en atténuation des charges de la dette, qui figurent aux lignes
806 (" Recettes en atténuation des charges de la dette ") et
411 (" Intérêts versés par divers services de l'Etat
ou organismes gérant des services publics au titre des avances ")
du fascicule " voies et moyens ".
La charge nette de la dette s'élève, en fait, à
234,70 milliards de francs, en diminution de 1,07 %.
La diminution de la charge de la dette est liée au bas niveau des taux
d'intérêt, soit à des raisons exogènes,
indépendantes de la volonté du gouvernement ( " effet prix
").
Par ailleurs, il convient de noter que, pour la première fois depuis
de nombreuses années, la charge de la dette diminue en 2000.
Il rappelle toutefois, que le Parlement ne dispose que d'une vision
tronquée de la dette de l'Etat, et de celle des autres administrations
publiques
7(
*
)
.
B. LES INSTRUMENTS DU FINANCEMENT DE LA DETTE DE L'ÉTAT
Le
Trésor a engagé il y a plus de dix ans une série de
réformes visant à créer les conditions du
développement harmonieux d'un marché des titres d'Etat liquide,
attractif et sûr. L'objectif est depuis l'origine de permettre à
l'Etat d'emprunter dans les meilleures conditions possibles tout en offrant aux
acteurs du marché des titres standardisés et un accès
simple et sécurisé sur le marché primaire comme secondaire.
La composition de la dette de l'Etat a été
rationalisée : aux souches trop nombreuses et peu liquides, aux
caractéristiques financières et fiscales disparates ont
été préférées trois catégories de
titres standardisés - les valeurs du Trésor - qui se distinguent
par leur maturité lors de l'émission :
Les obligations assimilables du Trésor
Les obligations assimilables du Trésor (OAT) sont le support de
l'endettement à long terme de l'Etat. Leur maturité est comprise
entre 7 et 30 ans.
Toutefois, afin de répondre à la
demande ponctuelle des investisseurs, le Trésor s'autorise la
réouverture d'anciennes souches de maturité résiduelle
inférieure à sept ans. Chaque année, le Trésor
crée une ou deux lignes nouvelles à dix ans, qui jouent, sur les
marchés français et étrangers, le rôle d'emprunt de
référence. Les OAT font l'objet d'une émission mensuelle
(le 1
er
jeudi du mois avec règlement le jeudi suivant)
par voie d'adjudication " à la hollandaise " (les demandes
sont servies au prix effectif de soumission lorsque celui-ci est
supérieur au prix limite arrêté par le Trésor. Les
demandes aux prix limite sont réduites à concurrence d'un
pourcentage arrêté. Les demandes en-dessous du prix limite ne sont
pas servies). La plupart des lignes d'OAT sont à taux fixe (le taux est
fixé lors de la création de la ligne), remboursables in fine et
détachent un coupon annuel. Celles-ci représentent
381,588 milliards d'euros, soit 65,50 % de la dette financière
négociable.
Afin de diversifier et de renouveler la gamme des produits offerts aux
investisseurs, le Trésor émet deux nouvelles catégories
d'OAT : les OAT à taux variable (TEC 10 en remplacement des
anciennes références TMB, TRB et TME) et les OAT indexées
sur l'inflation.
-
les OAT TEC 10 :
l'Etat a décidé, en mars
1996, de lancer une OAT indexée sur un nouvel indice de rendement des
emprunts d'Etat à long terme, le " TEC 10 ". Cette
décision procède d'un double constat. D'une part, elle
répond à la demande abondante et diversifiée,
manifestée par les investisseurs ; d'autre part, elle permet de
moderniser les émissions indexées sur le TME, en utilisant un
indice à la fois plus simple et plus représentatif du
marché des taux d'intérêt à long terme. L'indice TEC
10 a été conçu de manière à le rendre
accessible à l'ensemble des investisseurs français et
étrangers. La référence choisie est parfaitement
homogène avec des références largement connues des
investisseurs internationaux, les " Constant Maturity Treasuries " et
les " Constant Maturity Swaps ". Le TEC 10 est un indice
calculé quotidiennement par interpolation linéaire entre les deux
OAT les plus proches de la maturité exacte de dix ans et d'un encours
supérieur à 3 milliards d'euros. Il correspond donc au taux
de rendement d'une OAT fictive de maturité exactement égale
à 10 ans. L'OAT référencée sur ce nouvel
indice est dotée d'un coupon prédéterminé et
trimestriel. Les OAT TEC 10, au nombre de 2, représentent
26,275 milliards d'euros, soit 4,51 % de la dette financière
négociable. Le coupon détachable étant très proche
du coupon de marché (puisque trimestriellement ajusté), l'OAT
TEC 10 est adjugé à un prix proche du pair réduisant
ainsi les pertes et profits sur produits financiers.
-
les OAT indexées sur l'inflation
obéissent aux deux
principes suivants : le principal, protégé contre
l'inflation, est ajusté sur un indice d'inflation pour tenir compte de
l'évolution des prix. Cet ajustement peut être calculé
chaque jour en fonction d'une référence quotidienne d'inflation,
mais il n'est payé par le Trésor qu'à l'occasion du
remboursement de l'obligation. L'OAT indexée bénéficie en
outre d'une garantie de remboursement au pair : l'indexation ne s'applique
en effet que si l'indice d'inflation à maturité est
supérieur à l'indice d'inflation à la date de jouissance
de la première émission. Dans le cas contraire (en cas de
déflation), le remboursement est égal au nominal initial :
l'obligation est alors remboursée au pair. L'OAT indexée verse un
coupon annuel calculé comme un pourcentage fixe du principal
indexé. Ce pourcentage fixe, appelé également coupon
réel, est déterminé lors de l'émission et reste
fixé pour la durée de vie du titre. Le coupon reçu par le
porteur dépend donc de ce coupon réel, ainsi que du rapport entre
l'indice d'inflation à la date de paiement du coupon et l'indice
d'inflation à la date de jouissance du titre, selon la formule suivante.
Les OAT indexées représentent 7,201 milliards d'euros, soit
1,24 % de l'endettement financier négociable.
Enfin, afin de renouer avec la longue tradition du placement des emprunts
d'Etat auprès des ménages français, le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie a mis en oeuvre en septembre
1994 une procédure de placement mensuel des
OAT auprès des
particuliers.
En effet, l'institutionnalisation et l'internationalisation
du marché des valeurs du Trésor depuis les réformes de
1985 avaient conduit à réduire fortement la possibilité
pour les ménages de se porter directement acquéreurs.
Chaque année, le Trésor réserve sur son programme
d'émission un volume d'OAT pour les particuliers. Ce montant fait
l'objet d'une prise ferme par les SVT et les principaux réseaux
bancaires qui signent avec l'Etat une convention de placement pour une
durée d'un an. Chaque mois, les particuliers peuvent souscrire, dans les
réseaux bancaires, à la Poste, dans les caisses d'épargne
et dans le réseau du Trésor public, l'OAT de
référence à dix ans ou un autre titre de maturité
proche proposé par le Trésor.
Les bons du Trésor à taux fixe et à
intérêt annuel (BTAN)
Les BTAN représentent l'endettement à moyen terme de l'Etat.
Leur durée à l'émission est de deux ans ou de cinq ans.
Comme pour les OAT, les BTAN font l'objet d'une émission mensuelle (le
3
ème
jeudi du mois avec règlement le jeudi
suivant) par voie d'adjudication " à la hollandaise " selon un
calendrier semestriel prévisionnel (les lignes et les dates sont
annoncées). Tous les BTAN sont en euros, à taux fixe annuel et
remboursables in fine. L'endettement à moyen terme représente
156,369 milliards d'euros, soit 26,8 % de la dette financière
négociable.
Les bons du Trésor à taux fixe (BTF)
Les bons du Trésor à taux fixe et à intérêt
précompté (BTF) sont l'instrument privilégié de
gestion de la trésorerie de l'Etat. Ils ont une maturité
inférieure à un an et comprise entre 8 et
52 semaines.
Contrairement aux OAT et BTAN, le taux
d'intérêt est précompté, c'est-à-dire
réglé par le Trésor dès l'émission. Les BTF
sont émis chaque jeudi et réglés le jeudi suivant selon un
calendrier prévisionnel indicatif (les souches émises et les
dates sont annoncées). Ils représentent 44,633 milliards
d'euros, soit 7,7 % de l'encours total.
D'après les hypothèses conventionnelles du projet de loi de
finances pour 2000, le besoin de financement de l'Etat serait en augmentation
par rapport à 1999, la diminution sensible du déficit
budgétaire prévisionnel (- 23,6 milliards de francs)
étant largement compensée par la hausse des amortissements de
BTAN (+ 100 milliards de francs par rapport à 1999).
Pour le calcul des charges de la dette, les hypothèses conventionnelles
suivantes de couverture de ce besoin de financement ont été
retenues :
- un programme d'émission à moyen et long terme de
625 milliards de francs, se décomposant en 360 milliards de
francs d'OAT et 265 milliards de francs de BTAN, à rapprocher d'un
programme d'émission de 525 milliards de francs en 1999 et
612 milliards de francs en 1998 ;
- des émissions nettes de BTF de 26 milliards de francs, afin
de faire face à la diminution des dépôts des correspondants
résultant de la décentralisation progressive des fonds des CCP
prévue par le contrat de Plan signé entre l'Etat et La Poste.
II. LES DÉPENSES DE GARANTIE
En 2000, les dépenses de garanties baissent au total de 16,34 % et atteignent 1.240 millions de francs 8( * ) .
(en millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Écart |
Financement du logement |
3 |
3 |
0 |
Financement de l'agriculture |
4 |
4 |
0 |
Financement de l'industrie |
50 |
50 |
0 |
Garanties afférentes à l'exportation |
665 |
590 |
-11,28 % |
Garanties diverses |
760,2 |
593 |
-21,99 % |
TOTAL |
1.482,2 |
1.240 |
-16,34 % |
Les garanties afférentes au logement
restent
stables, et représentent 3 millions de francs en 2000.
Les garanties afférentes au financement de l'industrie
s'établissent à 50 millions de francs, comme en 1999. Elles
sont destinées à couvrir les défaillances des
sociétés en cours de restructuration bénéficiaires
de prêts à long terme garantis par l'Etat.
Le poste qui est le plus important en volume, celui des garanties
afférentes à l'exportation,
baisse de 75 millions de francs
pour représenter
590 millions de francs
en 2000. Les
crédits inscrits sont destinés à couvrir le besoin de
financement de quatre procédures de garantie gérées pour
le compte de l'Etat par la COFACE :
1. L'assurance crédit
L'assurance-crédit permet aux exportateurs de se couvrir
contre divers risques : de fabrication, politique, commercial...
Depuis 1995, la COFACE n'a pas eu besoin de financement,
l'assurance-crédit étant à nouveau, après une
décennie de déficit, excédentaire, et cela en l'absence de
sinistres majeurs et en raison de la stabilisation des principaux risques.
Aucun crédit n'est donc inscrit à ce titre dans le projet de loi
de finances pour 2000.
2. L'assurance prospection foire
Cette
assurance couvre les dépenses de recherche de nouveaux marchés.
Les crédits demandés restent, en règle
générale, dépendants de la situation sur les
marchés asiatiques.
Ses crédits s'établissent à 290 millions de francs
pour 2000, en progression de 9,43 %.
3. La garantie de change
Cette
garantie permet de couvrir les exportateurs contre les risques de change.
Elle est, depuis la création de cette procédure,
bénéficiaire. Compte tenu des aléas sur les marchés
des changes, des risques existent cependant de voir cette garantie devenir
déficitaire. Toutefois, aucun crédit n'est inscrit pour 2000.
4. La garantie du risque économique
Cette
garantie couvre les entreprises contre la dérive des prix de revient
dans les marchés d'exportation.
Ses crédits s'élèvent à 300 millions de francs
pour 2000, en baisse de 25 %.
Par ailleurs, la ligne des "garanties diverses" diminue d'environ
22 % et atteint 593 millions de francs.
Il s'agit principalement
de garanties de change accordées aux institutions financières
spécialisées, à l'Agence française de
développement (AFD) ou à la Banque française pour le
commerce extérieur (BFCE). Ces garanties participent de la politique
financière internationale de la France gérée par le
Trésor.
III. LES DÉPENSES EN ATTÉNUATION DE RECETTES
Les
dépenses de remboursements et dégrèvements d'impôts
s'élèvent à
330,73 milliards de francs
, soit
une progression de 8,01 %.
Leurs crédits font l'objet d'une évaluation
élaborée dans les mêmes conditions que les recettes dont
elles sont la contrepartie.
A. LES CONTRIBUTIONS DIRECTES
L'ensemble des dépenses de remboursements et
dégrèvements sur impôts directs
9(
*
)
s'élève à
150,08 milliards de francs en 2000
, en progression de 2,72 %
par rapport aux estimations de la loi de finances initiale, mais en
diminution de 1,46 %
en comparaison de ces estimations
révisées.
Cette évolution est liée :
- à la baisse, à hauteur de 1,5 milliard de francs, des
remboursements et transferts d'impôt sur les sociétés ;
- à la baisse de 900 millions de francs des dégrèvements
de taxe professionnelle ;
- à la hausse de 400 millions de francs des dégrèvements
de taxe d'habitation ;
- à une hausse de 500 millions de francs des remboursements relatifs aux
retenues à la source et prélèvements sur revenus de
capitaux mobiliers ;
- à une baisse de 1,2 milliard de francs des admissions en non valeur
(impositions non recouvrées mais dues) sur des produits revenant aux
collectivités locales.
B. LES REMBOURSEMENTS SUR PRODUITS INDIRECTS
Ils
concernent presque exclusivement (à hauteur de 98,97 % en loi de
finances initiale pour 1999) les remboursements au titre de la TVA.
Leur montant total progresse de 12,84 % par rapport à la loi de
finances initiale et de
8,24 %
par rapport aux estimations
révisées pour 1999, et atteint
180,65 milliards de
francs.
Cette augmentation est largement imputable aux remboursements de crédits
de TVA, qui stagnent en 1999 (soit 163,9 milliards de francs), mais qui
retrouvent une progression tendancielle en 2000 (176,9 milliards de
francs, soit + 7,9 %).
Une partie du dynamisme des remboursements de TVA résulte des
dispositions adoptées dans les précédentes lois de
finances concernant l'application du taux réduit à certaines
activités. En effet, à législation constante, les
remboursements de TVA ne progressent que de 5,4 % en 2000.
Il convient de rappeler que le projet de loi de finances pour 2000 propose
d'abaisser de 20,6 % à 5,5 % le taux de TVA applicable à
certaines opérations à forte intensité de main d'oeuvre.
Le coût budgétaire de cette disposition est évalué
à 20,7 milliards de francs pour 2000, dont 3 milliards de
francs au titre des remboursements et crédits de TVA.