2. Une inflexion dans la croissance des dépenses
L'examen des dépenses sera plus bref puisqu'elles sont
analysées dans les rapports de la commission consacrés à
chaque branche.
On n'examinera ici que les principaux postes de dépenses, à
savoir les prestations sociales, les frais de gestion et les transferts
versés.
Il convient de regretter toutefois que la Commission des comptes de la
sécurité sociale n'ait pas fait, cette année, une
présentation synthétique des dépenses du régime
général.
·
Une certaine décélération de la
croissance des dépenses
Le rapprochement des différents tableaux du rapport de la Commission des
comptes de la sécurité sociale permet de constater que
l'évolution tendancielle des dépenses du régime
général s'analyse comme suit :
Evolution tendancielle des dépenses pour 1998
en milliards de francs |
1997 |
% |
1998 |
% |
Branche maladie |
570,4 |
1,3 |
586,4 |
2,8 |
Branche AT |
44,2 |
2,2 |
44,7 |
1,0 |
Branche famille |
253,9 |
6,7 |
254,4 |
0,2 |
Branche vieillesse |
372,8 |
3,9 |
386 |
3,5 |
Total |
1.241,3 |
3,1 |
1.271,5 |
2,4 |
Une certaine décélération de la
croissance spontanée des dépenses peut être ainsi
observée.
Toutefois, l'évolution doit tenir compte de l'intégration, dans
les chiffres de 1997, de la majoration de l'allocation de rentrée
scolaire (6,7 milliards de francs) décidée par le nouveau
Gouvernement et qui figure en dépenses comme en recettes (remboursement
par l'Etat) dans les comptes de la branche famille.
Il reste que l'évolution tendancielle des dépenses de la branche
maladie est la plus défavorable puisque sa progression s'établit
à 2,8 % contre 1,3 % en 1997.
Cette hypothèse repose-t-elle sur un relâchement des efforts au
cours de la seconde partie de l'année 1997 ?
A l'évidence, l'examen par le Parlement du projet de loi de financement
de la sécurité sociale implique des progrès dans les
analyses qui lui sont fournies quant aux conditions dans lesquelles sont
évaluées les tendances.
En l'absence d'une telle transparence, qui devra résulter probablement
à l'avenir d'une plus grande diversité des sources
d'informations, votre commission émet la
crainte d'une confusion
entre les hypothèses et les objectifs.
·
Des taux de frais de gestion disparates
Ce poste est passé de 46,2 milliards de francs en 1996 à
47,1 milliards de francs en 1997, soit une progression de près de 2
% en un an. En 1998, il devrait s'établir à 48,3 milliards
de francs, soit une augmentation de 2,5 %.
Le rapport de la Commission des comptes de la sécurité sociale
fait état des dépassements récurrents par rapport aux
prévisions initiales, en 1996 et 1997, ayant une double origine :
- des éléments non prévisibles qui sont intervenus en
cours de gestion : ainsi, en 1996, la CNAMTS a procédé
à la mise en place du carnet de santé, alors que cette
dépense n'avait pas été prévue initialement ;
- les économies décidées par le plan de novembre 1995
ont provoqué une inflexion des évolutions de la dépense
sans obtenir sa diminution. Ainsi, la progression des dépenses de
gestion administrative de la CNAF en 1996 par rapport à 1995 est de 4,9
% alors qu'elle aurait été de 7 % sans la mise en oeuvre du plan
d'économie. La Commission des comptes de la sécurité
sociale souligne que l'évolution soutenue des dépenses de la CNAF
se justifie par l'importance des missions nouvelles qui lui ont
été confiées au cours de la période et de
l'accroissement du nombre des bénéficiaires du RMI
et des
aides au logement.
A l'avenir, la Commission des comptes de la sécurité sociale
estime que la mise en place des conventions d'objectifs et de gestion devrait
permettre de mieux maîtriser l'évolution des dépenses.
Le tableau suivant permet de comparer le poids des frais de gestion en 1997
selon les branches du régime général :
1997 |
Maladie |
AT |
Vieillesse |
Famille |
Total |
Frais de gestion en milliards de francs (1) |
|
|
|
|
|
en % des dépenses |
4,9 |
10,9 |
1,5 |
3,4 |
3,8 |
(1) Sources : Annexe C du PLFSS
Pour 1998, les évolutions tendancielles donnent des pourcentages
quasiment identiques.
1998 |
Maladie |
AT |
Vieillesse |
Famille |
Total |
Frais de gestion en milliards de francs |
|
|
|
|
|
en % des dépenses |
4,9 |
11,0 |
1,5 |
3,5 |
3,8 |
Toutefois, on constate de forts écarts selon les branches (notamment pour la branche accidents du travail, ce qui semble dû à la prise en compte des frais de contrôle médical). Ces ratios paraissent pouvoir être améliorés dès lors que les charges indûment transférées à ces branches, comme par exemple les frais de gestion du RMI pour la branche famille, auront été compensées.