ANNEXE 5 -
LEGISLATION FRANÇAISE CONTRE LE TERRORISME

(Source ministere des affaires etrangeres)

La France est dotée d'une législation anti-terroriste spécifique, et complète. La loi du 9 septembre 1986 en constitue la clé de voûte. Cette législation ne définit pas directement l'infraction de terrorisme, mais appréhende pénalement l'activité terroriste par la combinaison de deux critères :

-1) L' existence d'un crime ou d'un délit de droit commun incriminé par le code pénal. Seuls certains crimes et délit limitativement énumérés dans une liste établie par le code pénal sont concernés.

Complétée en 1994 (nouveau code pénal), et dernièrement en 1996, cette liste comprend aujourd'hui :

- les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l'intégrité de la personne, l'enlèvement et la séquestration ainsi que le détournement d'aéronef, de navire ou de tout autre moyen de transport,

- les vols, les extorsions, les destructions, les dégradations et détériorations, ainsi que certaines infractions informatiques,

- les infractions en matière de groupes de combats et de mouvements dissous,

- la fabrication ou la détention de machines, engins meurtriers ou explosifs (définition étendue aux armes biologiques ou à base de toxines),

- le recel du produit des infractions précédemment mentionnées.

2) La relation de ces crimes ou délits de droit commun limitativement énumérés avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur , qui caractérise la " circonstance " de terrorisme.

Les infractions ainsi définies :

1) sont qualifiées actes de terrorisme et érigées en infractions autonomes punies plus sévèrement ;

2) obéissent à un régime procédural particulier
:

- centralisation des poursuites, de l'instruction et du jugement au TGI de Paris, dont le service central de lutte anti-terroriste du parquet de Paris,

- allongement à 4 jours de la durée maximale de garde à vue,

- possibilité d'effectuer des perquisitions de nuit, sous un régime particulier ;

- intervention de l'avocat reportée à la 72 ème heure de garde à vue ;

- jugement des crimes terroristes par une cour d'assises spécialement composée de magistrats professionnels ;

- dispositif pour les " repentis " (exemption de peine pour les terroristes se ravisant et permettant d'éviter l'acte terroriste, réduction de moitié de la peine pour les terroristes ayant permis de faire cesser les agissements incriminés ou ayant permis d'éviter que l'infraction n'entraîne mort d'homme).

Par ailleurs sont incriminés spécifiquement , sous des articles particuliers :

- depuis 1994 l'acte de terrorisme écologique (introduction dans l'atmosphère, sur le sol, dans le sous-sol, ou dans les eaux, y compris celles de la mer territoriale, d'une substance de nature à mettre en péril la santé de l'homme ou des animaux ou le milieu naturel),

- depuis 1996, l'association de malfaiteur terroriste (participation à un groupement formé ou à une entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'un des actes de terrorisme précédemment mentionnés).

Evolution historique :

En 1986, le législateur n'avait attaché à la circonstance de terrorisme associée à la commission de crimes et de délits limitativement énumérés que des conséquences procédurales (règles de procédure spécifiques prévues aux articles 706-16 et suivants du code de procédure pénale).

Le nouveau code pénal de 1994 a érigé en droit pénal de fond les actes de terrorisme en infractions autonomes, c'est à dire en une véritable catégorie d'infraction, punies de peines aggravées.

Par la suite, plusieurs lois ont été promulguées pour compléter ce dispositif :

- La loi du 8 février 1995 qui a allongé et unifié les délais de la prescription de l'action publique et de la peine en matière criminelle (qui passent à 30 ans) et en matière correctionnelle (qui passent à 20 ans),

- La loi du 22 juillet 1996 qui a pour l'essentiel complété la liste des infractions susceptibles d'être qualifiées d'actes de terrorisme, et créé l'infraction spécifique d'association de malfaiteurs terroriste,

- La loi du 30 décembre 1996 qui a permis, sous certaines conditions, les perquisitions de nuit.

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