B. LES INFRASTRUCTURES : UNE PRESSION BUDGÉTAIRE EXCESSIVE
Les infrastructures bénéficieront en 1998 de 767 millions de francs en autorisations de programmes et de 782 millions de francs en crédits de paiement (soit une baisse de 11,6 % par rapport aux crédits de paiement prévus par la loi de finances initiale pour 1997).
1. Des besoins non satisfaits
Les besoins de renouvellement du parc immobilier de la gendarmerie peuvent être évalués à 1 500 unités-logement par an. Comme le montre le tableau des mises en chantier et des livraisons, les réalisations, faute de moyens budgétaires suffisants, apparaissent très en deçà de ce niveau. Dès lors, l'Etat tend à se défausser sur les collectivités territoriales de ses responsabilités en matière d'infrastructures, sans leur donner toutefois le soutien nécessaire.
Equivalents unités-logement mis en chantier
ANNÉE |
ETAT |
COLLECTIVITÉ TERRITORIALE ET PARTICULIERS |
TOTAL |
1994 |
922 |
380 |
1 302 |
1995 |
910 |
300 |
1 210 |
1996 |
800 |
415 |
1 215 |
1997 |
1 025 |
310 |
1 335 |
1998 (prévision) |
824 |
412 |
1 236 |
La livraison intervient dans un délai moyen de dix-huit mois à deux ans selon la taille de l'opération.
Equivalents unités-logement livrés
ANNÉE |
ETAT |
COLLECTIVITÉ TERRITORIALE ET PARTICULIERS |
TOTAL |
1993 |
739 |
558 |
1297 |
1994 |
944 |
417 |
1361 |
1995 |
1 035 |
378 |
1 413 |
1996 |
973 |
310 |
1283 |
1997 |
891 |
370 |
1 261 |
1998 (prévision) |
840 |
490 |
1 330 |
a) Les opérations de l'Etat : l'hypothèque des annulations budgétaires
La dotation budgétaire devrait permettre de livrer 891
équivalents-unités-logement en 1997. L'ensemble des
opérations réalisées figure dans le tableau suivant.
. Opérations réalisées au premier semestre
1997
:
- Dugny (Seine-Saint-Denis) - caserne de Rose : construction d'un casernement
au profit de la garde républicaine et deux escadrons de gendarmerie
mobile déplacés. 2ème et 3ème tranches de travaux.
- Luçon (Vendée) : construction d'un casernement de gendarmerie
mobile. 2ème tranche de travaux.
- Châtellerault (Vienne) : construction d'un casernement de gendarmerie
mobile. 2ème tranche de travaux.
- Saint-Claude (Jura) : construction d'un casernement de gendarmerie
départementale.
- Maisons-Alfort : (Val-de-Marne) : réhabilitation du casernement de
gendarmerie mobile. 3ème tranche.
- Bordeaux (Gironde) : construction d'un casernement de gendarmerie
départementale.
- Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) : construction d'un casernement de
gendarmerie départementale.
- Réalisation de travaux d'infrastructure liés à
l'implantation du réseau radioélectrique Rubis.
- Travaux de revalorisation dans les casernements domaniaux de la gendarmerie.
- Diverses opérations de construction et d'extension de casernement d'un
coût unitaire inférieur à 15 MF.
. Opérations prévues au second semestre 1997 :
- Modernisation des écoles de la gendarmerie.
- Paris -caserne Vérines : (garde républicaine) confortation des
fondations et reprise des façades.
- Argentan (Orne) : construction de logements au profit de la gendarmerie
départementale.
.
En revanche,
une dizaine d'opérations prévues pour le
second semestre 1997 ont été remises en cause à la suite
de mesures d'annulation pour un montant de 44 millions de francs.
. Six grandes opérations pourraient débuter ou se poursuivre
en 1998 :
-
ORLEANS (Loiret)
|
129MF |
- PARIS - Nouvelle France
|
85MF |
- VANNES (Morbihan)
|
40MF |
- VERSAILLES Benjamin Franklin
(Yvelines)
|
18MF |
- DUGNY (Seine-Saint-Denis)
|
200MF |
- Nouveau siège social DGGN |
24MF |
b) L'aide des collectivités locales : un complément mais non une alternative aux responsabilités de l'Etat
Après un long mouvement de baisse au cours des
dernières années, l'engagement des collectivités locales
dans le financement des programmes immobiliers de la gendarmerie avait repris
à compter de 1994. Cette inversion de tendance reposait principalement
sur un cadre réglementaire plus favorable : le décret
n° 94-1158 du 27 décembre 1992 et la circulaire du Premier ministre
du 10 janvier 1995 ont en effet permis de réévaluer les
coûts-plafond servant de base au calcul du loyer et de la subvention
versée par l'Etat.
L'effet incitatif s'est traduit par une augmentation des dossiers, dans le
cadre de la phase " préalable ", (1 300 à ce jour)
proposés à l'agrément de la direction
générale de la gendarmerie nationale.
L'Etat n'est malheureusement pas en mesure de prendre le relais car la
capacité du titre VI consacré aux subventions d'investissement
accordées aux opérations conduites par les collectivités
territoriales, limité aux termes de la loi de programmation à une
moyenne de 40 millions de francs par an, ne permet pas de soutenir la mise en
chantier de plus de 275 unités-logement chaque année. Or les
seuls besoins du parc locatif supposeraient la livraison annuelle de 950
unités-logement environ. C'est pourquoi le gouvernement souhaite
aujourd'hui développer la participation des collectivités locales
sans l'aide de l'Etat. Même si les collectivités ont
déjà consenti un effort important pour la gendarmerie et sont
prêtes à poursuivre dans ce sens comme le montre le nombre de
dossiers de phase préalable déposés à la DGGN,
elles se refuseront sans doute à assumer seules une charge pour laquelle
elles ne recevront aucune contrepartie financière.