N°
376
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 26 mai 1999
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur le projet de loi, ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE APRÈS DÉCLARATION D'URGENCE, portant création d'une couverture maladie universelle ,
Par MM.
Charles DESCOURS et Claude HURIET,
Sénateurs.
Tome II
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Jean Delaneau,
président
; Jacques Bimbenet, Louis Boyer, Mme Marie-Madeleine
Dieulangard, MM. Guy Fischer, Jean-Louis Lorrain, Louis Souvet,
vice-présidents
; Mme Annick Bocandé, MM. Charles
Descours, Alain Gournac, Roland Huguet,
secrétaires
; Henri
d'Attilio, François Autain, Paul Blanc, Mme Nicole Borvo, MM.
Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Gilbert Chabroux, Jean Chérioux,
Philippe Darniche, Christian Demuynck, Claude Domeizel, Jacques Dominati,
Michel Esneu, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis Giraud, Claude Huriet,
André Jourdain, Philippe Labeyrie, Roger Lagorsse, Dominique Larifla,
Henri Le Breton, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Simon Loueckhote, Jacques
Machet, Georges Mouly, Lucien Neuwirth, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM.
Lylian Payet, André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de
Raincourt, Bernard Seillier, Martial Taugourdeau, Alain Vasselle, Paul
Vergès, André Vezinhet, Guy Vissac.
Voir les numéros :
Assemblée nationale (11
ème
législ.) :
1419
,
1518
et T.A.
288
.
Sénat
:
338
et
382
(1998-1999).
Assurance maladie maternité. |
TRAVAUX DE COMMISSION
I. AUDITION DE MME MARTINE AUBRY, MINISTRE DE L'EMPLOI ET DE LA SOLIDARITÉ
La
commission a procédé à
l'audition de Mme Martine Aubry,
ministre de l'emploi et de la solidarité, sur le projet de loi n°
338
(1998-1999), adopté par l'Assemblée nationale,
après déclaration d'urgence,
portant
création
d'une couverture maladie universelle
(CMU)
.
M. Jean Delaneau, président,
a regretté que les dispositions
du projet de loi, au titre IV, aient été
transformées, lors de la première lecture à
l'Assemblée nationale, en un véritable projet de loi portant
diverses mesures d'ordre social (DMOS).
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité,
a
reconnu que le défaut d'inscription à l'ordre du jour
parlementaire d'un véritable DMOS -qui comporterait, en tout état
de cause, un très grand nombre d'articles, en raison notamment de la
transposition de cinq directives européennes- était
pénalisant. Elle a souligné cependant le caractère
d'urgence qui s'attache aux dispositions du titre IV, en observant
qu'elles avaient pour objectif l'amélioration de notre système de
santé, et qu'elles étaient ainsi indirectement liées
à la mise en place de la CMU.
M. Claude Huriet, rapporteur du titre IV du projet de loi,
a
évoqué les diverses dispositions d'ordre sanitaire qui avaient
été introduites par l'Assemblée nationale en addition au
titre IV du projet de loi. Il a notamment abordé les questions
très délicates que soulevait l'article concernant les aides
opératoires, ainsi que les dispositions de l'article 37 du projet
de loi sur la communication des résultats des programmes de
médicalisation des systèmes d'information (PMSI) et celles
relatives au paiement des honoraires des médecins hospitaliers
exerçant une activité libérale. S'il a
déclaré comprendre les fondements de cet article qui visait
à mettre un terme à certaines pratiques qui n'étaient pas
défendables au regard de la déontologie médicale, il a
toutefois rappelé que l'un des principes de la médecine
libérale était le paiement direct des honoraires par le malade.
M. Louis Boyer
a également évoqué la situation des
aides opératoires non titulaires du diplôme d'infirmier et
manifesté son soutien à l'article 34 bis du projet de loi.
M. François Autain
s'est interrogé sur l'avenir des
médecins de nationalité étrangère qui n'avaient pas
été admis à se présenter au concours de praticien
adjoint contractuel, ou qui ne l'avaient pas réussi.
Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité,
a
rappelé l'opposition du Gouvernement à l'article additionnel
introduit par l'Assemblée nationale sur les aides opératoires.
Elle a déclaré qu'elle ne souhaitait pas que les médecins
étrangers se voient proposer une filière d'intégration qui
constitue une sorte de ghetto et affirmé que le texte du projet de loi
avait reçu l'accord des syndicats et de l'ordre national des
médecins. Elle a estimé que l'article concernant
l'activité libérale à l'hôpital constituait une
mesure de moralisation faisant suite au rapport de la Cour des comptes et que
les dispositions relatives au paiement des honoraires qu'il comportait
étaient de nature à rendre possible un nécessaire
contrôle. Elle a expliqué les raisons qui avaient conduit le
Gouvernement, après avoir donné aux journalistes les
résultats du PMSI, à proposer l'article 37 du projet de loi, la
Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) ayant
affirmé que les données qu'il comprenait ne pouvaient être
qualifiées d'anonymes.