12. Audition de M. Guy Allio, Vice-Président de l'Association nationale des industries agro-alimentaires (ANIA)
Puis la
commission a procédé à l'audition de MM. Guy Allio,
vice-président de l'association nationale des industries
agro-alimentaires (ANIA) et président du syndicat des industries
sucrières et Benoît Mangeneau, délégué
général de l'ANIA.
M. Guy Allio, vice-président de l'ANIA a d'abord rappelé que
l'industrie alimentaire française constituait, dans notre pays, le
premier secteur industriel avec un chiffre d'affaires de 800 milliards de
francs par an, une croissance annuelle de l'ordre de 4 %, un effectif de
4.200 entreprises implantées principalement dans les zones rurales,
et environ 400.000 salariés.
Il a ajouté qu'avec 173 milliards de francs d'exportations, cette
industrie occupait le premier rang mondial pour les exportations de produits
directement issus de l'agriculture.
Après avoir indiqué que l'industrie alimentaire transformait
70 % de la production agricole et que sa valeur ajoutée
(229 milliards de francs) était supérieure à celle de
l'agriculture et de la forêt (183 milliards de francs), il a
précisé que le solde du commerce extérieur de l'industrie
alimentaire avait représenté 57 milliards de francs en 1997
contre 10 milliards de francs, par exemple, pour l'agriculture.
Après avoir souligné que les acteurs de l'industrie alimentaire
française étaient aussi intéressés par la
réforme de la politique agricole commune que par l'organisation mondiale
du commerce, le vice-président de l'ANIA a insisté sur
trois points :
- la nécessité de préserver la
compétitivité de l'industrie agro-alimentaire ;
- le renforcement de la vocation exportatrice du secteur ;
- l'importance qu'il convient d'accorder à la qualité et
à la sécurité des productions agricoles.
M. Guy Allio, vice-président de l'ANIA, a ensuite regretté que le
projet de loi d'orientation ne s'insère pas suffisamment, selon lui,
dans une logique de chaîne alimentaire. En refusant de prendre en compte
les différences de compétitivité entre les zones, a-t-il
ajouté, les dispositions relatives aux contrats territoriaux
d'exploitation pourraient ainsi pénaliser certaines exploitations.
S'agissant de la vocation exportatrice du secteur, M. Guy Allio,
vice-président de l'ANIA, a approuvé la création du
Conseil supérieur des exportations alimentaires, prévue par le
projet de loi, tout en souhaitant une centralisation des organismes
français -trop nombreux selon lui- qui concourent à
l'exportation. Il a rappelé qu'aux Etats-Unis une agence unique,
disposant de puissants moyens humains et normatifs, avait pour mission de
centraliser l'ensemble des informations concernant les marchés.
Puis, le vice-président de l'ANIA a plaidé pour des
interprofessions transversales et globales regroupant tous les acteurs d'un
produit.
M. Benoît Mangeneau, délégué général
de l'ANIA a approuvé les dispositions du projet de loi d'orientation qui
réglementent les dénominations géographiques en
distinguant la qualité et l'origine. Il a néanmoins estimé
que ces nouvelles dispositions devraient prendre en compte les traditions et
usages dans notre pays.
Il a souhaité, en second lieu, que l'attestation européenne de
spécificité soit déconnectée du signe
français de qualité, difficile d'accès pour de nombreux
opérateurs.
Abordant la question des filières biologiques, et en réponse
à M. Michel Souplet, rapporteur,
M. Benoît Mangeneau, délégué
général de l'ANIA, a déclaré qu'on ne pouvait
séparer les réseaux biologiques et non biologiques et
approuvé les dispositions du projet relatives à la
dissémination des organismes génétiquement
modifiés. Sur ce point, il a rendu hommage aux réflexions et
propositions contenues dans le rapport présenté au Sénat
par le sénateur Jean Bizet.
Toujours en réponse au rapporteur, M. Guy Allio,
vice-président de l'ANIA a plaidé pour un rapprochement entre
agriculteurs et industries alimentaires, en jugeant notamment souhaitable que
les sociétés anonymes du secteur ouvrent leur capital à
leurs fournisseurs.
M. Michel Souplet, rapporteur, a enfin souhaité une " mise à
plat " du régime fiscal et social des acteurs de l'agriculture.