II. UN EFFORT D'ADAPTATION DES EMPLOIS LIMITÉ
L'effort d'adaptation des services
déconcentrés
se manifeste par un renforcement du potentiel technique du ministère,
avec la création de 51 postes d'ingénieur des travaux
publics de l'Etat et 45 postes d'assistant technique.
Le renforcement des
moyens de contrôle de l'application de la
réglementation dans les transports terrestres
, amorcé en
1998, est poursuivi en 1999, avec la création de 23 postes
supplémentaires de contrôleur des transports terrestres et
10 postes de contrôleur du travail et de la main-d'oeuvre. Compte
tenu des besoins en ce domaine, il faut saluer l'effort réalisé
depuis deux ans, mais souligner combien il est encore loin de répondre
aux exigences de contrôle de la réglementation du travail.
En réalité, plus qu'un effort d'adaptation, ce sont des
modifications statutaires qui affecteront la composition des personnels du
ministère de l'Equipement, des transports et du logement.
En 1998, de nombreux repyramidages avaient concerné les corps du
ministère de l'équipement, notamment les corps des
techniciens
de l'équipement
, les corps
d'exploitation de la route
et
les corps de la
filière administrative.
Pour 1999, les
repyramidages concerneront les corps
des dessinateurs (307 emplois
)
et surtout des
adjoints administratifs (1.455 emplois).
III. LA RÉDUCTION PROGRAMMÉE DES CRÉDITS DE FONCTIONNEMENT DOIT SE POURSUIVRE
1. Le contexte général : une diminution des crédits de fonctionnement
Concernant
les dépenses de fonctionnement
, le budget du
ministère de l'Equipement enregistre une diminution de 2 % sur les
chapitres de fonctionnement des services, conforme à l'application du
contrat triennal (1997-1999) conclu avec le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie.
L'application de ce contrat, avec régularité, ne peut
qu'être saluée, car les mesures d'économies porteront
essentiellement sur des dépenses immobilières.
Il convient
d'ailleurs qu'il soit renouvelé pour les années à
venir.
Toutefois, dans un autre domaine, on peut regretter qu'après une mesure
nouvelle de 6 millions de francs en 1998 pour renforcer les moyens de la
contribution de l'Etat au logement des fonctionnaires, les crédits
dévolus à ce chapitre soient en diminution de 1,5 million de
francs pour 1999. En effet, seulement 80 logements étaient mis
à disposition des 9.500 agents du ministère en
1998.
2. Le cas particulier de l'Institut géographique national
a) Le contrat de plan entre l'Etat et L'IGN s'achève sans être véritablement concluant
Le
contrat de plan Etat/IGN 1993 -1997 s'articule autour de plusieurs principes
généraux, notamment l'inscription de l'action de l'IGN dans une
perspective internationale, la mise en place des grandes bases de
données géographiques nationales, l'amélioration des
indicateurs de productivité et de recherche-développement
En 1996, les indicateurs du contrat de plan étaient relativement
positifs :
-
le gain de productivité
cumulé sur 4 ans de +20,3%, soit
un taux très sensiblement supérieur à l'objectif
fixé (+10,37%)
-
le chiffre d'affaires commercial
(268 millions de francs),
était inférieur à l'objectif du contrat de plan (330
millions de francs) en raison de retards dans les données
cartographiques et topographiques et d'une conjoncture économique
défavorable.
-
le chiffre d'affaires financier
, de -16,6 millions de francs, se
situait en deçà de l'objectif de + 4,3 millions de francs pour
1996.
A fin 1997, il convient de faire un bilan relativement nuancé de
l'exécution du contrat de plan.
En effet, le contrat de plan a été respecté quant à
la diminution tendancielle des subventions de l'Etat, mais il ne s'est pas
accompagné de la remontée attendue des ressources
propres.
b) L'IGN ne parvient pas à améliorer ses résultats commerciaux
•
La principale ressource de l'IGN provient de la vente de produits "finis"
(cartes, photos..).
Cette vente est en forte progression, puisqu'en moyenne, les ventes ont
progressé de 10% par an depuis 1993.
Ventes de produits
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Evolution |
TOTAL |
100,98 |
120,62 |
138,89 |
145,02 |
155,10 |
+53,6% |
• Cependant, l'Institut géographique national effectue également des travaux facturés en France. La rémunération de ces travaux s'est réduite constamment depuis 1993.
Travaux facturés en France
en millions de francs courant |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Evolution |
Total travaux facturés France |
116,3 |
113,6 |
107,2 |
101,5 |
97,4 |
-16,2% |
Les
travaux facturés effectués en France sont les suivants
:
- travaux aériens
- topo-cartographie numérique
- traitement d'images satellitales
- cartographie touristique et thématique
- travaux cartographiques divers (travaux de laboratoire ou d'atelier)
- travaux de géodésie, nivellement, photogrammétrie,
métrologie.
• L'IGN ne travaille pas directement pour l'étranger, mais sa
filiale IGN France International réalise d'importantes missions à
l'étranger. En 1997, elles se sont déroulés au Luxembourg,
au Sénégal, à la frontière Arabie-Saoudite-Qatar,
à Madagascar, au Niger, au Yemen, au Zimbabwé, en Algérie,
au Kenya...
Travaux facturés à l'étranger
en millions de francs courant |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Evolution |
Total travaux facturés à l'étranger |
16,2 |
19,3 |
34,1 |
21,4 |
16,7 |
+3% |
c) Une faiblesse des moyens d'investissement
Il
semble que le point faible essentiel du budget de l'Institut
géographique national réside dans la faiblesse de ses moyens
d'investissement.
La diminution de la subvention d'équipement et de la subvention pour la
recherche ont considérablement restreint les marges de manoeuvre de
l'établissement.
Crédits de paiement disponibles pour investissements
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Evolution |
subvention d'équipement |
45,5 |
46,7 |
46,8 |
43,5 |
40,7 |
-10,5% |
subvention de recherche |
6,4 |
5,6 |
5,7 |
6,1 |
4,6 |
-28% |
ressources propres ordinaires |
4,0 |
4,0 |
10,6 |
3,9 |
3,4 |
-15% |
ressources propres exceptionnelles |
20,4 |
2,3 |
3,3 |
0,3 |
0 |
-100% |
fonds de concours |
1,6 |
0,7 |
0,9 |
0,2 |
0,2 |
-87,5% |
production immobilisée |
0,8 |
0,8 |
0,4 |
0,4 |
0,4 |
-50% |
total |
78,7 |
60,1 |
67,7 |
54,4 |
49,3 |
-37% |
valeur en MF constants 1997 |
85,0 |
63,8 |
70,5 |
55,2 |
49,3 |
-42% |
Si la
situation de l'IGN est satisfaisante sur la base de données
cartographiques, elle est plus difficile pour la base de données
topographiques car les investissements nécessaires, en formation de
personnels, en logiciels et matériels, sont longs et coûteux.
Votre rapporteur s'étonne donc de l'évolution de la dotation
à l'Institut géographique national.
En effet, les crédits à l'Institut géographique national
progressent de 7,2 % pour 1999 après une diminution de 1 % en
1998.
Cependant, cette progression résulte entièrement de
l'accroissement de la subvention de fonctionnement
de 32,4 millions
de francs, dont :
- 26 millions de francs, pour tenir compte du
relèvement du taux
de cotisation employeur au titre de l'assurance-vieillesse pour le fonds
spécial des pensions des ouvriers des établissements publics
industriels de l'Etat.
- 6,4 millions de francs au titre de
moyens nouveaux
.
En revanche, la subvention d'équipement est stable.
Il semble à votre rapporteur que l'effort en faveur de
l'établissement aurait dû s'inscrire dans une revalorisation de
ses moyens en investissement.
En conclusion, votre rapporteur tient à souligner combien le budget des
"services communs", correspondant pour l'essentiel à la
rémunération des personnels du ministère de l'Equipement,
des transports et du logement, est, du fait de sa structure même, un
budget d'une grande rigidité.
Cependant, alors que la diminution progressive des moyens de fonctionnement des
services est poursuivie,
les crédits de personnel augmentent de
manière très significative, de plus de 3 %, pour un volume
total de 14,5 milliards de francs, ce qui va à l'encontre d'une
stabilisation souhaitée des dépenses de l'Etat.