3. La structure financière de l'OTAN
Elle
fait apparaître trois budgets distincts : le budget militaire, le budget
civil et le budget d'investissement.
-
le budget militaire
Le budget militaire
de l'OTAN, globalement assimilable à notre titre
III, ne recouvre que des dépenses de fonctionnement. Pour 1998, ce
budget a été fixé à
4,12 milliards de francs.
Fonctionnellement, il se décompose de la façon suivante :
Répartition fonctionnelle des dépenses militaires de
l'OTAN
Défense aérienne |
1 489 MF |
36,1 % |
Structure de commandement |
1 115 MF |
27 % |
Support C3 de cette structure |
764 MF |
18,5 % |
Remboursement aux nations |
274 MF |
6,6 % |
Recherche et développement |
165 MF |
4 % |
Exercices |
157 MF |
3,8 % |
Partenariat pour la paix |
83,5 MF |
2 % |
Régime des pensions |
68 MF |
1,6 % |
Divers (hors SFOR) |
16 MF |
0,2 % |
Les contributions nationales se présentent comme suit, la part réduite de la France étant liée à sa non participation à l'organisation intégrée, qui n'en fait que le sixième contributeur.
Etat
des contributions nationales au budget militaire international en 1998
(en
millions de francs)
Pays |
Contribution |
Pourcentage |
Rang |
France |
188,88 |
4,58 % |
6 |
Belgique |
136,35 |
3,30 % |
8 |
Canada |
303,41 |
7,35 % |
4 |
Danemark |
80,28 |
1,95 % |
9 |
Allemagne |
867,65 |
21,03 % |
2 |
Grèce |
20,28 |
0,49 % |
14 |
Islande |
5,9 |
0,04 % |
16 |
Italie |
285,81 |
6,93 % |
5 |
Luxembourg |
4,22 |
0,10 % |
15 |
Pays-Bas |
140,62 |
3,41 % |
7 |
Norvège |
56,53 |
1,37 % |
11 |
Portugal |
29,45 |
0,71 % |
13 |
Espagne |
30,73 |
0,74 % |
12 |
Turquie |
73,07 |
1,77 % |
10 |
Royaume-Uni |
593,72 |
14,39 % |
3 |
Etats-Unis |
1 313,96 |
31,84 % |
1 |
Compte tenu de la clé de répartition adoptée pour les nouveaux membres, leurs contributions respectives seraient les suivantes sur la base du budget 1998 :
République tchèque : |
0,9 % |
soit 37 MF |
Hongrie : |
0,65 % |
soit 27 MF |
Pologne : |
2,48 % |
soit 102 MF |
-
le
budget civil
Le budget civil
, fixé en 1998 à
956 MF
, recouvre :
-
• les rémunérations d'active, des pensions et des
pécules du personnel civil,
• les rétributions des consultants, des boursiers et des bénéficiaires des programmes scientifiques,
• l'entretien du siège de l'OTAN, la presse, l'information et les publications.
La France , avec une clé de répartition de 16,5 %, est le troisième contributeur à ce budget avec 154 MF. Les participations des pays s'établissent comme suit (en MF) :Etat des contributions nationales
au budget civil en 1998Pays
Contribution
Rang
Etats-Unis
218,56
1
Royaume-Uni
176,16
2
France
154,44
3
Allemagne
145,45
4
Italie
53,82
5
Canada
52,42
6
Espagne
32,76
7
Belgique
25,83
8
Pays-Bas
25,74
9
Danemark
14,88
10
Turquie
14,88
11
Norvège
10,39
12
Portugal
5,90
13
Grèce
3,56
14
Luxembourg
0,75
15
Islande
0,47
16
- le budget d'investissement
Enfin, le budget d'investissement , fixé pour 1998 à 3,407 milliards de francs , recouvre les dépenses d'infrastructures.
La part de la France, évaluée à 152 MF en 1998, recouvre trois actions :
• participation au programme de défense aérienne (ACCS) : 18 %
• participation aux programmes de communications/contrôle/
- • programmes liés aux opérations de la SFOR : 22 %.
La clé de répartition "théorique" pour la France est, à ce budget infrastructures de 13,4 %. Appliquée intégralement, elle entraînerait pour la France une participation annuelle de quelque 120 MF aux coûts communs de l'élargissement. Dans les faits, la France ne participe qu'au financement de programmes qu'elle choisit, compte tenu de sa situation spécifique -comme ce fut le cas pour l'Espagne jusqu'en 1997- au sein de la structure militaire intégrée. La clé "effective" pour la France est donc proche de 4 %. Elle couvre, en tout état de cause, tout ce qui est notamment lié à la défense aérienne et au contrôle des opérations aériennes (ACCS).
Les dépenses liées à l'élargissement proviendront quasi exclusivement de ce budget d'infrastructures. Etant donné qu'elles concerneront tout particulièrement l'interopérabilité minimale (ACCS, C3...), la France pourrait être -pour des raisons tant fonctionnelles que politiques voire industrielles- impliquée dans leur financement. A l'horizon 2003-2005, lors de la réalisation effective des travaux au profit des trois nouveaux membres, la quote-part réelle de la France pourrait alors passer de 4 à 7-8 % de ce budget. Au demeurant la participation financière des nouveaux membres, ainsi que celle de l'Espagne désormais, pourrait conduire, comme d'ailleurs pour les deux budgets de fonctionnement civil et militaire, soit à réduire les cotisations des membres actuels et maintenir un niveau de ressources inchangé, soit à maintenir ces cotisations et accroître le niveau global de ressources de l'OTAN. La volonté de la France, exprimée par le Président de la République au sommet de Madrid, de "ne pas augmenter sa contribution à l'OTAN du fait de l'élargissement", ne pourrait, dans ce contexte, être respectée que si d'autres programmes d'investissements anciens, décidés ou en cours, devaient être à l'avenir soit supprimés, soit étalés dans le temps..
Pour conclure sur ce point, on peut rappeler que deux ministères participent à la contribution française à l'OTAN :
- le ministère des affaires étrangères au titre du budget de fonctionnement civil (154 MF en 1998)
- le ministère de la défense au titre du budget de fonctionnement militaire (189 MF en 1998) et à celui du budget d'infrastructures (152 MF en 1998).