III. L'ARMEMENT FRANÇAIS
A. LA SITUATION GÉNÉRALE DE L'ARMEMENT FRANÇAIS SOUS PAVILLON NATIONAL
Le chiffre d'affaires de l'armement français,
c'est-à-dire recettes maritimes et recettes d'activités
auxiliaires et annexes, ressort à 23,2 milliards de francs en 1995
(dernière année statistique connue)
1(
*
)
, contre 23,7 milliards de
francs en 1994 et 22,9 en 1993. La stabilité des recettes, en
dépit de la croissance des volumes transportés, traduit la
pression sur les taux de fret.
La répartition du chiffre d'affaires par secteur s'établit comme
suit :
- lignes régulières 59,5 %
- passagers 22,6 %
- vrac sec 9,2 %
- pétrole 6,6 %
- gaz 1,1 %
Les charges d'exploitation en 1995 sont en diminution par rapport au chiffre
atteint en 1994 (23,6 milliards de francs contre 24,3 milliards de
francs) grâce aux efforts de productivité accomplis par les
entreprises.
Relevons, tout d'abord, que les cargaisons transportées par l'armement
français en 1995 le sont pour les deux tiers entre des pays
étrangers de provenance et de destination, le solde intéressant
le commerce extérieur français d'importation ou d'exportation. Le
mouvement du commerce extérieur français, comme celui des autres
pays européens, n'a guère été favorable au
transport maritime français.
Pour les vracs -ils constituent les ¾ en tonnage de la demande de
transport maritime issue du commerce extérieur français-, les
principales marchandises ont vu le maintien de leur niveau de l'année
antérieure en raison du ralentissement des échanges de produits
intermédiaires déjà évoqué ou de leur
recentrage au profit de la région Europe.
En matière pétrolière, le recul des entrées atteint
près de 3 %, celui des sorties de raffinés, près de
20 % ; les entrées de charbon à fins thermique ou
sidérurgique reculent du fait d'une bonne performance de
l'énergie hydraulique et d'une bonne disponibilité
nucléaire ; les sorties de produits sidérurgiques se concentrent
sur l'Europe du fait du change vis-à-vis du dollar et du fort tassement
de la demande extrême-orientale.
Seules les entrées d'engrais et les sorties de céréales,
essentiellement pour ces dernières à destination
intra-européenne mais à un niveau inférieur de près
d'un tiers à celui du début des années 1990,
manifestent un certain développement.
Pour le trafic des marchandises diverses, en baisse globale de 2,5 %, ce
sont essentiellement les marchandises transportées de manière
conventionnelle qui manifestent une certaine résistance alors que sont
en recul les trafics rouliers (Angleterre, Afrique du Nord) et
conteneurisés dans une proportion à peu près
équivalente à celle rencontrée ailleurs en Europe.
Les chargements réalisés sur les navires des armateurs
français, avec 102,8 millions de tonnes dont 6,2 au
titre du cabotage national, ont progressé de 6,9 % par rapport
à l'année précédente.
Leur distance moyenne d'acheminement s'élevant de 14 % par suite de
la diminution absolue et relative des acheminements au titre du cabotage
national. Ainsi, l'activité globale a atteint 400 milliards de
tonnes-milles (+ 20 %).
La progression importante des transports réalisés entre pays
étrangers, de 23,7 et 34 % respectivement en tonnage et
activité, a compensé la baisse de 30 % des chargements de
cabotage et le fléchissement de ceux du commerce extérieur
(7 % en tonnage et 1,6 % en tonnes-milles).
Les services de transport entre pays étrangers ont ainsi atteint, avec
63 millions de tonnes et étrangers ont ainsi atteint, avec
63 millions de tonnes et 300 milliards de tonnes-milles, la
proportion des 2/3 et ¾ de l'ensemble de l'activité internationale
de l'armement.
C'est la composante vrac sec de ces trafics tiers, avec 21 millions
de tonnes, en augmentation de 55 %, qui a manifesté le plus fort
dynamisme et le plus apporté à l'activité
générale en raison de la hauteur de son parcours moyen,
6.150 milles, par une progression de 2/3 des tonnes-milles.
Pour l'ensemble de son activité, l'utilisation des navires de pavillon
national est majoritaire à 58 % par rapport aux navires
contrôlés ou affrétés.
Ce chiffre, atteint en moyenne, repose sur l'importance de l'activité en
matière d'hydrocarbures, représentant 45 des 96,5 millions
de tonnes du total, et la performance de 84 % qu'y réalise le
pavillon ; la participation du pavillon dans le secteur des marchandises
diverses est moyenne, 51 % et 12,2 des 24 millions de tonnes, et
n'est que de 22 % pour les vracs secs.
Ces performances pour les hydrocarbures et les marchandises diverses s'appuient
spécialement sur les flux du commerce extérieur français,
le pavillon y réalisant respectivement 91 à 80 % des
acheminements alors que le taux correspondant pour les vracs secs n'atteint que
25 % ; c'est la moins bonne performance, juste supérieure à celle
qu'il réalise pour les marchandises diverses en trafics tiers
(20 %).