2. Une réussite acquise au prix de douloureux bouleversements

a) La concentration de l'agriculture française

Cette concentration se manifeste par une diminution de la surface agricole utile et une réduction du nombre des exploitations et des exploitants.

La réduction du territoire agricole

Le territoire métropolitain français s'étend sur près de 55 millions d'hectares. L'agriculture en occupe 61%, les bois et forêts 27% et le territoire non agricole 12%.

La composante agricole (SAU et territoire agricole non cultivé) diminue régulièrement, mais à un rythme lent, inférieur à quatre points pour 1.000 chaque année en moyenne depuis 1950. Elle a néanmoins perdu environ 6 millions d'hectares depuis 1950.

LE TERRITOIRE MÉTROPOLITAIN DEPUIS 1950
MOINS DE SURFACE AGRICOLE


(en millions d'hectares)

Source : Agreste, Statistique agricole annuelle

La SAU occupe donc, en 1995, 55% du territoire national. Si la structure de cette SAU ne se modifie que très lentement, on constate que les prairies permanentes sont retournées depuis une vingtaine d'années au profit des terres arables.

L'ÉVOLUTION DE LA STRUCTURE DE LA SAU DEPUIS 1950

(en millions d'hectares)

Une réduction du nombre d'exploitations

Depuis 1993, 30.000 exploitations disparaissent chaque année. L'enquête réalisée fin 1995 dénombre 784.800 exploitations agricoles.

Pour 1997, on dénombre moins de 680.000 exploitations.

L'EXPLOITATION AGRICOLE

L'exploitation agricole est une unité économique qui participe à la production agricole et qui répond à l'un des critères de dimension suivants :

- 1 ha ou plus de superficie agricole utilisée,

- 20 ares ou plus de cultures spécialisées (tabac, fleurs, vignes, vergers...),

- activité de production agricole supérieure à un minimum (une vache, dix ruches, quinze ares de fraises, cinq ares de vignes à champagne...).

Le nombre en a été divisé par trois en près de quarante ans.

ÉVOLUTION DU NOMBRE D'EXPLOITATIONS AGRICOLES

(en milliers d'exploitation)

Source : SCEES

Le nombre des exploitations au cours de ces dernières années a diminué de 4,2% par an. Si les exploitations spécialisées sont plus stables, celles à temps partiel, qui résistaient mieux jusqu'à présent, diminuent maintenant aussi vite que les autres.

Une très forte baisse du nombre des exploitants

En 1995, 1.506.000 actifs agricoles permanents travaillent sur les exploitations agricoles. Leur nombre a diminué de 40 % en quinze ans, comme celui des exploitations.

Depuis 1950, l'agriculture française a donc perdu 4 millions d'actifs.

On compte aujourd'hui, d'une part, 680.000 chefs d'exploitation dont la moitié assure un plein temps, un cinquième est double actif et un autre cinquième retraité.

D'autre part, 249.000 conjoints, soit moins de 60 % de l'ensemble, et 293.000 aides familiaux participent aussi aux travaux agricoles, le plus souvent à temps partiel. Enfin, 137.000 salariés permanents, dont l'effectif semble stabilisé, sont employés sur les exploitations.

LES ACTIFS AGRICOLES PERMANENTS

Ce sont les actifs familiaux et les salariés permanents. Les actifs familiaux comprennent les chefs d'exploitation et les membres de leur famille ayant une activité agricole, quelle que soit sa durée : conjoints actifs et aides familiaux (enfants, collatéraux, parents, etc.). Les coexploitants des exploitations en société, ainsi que leur famille active agricole, sont comptés parmi les aides familiaux, la plupart d'entre eux étant apparentés au chef d'exploitation.

Les salariés permanents n'appartiennent pas à la famille du chef d'exploitation. Ils effectuent un travail agricole régulier, tout au long de l'année quelle que soit sa durée.

ÉVOLUTION DU NOMBRE D'ACTIFS AGRICOLES

(1) Chefs d'exploitation + aides familiaux + salariés permanents.

(2) Estimation

(3) Projection

Source : AGRESTE, recensements agricoles 1955, 1970, 1979 et enquêtes de structures.


Il est à noter qu'un exploitant sur deux est à plein temps et qu'un sur cinq est double actif.

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