CHAPITRE IV -
LA CONSTRUCTION AÉRONAUTIQUE
La filière aéronautique connaît une nette
reprise depuis 1995. Cette évolution pourrait se traduire d'ici 2016 par
un besoin global supérieur à 16.000 appareils, soit un
marché total d'environ 100 milliards de dollars.
Dans ce contexte, quelques grands problèmes méritent d'être
évoqués, qui concernent notamment la concentration de l'industrie
aéronautique mondiale et la politique de soutien public au secteur.
I. LE REDRESSEMENT DU MARCHÉ AÉRONAUTIQUE...
Le redressement du marché aéronautique
observé en 1995 s'est très nettement amplifié en 1996.
Cette tendance a été notamment confirmée par les
indicateurs suivants :
- les commandes nettes de jets de plus de 70 places ont
progressé de 54 % ;
- pour Airbus, Boeing et Mc Donnell Douglas, le cumul des commandes nettes
enregistrées en 1996 est en hausse de 77 % par rapport à
1995 (898 appareils contre 508) ;
- les commandes nettes enregistrées pour ces trois constructeurs
sont plus de deux fois supérieures aux livraisons qu'ils ont
effectuées auprès des compagnies.
Cette reprise s'est traduite par une amélioration de la situation des
industriels du secteur aéronautique et spatial.
II. ... PROFITE AUX ENTREPRISES FRANÇAISES DU SECTEUR
A l'échelon national, le groupe
Aérospatiale
a réalisé un chiffre d'affaires
consolidé de 50,8 milliards de francs en hausse de plus de 3 %
par rapport à l'année précédente. Les prises de
commandes, supérieures au chiffre d'affaires, s'établissent
à 63,3 milliards de francs contre 39,3 milliards de francs en
1995. Elles permettent une reconstitution du carnet de commandes qui, à
fin décembre 1996, s'élève à près de
130 milliards de francs et représente 2,6 années de
chiffre d'affaires. Enfin, pour la première fois depuis 1991, le groupe
a renoué avec les bénéfices en affichant un
résultat net positif de 613 millions de francs.
Dans ces conditions, le groupe a prévu de recruter environ
1.200 personnes sur la période 1996-1999.
Pour le groupe
Snecma
, l'exercice 1996 a mis fin à cinq
années de décroissance continue du chiffre d'affaires. Au 31
décembre 1996, celui-ci s'élève à
18,7 milliards de francs contre 17,9 milliards de francs en 1995.
Compte tenu de la reprise soutenue de l'activité, le motoriste
prévoit un chiffre d'affaires de plus de 22 milliards de francs en 1997.
Sur le plan financier, Snecma est demeuré encore déficitaire en
1996, mais ses pertes ont fortement diminué, passant de
853 milliards de francs à 280 milliards de francs.
Le groupe
Dassault Aviation
a réalisé un chiffre
d'affaires de 13 milliards de francs, en hausse de 12 % par rapport
à l'exercice précédent. En outre, l'avionneur continue
d'afficher une bonne santé financière avec un
bénéfice de 1,15 million de francs, soit plus du double de
celui constaté en 1995.
La situation de la filière aéronautique française et
européenne n'est cependant pas sans fragilités face à la
véritable " guerre commerciale " que mènent les
Etats-Unis.