II. 9 MILLIARDS DE FRANCS POUR LA COOPÉRATION DANS LE BUDGET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
A. L'EXÉCUTION DES BUDGETS PRÉCÉDENTS
1. L'exécution de 1998
L'exécution du budget 1998 a en apparence préservé les crédits du secrétariat d'Etat à la coopération et à la francophonie.
Exécution du budget 1998 de la coopération et de la francophonie
(en millions de francs)
|
Titre III |
Titre IV |
Titres V et VI |
Total CO + CP |
AP |
LFI |
989 |
3.445 |
2.055,9 |
6.489,9 |
2.321,8 |
Reports 1997 |
12,2 |
1.286,9 |
194,8 |
1.493,9 |
42 |
Annulations |
- |
- 32 |
- 17 |
- 49 |
- 85,8 |
Annulations LFR |
- |
- 2,1 |
- 139 |
- 141,1 |
- 50 |
Ouvertures LFR |
- |
13 |
16,3 |
29,3 |
16,3 |
Fonds de concours |
- |
55,7 |
7,8 |
63,5 |
7,8 |
Transferts |
11,8 |
- 0,4 |
- |
11,4 |
- |
Crédits ouverts |
1.013 |
4.765,9 |
2.118,8 |
7.897,8 |
2.252,2 |
Source : Ministère des affaires
étrangères
Cette apparence de stabilité des crédits ne doit pas cacher
les mouvements qui ont conduit à annuler le 18 novembre 1998 les
crédits du Fonds d'aide et de coopération (FAC) pour 49,95
millions de francs d'autorisations de programme et 139 millions de francs de
crédits de paiement
, sur l'article 20 " Premier ministre "
pour 53,15 millions de francs en autorisations et crédits, et sur le FAC
proprement dit pour 86 millions de francs en crédits de paiement.
2. L'exécution de 1999
Le
budget de 1999 fut le premier de la mise en oeuvre des fusions des services
affaires étrangères / coopération. La
réorganisation de certaines directions, particulièrement la
DGCID, et la confrontation de méthodes de travail différentes ont
engendré, de l'aveu même du ministère, des retards dans
l'exécution qui expliquent des niveaux d'engagements et
d'ordonnancements plus faibles que ceux des années
précédentes.
Le financement des interventions au Kosovo ne s'est d'abord pas fait par une
régulation budgétaire mais par virements de crédits
à l'intérieur du périmètre déterminé
par la loi de finances pour 2000. 235 millions de francs ont ainsi
été dégagés pour le Kosovo sur le reste des
crédits, ce qui justifie notamment les craintes de certains partenaires
africains de voir les crédits destinés à leur continent
utilisés au conflit en Yougoslavie. Ces 235 millions viennent en effet
pour 82 millions de francs des crédits du FAC (sur les trois articles),
pour 72,5 millions de francs sur le chapitre 42-12 de la coopération
technique au développement, 20 millions sur les concours financiers du
chapitre 41-43, 8,5 millions de francs du chapitre 42-13 destiné
à la coopération décentralisée et 10 millions de
francs sur le chapitre 42-29 de la coopération militaire.
Au moins
193 millions de francs sur les 235 millions de francs bloqués (soit plus
de 82 %) ont donc été prélevés sur les chapitres
destinés aux pays les plus pauvres pour financer les interventions au
Kosovo
.
Par ailleurs, l'exécution de 1999 montre plusieurs mouvements de
transferts dont deux principaux :
• 40 millions de francs du chapitre 42-12 coopération technique et
au développement vers le chapitre 42-11 coopération culturelle et
scientifique pour pallier le mauvais calibrage des besoins de chaque chapitre
en loi de finances initiale ;
• 75 millions du FAC vers l'AFD pour les nouvelles compétences de
cette dernière en matière d'infrastructures de santé et
d'éducation.
Enfin, l'arrêté du 24 novembre 1999 a annulé 461
millions de francs d'autorisations de programme sur le chapitre 68-91 du FAC,
ainsi que 78 millions de francs de crédits de paiement.
Les annulations d'autorisations de programme concernent pour 50 millions
de francs la réserve du Premier ministre de l'article 20, pour
160 millions de francs ce qui correspond aux crédits de paiement du
Kosovo et pour 250 millions de francs le solde d'autorisations de programme du
FAC.
Les 78 millions de crédits de paiement annulés concernent pour
83 millions de francs le Kosovo, avec à l'inverse 5 millions
supplémentaires pour l'article 40 délégué à
l'AFD au titre de ses nouvelels compétences.
A l'issue de ces annulations, le comité directeur du FAC du
14 décembre 1999 qui devait porter sur 410 millions de francs
d'autorisations de programme, notamment en faveur des nouveaux entrants dans la
ZSP, n'engagera plus que 160 millions de francs en laissant sans doute beaucoup
de désillusions parmi les nouveaux partenaires privilégiés
de l'aide française.