Rapport No 269: Projet de loi sur la nationalité (commission mixte paritaire)
MM. Louis MERMAZ, Député et M. Christian BONNET, Sénateur
Rapport législatif 269 - 1997 / 1998
N°
675
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N°
269
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Enregistré à
la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE (1) CHARGÉE DE PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION DU PROJET DE LOI relatif à la nationalité ,
PAR M. LOUIS MERMAZ, PAR M. CHRISTIAN BONNET,
Député Sénateur
(
1)
Cette commission est composée de
: M.
Jarques Larché,
sénateur, président ;
Mme
Catherine Tasca,
député, vice-président ;
MM.
Christian Bonnet
, sénateur,
Louis Mermaz,
député, rapporteurs.
Membres titulaires :
MM. Patrice Gélard, Paul
Masson, Jean-Jacques Hyest, Guy Allouche, Robert Badinter,
sénateurs ;
MM. Bruno Le Roux, Pierre Mazeaud, Renaud Donnedieu
de Vabres, André Gérin, Jean-Pierre Michel,
députés.
Membres suppléants :
MM. Philippe de Bourgoing, Michel
Dreyfus-Schmidt, Michel Duffour, Pierre Fauchon, Paul Girod, Lucien Lanier,
René-Georges Laurin,
sénateurs ;
MM. François Colcombet, René Dosière, Mme Christine
Lazerges, M. Alain Veyret, Mmes Yvette Benayoun-Nakache, Nicole Catala, M.
Henri Plagnol
, députés.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
328
,
443
et T.A.
41
.
Commission mixte paritaire :
633
.
Sénat
:
145
,
162
et T.A.
61
(1997-1998).
Nationalité. |
MESDAMES, MESSIEURS,
La commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les
dispositions restant en discussion du projet de loi relatif à la
nationalité s'est réunie le mercredi 4 février 1998 au
Palais du Luxembourg.
Elle a tout d'abord procédé à la désignation de son
bureau qui a été ainsi constitué :
-- M. Jacques LARCHÉ, sénateur, président,
-- Mme Catherine TASCA, député, vice-présidente.
La Commission a ensuite désigné :
-- M. Christian BONNET, sénateur,
-- M. Louis MERMAZ, député,
respectivement rapporteurs, pour le Sénat et pour l'Assemblée
nationale.
M. Louis Mermaz, rapporteur pour l'Assemblée nationale, a
constaté que les travaux du Sénat sur ce projet de loi reposaient
sur une philosophie entièrement différente de celle retenue par
l'Assemblée nationale et jugé que dans ces conditions il
paraissait difficile de rechercher un accord et de parvenir à un texte
de synthèse.
M. Christian Bonnet, rapporteur pour le Sénat, a rejoint ce constat,
jugeant inconciliables les philosophies des deux assemblées tant en
matière de nationalité que l'immigration.
A propos de l'article premier A introduit par l'Assemblée nationale afin
de réduire de deux ans à un an le délai préalable
à l'acquisition de la nationalité française par mariage,
il a souligné la réalité du problème posé
par les mariages de complaisance, évoquant un drame récent ayant
entraîné la mort de trois policiers et à l'origine duquel
se trouvait un Egyptien ayant épousé une Française
d'origine algérienne dans le seul but d'acquérir la
nationalité française.
Abordant ensuite l'article premier, relatif à l'acquisition de la
nationalité française par les jeunes nés en France de
parents étrangers et y résidant, il a rappelé qu'alors que
l'Assemblée nationale s'était prononcée en faveur d'une
acquisition de plein droit à l'âge de la majorité, le
Sénat avait souhaité s'en tenir au régime de la
manifestation de volonté prévue par la loi du 22 juillet
1993.
En réponse à la remarque formulée par M. Christian Bonnet
au sujet des mariages de complaisance, M. Louis Mermaz, rapporteur pour
l'Assemblée nationale, a considéré qu'il n'y avait pas
lieu d'extrapoler à partir d'un fait divers douloureux, soulignant qu'il
ne convenait pas davantage d'en tirer des conséquences lorsque des
étrangers y étaient mêlés que lorsqu'ils
impliquaient des Français.
Il a par ailleurs rappelé que la législation de 1973,
adoptée sous le septennat de Georges Pompidou, M. Pierre Messmer
étant alors Premier ministre et René Pleven garde des sceaux,
permettait aux enfants nés en France de parents étrangers
d'acquérir la nationalité française dès leur
naissance et précisé qu'à titre personnel il était
favorable au rétablissement de cette disposition, estimant que la France
devait rester un pays ouvert au reste du monde.
M. Jacques Larché, président, prenant acte de ces propos, a
jugé que les travaux de la commission mixte paritaire ne pourraient
aboutir à un texte commun.
Mme Catherine Tasca, vice-présidente, a acquiescé à ce
point de vue.
Après avoir relevé que la loi du 9 janvier 1973 avait
été adoptée à la fin des " trente
glorieuses " dans un contexte économique et des circonstances
très différentes de celles d'aujourd'hui et que la
réflexion sur la législation relative à la
nationalité devait tenir compte de cette évolution,
M. Jacques Larché, président, a constaté
l'échec de la commission mixte paritaire.
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