Projet de loi d'orientation agricole
SOUPLET (Michel)
RAPPORT 252 (98-99) - Commission mixte paritaire
N° 1433
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N° 252
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Enregistré à
la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE (1) CHARGÉE DE PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION DU PROJET DE LOI d' orientation agricole .
PAR M.
FRANÇOIS PATRIAT,
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PAR
M. MICHEL SOUPLET,
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(1) Cette commission est composée
de : MM. André Lajoinie,
député,
président
; Jean François-Poncet,
sénateur, vice-président
; François Patriat,
député
, Michel Souplet,
sénateur
,
rapporteurs
.
Membres titulaires
: M. Joseph Parrenin, Mme Béatrice
Marre, MM. Christian Jacob, François Sauvadet et Jacques Rebillard,
députés
; MM. Dominique Leclerc, Gérard
César, Jean-Paul Émorine, Jean-Marc Pastor et Gérard Le
Cam,
sénateurs.
Membres suppléants
: MM. Jacques Bascou, Germinal
Peiro, Jean-Claude Daniel, Serge Poignant, Alain Marleix, Germain Gengenwin et
Philippe Vasseur,
députés
; Mme Janine Bardou,
MM. Gérard Cornu, Bernard Joly, Pierre Lefebvre, Bernard Murat,
Bernard Piras et Albert Vecten,
sénateurs
.
Voir les numéros :
Assemblée nationale
:
1
re
lecture
: 977, 1058
et T.A.
191.
1360
Sénat :
1
re
lecture
: 18,
129, 132, 151
et T.A
62
(1998-1999).
Agriculture.
MESDAMES, MESSIEURS,
La commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les
dispositions restant en discussion du projet de loi d'orientation agricole
s'est réunie le jeudi 4 mars 1999 à l'Assemblée
nationale.
Elle a tout d'abord procédé à la désignation de son
bureau qui a été ainsi constitué :
- M. André LAJOINIE, député, président,
- M. Jean FRANÇOIS-PONCET, sénateur,
vice-président.
La commission a ensuite désigné :
- M. François PATRIAT, député,
- M. Michel SOUPLET, sénateur,
respectivement rapporteurs pour l'Assemblée nationale et le Sénat.
M. André Lajoinie, président, a fait remarquer que le projet
de loi d'orientation agricole répondait à une attente forte du
monde agricole et de la société. Il a estimé que les
discussions de la commission mixte paritaire devaient se dérouler dans
un esprit d'ouverture et rappelé que les règles
constitutionnelles donnaient, en toute hypothèse, à
l'Assemblée nationale la possibilité de statuer
définitivement.
M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, après avoir
rappelé l'importance de ce projet de loi pour le monde agricole, a
considéré qu'une bonne application de ce texte ne pourrait se
faire sans l'accord des organisations professionnelles agricoles sur le
terrain. Il a, en outre, souligné que la rédaction adoptée
par le Sénat avait reçu un avis favorable des organisations
professionnelles agricoles. Il a néanmoins fait observer que certains
points restaient à préciser, notamment la définition des
objectifs et des financements des contrats territoriaux d'exploitation, les
dispositions relatives au contrôle des structures - qui ne devait
pas apparaître comme un carcan administratif - et la parité
entre l'enseignement agricole supérieur privé et public.
Il a enfin regretté que le Gouvernement ait trop souvent invoqué
l'article 40 face aux mesures incitatives préconisées par le
Sénat en faveur de l'installation des jeunes.
M. François Patriat, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a rappelé que le projet de loi est attendu avec impatience par le monde
agricole : le colloque qui se tient aujourd'hui même au salon de
l'agriculture sur le contrat territorial d'exploitation vient l'attester. Le
projet de loi d'orientation agricole est animé de fait de la
volonté de réorienter la politique menée, afin de
maintenir l'agriculture sur l'ensemble du territoire et d'assurer la
défense de tous les agriculteurs. A l'heure d'une nouvelle
réforme de la politique agricole commune, qui pourrait encourager le
mouvement d'agrandissement des exploitations, le projet de loi comprend des
dispositions spécifiques en matière d'installation et de
contrôle des structures.
Le texte contient également de nombreuses avancées en
matière d'emploi, de protection sociale du conjoint et de statut de
l'exploitant.
La préservation de la qualité, à travers notamment les
mécanismes de contrôle interprofessionnels et le renforcement des
missions des organisations de producteurs reçoit le soutien
affirmé des exploitants, tout particulièrement viticoles.
S'agissant des indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN),
la crainte de voir les crédits spécifiques aux zones de montagne
se diluer dans l'ensemble des aides apparaît infondée.
Il est en revanche exact que les mécanismes de modulation et de
plafonnement des aides doivent permettre d'éviter que des exploitants
déjà largement aidés ne reçoivent des subventions
supplémentaires et que ne se reproduisent les distorsions
entraînées par la réforme de la politique agricole commune
de 1992 en matière d'aides, librement distribuées en
matière céréalière mais contingentées pour
les éleveurs. On peut noter sur ce point que 40 % des
crédits de la politique des marchés de la PAC sont alloués
aux producteurs de céréales, alors que les éleveurs, plus
nombreux, ne reçoivent que 11 % de ces crédits.
La présence d'un commissaire du Gouvernement à la
Mutualité sociale agricole paraît quant à elle d'autant
plus légitime, que cet organisme gère des fonds publics
importants et qu'une telle présence est prévue, par exemple,
à l'Institut national des appellations d'origine (INAO).
Quant à l'enseignement supérieur agricole privé, les
propositions du Sénat remettent en cause l'équilibre voulu par
les lois de 1984 et paraissent contraires à l'article 40 de la
Constitution.
M. François Patriat a rappelé l'esprit d'ouverture dans
lequel le débat avait été conduit à
l'Assemblée nationale, un tiers des amendements présentés
par l'opposition ayant été accepté, ce qui est rarement le
cas, a-t-il estimé, pour les lois fondamentales. Il a indiqué
que, dans cette commission mixte paritaire, il restait à l'écoute
des suggestions du Sénat ; si l'Assemblée nationale peut
manifester son accord avec les propositions faites notamment en matière
de biovigilance ou sur le statut de l'INAO, il est impossible d'accepter des
modifications qui aboutiraient à une dénaturation de l'esprit
même du texte.
M. Christian Jacob a rappelé le désaccord de fond du groupe
RPR sur le texte du projet de loi d'orientation agricole et salué les
avancées importantes réalisées lors des discussions au
Sénat. Il a estimé que les points de divergence demeuraient
importants et souligné que les amendements de l'opposition,
adoptés par la majorité à l'Assemblée nationale,
révélaient moins l'esprit d'ouverture de celle-ci qu'une grande
perfectibilité du texte présenté par le Gouvernement.
M. François Sauvadet a rappelé que la discussion du projet
de loi s'inscrit dans un contexte européen marqué par le
réexamen des mécanismes de la politique agricole commune et
l'inquiétude des professionnels. La discussion a été
abordée dans un esprit de responsabilité par l'opposition, mais
de nombreuses incertitudes demeurent, s'agissant notamment du financement du
contrat territorial d'exploitation. Les problèmes posés par les
conditions de représentativité des organisations agricoles, les
retraites, la fiscalité, l'installation des jeunes agriculteurs ou
l'enseignement agricole ne sont pas résolus de façon
convaincante. Notant que la loi d'orientation agricole devait s'inscrire dans
la durée, M. François Sauvadet a estimé qu'il
n'était pas nécessaire de parvenir à un accord à
tout prix.
M. Joseph Parrenin a estimé que, depuis le début des
débats sur le projet de loi d'orientation agricole, l'on avait vu
s'opposer deux grandes tendances, l'une cherchant à défendre tous
les agriculteurs, l'autre visant à privilégier une part marginale
de la population agricole, qui bénéficie déjà
d'avantages substantiels. Il a rappelé que 80 % des aides publiques
à l'agriculture étaient aujourd'hui concentrés sur
20 % des agriculteurs, ce qui ne peut mener à terme qu'à la
désertification de nos zones rurales. Il a rappelé
également que l'exception familiale était depuis longtemps
l'argument récurrent opposé par les détracteurs de la
politique des structures.
M. Jean-Paul Emorine a souligné que le Sénat avait
souhaité insister sur la vocation économique de l'agriculture et
que la Haute Assemblée n'avait, à aucun moment, favorisé
telle catégorie d'agriculteurs par rapport à telle autre. Il a,
à cette occasion, évoqué les amendements adoptés
par le Sénat visant à conforter les exploitations agricoles dans
les zones de montagne ou de handicaps naturels. Il s'est étonné
qu'aucune mesure véritablement incitative pour l'installation des jeunes
n'ait été adoptée lors de l'examen du projet de loi
à l'Assemblée nationale.
Ayant estimé que des points de divergence importants subsistaient, il
s'est montré réservé sur l'issue de la commission mixte
paritaire.
Mme Béatrice Marre a souligné qu'il était impossible
de dissocier l'examen du projet de loi d'orientation agricole et les
négociations sur la réforme de la politique agricole commune.
Elle a fait remarquer que les points opposant le Sénat et
l'Assemblée nationale étaient, en définitive, peu
nombreux, et qu'ils portaient essentiellement sur les moyens d'une politique
d'installation des jeunes agriculteurs ainsi que sur le statut de
l'enseignement supérieur agricole privé. Elle a indiqué
à ce propos, qu'en aucune manière, l'enseignement privé ne
pouvait primer sur l'enseignement public. Notant que sur les autres
dispositions du texte, les divergences étaient négligeables, elle
a proposé que la commission mixte paritaire examine essentiellement ces
deux points.
M. Jean-Marc Pastor, après avoir rappelé que le groupe
socialiste du Sénat avait approuvé plusieurs des amendements
proposés par la commission des affaires économiques de la Haute
Assemblée, a considéré qu'il subsistait encore quelques
points de désaccord relatifs, notamment, au contrôle des
structures et à l'enseignement.
M. Jacques Rebillard a appelé l'attention sur le fait que le
contrat territorial d'exploitation anticipait la réorientation des aides
agricoles que pourraient prévoir la réforme de la politique
agricole commune et les négociations à l'Organisation mondiale du
commerce, ces aides étant destinées à l'exploitation et
non plus à la production.
Le contrat territorial d'exploitation, a-t-il précisé, ne
constitue pas une strate d'aide supplémentaire, mais a été
conçu pour doter de cohérence l'ensemble des aides à
l'exploitation existantes. Ce contrat doit notamment viser à
maîtriser la production agricole et à favoriser la qualité.
M. Jacques Rebillard a noté que la technique du contrat territorial
d'exploitation permettrait de donner des perspectives de revenus décents
aux jeunes qui s'installent. Il a enfin signalé qu'il ne fallait pas
considérer l'enseignement supérieur agricole comme la pierre
angulaire du développement agricole, car cet enseignement se
caractérise par sa grande ouverture sur les autres secteurs
économiques. Il a estimé enfin qu'il n'était pas
nécessaire de parvenir à un compromis à tout prix.
M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, a estimé qu'en
cas d'échec des négociations européennes sur la politique
agricole commune, il existerait un profond " déphasage " entre
la nouvelle politique agricole commune et la loi d'orientation agricole. S'il a
constaté que de nombreux points pouvaient faire l'objet d'un accord, il
a jugé que différents aspects, notamment la représentation
syndicale, le financement du CTE, le volet fiscal, le contrôle des
structures et la parité entre l'enseignement agricole privé
supérieur et l'enseignement agricole public supérieur, sur
laquelle M. Louis Le Pensec s'était engagé " à
une expertise et une consultation la plus large possible " lors de la
discussion du projet de loi à l'Assemblée nationale, soulevaient
de sérieuses difficultés.
M. André Lajoinie, Président, a rappelé l'importance
de la politique de contrôle des structures, à l'heure où de
nombreux facteurs, tels que l'accélération de la
productivité ou la présence de classes d'âges moins
nombreuses poussent à la concentration des exploitations.
M. François Patriat, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
approuvé par Mme Béatrice Marre, a proposé que la
discussion des articles porte en premier lieu sur l'article 59. Il a
noté qu'existaient de nombreux points d'entente avec le Sénat,
mais que les propositions de ce dernier touchant à l'enseignement
supérieur agricole privé rompaient l'équilibre mis en
place dans les " lois Rocard " de 1984.
M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, a souligné
qu'il existait plusieurs points tout aussi " sensibles " que la
question de l'enseignement supérieur agricole privé. Il a donc
souhaité que ces différents points soient abordés dans
l'ordre des articles du projet de loi. M. Jean François-Poncet,
président, a approuvé cette méthode.
M. Christian Jacob a soutenu cette proposition. M. François
Sauvadet a ajouté que les divergences principales portaient sur les
modalités de financement du contrat territorial d'exploitation,
élément essentiel du texte en discussion et sur la
représentativité des organisations au sein des instances
agricoles, ces deux articles étant tout au début du projet.
M. Jean-Marc Pastor a souhaité que tous les points jugés
délicats fassent l'objet d'une discussion d'ensemble.
Un large débat s'est ensuite engagé sur la méthode
d'examen des articles que devait retenir la commission mixte paritaire.
M. François Patriat, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a estimé que la question du statut de l'enseignement supérieur
agricole privé était la plus sensible et qu'elle devait
être examinée par la commission mixte paritaire en priorité.
M. Gérard Cornu a estimé que les points de désaccord
devaient être abordés selon le numéro de l'article et dans
un ordre chronologique, en commençant par l'article
1
er
bis.
M. François Sauvadet a estimé que la question du financement
des contrats territoriaux d'exploitation, celle de la représentation des
organisations professionnelles agricoles étaient sources de
désaccord autant que celle de l'enseignement supérieur agricole
privé.
Mme Béatrice Marre a insisté sur la nécessité
d'examiner d'abord l'article 59 relatif à l'enseignement
supérieur agricole privé.
M. Christian Jacob a demandé qu'il soit procédé
à un examen du texte dans l'ordre des articles et que le financement des
contrats territoriaux d'exploitation prenne en compte le versement des
indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN).
M. Jean François-Poncet, vice-président, a
considéré qu'il était essentiel de s'entendre sur la
méthode afin de pouvoir examiner rapidement les différents points
de désaccord.
M. François Patriat, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a demandé à nouveau que l'article 59, point qui lui paraît
le plus délicat pour les sénateurs, soit examiné par
priorité, afin d'éviter de longs débats qui ne pourraient
aboutir à un accord.
M. André Lajoinie, président, a suggéré que la
commission mixte paritaire définisse précisément sa
méthode d'examen des articles en discussion.
M. Jean François-Poncet, vice-président, a estimé que
chacun des points relevés comme faisant difficulté
(représentation syndicale, financement du contrat territorial
d'exploitation, volet fiscal, contrôle des structures ...),
revêtait une égale importance pour la majorité
sénatoriale. Il a proposé de renverser les termes de la
proposition du rapporteur de l'Assemblée nationale en demandant si
celui-ci était prêt à céder sur les sept premiers
points difficiles dans l'hypothèse où le Sénat
céderait sur l'article 59.
Après que M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, eut
récapitulé les points jugés difficiles, M. Joseph
Parrenin a souhaité une suspension de séance.
A l'issue de cette suspension, M. François Patriat a
suggéré, au nom de la majorité de l'Assemblée
nationale, qu'il soit procédé à un examen du texte
combinant l'examen prioritaire des difficultés et l'ordre des articles.
M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, estimant que le texte
du Sénat avait reçu l'accueil favorable de la quasi
unanimité des organisations professionnelles agricoles, a
considéré que si la majorité parlementaire retenait le
texte du Sénat pour les articles 1 à 58, l'article 59 pourrait
faire l'objet d'une négociation.
M. André Lajoinie, président, s'est totalement opposé
à cette analyse et a estimé que, s'il paraissait impossible de
parvenir à un accord sur les " points durs " de la
négociation, il constaterait l'échec de la commission mixte
paritaire.
M. François Patriat, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
s'est également opposé aux propositions du rapporteur du
Sénat.
M. François Sauvadet puis Mme Béatrice Marre ont
insisté sur la nécessité de parvenir à une solution.
M. Jean-Claude Daniel a estimé qu'il convenait d'examiner
prioritairement les points posant problème, suivant les propositions
faites par l'Assemblée nationale ou le Sénat.
M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, a rappelé que
l'article 59 sur l'enseignement constituait un point à
négocier parmi d'autres et qu'il lui paraissait plus pertinent
d'examiner les différents articles posant un réel problème
dans l'ordre chronologique en commençant par l'article
1
er
bis.
M. François Sauvadet a souhaité savoir quels étaient
pour le rapporteur de l'Assemblée nationale les points de
désaccord avec le Sénat.
M. François Patriat, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a cité sur ce point la question de la représentativité
syndicale et celle de l'enseignement supérieur privé. Il a
regretté que sa proposition d'examiner alternativement les articles
posant problème ne soit pas retenue par le Sénat.
M. Jean François-Poncet, vice-président, a souhaité
que soit abordé rapidement l'examen des articles faisant
difficulté.
M. André Lajoinie, président, a estimé que les
oppositions au sein de la commission mixte paritaire devaient porter sur le
fond des problèmes et non sur la méthode d'examen du texte.
M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, a souscrit aux propos
de M. Jean François-Poncet, vice-président.
M. François Patriat, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a proposé que la commission mixte paritaire examine l'article
1
er
bis du projet de loi qui constitue le premier point posant
problème du texte. Il a indiqué que les responsables de
l'enseignement agricole privé avaient souhaité que les
dispositions de l'article 59 ne soient pas à l'origine d'un
échec de la commission mixte paritaire.
Il a donc présenté un amendement à l'article
1
er
bis du projet de loi prévoyant que " l'ensemble des
organisations syndicales agricoles qui remplissent les conditions fixées
par décret en Conseil d'Etat ont vocation à être
représentées au sein des commissions ainsi que dans les
comités professionnels ou organismes de toute nature investis d'une
mission de service public ou assurant la gestion de fonds publics ou
assimilés, où siègent des représentants des
exploitants agricoles. "
Le rapporteur pour l'Assemblée nationale a indiqué que cette
disposition permettrait d'approfondir l'effort mené en faveur du
pluralisme syndical.
M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, a regretté que
l'amendement proposé par M. François Patriat ne
prévoie pas, d'une part, la consultation des organisations
professionnelles agricoles et conduise, d'autre part, à un
véritable dysfonctionnement au sein des organisations
interprofessionnelles.
Mme Béatrice Marre s'est demandée pour quelle raison les
sénateurs refusaient que les conditions de
représentativité des organisations agricoles soient
définies par décret en Conseil d'Etat, alors même qu'ils
proposaient d'inscrire dans la loi le texte du décret de 1990 sur la
représentation des organisations syndicales dans les offices.
M. Christian Jacob a estimé qu'en proposant d'inscrire le texte du
décret de 1990 dans la loi, le Sénat faisait oeuvre utile.
M. Joseph Parrenin a estimé au contraire que l'inscription dans une
loi d'orientation des dispositions sur la représentativité des
organisations professionnelles n'était pas souhaitable.
M. Michel Souplet, rapporteur pour le Sénat, a souligné le
danger de la disposition proposée par M. François Patriat
pour le bon fonctionnement des organisations interprofessionnelles.
Mme Béatrice Marre a suggéré que le décret en
Conseil d'Etat soit pris après consultation des organisations
professionnelles agricoles.
La commission mixte paritaire a examiné l'amendement de
M. François Patriat à l'article 1
er
bis ainsi
sous-amendé et n'a pu parvenir à une rédaction commune de
cet article.
M. André Lajoinie, président, a constaté
l'échec de la commission mixte paritaire.