Projet de loi de finances pour 1999
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; TORRE (Henri), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 66 (98-99), Tome III, Annexe 34 - COMMISSION DES FINANCES
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
LA POLITIQUE DE L'OUTRE-MER -
CHAPITRE II
LE BUDGET DE L'OUTRE-MER - EXAMEN EN COMMISSION
-
ANNEXE
MODIFICATIONS APPORTÉES
PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 66
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès verbal de la séance du 19 novembre 1998.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 34
OUTRE-MER
Rapporteur spécial
: M. Henri TORRE
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier,
Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
(1998-1999).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1.
Comme il est traditionnel de le souligner,
le
budget du
secrétariat d'Etat à l'outre-mer ne représente qu'une
faible part (11 % en 1999) de l'effort budgétaire et financier de
l'Etat en faveur de l'outre-mer
, qui se montera en 1999 à
51,1 milliards de francs
, soit 2,9 % de plus que l'an
passé, et dont les principaux contributeurs, en dehors du budget de
l'outre-mer (5,6 milliards de francs) sont les budgets de
l'éducation nationale (16 milliards de francs), de
l'Intérieur (près de 10 milliards de francs), des charges
communes (4,4 milliards de francs) et de la Défense (3,8 milliards
de francs).
Pour autant,
la part du budget de l'outre-mer dans cet ensemble n'a
cessé de s'accroître
au cours des dernières
années en raison des
rattachements successifs à ce budget de
crédits auparavant inscrits dans d'autres ministères,
tels
que ceux figurant au Fonds d'emploi pour les DOM (FEDOM) qui regroupe toutes
les aides à l'emploi, à la ligne budgétaire unique,
transférée du ministère du logement, ou au titre de la
" créance de proratisation " du revenu minimum d'insertion.
Cette évolution confirme le rôle essentiel que ce budget est
appelé à jouer dans la mise en oeuvre des actions les plus
spécifiques, qui constituent le coeur de la politique de l'outre-mer.
2.
Le projet de loi de finances pour 1999 accentue la
caractéristique première du budget de l'outre-mer, à
savoir la
prépondérance des crédits d'intervention et
de subvention à caractère économique et social
, dont
la part dépassera désormais 80 % du budget et dont le rythme
d'accroissement est très rapide (+ 8 % en 1998 et une
progression sensiblement équivalente en 1999).
Dans cet ensemble, les aides à l'emploi et l'aide au logement social
occupent une part croissante en représentant, en 1999, plus de
3,5 milliards de francs, soit 15 % de plus qu'en 1998 et près
de 63 % de l'ensemble du budget de l'outre-mer (au lieu de 58,5 % en
1998).
En revanche, cette tendance ne profite pas, bien au contraire, aux formes plus
traditionnelles d'intervention du secrétariat d'Etat qui enregistrent
une certaine érosion, particulièrement nette pour les subventions
aux collectivités locales et surtout les crédits d'investissement
accordés par l'Etat au titre de la participation aux contrats de plan
avec les DOM et aux contrats de développement avec les TOM. La
contraction continue des crédits du FIDOM et du FIDES témoigne de
cette évolution qui provient pour partie des difficultés
financières des collectivités d'outre-mer, limitant leur
capacité à dégager des moyens pour des opérations
cofinancées avec l'Etat. Quoi qu'il en soit, il faut bien constater que
les investissements publics centrés sur l'équipement et le
développement local demeurent à l'écart du mouvement
général d'augmentation des crédits budgétaires
,
ce qui est regrettable compte tenu de l'effet d'entraînement de ce type
d'investissements pour un développement durable de l'outre-mer.
3.
Face à la forte augmentation des transferts publics dans les
domaines de l'emploi et du logement social notamment, il est encore difficile
d'évaluer l'impact de la révision de la loi Pons,
opérée par la loi de finances pour 1998, sur les
flux
d'investissements privés liés à la
défiscalisation
. Selon le dernier rapport de la Direction
générale des impôts adressé au Parlement, ceux-ci
seraient passés de 5,6 milliards de francs en 1996 à
9,1 milliards de francs en 1997. Selon toute vraisemblance, les
restrictions apportées par la loi de finances de l'an passé
devraient se traduire par une nette diminution en 1998.
Sans porter d'appréciation sur un dispositif fiscal qui dépasse
le cadre de son rapport budgétaire, votre rapporteur constate que
depuis un an, le Gouvernement n'a proposé ni mis à
l'étude aucune mesure de substitution permettant de garantir outre-mer
le maintien d'un flux d'investissements privés indispensable au
développement des DOM, favorable à l'emploi et
générateur de ressources fiscales pour les collectivités
locales
.
4.
En ce qui concerne le
budget de l'outre-mer pour 1999
, il
appelle, de la part de votre rapporteur, les remarques suivantes :
- au cours de l'année 1999 sera engagée la
réforme du
service militaire adapté (SMA)
qui a joué outre-mer un
rôle appréciable de formation professionnelle et de
développement local. Malgré la suppression du service national,
le SMA sera préservé. Il faut s'en féliciter tout en
accordant une attention soutenue à la mise en oeuvre de la
réforme, dont le succès repose entièrement sur le nouveau
statut de volontaire créé dans les armées,
- les
dotations du FEDOM
augmenteront de plus de 6 %, au profit
essentiellement des contrats emploi-solidarité et des emplois-jeunes,
alors que les dispositifs favorisant l'insertion professionnelle des jeunes
dans le secteur privé, les contrats d'accès à l'emploi,
ainsi que les primes à la création d'emplois destinées
à favoriser les activités productives exportatrices, diminueront
fortement.
Le dispositif d'aide à l'emploi demeure ainsi plus que
jamais orienté vers les formules relevant du secteur public et
parapublic aux dépens de celles relevant du secteur privé
. Ce
constat conduit à s'interroger sur l'efficacité de ces aides
publiques, au moment où le chômage s'aggrave dans les DOM, faute
de réelle dynamique de développement des activités
productives,
- l'augmentation très importante des
crédits de paiement de la
ligne budgétaire unique
(+ 58 %), qui atteindront
près de 900 millions de francs, auxquels s'ajouteront
540 millions provenant de la " créance de proratisation "
du RMI, s'accorde avec l'immensité des besoins à satisfaire dans
le domaine du logement outre-mer. L'expérience passée
amène toutefois à souligner les limites de la seule approche
budgétaire, compte tenu de " goulots d'étranglement "
liés en particulier aux difficultés des collectivités
à acquérir des terrains et à les viabiliser. Aussi
l'augmentation considérable des crédits pour 1999 devra-t-elle
être appréciée au regard de la capacité, en cours
d'exercice, à les consommer et à réaliser, dans les
conditions prévues, les programmes de logement annoncés.
Il sera également nécessaire, pour donner à ces moyens
importants leur pleine efficacité, de continuer à rechercher une
meilleure adaptation de la réglementation aux besoins locaux, en
particulier en matière de logement très social.
CHAPITRE PREMIER
LA POLITIQUE DE
L'OUTRE-MER
Votre rapporteur souhaite ici évoquer, dans ses grandes lignes, le contexte général dans lequel s'inscrit la politique de l'outre-mer, particulièrement sur les plans institutionnel, économique et social, avant de présenter les moyens qui lui sont consacrés et qui dépassent de très loin les seuls crédits du secrétariat d'Etat à l'outre-mer.
I. LE CONTEXTE GÉNÉRAL
Avec une intensité variable selon les départements et territoires, l'enjeu principal pour l'outre-mer réside toujours dans le développement économique et social, avec en toile de fond des interrogations sur l'évolution des statuts institutionnels.
A. LES ASPECTS INSTITUTIONNELS
Au-delà de l'évolution statutaire de la Nouvelle-Calédonie, la question de l'organisation administrative des collectivités d'outre-mer est régulièrement évoquée alors que parallèlement la situation financière des collectivités locales demeure souvent difficile.
1. Les évolutions institutionnelles
L'année 1998 a essentiellement été
marquée par l'accord intervenu sur
l'évolution
institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie
. Votre rapporteur
n'évoquera que brièvement le contenu de cet accord, largement
débattu par le Parlement avant que ne soit adoptée le 6 juillet
dernier par le Congrès la révision constitutionnelle permettant
l'organisation du référendum du 8 novembre approuvant
l'accord de Nouméa et posant le principe d'un transfert définitif
de compétences de l'Etat aux institutions du territoire.
Rappelons simplement que l'accord de Nouméa ouvre une nouvelle
période transitoire qui durera quinze à vingt ans et au cours de
laquelle des compétences -à l'exception des pouvoirs
régaliens- seront progressivement transférées de
manière irréversible au territoire, en particulier dans le
domaine économique et social. Le territoire sera doté d'un nouvel
exécutif -un gouvernement collégial élu par le
Congrès et responsable devant lui- qui exercera les attributions
actuellement dévolues au Haut-Commisaire, et d'un pouvoir
législatif -le Congrès- qui adoptera des "lois du pays"
susceptibles de recours devant le Conseil constitutionnel.
A l'issue de la période transitoire
"les populations
intéressées de la Nouvelle-Calédonie seront amenées
à se prononcer sur l'accession à la pleine
souveraineté"
(article 77 de la Constitution).
Il faut signaler que la conclusion de l'accord de Nouméa a
été facilitée par l'accord intervenu le
1er février, dit "accord de Bercy", prévoyant les conditions
dans lesquelles des titres d'exploitation de massifs miniers actuellement
détenus par Eramet (actionnaire principal de la société Le
Nickel) pourront être cédés à la
Société minière du sud Pacifique (contrôlée
par la société de financement de la province nord) afin de lui
garantir un approvisionnement en minerai en vue de la construction d'une usine
de traitement du nickel dans la province nord.
L'évolution intervenue en Nouvelle-Calédonie a suscité un
intérêt tout particulier en
Polynésie Française,
territoire dont les compétences ont d'ores et déjà
été notablement élargies dans le cadre du statut de 1996
qui renforce son autonomie. Des discussions ont été ouvertes
entre le président du gouvernement du territoire et le
secrétariat d'Etat à l'outre-mer en vue de la préparation
d'un projet de loi constitutionnelle qui pourrait en partie s'inspirer de
certaines dispositions statutaires adoptées par la
Nouvelle-Calédonie. Le chef de l'Etat a approuvé le principe de
la mise au point d'un tel projet.
Une réforme constitutionnelle est également envisagée sur
le
statut de Mayotte
, collectivité territoriale dont le statut,
défini en 1976, avait été conçu comme transitoire.
La réflexion engagée par le précédent gouvernement
a été poursuivie avec pour objectif une consultation de la
population de Mayotte d'ici l'an 2000. Aucune option ne se dégage
clairement pour l'instant, entre les différentes formules mises à
l'étude, qui vont du statut de territoire d'outre-mer à celui de
département d'outre-mer, avec plusieurs variantes, en passant par un
statut de collectivité territoriale à vocation
départementale.
Enfin,
l'organisation administrative des départements d'outre-mer
fait également l'objet de débats.
Plusieurs parlementaires de
la Réunion
, s'appuyant sur les
réalités géographiques et sur la volonté d'un
rééquilibrage économique, souhaitent la
division de
l'île en deux départements
. Selon les informations
communiquées à votre rapporteur, l'instauration d'un second
département supposerait la création de 475 emplois nouveaux
et une dépense annuelle supplémentaire de l'ordre de
100 millions de francs, au titre des rémunérations et du
fonctionnement. Mais sans doute ces éléments budgétaires
ne sont-ils pas les seuls à prendre en compte.
La question du statut des îles de Saint-Barthélémy et de
Saint-Martin, qui avait fait l'objet d'un rapport d'information de la
commission des lois du Sénat l'an passé, demeure toujours en
suspens.
D'une manière plus générale, l'organisation administrative
actuelle des DOM qui superpose, sur un même territoire, un conseil
général et un conseil régional, suscite des critiques de
plus en plus vives, sans pour autant qu'une formule de remplacement ne suscite
l'unanimité.
Une évolution est donc largement souhaitée dans le respect de
l'article 73 de la Constitution stipulant que
" le régime
législatif et l'organisation administrative des départements
d'Outre-mer peuvent faire l'objet de mesures d'adaptation
nécessitées par leur situation particulière ".
Le gouvernement a annoncé son intention de proposer pour
l'automne 1999 une
loi d'orientation sur l'outre-mer,
qui pourrait
traiter de l'évolution institutionnelle des DOM. Entre temps, une
réflexion sur l'approfondissement de la décentralisation,
touchant à la répartition des compétences entre les
collectivités d'une part, et entre celles-ci et l'Etat d'autre part,
sera conduite.
2. La situation des finances locales
Au-delà de la question de l'organisation administrative
des
collectivités d'outre-mer, se pose celle de leur situation
financière qui, surtout dans les DOM, demeure fragile, en raison de
l'insuffisance de ressources propres, de coûts de fonctionnement
élevés et de capacités d'investissement modestes
face
aux besoins locaux.
D'une manière générale, les collectivités des DOM
consacrent une part importante des ressources de fonctionnement au
remboursement de la dette, ce qui limite leur capacité d'emprunt et
d'investissement.
Ces remarques valent pour les collectivités régionales et
départementales (le budget du département de la Guadeloupe pour
1998 devait être géré par le préfet, suite aux
recommandations de la Chambre régionale des comptes), mais surtout pour
les communes.
Nombre d'entre elles sont sous la surveillance des chambres régionales
des comptes qui ont été amenées à proposer des
plans de redressement : c'est le cas pour dix des 34 communes de
Guadeloupe, pour la moitié des communes guyanaises, pour plusieurs
commune de la Réunion et de la Martinique.
Les mesures prises au cours des deux dernières années ont
toutefois permis
d'amorcer un redressement de la situation
. Il en est
ainsi pour la commune de Cayenne, qui a pris des mesures de
rééquilibrage après un protocole d'accord conclu en 1996
avec ses bailleurs de fonds. Son déficit prévisionnel, qui
s'établissait à 248 millions de francs pour 1996, serait
ramené à 28 millions de francs en 1998.
Une grande fragilité caractérise les collectivités
territoriales de Saint-Pierre et Miquelon et de Mayotte, cette dernière
étant largement dépendante de la solidarité nationale du
fait de la faiblesse de ses ressources propres.
S'agissant des TOM, l'équilibre budgétaire demeure de plus en
plus difficile à réaliser à
Wallis et Futuna
, dont
les ressources stagnent alors que les dépenses augmentent à un
rythme élevé.
En
Nouvelle-Calédonie
en revanche, le territoire a
enregistré une nette amélioration de sa situation
financière, du fait d'une forte progression des recettes. Plus
contrastée est la situation des trois provinces, la province nord et
celle des îles Loyauté voyant leur marge de manoeuvre trop
réduite du fait du poids de la charge de la dette et des frais de
fonctionnement alors que la province sud dispose pour sa part de ressources
propres plus conséquentes. Enfin, de création récente, les
communes, à l'exception de celles de l'agglomération de
Nouméa, disposent de bases fiscales très réduites pour
faire face à des dépenses d'équipement et d'entretien
souvent élevées du fait de leur superficie.
En
Polynésie française
enfin, le territoire a
retrouvé une plus grande marge de manoeuvre pour ses opérations
d'équipement en réduisant la charge de remboursement de la dette.
Le
système fiscal
a été modernisé par
l'introduction le 1er janvier 1998 d'une TVA dont le taux, variant de 1
à 3 % selon les produits, est appelé à progresser,
entraînant la disparition du droit fiscal d'entrée qui frappait
les produits arrivant sur le territoire et de la taxe nouvelle pour la
protection sociale. En ce qui concerne les communes, leur situation s'est
très légèrement améliorée, du fait d'une
augmentation de la marge d'autofinancement et de la diminution de
l'annuité de la dette. La consolidation du financement des communes est
l'un des objectifs du projet de loi organique relatif aux communes de
Polynésie française actuellement déposé au
Sénat.
B. LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
L'outre-mer demeure caractérisé par des structures économiques fragiles et une situation sociale globalement difficile.
1. L'activité économique
L'économie des départements d'outre-mer est
toujours
très dépendante des productions traditionnelles, soumises
à de forts aléas.
L'économie sucrière
a été affectée
ces dernières années par d'importantes variations liées
aux conditions climatiques. A la Réunion, la production a atteint un
point bas en 1994 avant de se redresser depuis, tout en restant
inférieure de 10 % à 20 % au niveau moyen. A la
Guadeloupe, la sécheresse de 1993 et 1994 avait entraîné
une chute de la production qui augmente depuis, sans atteindre ici encore le
maximum de son potentiel.
Ces aléas, ainsi que les exigences de l'accroissement de la
productivité, ont provoqué des fermetures d'usines
sucrières (Beaufonds à la Réunion et Grosse Montagne en
Guadeloupe).
Le
secteur de la banane
, principale activité exportatrice de la
Martinique, qui occupe également une place croissante en Guadeloupe,
traverse pour sa part une période difficile liée au remplacement
de l'organisation nationale par l'
organisation communautaire du
marché (OCM)
et par la vive concurrence des producteurs
latino-américains. Toutefois, les années 1996 et 1997 se
sont traduites par une forte hausse des exportations, atténuées,
surtout en 1996, par des cours moins favorables.
L'action des firmes américaines et des producteurs
latino-américains auprès de l'Organisation mondiale du commerce,
a conduit l'Union européenne à réviser certains
éléments de l'OCM qui avaient été contestés.
Il faut également rappeler que certains Etats membres du nord de
l'Europe souhaitent obtenir une plus grande liberté d'importation.
Aussi, la réforme qui entrera en vigueur le 1er janvier 1999
ouvre-t-elle davantage le marché européen aux bananes non
communautaires. En contrepartie, les planteurs des Antilles ont obtenu une
revalorisation de 8 % (dont 5 % dès 1998) de la "recette" de
référence, sur laquelle sont calculées les subventions
communautaires.
Dans le secteur secondaire, le secteur du bâtiment et des travaux
publics, qui occupe une part non négligeable de la population active, a
vu son activité diminuer, du fait notamment des faibles capacités
d'investissement des collectivités publiques.
Enfin, dans le domaine tertiaire, le tourisme progresse notablement depuis
quatre à cinq ans, surtout en Guadeloupe et à la Réunion.
L'économie de la Nouvelle-Calédonie, très
dépendante des exportations de nickel, a pour sa part connu de 1990
à 1994 une période de croissance ralentie due à la chute
des cours. Après un redressement, le cours du nickel a de nouveau
fortement chuté de près de 40 % sur les douze derniers mois,
pour retrouver un niveau aussi bas qu'en 1993 (2,4 dollar par livre). Au
cours du premier semestre 1998, les exportations de minerais ont
régressé de 19 % en volume et de 32 % en valeur.
Quant à l'économie de la Polynésie française, elle
s'efforce de réussir une reconversion rendue nécessaire par la
fermeture du centre d'expérimentation du Pacifique en
développant, avec des résultats encourageants, le tourisme et les
filières exportatrices (perles, pêche, fruits et légumes
tropicaux).
2. Une situation sociale globalement difficile
Le
niveau de chômage
est structurellement plus important dans les DOM
qu'en métropole, pour des raisons liées à la fois à
la démographie et au niveau de développement économique.
On constate par ailleurs que de 1994 à 1997, il a progressé plus
rapidement dans les DOM qu'en métropole, et qu'en 1998, il a
continué à s'y aggraver alors qu'une légère
décrue était observée en métropole.
D'après les statistiques fournies par l'IEDOM, les taux de chômage
s'établissaient comme suit dans les quatre DOM en 1997 :
- 27,8 % en Guadeloupe (contre 26,8 % en 1996 et 23,8 % en 1994) ;
- 27,2 % en Martinique (contre 27 % en 1996 et 26,2 % en 1994) ;
- 21,4 % en Guyane (contre 19,2 % en 1996 et 18,2 % en 1994) ;
- 42,8 % à la Réunion (contre 40,2 % en 1996 et 36,7 %
en 1994).
En 1997, le nombre de demandeurs d'emploi était de 49.765 en Guadeloupe,
44.919 en Martinique, 12.555 en Guyane et 100.055 à la Réunion.
Dans cet ensemble, la part des jeunes de moins de 25 ans représente
en moyenne 20 %.
Selon les départements, entre 40 et 55 % de demandeurs d'emploi
sont des chômeurs de longue durée.
Autre indicateur social, le
nombre d'allocataires du RMI
qui
s'était stabilisé entre 1990 et 1993 a de nouveau augmenté
depuis 1993. Fin décembre 1997, on comptait
111.305 bénéficiaires du RMI dans les DOM, soit 4,3 %
de plus qu'au début de l'année, l'augmentation étant
particulièrement forte à la Réunion (+ 6,4 %).
Le taux de personnes couvertes
par le RMI
(allocation et ayants
droit) s'établit à
14,4 % de la
population des DOM
,
contre 3,1 % seulement en métropole.
Le chômage atteint également des proportions élevées
à Mayotte (15.463 demandeurs d'emploi sur une population active
estimée à 34.000 personnes, soit un taux de 45 %).
En Nouvelle-Calédonie, le nombre de chômeurs au
31 décembre 1997 s'élevait à un peu plus de
15.000 personnes, sur une population active totale de
64.377 personnes, et avait également légèrement
augmenté par rapport à l'année précédente.
En Polynésie française, où les statistiques de l'Agence
pour l'emploi et la formation professionnelle ne donnent qu'une vision
très partielle du marché de l'emploi (l'inscription comme
demandeur d'emploi étant facultative), on enregistrait en 1997 une
hausse de 11 % des demandeurs d'emploi.
II. LES MOYENS DE LA POLITIQUE DE L'OUTRE-MER
Votre rapporteur évoquera ici l'ensemble de l'effort budgétaire et financier consacré par l'Etat à l'outre-mer, en faisant une mention particulière sur la défiscalisation des investissements et sur les apports financiers provenant de l'Union européenne.
A. L'EFFORT BUDGÉTAIRE ET FINANCIER EN FAVEUR DE L'OUTRE-MER
Il est traditionnel de constater que le budget de l'outre-mer ne constitue qu'une part minime de l'ensemble de l'effort budgétaire et financier consacré par l'Etat à l'outre-mer. Ce dernier est retracé dans deux "jaunes" annexés au projet de loi de finances.
Effort budgétaire et financier en faveur de l'outre-mer en 1999
(En millions de francs)
Budget |
DOM et collectivités territoriales |
% /1998 |
TOM |
% 1998 |
Total |
% 1998 |
Charges communes |
3.224,0 |
+ 7,6 |
1.175,6 |
+ 7,9 |
4.399,6 |
+ 7,7 |
Enseignement scolaire |
11.703,6 |
+ 2,6 |
4.273,0 |
+ 2,4 |
15.976,6 |
+ 2,5 |
Intérieur |
8.993,2 |
+ 1,2 |
833,6 |
+ 2,4 |
9.826,8 |
+ 1,3 |
Outre-mer |
4.559,2 |
+ 9,9 |
1.034,8 |
- 4,9 |
5.594,0 |
+ 7,0 |
Défense |
2.119,8 |
+ 3,0 |
1.673,1 |
- 4,0 |
3.792,9 |
- 0,2 |
Autres budgets |
9.811,1 |
+ 3,2 |
1.763,2 |
- 2,5 |
11.574,3 |
+ 2,3 |
Total |
40.410,9 |
+ 3,6 |
10.753,3 |
+ 0,3 |
51.164,2 |
+ 2,9 |
Pour
1999, il s'établit à
51,2 milliards de francs
, soit
2,9 % de plus qu'en 1998, dont 40,4 milliards de francs pour les DOM
et les collectivités territoriales de Saint-Pierre et Miquelon et
Mayotte (+ 3,6 %) et 10,7 milliards de francs pour les TOM (+
0,3 %).
Le budget de l'outre-mer ne représente que 11 % de cet ensemble,
bien moins que celui de l'enseignement scolaire (près de
16 milliards de francs) ou de l'Intérieur (9,8 milliards de
francs) et légèrement plus que ceux des charges communs
(4,4 milliards de francs) ou de la défense (3,8 milliards de
francs).
Pour une large part, ces crédits sont constitués de
dépenses de rémunérations et charges sociales des
fonctionnaires en postes outre-mer, et les dotations versées par le
ministère de l'intérieur (inscrites à son budget ou
financées par prélèvement sur recettes), en particulier la
dotation globale de décentralisation et la dotation globale de
fonctionnement, ou encore les charges des pensions servies outre-mer aux
fonctionnaires retraités.
Au titre d'actions plus spécifiques, on peut signaler, en dehors des
crédits du budget de l'outre-mer :
- au budget des
charges communes
, le coût des
exonérations de
charges sociales patronales
au profit de
certaines activités, prévues par la loi du 25 juillet 1994
tendant à favoriser l'emploi, l'insertion et les activités
économiques dans les DOM, à Saint-Pierre et Miquelon et Mayotte
(coût en 1997 : 872 millions de francs) ;
- au budget de la
défense
, les subventions versées au
territoire de Polynésie française en application de la
convention pour le renforcement de l'autonomie économique de la
Polynésie française
du 25 juillet 1996 et
destinée à compenser, pendant dix ans, la diminution des flux
financiers liés à la fermeture du centre d'expérimentation
du Pacifique (subvention prévue : 343 millions de francs en
1998 et 613 millions de francs en 1999) ;
- au budget de
l'agriculture
, les aides accordées par l'Etat aux
producteurs de canne à sucre
de la Réunion en application
de la convention de juillet 1996 (coût : environ 200 millions de
francs par an).
Aux crédits budgétaires s'ajoutent les charges du Trésor,
en particulier les bonifications d'intérêt dont
bénéficie l'Agence française de développement (AFD)
au titre des activités de financement de l'économie qu'elle
réalise dans les DOM et TOM (coût : 327 millions de
francs en 1997).
Votre rapporteur rappelle que l'Agence française de développement
intervient outre-mer dans le financement direct du budget d'investissement des
collectivités locales, dans les concours en fonds propres en faveur des
entreprises, dans les activités de crédit et dans le financement
et la construction de logements.
La réorganisation de l'AFD s'est traduite par la suppression de la
SOCREDOM (société de crédit des DOM) dont l'utilité
n'était plus avérée. La société de
développement régional de Antilles - Guyane (SODERAG), dont la
gestion contestée s'est soldée par un lourd passif, a
cessé son activité au mois de mai dernier. Une partie du passif
devrait être pris en charge par l'Etat, le restant étant
assumé par le groupe AFD.
B. L'AIDE FISCALE À L'INVESTISSEMENT
Votre
commission des finances avait amplement souligné l'an passé
l'impact sur le développement économique social de l'outre-mer du
régime d'incitation fiscale à l'investissement mis en place par
la loi de finances rectificative du 11 juillet 1996 -c'est-à-dire
le dispositif dit de la "loi Pons"- modifié par plusieurs lois de
finances ultérieures.
Selon les rapports annuels établis par la direction
générale des impôts et transmis au Parlement, les projets
agréés ou autorisés au titre de la loi Pons ont
représenté un
volume d'investissements de 5.590 millions
de francs en 1996 et de 9.159 millions de francs en 1997.
Au cours de ces dernières années, trois secteurs ont
concentré l'essentiel des investissements :
l'hôtellerie,
le transport et la navigation de plaisance
.
Une importante modification du dispositif est intervenue dans le cadre de
l'article 18 de la loi de finances pour 1998 :
- tout d'abord une extension de la procédure d'agrément au
secteur de la pêche et l'introduction de la création ou du
maintien de l'emploi comme l'un des critères de la délivrance de
l'agrément ;
- mais surtout une
réduction de l'impact fiscal de la loi
sous
l'effet de plusieurs mesures : la réduction de la base
déductible du montant des subventions publiques attribuées au
projet, la transformation de la déduction du montant de l'investissement
du bénéfice industriel et commercial en une déduction du
revenu global (pour les personnes physiques) et enfin la suppression de la
possibilité d'imputer les déficits sur le revenu global pour les
personnes n'exerçant pas à titre professionnel, disposition
qualifiée de "tunnelisation" des déficits BIC non professionnels.
Il est encore trop tôt pour dresser un bilan précis de ce nouveau
dispositif, bien que l'on constate d'ores et déjà à la
fois une restriction du flux d'investissements et le blocage de certains
projets en attente d'agrément.
Le gouvernement n'avait proposé aucune modification du dispositif dans
le projet de loi de finances pour 1999, mais sur proposition de la commission
des finances, l'Assemblée nationale a adopté plusieurs articles
le remaniant très légèrement sur trois points :
- la procédure d'agrément est de nouveau étendue,
dès lors que l'investissement atteint un montant minimal de 2 millions
de francs (article 64 B du projet de loi de finances) ;
- l'abattement d'un tiers sur la base défiscalisable pour les
sociétés a été supprimé, de même, par
voie de conséquence, que l'abattement d'un tiers sur le
bénéfice taxable ; il s'agit là d'encourager les
sociétés à utiliser un dispositif qu'elles n'ont
guère exploité, l'essentiel de la défiscalisation
s'effectuant dans le cadre de l'impôt sur le revenu
(article 64 C) ;
- enfin, alors que la commission des finances de l'Assemblée nationale
souhaitait une prorogation jusqu'en 2005, mais devant l'opposition du
gouvernement, la loi Pons a été prorogée d'une
année, jusqu'au 31 décembre 2002 (article 64 A).
A l'évidence, ces mesures n'auront qu'un impact très modeste et
ne sont pas de nature à relancer significativement l'investissement
privé outre-mer.
Sans entrer dans le détail d'un débat de nature fiscale, qui
dépasse largement le cadre de ce rapport budgétaire, votre
rapporteur spécial rappelle que la loi Pons constitue
la seule mesure
d'incitation à l'investissement privé outre-mer.
S'il
n'était pas illégitime de vouloir préciser ou retoucher
cette loi, il paraissait en revanche indispensable de ne pas provoquer de
déséquilibre dans des territoires confrontés à de
forts handicaps et à une profonde fragilité économique et
sociale.
Il est regrettable qu'en modifiant le dispositif le gouvernement n'ait pas
envisagé de mesure de substitution susceptible de prendre le relais et
de maintenir le flux d'investissement privé outre-mer. Il importe donc
qu'au-delà des mesures votées à l'Assemblée
nationale se manifeste une réelle volonté de trouver des moyens
propres à diriger vers l'outre-mer un investissement qui lui est
indispensable.
C. LES INTERVENTIONS EUROPÉENNES
Le
panorama des moyens affectés à la politique de l'outre-mer ne
serait pas complet s'il ne mentionnait pas les aides importantes
accordées par l'Union européenne.
En ce qui concerne les
départements d'outre-mer
, ils font partie
depuis 1989 des régions en retard de développement
(objectif 1) et bénéficient à ce titre :
- des
interventions des fonds structurels
(FEDER, FEOGA, FSE), qui sont
regroupés dans un document unique de programmation ;
- de
financements spécifiques attribués dans le cadre des
programmes d'initiative communautaire REGIS
(régions isolées).
Durant la période actuelle de programmation, qui couvre la
période 1994-1999
, l'ensemble de ces programmes
communautaires en faveur des DOM devraient bénéficier d'une
enveloppe de 1,76 milliard d'écus
, ce qui représente
des
versements annuels de 1,9 milliard de francs
en moyenne.
Parmi les projets retenus par les programmes communautaires, on peut citer :
- en Guadeloupe, la construction de l'aéroport international du Raizet
ainsi que la rocade de liaison port-aéroport ;
- en Martinique, le nouvel aménagement portuaire de la Pointe des
Grèves et le renforcement des infrastructures aéronautiques de
l'aéroport du Lamentin ;
- en Guyane, plusieurs projets routiers et l'aérogare de
Cayenne-Rochambeau ;
- à la Réunion, le projet de "basculement des eaux d'est en
ouest".
Aux financements d'infrastructures s'ajoutent les interventions du FEOGA en
matière agricole et du FSE en matière sociale.
La spécificité des DOM a été reconnue dans le
traité d'Amsterdam
(article 227-2) dans le cadre du statut des
régions ultra périphériques ; les conditions
d'accès aux fonds structurels figurent explicitement parmi les mesures
pouvant justifier une politique spécifique. Les mesures
spécifiques, adoptées à la majorité par le Conseil
et non plus à l'unanimité, pourront porter sur tous les domaines,
y compris les politiques communes.
Les
territoires et collectivités territoriales d'outre-mer
ne
font pas quant à eux partie de l'Union européenne, mais y sont
associés en tant que pays et territoires d'outre-mer.
Ils ne sont pas éligibles aux fonds structurels mais
bénéficient du Fonds européen de développement
(FED) défini dans le cadre de la convention de Lomé.
Le VIIIe FED a prévu, pour la période 1996-2000, une
enveloppe de 50,3 millions d'écus, supérieure de 25 %
à celle du VIIe FED, pour les territoires et collectivités
territoriales d'outre-mer. La répartition est la suivante :
- Polynésie française : 15,8 millions d'écus ;
- Nouvelle-Calédonie : 14,1 millions d'écus ;
- Mayotte : 10 millions d'écus ;
- Wallis et Futuna : 6,4 millions d'écus ;
- Saint-Pierre et Miquelon : 4 millions d'écus.
Le gouvernement français a manifesté à plusieurs reprises,
notamment lors de la Conférence intergouvernementale de Turin en 1996,
son souhait de voir évoluer le régime d'association des
territoires et collectivités territoriales d'outre-mer, qui est
marqué par un trop grand parallélisme avec les pays ACP et une
insuffisante prise en compte de leur spécificité.
CHAPITRE II
LE BUDGET DE L'OUTRE-MER
Votre rapporteur présentera tout d'abord les résultats de la gestion de l'exercice 1997 ainsi que l'état d'exécution de budget 1998, avant d'analyser l'évolution des dotations inscrites au titre de l'outre-mer dans le projet de loi de finances pour 1999.
I. LA GESTION DES EXERCICES 1997 ET 1998
A. L'EXECUTION DU BUDGET 1997
Pour
l'
exercice 1997
, les crédits définitivement
accordés au secrétariat d'Etat à l'outre-mer se sont
élevés à
5.737,5 millions de francs.
Si on le compare aux crédits ouverts au cours des exercices
antérieurs, ce budget confirme la progression continue des dotations du
budget de l'outre-mer à la suite en particulier du rattachement à
ce budget d'actions auparavant financées par d'autres ministères.
Les crédits ouverts pour le budget de l'outre-mer sont en effet
passés de 3.091,1 millions de francs en 1995 à
5.184,5 millions de francs en 1996 et 5.737,5 millions de francs en
1997.
La progression de 10,7 % constatée de 1996 à 1997 recouvre
cependant une légère diminution des dépenses ordinaires
(- 1,3 %) et une forte progression des dépenses en capital (+
30,7 %).
Comparés à la loi de finances initiale, les crédits
ouverts pour l'exercice 1997 sont supérieurs de 871,6 millions de
francs, soit 17,9 %
de la dotation initiale, du fait des mouvements
survenus en cours d'exercice.
En revanche, à la clôture de la gestion, les mandatements nets
n'ont représenté que 5.129,6 millions de francs, ce qui
correspond à un
taux d'exécution de 89,4 %
par
rapport aux crédits ouverts, ce taux étant de 93,1 % pour
les dépenses ordinaires et 77,1 % pour les crédits de
paiement.
1. Les mouvements intervenus en cours d'exercice : une majoration de 17,9 % de la dotation initiale
Les variations intervenant en cours d'exécution sont traditionnellement importantes au sein du budget de l'outre-mer, notamment en raison du montant très élevé des crédits de reports , qui ont atteint 958,6 millions de francs et qui proviennent essentiellement de crédits de paiement affectés au logement social et des subventions au Fonds d'investissement et de développement économique et social.
Récapitulation des mouvements intervenus au cours de l'execice 1997
(En millions de francs)
|
Titre III |
Titre IV |
Titre V |
Titre VI |
Total |
Loi de finances initiale |
1.002,3 |
2.578,2 |
32,1 |
1.253,3 |
4.865,9 |
Reports |
+ 5,7 |
+ 47,3 |
+ 6,8 |
+ 898,8 |
+ 956,6 |
Transferts/virements |
+ 12,6 |
- |
+ 6,0 |
+ 6,9 |
+ 25,4 |
Répartition des crédits |
+ 3,5 |
- 487,2 |
+ 2,0 |
+ 403,8 |
- 77,9 |
Fonds de concours |
+ 1,0 |
+ 66,5 |
+ 21,6 |
- |
+ 89,1 |
Ouvertures |
+ 78,6 |
+ 16,1 |
+ 5,0 |
+ 60,6 |
+ 160,3 |
Annulations |
- 6,4 |
- 110,9 |
- 4,0 |
- 162,8 |
- 284,1 |
Total des crédits ouverts |
1.097,3 |
2.110,1 |
69,5 |
2.460,6 |
5.735,5 |
Les
crédits ouverts par la loi de finances rectificative
ont atteint
160,3 millions de francs
, dont 78,6 millions de francs au
titre III pour abonder le chapitre relatif aux frais de justice, insuffisamment
doté pour faire face à la mise en jeu de la responsabilité
de l'Etat, 16,1 millions de francs au titre IV, essentiellement pour
ajuster les subventions de fonctionnement aux collectivités locales et
60,6 millions de francs au titre VI afin de régler partiellement
l'indemnité forfaitaire accordée par l'Etat à la SOFIDEG,
société départementale de crédit en Guyane
dépendant du groupe de l'Agence française de
développement, au titre de la convention d'aval du FIDOM établie
dans le cadre du plan vert de Guyane.
En ce qui concerne la régulation budgétaire, un gel de
353,8 millions de francs en moyens de paiement et de 332,5 millions
de francs en autorisations de programme, inférieur à celui de
1996, a été notifié dès le mois de mars 1997. Il
correspondait à un montant forfaitaire de 15 % sur les
dépenses ordinaires et de 25 % sur les crédits de paiement,
une certaine souplesse ayant été laissée aux services du
secrétariat d'Etat pour répartir le gel entre les
différents chapitres, ce qui a permis d'épargner les
crédits de personnel, les crédits de fonctionnement courant ou
ceux relatifs à la Nouvelle Calédonie.
Les
annulations
intervenues au mois de juillet 1997 puis en novembre,
ont été inférieures au gel initial et se sont
limités à 242,7 millions de francs en autorisations de
programme et
284,1 millions de francs en moyens de paiement.
Elles
ont principalement porté sur les crédits du Fonds pour l'emploi
dans les DOM (- 100 millions de francs) et les aides au logement
social (- 160 millions de francs).
2. La consommation des crédits dévolus aux différentes actions
En ce
qui concerne les
dépenses d'administration
générale
, la réalisation de la gestion 1997 appelle
peu de commentaires. Ces dépenses sont principalement constituées
des moyens des services (Titre III), dont les crédits ont connu un
taux de consommation de 98,6 %. Elles recouvrent également les
secours d'extrême urgence aux victimes de calamités publiques
(chapitre 46-93), dont la dotation a pratiquement été
consommé dans son intégralité au titre d'une aide
d'urgence allouée à la Nouvelle Calédonie, à Wallis
et Futuna et à la Polynésie française après le
passage de plusieurs cyclones. Les dépenses d'équipement
administratif (chapitre 57-91) ont connu d'importantes variations du fait de
rattachement de fonds de concours (en particulier une subvention du FEDER) et
d'un transfert de 6 millions de francs en provenance du budget de la
défense pour le financement de dépenses d'équipement au
profit du détachement du service militaire adapté en
Polynésie française. On peut observer que le rattachement tardif
de certains crédits de fonds de concours, notamment la subvention du
FEDER, n'a pas permis de les consommer, ce qui explique un taux de consommation
de 79 % par rapport aux crédits d'équipement administratifs
ouverts.
Les moyens dévolus aux
subventions aux collectivités
locales
se caractérisent toujours par un
faible taux de
consommation des crédits
, de l'ordre de 50 %, ce qui
entraîne d'une année sur l'autre des
reports importants
.
Les subventions de fonctionnement (chapitre 42-51 et 41-52) ont
été intégralement consommées, les dotations
inscrites en loi de finances initiale ayant en outre dû être
abondées en loi de finances rectificative pour faire face aux besoins,
en particulier pour l'application du protocole d'accord sur le redressement de
la situation financière de la ville de Cayenne, prévoyant une
subvention d'équilibre de 30 millions de francs
étalée sur 3 ans à raison de 10 millions de
francs par an à partir de 1996.
Les dotations du FIDOM et du FIDES "décentralisés" ont
également été consommées en totalité.
Tel n'est pas le cas, en revanche, des dotations des
chapitres 67-51
(travaux divers d'intérêt local) et
67-54
(subvention
d'équipement aux collectivités pour les dégâts
causés par les calamités publiques) sur lesquels
les taux de
consommation constatés s'établissent respectivement à
37,8 % et 19,1 %.
Cette
sous-consommation traduit la difficultés des
collectivités locales d'outre-mer
à mobiliser les
financements multiples nécessaires à la réalisation des
projets pour lesquels elles ont obtenu une subvention de l'Etat, mais aussi
à assumer leur propre part de financement. Elle génère un
volume important, et croissant, de reports d'une année sur l'autre.
Les dépenses de
subvention au développement social ou
économique
, qui constituaient près de 73 % des
crédits ouverts, ont donné lieu à une gestion assez
contrastée.
Le
Fonds pour l'emploi dans les DOM
(chapitre 44-02),
créé en 1994 pour regrouper l'ensemble des actions
spécifiques de l'Etat en faveur de l'emploi et de l'insertion dans les
DOM a vu sa dotation portée de 1.486,9 millions de francs en loi de
finances initiale à 1.568,3 millions de francs, une annulation de
100 millions de francs intervenue en juillet ayant été
compensée par le transfert en cours d'exercice de 184,6 millions de
francs provenant du chapitre 46-01 et représentant la part
dévolue à l'emploi et à l'insertion de la
" créance de proratisation " du RMI dans les DOM.
L'intégralité des crédits ouverts a été
consommée.
Les crédits de paiement du chapitre 65-01 relatifs à
l'aide
au
logement social
, qui étaient dotés de
463 millions de francs en loi de finances initiale ont été
portés à 1.363,6 millions de francs sous l'effet d'un
transfert de 556,1 millions de francs représentant la part logement
de la "créance de proratisation" du RMI, à la mise à
disposition de 444,4 millions de francs de crédits de reports
provenant de la gestion antérieure, alors que parallèlement sont
intervenues deux mesures d'annulations pour un montant total de
100 millions de francs.
Au cours de l'exercice 1997,
la gestion de ce chapitre
qui recouvre
l'ensemble des aides à la pierre pour le logement social dans les DOM
a été assainie
et l'écart entre crédits
disponibles et crédits consommés a été pratiquement
résorbé. De fait, le taux de consommation des crédits
disponibles s'est établi à 98,1 %, contre 70 % en 1994,
62,6 % en 1995 et 74,7 % en 1996.
Ce résultat provient à la fois de la baisse sensible du montant
des crédits disponibles, obtenue par une forte réduction de la
dotation prévue en loi de finances initiale et par de moindres reports,
et de l'augmentation en valeur absolue des crédits consommés, qui
traduit une certaine amélioration, localement, des procédures de
mise à disposition des fonds.
Les crédits du chapitre 46.94 (Action sociale et culturelle),
dotés en loi de finances initiale de 123 millions de francs, ont
été largement accrus en cours d'exercice par le rattachement de
fonds de concours pour un montant de 102 millions de francs (dont
36,3 millions de francs reportés de la gestion 1996),
principalement constitués de subventions du fonds social européen
finançant les actions de formation professionnelle du service militaire
adapté. On observera qu'à la différence des exercices
antérieurs, ce rattachement est intervenu suffisamment tôt pour
permettre une consommation convenable des crédits qui, sur l'ensemble du
chapitre, s'établit à 95,8 %.
Enfin, on aura constaté au cours de l'exercice 1997, un
faible taux
de consommation des crédits de paiements relatifs aux opérations
d'investissement.
Au chapitre 58-01 (infrastructures de Guyane), le fonds de concours
représentant la subvention du FEDER pour le financement de la
construction du quai A du port de Larivot a été rattaché
trop tardivement pour être consommé sur l'exercice.
Au chapitre 68-01 (FIDOM général), 60,6 millions de francs
de crédits de paiement ont été ouverts en loi de finances
rectificative au titre du règlement de l'indemnisation due par le FIDOM
à la SOFIDEG (société départementale de
crédit en Guyane), mais n'ont pu être consommés sur
l'exercice, pas plus que 25,6 millions de francs de crédits sans
emploi constaté en fin de gestion.
Quant au chapitre 68-90 (FIDES général), il a
bénéficié tardivement du transfert de 237,7 milliards
de francs en provenance du chapitre 68-93 (actions diverses pour le
développement de la Nouvelle-Calédonie), ce qui n'a pas permis
une consommation optimale des crédits. Sur l'ensemble du chapitre,
celle-ci n'a représenté que 47,4 % des crédits
ouverts.
En conclusion, votre rapporteur spécial constate qu'au cours de
l'exercice 1997,
plusieurs améliorations sont intervenues dans la
gestion des crédits à l'outre-mer :
- une régulation budgétaire à la fois plus
modérée et plus souple qui a permis aux services de mieux faire
face aux annulations,
- un assainissement de la gestion de la ligne budgétaire unique.
En revanche, on observe toujours des perturbations liées au
caractère tardif du rattachement de fonds de concours ou de la
répartition de crédits en cours d'exercice, alors que le taux de
consommation des crédits d'investissement reste faible, d'où
l'importance des reports d'un exercice à l'autre.
B. L'ETAT D'EXÉCUTION DU BUDGET 1998
Au 30
septembre 1998, les crédits ouverts au budget de l'outre-mer
s'établissaient à 5.821,5 millions de francs, soit
591,2 millions de francs de plus que la dotation en loi de finances
initiale (+ 11,3 %).
Les
reports de crédits
en provenance de la gestion 1997
s'élèvent à 594,1 millions de francs et ont
été principalement répartis entre les chapitres 68-90
(FIDES général) à hauteur de 326,3 millions de
francs, 67-54 (subventions aux collectivités locales pour des
dégâts causés par les catastrophes naturelles), à
hauteur de 100,4 millions de francs et 68-01 (FIDOM général)
à hauteur de 90,5 millions de francs, ce qui est la
conséquence logique des très faibles taux de consommation
enregistrés sur ces chapitres. Tout aussi logiquement, les reports du
chapitre 65-01 (aide au logement social), se limitent à
26,3 millions de francs, alors qu'ils avaient atteint 444 millions de
francs en 1997 et 620 millions de francs en 1996.
Les
annulations de crédits
sont demeurées très
modestes puisqu'elles se sont limitées à 6 millions de
francs, au mois de janvier, sur ce même chapitre 65-01, au titre de la
contribution aux mesures de solidarité en faveur des chômeurs, et
à 330.000 francs au mois d'août sur les frais de
fonctionnement et de dépenses d'action sociale, au titre de la
contribution du secrétariat d'Etat à la célébration
du cinquantenaire de la déclaration des droits de l'homme et à la
préparation du programme de célébration de l'an 2000.
Sont également intervenues en cours d'année les
répartitions de crédits provenant des chapitres 46-01 et
68-93.
Concernant le
chapitre 46-01
, c'est-à-dire la "
créance
de proratisation"
la dotation qui s'élevait à
790 millions de francs a été répartie :
- à hauteur de 192,2 millions de francs au profit des agences
départementales d'insertion, dans le cadre des crédits du FEDOM,
- à hauteur de 580,8 millions de francs au profit des aides au
logement social.
En outre, 17 millions de francs ont été
transférés au ministère du logement (5 millions de
francs) et de la santé et de la solidarité (12 millions de
francs).
Quant au
chapitre 68-93 (Actions diverses en faveur de la
Nouvelle-Calédonie)
, sa répartition est intervenue beaucoup
plus tôt que l'an passé, aux mois d'avril et d'août, si bien
que l'on peut espérer une meilleure consommation des crédits.
L'essentiel de l'enveloppe a été transférée au
FIDES (232,8 millions de francs) pour financer les contrats de
développement et le contrat de ville de Nouméa, au chapitre 41-91
(111,8 millions de francs) pour financer les subventions de fonctionnement
allouées aux collectivités locales dans le cadre des contrats de
développement et l'indemnité compensatrice pour charge
d'enseignement primaire et d'assistance médicale gratuite versée
à la province sud en application de la loi référendaire de
1988.
Au titre de l'action culturelle, 40,8 millions de francs ont
également été transférés au chapitre 46-94
pour financer des actions de formation, en particulier les opérations
"400 cadres" et jeunes stagiaires pour le développement.
Toujours à la date du 30 septembre, des rattachements de fonds de
concours se limitaient à 27,2 millions de francs, dont
25,6 millions de francs en provenance du fonds social européen pour
les actions de formation organisées par le service militaire
adapté dans les DOM.
Enfin, le
projet de loi de finances rectificative
pour 1998 devait
prévoir des
ouvertures de crédits
de 12,75 millions
de francs en autorisation de programme et
229,7 millions de francs en
crédits de paiement
. Les principaux chapitres majorés
seront :
- les frais de justice et de réparations civiles
(+ 148,2 millions de francs),
- l'aide au logement social (+ 40 millions de francs),
- l'ajustement de la " créance de proratisation " du RMI
(+ 18,8 millions de francs),
- un solde de paiement au titre du FIDOM décentralisé
(10 millions de francs),
- et le financement d'équipements administratifs, en particulier d'un
patrouilleur pour Saint-Pierre et Miquelon (12,8 millions de francs).
Parallèlement ne seront annulés que 56,8 millions de francs
en autorisations de programme (dont 50 millions de francs sur la ligne
budgétaire unique) et 8,8 millions de francs en crédits de
paiement (dont 6,8 millions de francs au FIDOM
général).
II. LE PROJET DE BUDGET DE L'OUTRE-MER POUR 1999
Les crédits demandés par le projet de loi de finances pour
1999, au titre du budget de l'outre-mer, s'élèvent à
5.594 millions de francs
en moyens de paiement (dépenses
ordinaires et crédits de paiement), soit une
progression de
363,6 millions de francs (+ 7 %)
par rapport au budget
voté de 1998.
Les
autorisations de programme
demandées
s'élèvent, quant à elles, à
1.868 millions
de francs
, soit 32 millions de francs de moins qu'en
1998
(- 1,7 %)
.
Evolution des crédits du Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
(en millions de francs)
|
Budget
voté
|
Crédits demandés pour 1999 |
Evolution
|
Titre
III - Moyens des services
|
1.033,7
|
1.064,7
|
+ 3,0
|
Titre V
- Investissements exécutés par l'Etat
|
33,5
|
36,3
|
+ 8,3
|
Total des moyens de paiement (DO + CP) |
5.230,4 |
5.594,0 |
+ 7,0 |
Titre V - AP
|
36,5
|
36,5
|
-
|
Les
principales caractéristiques
de ce budget sont les
suivantes :
- une
augmentation de 3 % des dépenses d'administration
générale
du secrétariat d'Etat, dans un contexte de
stabilisation des effectifs civils et d'une évolution des effectifs
militaires liée à la réforme du service militaire
adapté,
- une
réduction de près de la moitié des subventions
aux collectivités locales
qui n'occupent plus, avec
100 millions de francs, qu'une place marginale dans le budget de
l'outre-mer,
- une poursuite de la
montée en charge des subventions au
développement économique et social
, qui
augmentent de
10,5 %
et représentent désormais près de 80 % des
crédits budgétaires.
Au sein de cet ensemble, les
crédits de la section
générale du FIDOM et du FIDES
qui couvrent notamment la
participation de l'Etat aux contrats de plan Etat-Région, ou à
des contrats de développement avec les territoires d'outre-mer,
diminuent sensiblement
, tant en autorisations de programme qu'en
crédits de paiement.
En revanche, les crédits consacrés à des transferts
sociaux progressent fortement :
-
la dotation du FEDOM
, qui regroupe les aides d'Etat à l'emploi
outre-mer atteindra
1.808 millions de francs
, soit une
augmentation de 6,4 %
provenant de crédits
supplémentaires pour le dispositif des emplois-jeunes,
-
les aides au logement social
verront les autorisations de programme
maintenues à 1.096 millions de francs et les
crédits de
paiement portés à 897,4 millions de francs,
soit une
augmentation de 57,8
%,
- quant à la
participation de l'Etat aux actions d'insertion
des
bénéficiaires du revenu minimum d'insertion outre-mer, elle
progressera de 3,2 % pour atteindre 819 millions de francs qui seront
répartis au profit des deux actions précédentes : le
logement social et l'emploi.
Évolution du budget de l'outre-mer par action
(en millions de francs)
|
Budget voté 1998 |
Crédits demandés pour 1999 |
Evolution
|
Administration générale |
1.034,9 |
1.068,4 |
+ 3,2 |
Subventions aux collectivités locales |
191,5 |
100,0 |
- 47,8 |
Subventions au développement social et économique |
4.004,0 |
4.425,6 |
+ 10,5 |
Total des moyens de paiement |
5.230,4 |
5.594,0 |
+ 7,0 |
A. L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE DU SECRÉTARIAT D'ÉTAT À L'OUTRE-MER
Les
dépenses d'administration générale sont celles du
Titre III (excepté les subventions aux établissements
publics d'Etat de Nouvelle-Calédonie), les secours d'extrême
urgence aux victimes de calamités publiques (ch. 46-93) et les
investissements réalisés par l'Etat au titre de
l'équipement administratif.
Ces dépenses représentent 19,1 % des crédits du
secrétariat d'Etat et elles se montent à
1.068,4 millions
de francs
en 1999, soit une
progression de 3,2 %
.
1. Les dépenses de rémunérations et charges sociales
Avec
856,9 millions de francs, les dépenses de
rémunérations et charges sociales constituent l'essentiel des
dépenses d'administration générale. Elles
progressent
de 5 %
, soit 41,1 millions de francs, en 1999 sous l'effet de
deux facteurs :
- la revalorisation des rémunérations publiques
(+8,1 millions de francs), l'application de l'accord salarial dans la
fonction publique prévoyant la revalorisation du point, l'attribution de
points uniformes et des mesures en faveur des bas salaires
(+ 8,3 millions de francs) et l'effet de l'indemnité
exceptionnelle, consécutive à l'augmentation la contribution
sociale généralisée, allouée à certains
fonctionnaires civils, aux militaires à solde mensuelle ainsi
qu'à certains agents non titulaires en poste à l'étranger
dans les conditions prévues par le décret n° 97-215 du
10 mars 1997 (+ 11 millions de francs).
- l'entrée en application de la réforme du service militaire
adapté avec la suppression d'un tiers des postes d'appelés et la
création corrélative de 500 postes de volontaires, qui se
traduira par une dépense nette supplémentaire de
8,9 millions de francs.
En ce qui concerne les effectifs gérés par le secrétariat
d'Etat à l'outre-mer, ils s'établiront en 1999 à
5.547 emplois
en 1999 contre 6.079 emplois en 1998, soit une
diminution nette de 532 emplois.
Cette modification affecte uniquement les
effectifs du service militaire
adapté.
En effet,
hors
service militaire adapté, les effectifs
s'élèvent en 1999 à 2.150 emplois,
soit, à
une unité près, l'effectif de 1998, qui seront répartis
comme suit :
- 279 emplois à l'administration centrale, niveau identique à
celui de 1997 et 1998,
- 1.203 emplois (-7) dans les DOM, à Saint-Pierre et Miquelon et Mayotte
(dont 30 appartiennent au corps préfectoral et 1.173 au cadre national
des préfectures),
- 668 emplois (+6) dans les TOM.
La variation des effectifs du secrétariat d'Etat résulte donc
uniquement de la
réforme du service national adapté (SMA),
elle-même liée à la réforme dus service national.
Votre rapporteur rappelle que le service militaire adapté constituait
une forme de service national propre à l'outre-mer, conjuguant
l'instruction militaire, des actions de formation professionnelle en faveur des
appelés et la réalisation de travaux d'intérêt
général, tels que des petits équipements locaux, des
chemins ruraux ou encore l'entretien des cours d'eau. Les détachements
du service militaire adapté sont implantés dans les 4 DOM,
à Mayotte, en Nouvelle Calédonie et en Polynésie
française.
La suppression du service national, qui s'effectuera progressivement d'ici
2002, se répercute bien entendu sur le SMA. Il a toutefois
été décidé de maintenir le SMA, compte tenu de son
rôle d'insertion et de formation des jeunes et de son utilité pour
le développement local.
A partir de 1999, les postes d'appelés du contingent seront
progressivement supprimés
, ainsi qu'un certain nombre de postes
d'encadrement, alors que seront parallèlement recrutés, mais en
nombre inférieur, des volontaires régis par le statut qui vient
d'être défini par les armées.
Recrutés pour un an avec un contrat renouvelable quatre fois (soit une
durée maximale de 5 ans), les volontaires
bénéficieront d'une rémunération équivalente
à celle des emplois jeunes (c'est-à-dire de l'ordre du SMIC),
avantages en nature inclus.
Par rapport aux volontaires servant dans les forces classiques, un
régime spécifique a été prévu pour
l'outre-mer. On distinguera des volontaires stagiaires (60 % de
l'effectif) et des volontaires techniciens (40 %) qui assureront un
rôle de soutien. La durée du volontariat ne pourra dépasser
5 ans, avec une durée de formation de 24 mois maximum.
Il a été décidé de
transformer le SMA à
enveloppe constante
, ce qui signifie, compte tenu du coût plus
élevé du volontariat, que les appelés ne seront pas
remplacés nombre pour nombre et que les effectifs globaux
connaîtront une diminution très sensible.
Pour 1999,
les 500 premiers postes de volontaires seront
créés,
mais en contrepartie, 1.000 postes d'appelés et
31 postes de militaires d'encadrement seront supprimés. Les
effectifs globaux passeront ainsi de 3.820 à 3.349 emplois.
En termes budgétaires, les suppressions d'emplois ne compenseront pas
l'impact de la création des 500 postes de volontaires sur les
dépenses de rémunérations et de charges sociales du SMA,
qui seront alourdies de 8,9 millions de francs du fait de cette
transformation. Cette dépense supplémentaire sera
compensée par une
économie de 8,7 millions de francs
sur les crédits d'alimentation
(chapitre 34-42), permise par la
diminution globale des effectifs.
La suppression des postes d'appelés et de certains emplois d'encadrement
se poursuivra jusqu'en 2002.
A cette échéance, l'effectif global du SMA
s'élèvera à 2.600 emplois, soit une diminution d'un
tiers par rapport à l'effectif actuel.
2. Les dépenses de fonctionnement courant et d'équipement administratif
Les
autres dépenses d'administration générale,
c'est-à-dire le fonctionnement courant et l'équipement
administratif, se montent à
211,5 millions de francs et
diminuent de 3,5 %.
S'agissant du
fonctionnement courant
, outre l'économie de
8,7 millions de francs sur les dépenses d'alimentation du SMA, on
relève une dotation supplémentaire de 1,45 million de francs
au titre des dépenses d'informatique et de télématique.
Pour 1999, les principaux postes de dépenses pour le fonctionnement
courant seront :
- l'alimentation et le fonctionnement du SMA : 112,7 millions de
francs (- 7,2 %) ;
- le fonctionnement de l'administration centrale : 27,3 millions
de francs (+ 5,6 %) ;
- le fonctionnement des services dans les DOM : 9,6 millions de
francs (- 7,2 %) ;
- le fonctionnement des services dans les TOM : 34 millions de
francs (inchangé).
Les dépenses d'équipement administratif (chapitre 57-91)
connaîtront en 1999 un niveau pratiquement identique à celui de
1998 (18 millions de francs en autorisations de programme et en
crédits de paiement).
B. LES SUBVENTIONS AUX COLLECTIVITÉS LOCALES D'OUTRE-MER
Le
budget de l'outre-mer ne regroupe qu'une part marginale des subventions de
l'Etat aux collectivités locales d'outre-mer, celles-ci provenant
essentiellement du ministère de l'Intérieur.
Les subventions figurant au budget de l'outre-mer diminuent de 47,8 %,
passant de 191,5 millions de francs en 1998 à
100 millions
de francs en 1999.
1. Les subventions de fonctionnement aux collectivités locales
Les
subventions de caractère obligatoire
en faveur des DOM (chapitre
41-51) s'élèveront en 1999 au même niveau qu'en 1998, soit
32 millions de francs. Cette enveloppe, répartie entre les quatre
départements d'outre-mer, compense les pertes de ressources fiscales
consécutives aux exonérations temporaires de taxes
foncières sur les propriétés bâties.
Les
subventions à caractère facultatif
aux
collectivités d'outre-mer diminuent fortement, passant de
124,4 millions de francs en 1998 à 60 millions de francs en
1999.
Cette forte régression obéit principalement à un
motif
juridique
: l'arrivée à expiration du dispositif de
l'article 12 de la loi n° 94-99 du 5 février 1994
portant loi d'orientation pour le développement économique,
social et culturel de la Polynésie française, qui autorisait
l'Etat à verser une
subvention destinée à alimenter les
ressources des communes de Polynésie française
, par le biais
du Fonds intercommunal de péréquation. Ce dispositif prend fin
à la fin de l'année. Sa reconduction, pour une durée
illimitée, est prévue par le projet de loi relatif aux communes
de Polynésie française déposé au Sénat. En
l'attente du vote de ce texte, la subvention inscrite au budget 1998, qui se
montait à
52 millions de francs
, ne peut être
reconduite en loi de finances initiale pour 1999. La pérennisation de la
subvention qui est dans les intentions du gouvernement, exigera donc une
ouverture de crédits en loi de finances rectificative.
En dehors de ce cas particulier, les variations enregistrées sur le
chapitre sont faibles :
- la dotation des terres australes et antarctiques françaises
diminue légèrement (- 1,1 %) et s'élèvera
en 1999 à 46,7 millions de francs ;
- la subvention de 10 millions de francs versée durant trois
années à la ville de Cayenne pour son redressement financier
n'est pas reconduite, conformément au protocole d'accord conclu avec
l'Etat ;
- la subvention versée à la collectivité territoriale
de Mayotte, en application du contrat de développement, qui avait
été exceptionnellement doublée en 1998 pour rattraper les
retards sur les exercices antérieurs, retrouvera son niveau normal de
3,6 millions de francs ;
- la subvention de fonctionnement au territoire de Wallis et Futuna est
portée de 1,6 à 3,3 millions de francs pour contribuer
à la remise à niveau des finances locales.
2. Les subventions d'investissement aux collectivités locales
Le
montant de ces subventions passera de 35,1 millions de francs en 1998
à
8 millions de francs en 1999
, ce qui illustre la part tout
à fait symbolique que recouvrent désormais ces subventions dans
le budget de l'outre-mer.
Cette quasi-disparition résulte :
- de la faible dotation (5 millions de francs), dans le projet
initial présenté par le gouvernement, du chapitre 67-51 (travaux
divers d'intérêt local), traditionnellement majoré au cours
de la discussion parlementaire ;
- de la suppression, décidée en 1996, du FIDOM
décentralisé, qui était encore doté de
15 millions de francs en 1998 au titre de l'apurement des autorisations de
programme antérieures ;
- du recul des crédits de la section des territoires du FIDES, qui
passera de 6,5 millions de francs en 1998 à 3 millions de
francs en 1999.
C. LES SUBVENTIONS AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL OUTRE-MER
Les
subventions au développement économique et social outre-mer
occupent une part croissante du budget de l'outre-mer, au fil des rattachements
successifs à ce dernier d'une série d'actions qui relevaient
d'autres ministères.
Pour 1999, elles représenteront
4.425,6 millions de francs
,
soit pratiquement les quatre cinquièmes du budget, en
progression de
10,5 %
.
Deux actions principales concentrent l'essentiel de l'effort
budgétaire :
- les aides à l'emploi, au travers du Fonds pour l'emploi dans les DOM
qui sera doté de 1.808 millions de francs ;
- les aides au logement social, qui s'élèveront à
897,4 millions de francs.
Les crédits consacrés à ces deux actions seront
majorés en cours d'année par répartition de la
"créance de proratisation" du RMI qui représentera 815 millions
de francs en 1999.
Compte tenu de la "créance de proratisation", l'ensemble des
crédits consacrés à l'emploi et au logement social
atteindra
3.520,4 millions de
francs
en 1999
(+ 19,1 %), soit
63 % du budget de l'outre-mer
.
Les autres crédits en faveur du développement économique
et social connaîtront en revanche une certaine érosion, qu'il
s'agisse de l'action sociale et culturelle (145 millions de francs, soit
- 1,9 %) ou des subventions d'investissement de l'Etat transitant
notamment par le FIDOM et le FIDES (716,2 millions de francs, soit
- 5 %).
1. Le Fonds pour l'emploi dans les DOM (FEDOM)
Issu de
la loi Perben de 1994, le Fonds pour l'emploi dans les départements
d'outre-mer et la collectivité territoriale de Saint-Pierre et Miquelon
regroupe, sur le budget de l'outre-mer, des financements correspondant aux
actions spécifiques de l'Etat en faveur de l'emploi et de
l'insertion
. Ceux-ci concernent à la fois des dispositifs de droit
commun (les contrats emploi-solidarité et, depuis 1998, les
emplois-jeunes) que des dispositifs spécifiques à l'outre-mer
(contrat d'accès à l'emploi, contrat d'insertion par
l'activité, primes à la création d'emplois).
La gestion du FEDOM revient à un comité directeur composé
de représentants des administrations centrales, de parlementaires
d'outre-mer et des préfets concernés. Le comité directeur
décide de la répartition des moyens entre les
départements. Il peut, en cours d'année, modifier la ventilation
entre articles au sein du chapitre budgétaire pour ajuster les dotations
aux besoins propres à chaque dispositif.
La dotation du FEDOM en loi de finances initiale passe à 1.700 à
1.808 millions de francs
, soit près du tiers de l'ensemble
du budget de l'outre-mer, et
augmente de 6,4 %
principalement en
raison de l'accroissement des crédits destinés aux
emplois-jeunes. L'objectif est de financer 56 500 solutions nouvelles
d'insertion, contre 48 500 l'an passé, dont 34 000 contrats emploi
solidarité, 15 000 contrats d'insertion par l'activité,
7 000 contrats d'accès à l'emploi, auxquelles s'ajouteraient
3 500 emplois-jeunes.
Ces crédits seront majorés en cours d'année d'une partie
du montant de la "créance de proratisation" du RMI, sous la forme d'un
versement aux quatre agences départementales d'insertion qui jouent dans
les DOM le rôle des conseils départementaux d'insertion.
Rappelons que le montant de l'allocation du revenu minimum d'insertion
étant dans les DOM inférieur de 20 % à celui en
vigueur en métropole, l'Etat compense cette différence sous la
forme d'une enveloppe globale destinée à financer les actions
d'insertion. Baptisée "créance de proratisation", cette enveloppe
s'ajoute aux financements de droit commun des actions d'insertion qui
relèvent, comme en métropole, des conseils régionaux.
Sur cette enveloppe, près de 197 millions de francs ont
été prélevés en 1998 au profit des agences
départementales d'insertion (le restant, soit 612 millions de
francs, était affecté au logement social).
Les actions financées par le FEDOM sont les suivantes :
- les
contrats emploi-solidarité
(emplois à mi-temps
rémunérés au SMIC horaire dans le secteur associatif ou
auprès des collectivités publiques) ;
- la prime de 2.000 francs par mois et l'exonération des charges
sociales accordées aux employeurs privés dans le cadre des
contrats d'accès à l'emploi
proposés aux
demandeurs d'emploi de longue durée, aux bénéficiaires du
RMI, aux travailleurs handicapés et aux jeunes en grande
difficulté ;
- la participation financière de l'Etat aux
contrats d'insertion par
l'activité
, conclus entre les agences départementales
d'insertion et les bénéficiaires du RMI pour l'exécution
de tâches d'utilité sociale (activité à mi-temps
rémunérée au SMIC horaire) ;
- l'exonération des charges sociales pour les
contrats de retour
à l'emploi
;
- les
primes à la création d'emplois,
attribuées
sur agrément préfectoral aux entreprises dont l'activité
est principalement orientée vers des débouchés à
l'exportation et qui augmentent leurs effectifs ;
- les
emplois-jeunes
;
- le versement de la part "insertion" de la "créance de proratisation"
du RMI aux
agences départementales d'insertion
, celles-ci
étant par ailleurs alimentées par les crédits d'insertion
provenant des budgets départementaux.
Votre rapporteur signale que le statut des agences départementales
d'insertion a été modifié en 1998 et que
d'établissements publics nationaux, elles ont été
transformées en établissements publics locaux, ce qui permettra
d'alléger la tutelle, d'accroître le rôle des
autorités locales et d'alléger les procédures
administratives. Elles demeureront toutefois coprésidées par le
préfet et le président du conseil général.
Les prévisions d'exécution budgétaire du FEDOM pour 1998
font ressortir le financement des actions suivantes :
- 33.900 contrats emploi-solidarité (529,2 millions de
francs) ;
- 15.000 contrats d'insertion par l'activité (179,1 millions
de francs) ;
- 7.000 contrats d'accès à l'emploi (668,4 millions de
francs) ;
- 4.000 emplois-jeunes (200 millions de francs) ;
- 364 primes à la création d'emplois (8,8 millions de
francs).
D'autre part, près de 197 millions de francs ont été
versés aux agences départementales d'insertion.
Pour 1999, les dotations inscrites en loi de finances initiale prévoient
une augmentation des moyens dévolus aux contrats emploi
solidarité (662,2 millions de francs) et surtout aux emplois jeunes
(445 millions de francs), une stabilité de financement des contrats
d'insertion par l'activité (179,4 millions de francs) et une forte
diminution des crédits consacrés aux contrats d'accès
à l'emploi (495,8 millions de francs). La part de la
"créance de proratisation" destinée aux agences
départementales d'insertion ne sera connue qu'en début
d'année 1999.
Il faut ajouter que le principe de fongibilité des crédits du
FEDOM (hors emplois-jeunes) permet de redéfinir les priorités en
cours d'année et de modifier les différentes enveloppes
budgétaires en fonction du nombre de solutions d'insertion retenues et
de leur répartition.
2. L'aide au logement social
Depuis
1996, le budget de l'outre-mer regroupe au sein du chapitre 65-01 les
crédits de la ligne budgétaire unique (LBU), jusqu'alors inscrits
au budget du logement. Elle finance l'ensemble des
aides à la pierre
pour le logement social
dans les DOM, à Saint-Pierre et Miquelon et
à Mayotte, tant pour l'accession à la propriété que
pour le logement locatif et l'amélioration de l'habitat.
Les financements sont, pour partie, affectés aux institutions
financières accordant des prêts bonifiés, en particulier la
Caisse des dépôts et consignations, et, pour partie, directement
versés aux bénéficiaires par les services
déconcentrés.
Pour 1999, le montant des autorisations de programme sera inchangé
(1.096 millions de francs) alors que
les crédits de paiement
passeront de 568,5 à 897,4 millions de francs, soit une
augmentation de 57,8 %
. A ce montant devrait s'ajouter une part
importante de crédits (environ 540 millions de francs) provenant de
la "créance de proratisation", cet apport ayant représenté
515 millions de francs en 1998. Le gouvernement escompte une
accélération des programmes de logements aidés et le
financement de 19.000 opérations supplémentaires, dont
11.800 constructions neuves liées notamment au prêt locatif
intermédiaire, et 7.300 réhabilitations au titre de la
résorption de l'habitat insalubre.
Les moyens de la ligne budgétaire unique couvrent trois types de
domaines :
-
l'accession à la propriété
avec le logement
évolutif social (LES) pour l'accession très sociale et le
prêt à taux zéro pour l'accession sociale et
intermédiaire ;
- le
financement du logement locatif
, qui se subdivise en plusieurs
produits : logement locatif social (LLS), logement locatif très
social (LLTS), prêt locatif intermédiaire (PLI) ;
- l'
amélioration de l'habitat
, avec des aides pour la
réhabilitation du parc locatif social et les aides à
l'amélioration pour les propriétaires occupants.
L'évolution des crédits de la ligne budgétaire unique
appelle plusieurs remarques.
Sur le plan budgétaire tout d'abord, on remarque au cours des
dernières années une relative stabilité des autorisations
de programme, qui sont habituellement consommées dans l'année, ce
qui illustre l'importance des besoins à satisfaire dans les DOM.
Beaucoup plus irrégulière est l'évolution des
crédits de paiement effectivement consommés, qui sont
passés de 1.230 millions de francs en 1994 à
1.037 millions de francs en 1995, pour revenir à plus de
1.300 millions de francs en 1996 et 1997.
Le taux de consommation des
crédits disponibles
n'était que de 70 % en 1994,
62,6 % en 1995 et 74,7 % en 1996, avant de s'établir à
un niveau beaucoup plus satisfaisant en 1997 (98,1 %). Votre rapporteur se
félicite de cette amélioration qui était nécessaire
pour renforcer le lien entre autorisations de programme et crédits de
paiement.
Sur un plan plus général, face aux besoins considérables
des DOM en matière de logement social, la politique de l'Etat se heurte
à certains obstacles :
- tout d'abord, les difficultés éprouvées par les
collectivités ou les organismes constructeurs à disposer de
terrains, à des prix restant compatibles avec le logement social ;
- ensuite, une certaine inadaptation entre une réglementation
définie au niveau central et la grande variété des
situations locales ;
- enfin, le décalage parfois constaté entre les produits
proposés et les besoins, surtout sur les logements très
sociaux.
3. L'action sociale et culturelle
Les
crédits d'action sociale et culturelle (chapitre 46-94)
s'élèveront pour 1999 à
145 millions de francs,
soit une diminution de 1,9 % par rapport à 1998.
La principale dotation de ce chapitre concerne la subvention de l'Etat à
l'Agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs
d'outre-mer (ANT)
qui s'élève à 43,6 millions de
francs, soit une réduction de 2 %.
Depuis 1993, les
missions de l'ANT
ont été
réorientées vers la mobilité des jeunes d'outre-mer vers
la métropole pour y suivre une formation. L'ANT s'appuie pour cela sur
différentes filières, notamment l'AFPA (1.500 places de
stages), le dispositif " formation individualisée
mobilité " (doté de 28 millions de francs hors budget
de l'ANT), les programmes régionaux de formation professionnelle, en
partie financés par les conseils régionaux d'outre-mer ou de
métropole, les stages financés dans le cadre des programmes
européens Leonardo da Vinci et Régis II.
Le nombre de
formations en mobilité
prises en charge par l'ANT
est ainsi passé de 2.158 en 1994 à 3.580 en 1997, soit une
augmentation des deux-tiers. Un effort a été accompli afin
d'augmenter le nombre de stagiaires originaires de Guadeloupe, de Martinique et
de Guyane.
Cette politique mise en oeuvre en 1993 au vu des difficultés d'insertion
professionnelle rencontrées localement par les jeunes d'outre-mer a fait
passer au second plan une mission plus traditionnelle de l'ANT en
matière d'accompagnement social des populations d'outre-mer vivant en
métropole. On constate que les structures de droit commun et les
associations d'originaires éprouvent quelques difficultés
à prendre le relais de cette action qui répondait à un
réel besoin. Or, l'insertion sociale en métropole de nos
compatriotes d'outre-mer ne saurait être négligée.
Sur le plan budgétaire, l'ANT est alimentée par des subventions
du budget de l'outre-mer (45 millions de francs en 1998), par une
participation des collectivités locales d'outre-mer (40 millions de
francs), par des ressources du Fonds social européen et des programmes
européens susmentionnés (30 millions de francs) et par des
prestations diverses (11 millions de francs), soit un budget total de
125 millions de francs.
Depuis 1993, l'ANT a diminué son budget de près de 30 %,
grâce en particulier à une compression des crédits de
fonctionnement, tout en augmentant son activité d'insertion
professionnelle.
En ce qui concerne les autres dépenses d'action sociale et culturelle,
les crédits relatifs à diverses actions d'insertion (formation
professionnelle dans les DOM, chantiers de développement dans les TOM et
à Mayotte) et à l'action sociale en Nouvelle-Calédonie
(opérations "jeunes stagiaires pour le développement" notamment),
demeurent inchangés.
Enfin, une réduction de 0,6 million de francs est
opérée sur les crédits relatifs aux actions à
caractère sportif, socio-éducatif et culturel par lesquels
transitent les subventions à diverses associations.
4. Les subventions d'investissement de l'Etat pour le développement économique et social local
Les
subventions d'investissement de l'Etat pour le développement
économique et social sont regroupées sur trois chapitres :
le FIDOM et le FIDES-section générale, et les actions diverses
pour le développement de la Nouvelle-Calédonie.
Au total, les dotations évolueront comme suit :
- 727 millions de francs en autorisations de programme, soit une
diminution de 3,2 % ;
- 716,2 millions de francs en crédits de paiement, soit une
diminution de 5 %.
Le Fonds d'investissement pour les départements d'outre-mer (FIDOM) -
section générale
(ch.68-01) qui, pour une large part, finance
la participation de l'Etat aux principales opérations inscrites aux
contrats de plan Etat-Région et à la convention de
développement de Mayotte, est doté de 205 millions de francs
en autorisations de programme (- 8,9 %) et de 198,8 millions de
francs en crédits de paiement (- 14,5 %). Il poursuit sa
diminution inexorable puisque, de 1995 à 1999, le niveau des
autorisations de programme aura diminué d'un tiers et celui des
crédits de paiement de près de moitié.
La dotation du FIDOM en 1999 devrait couvrir en particulier le financement des
contrats de plan (153,8 millions de francs prévus), la convention de
développement à Mayotte (15,9 millions de francs) et les
constructions scolaires (15 millions de francs).
Le Fonds d'investissement pour le développement économique et
social (FIDES)-section générale
(chapitre 68-90) a pour
objet principal de financer la part de l'Etat dans le contrat de
développement économique et social de la Polynésie
française et dans le contrat de plan et le contrat de
développement de Wallis et Futuna. Ses crédits enregistrent une
légère diminution tant en autorisations de programme
(132 millions de francs, soit - 2,9 %) qu'en crédits de
paiement (127,4 millions de francs, soit - 3,1 %).
Pour 1999, la répartition de la dotation qui sera proposée au
conseil directeur du FIDES serait la suivante :
- pour la Polynésie française, 76,7 millions de francs au
titre du contrat de développement et 15 millions de francs pour
l'équipement des communes ;
- pour Wallis et Futuna, 10,1 millions de francs au titre de la convention
de développement 1995-1999, 2,4 millions de francs au titre du
contrat de plan, et 3 millions de francs pour les contrats de
village ;
- pour la Nouvelle-Calédonie, (hors crédits provenant en cours
d'année du chapitre 68-93), 15 millions de francs de
subventions d'équipement au Fonds intercommunal de
péréquation, et 5 millions de francs pour l'achat de terres
par l'Agence de développement rural et d'aménagement foncier.
La
Nouvelle-Calédonie
bénéficie par ailleurs des
dotations du chapitre 68-93 (actions diverses pour le développement
de la Nouvelle-Caldonie) qui s'élèveront pour 1999 à
390 millions de francs en autorisations de programme et en crédits
de paiement, soit le même niveau que l'an passé. Ces
crédits, répartis en cours d'année sur d'autres chapitres,
représentent notamment la participation de l'Etat au contrat de
développement de la Nouvelle-Calédonie, aux contrats de
développement avec chacune des trois provinces et au contrat de ville de
Nouméa, transférée en cours d'exercice au fonds
d'équipement et de promotion de la Nouvelle-Calédonie
rattaché au FIDES section générale.
5. Les autres subventions au développement économique et social
Les
subventions aux établissements publics d'Etat en
Nouvelle-Calédonie (agence de développement rural et
d'aménagement foncier, institut de formation des personnels
administratifs, agence de développement de la culture canaque) inscrites
au chapitre 36-01 se monteront à 14,7 millions de francs
(- 12 %).
La subvention à l'Agence de développement de la culture canaque
diminuera de 2 millions de francs, qui correspondent à la non
reconduction d'une dotation inscrite au budget 1998 à titre non
renouvelable, accordée pour les frais d'inauguration du centre culturel
Jean-Marie Tjibaou.
Le chapitre 44-02 (subventions à diverses compagnies de transport)
verra sa dotation portée à 11 millions de francs au titre
des subventions d'équilibre aux sociétés assurant la
desserte maritime de Saint-Pierre et Miquelon.
Le chapitre 58-01 (infrastructures de Guyane) est doté de
18,5 millions de francs en autorisations de programme (montant
inchangé) et de 18,3 millions de francs en crédits de
paiement (+ 14,7 %), au titre de la poursuite de la
réalisation des opérations inscrites en contrat de plan et de
l'aménagement de la RN2 Régina - Saint Georges.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le
mardi 10 novembre 1998
,
sous la
présidence de M. Alain Lambert, président
, la commission
a procédé, sur le rapport de
M. Henri Torre, rapporteur
spécial,
à
l'examen des
crédits
de
l'outre-mer
pour 1999
.
Après avoir rappelé que le budget du secrétariat à
l'outre-mer ne représentait que 11 % d'un effort budgétaire
et financier de l'Etat en faveur de l'outre-mer évalué à
plus de 51 milliards de francs,
M. Henri Torre, rapporteur
spécial,
a brièvement évoqué le contexte
général dans lequel avait été élaboré
ce budget. Il a notamment retracé les évolutions récentes
intervenues dans le domaine institutionnel, avec en particulier le nouveau
statut de la Nouvelle Calédonie, et dans le domaine économique,
la persistance d'un taux de chômage très important à la
Réunion et aux Antilles.
Il a ensuite analysé les dotations du secrétariat d'état
à l'outre-mer, qui, pour 1999, progresseront de 7 % et
s'établiront à 5,6 milliards de francs.
A propos des dépenses d'administration générale, qui
représentent 1 milliard de francs et qui progressent de 3,2 %,
il a surtout souligné la mise en oeuvre de la réforme du service
militaire adapté (SMA), liée à la suppression du service
national. Il a précisé que le SMA serait préservé,
malgré une diminution globale des effectifs, les appelés du
contingent étant remplacés par des volontaires dont le statut
venait d'être précisé et la rémunération
alignée sur celle des emplois-jeunes. Il a ajouté qu'en 1999
devront être créés les 500 premiers postes de volontaires
se substituant à 1.000 postes d'appelés qui seront
supprimés.
M. Henri Torre, rapporteur spécial,
a ensuite relevé la
forte diminution des
subventions aux collectivités locales qui,
avec 100 millions de francs, ne représentent plus qu'une place
marginale dans le budget de l'outre-mer. Il a toutefois précisé
que la subvention de l'Etat au fonds de péréquation de
Polynésie française, d'un montant de 52 millions de francs,
serait reconduite en 1999 et viendrait s'ajouter à ces crédits si
le Parlement adopte le projet de loi relatif aux communes de Polynésie
française, en instance devant le Sénat.
Abordant les subventions de l'Etat au développement économique et
social qui, avec 4,4 milliards de francs, soit une progression de
10 %, constituent le coeur du budget de l'outre-mer, il a
particulièrement signalé :
- la progression de 6,4 % des crédits du fonds pour l'emploi dans
les départements d'outre-mer (FEDOM), qui atteignent 1,8 milliard
de francs et permettront de financer 56.500 solutions nouvelles
d'insertion ;
- la très forte progression des crédits de paiement de la ligne
budgétaire unique, qui passent de 568 à 897 millions de
francs, en vue de financer 19.000 opérations supplémentaires
de logement social ;
- la relative érosion des subventions d'investissement transitant par le
fonds d'investissement des départements d'outre-mer (FIDOM) et le fonds
d'investissement économique et social (FIDES), qui représentent
la participation de l'Etat au financement des contrats de plan et des contrats
de développement conclus avec les collectivités locales
d'outre-mer.
M. Henri Torre, rapporteur spécial,
a ensuite
présenté plusieurs observations.
Il a en premier lieu rappelé le rôle très utile joué
par le SMA en matière de formation professionnelle et de
développement local, ce qui justifiait d'apporter une attention soutenue
à la mise en oeuvre de sa réforme.
Il a ensuite souligné l'accentuation de la montée très
rapide, au sein du budget de l'outre-mer, des dépenses d'intervention et
de transferts publics en déplorant que les concours de l'Etat ne soient
pas davantage orientés vers l'investissement public en faveur du
développement local, en particulier au travers des contrats de plan.
S'agissant du logement social, il a rappelé les écarts
enregistrés par le passé entre l'évolution des
autorisations de programme et celle des crédits de paiement, du fait des
difficultés des collectivités locales à acquérir et
viabiliser des terrains permettant d'accueillir des opérations de
logement social.
En matière d'aides à l'emploi, il a déploré que
l'essentiel du dispositif demeure centré sur des formules relevant du
secteur public et parapublic, au détriment de celles relevant du secteur
privé.
Enfin, revenant sur les modifications apportées par la loi de finances
pour 1998 au régime de défiscalisation outre-mer, il a
constaté que le Gouvernement n'avait proposé aucune mesure de
substitution susceptible de maintenir outre-mer un indispensable flux
d'investissement privé.
A l'issue de cet exposé,
M. Philippe Marini, rapporteur
général,
a interrogé le rapporteur spécial
sur les perspectives d'évolution du régime d'investissement
défiscalisé.
M. Henri Torre, rapporteur spécial,
a tout d'abord
considéré qu'il n'était pas illégitime, à
son sens, de vouloir corriger la loi Pons afin de mettre fin à certains
abus ou détournements dont elle aurait pu faire l'objet. Pour autant, il
a fermement souligné l'impact positif de cette loi sur l'investissement
privé outre-mer et a déploré que le Gouvernement ait
modifié le dispositif l'an passé sans se soucier de l'effet que
cette mesure produirait sur le flux d'investissement et sans veiller à
préserver ce dernier. Faisant allusion aux suggestions
présentées par le rapporteur général de la
commission des finances de l'Assemblée nationale, visant notamment
à proroger la loi Pons au-delà de 2001, il a jugé
souhaitable qu'une discussion s'engage avec le Gouvernement à cette
occasion, afin de rechercher les moyens susceptibles de maintenir un courant
d'investissement indispensable.
M. Rodolphe Désiré, rapporteur pour avis de la commission des
affaires économiques et du plan
, a rejoint certaines analyses du
rapporteur spécial relatives à la priorité donnée
aux transferts publics par rapport à l'investissement productif. Il a
rappelé les lourds handicaps, en particulier l'éloignement, qui
entravent le développement de l'outre-mer. Il a déploré le
coup d'arrêt provoqué par la modification de la loi Pons sur
l'investissement outre-mer et rappelé que ce dernier souffrait
déjà des difficultés du système bancaire et des
taux d'intérêts supérieurs de 2,5 à 3 points
à ceux de la métropole. Il a ajouté que l'entrée en
vigueur de l'euro entraînerait la suppression de la pratique du
réescompte qui permettait à l'Institut d'émission des
départements d'outre-mer de financer des investissements productifs. Il
a constaté l'absence d'évolution sur le dossier de la
surrémunération des fonctionnaires outre-mer. Il a conclu en
souhaitant que l'année 1999 soit celle d'une réflexion
approfondie et d'un réajustement permettant de trouver pour l'outre-mer
des moyens plus efficients de financer son développement.
M. José Balarello, rapporteur pour avis de la commission des
lois,
au titre des départements d'outre-mer, a évoqué
les perspectives d'évolution des statuts des DOM et de Mayotte, la place
de l'outre-mer dans l'Union européenne, les dossiers de la justice et du
logement dans les DOM ainsi que les problèmes d'immigration clandestine,
notamment celle constatée en Guyane en provenance du Surinam.
Estimant que la seule évolution positive constatée outre-mer,
durant ces dernières années, était l'achèvement de
la transition démographique,
M. Yann Gaillard
a
manifesté son pessimisme au regard de la détérioration de
la situation dans la plupart des autres domaines. Il a déploré
l'absence d'évolution du dossier de la surrémunération des
fonctionnaires et s'est interrogé sur les perspectives
d'évolution institutionnelle des DOM.
Mme Marie-Claude Beaudeau
a interrogé le rapporteur
spécial sur l'évolution des crédits et des
activités de l'Agence nationale pour l'insertion et la promotion des
travailleurs d'outre-mer (ANT) et sur l'ouverture du marché
européen, à compter du 1er janvier 1999, aux bananes d'origine
non européenne.
M. Claude Lise
a regretté la suppression du FIDOM
décentralisé, qui témoigne d'une absence de confiance
envers les élus locaux alors que ces crédits présentaient,
pour les collectivités locales, une très grande
efficacité. Il a souligné les problèmes rencontrés,
malgré l'augmentation des crédits, pour le financement de
logements très sociaux, en raison de procédures
inadaptées. Il a déploré l'érosion des moyens de
l'ANT et surtout la réorientation de ses objectifs, effectuée au
détriment de l'accompagnement social des migrants originaires
d'outre-mer. Il a constaté, sur ce plan, une inquiétante
dérive tendant à assimiler les travailleurs originaires
d'outre-mer aux migrants d'origine étrangère. S'agissant de la
révision de la loi Pons, il s'est vivement inquiété de
l'absence de vision à long terme et de stratégie en faveur du
développement de l'outre-mer. Il a signalé les difficultés
provoquées par la nouvelle législation dans le secteur
hôtelier, la forte réduction des délivrances
d'agrément et l'effet négatif de l'absence de possibilité
pour les sociétés de se grouper en GIE pour réaliser des
investissements outre-mer. Il a enfin souligné la
nécessité de simplifier l'organisation administrative des DOM par
l'instauration dans chacun d'entre eux d'une assemblée unique
exerçant les compétences du conseil régional et du conseil
général.
M. Alain Lambert, président
, a rappelé les positions
constantes de la commission, exprimées face aux gouvernements
successifs, et favorables au maintien en outre-mer d'un dispositif de
défiscalisation adapté qui a eu des effets notables sur
l'investissement.
En réponse à ces différents intervenants,
M. Henri
Torre, rapporteur spécial
, a apporté les précisions
suivantes :
- il importera que le Gouvernement expose clairement les
conséquences, pour l'outre-mer, de l'entrée en vigueur de la
réforme monétaire européenne ;
- la question de la surrémunération des fonctionnaires,
soulevée par le précédent gouvernement, semble aujourd'hui
en suspens ;
- il semble souhaitable que, très rapidement, soit
décidée la prorogation, au-delà de 2001, de la
fiscalité incitative en faveur des investissements outre-mer ;
- l'émigration clandestine a pris des proportions
inquiétantes en Guyane et provoque des effets déstabilisants sur
le département ;
- si la subvention de l'Etat à l'ANT diminue
légèrement, le budget de cette dernière est
également alimenté par les collectivités locales et le
fonds social européen. Il s'élevait en 1998 à 126 millions
de francs ;
- l'accord intervenu au sein du Conseil européen sur le dossier de
la banane ouvre davantage le marché européen aux produits des
pays tiers mais, en contrepartie, la France a obtenu pour les planteurs des
Antilles une revalorisation de 8 % du plafond servant au calcul des subventions
;
- le dispositif réglementaire d'aide au logement social
mériterait d'être adapté afin de permettre une meilleure
utilisation des moyens budgétaires disponibles.
La commission a alors
adopté deux amendements réduisant les
crédits des titres III et IV, puis les crédits de l'outre-mer
ainsi modifiés.
ANNEXE
MODIFICATIONS APPORTÉES
PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Les
modifications apportées par l'Assemblée nationale au projet de
budget de l'outre-mer se limitent à des
majorations de crédits
non reconductibles,
aux titres IV et VI, pour un
montant total de
3.350.000 francs
.
Titre IV
Les crédits du
chapitre 46-94
(Action sociale et culturelle) sont
majorés de
50.000 francs
à l'article 20
(migrants originaires des départements d'outre-mer).
Cet article, qui couvre la subvention de l'Etat au fonctionnement de l'Agence
nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer (ANT),
voit ses crédits portés à 43.702.193 francs, soit
0,1 % de plus que la dotation prévue par le projet de loi de
finances initial et 1,8 % de moins que le budget voté de 1998.
Titre VI
Les autorisations de programme et les crédits de paiement du
chapitre
67-51
(Travaux divers d'intérêt local) sont majorés de
3.300.000 francs
à l'article 10 (Equipements locaux).
Cet article voit ses autorisations de programme et ses crédits de
paiement portés de 5.000.000 francs dans le projet de loi de
finances initial à 8.300.000 francs, soit 39,1 % de moins que
le budget voté de 1998.
*
* *
Après passage à l'Assemblée nationale, le projet de budget de l'outre-mer pour 1999 s'élève à 5.597,3229 millions de francs, soit une progression de 7,01 % par rapport au budget voté de 1998 (contre 6,95 % dans le projet de loi de finances initial).