E. LA NECESSITE D'UNE RÉFLEXION À LONG TERME
Alors que le monde d'aujourd'hui n'est plus en situation de
guerre idéologique ni de guerre froide, mais de guerre
économique, il apparaît nécessaire de
réfléchir en d'autres termes à l'action extérieure
de la France.
L'exercice 1998 est la dernière année d'application du
schéma quinquennal d'adaptation des réseaux du ministère
des affaires étrangères. Pour autant, cette action de
redéploiement géographique ne peut pas être
considérée comme achevée, bien qu'elle implique des
décisions difficiles et des investissements coûteux.
A cet égard, il est permis de s'interroger sur le luxe parfois excessif
de certaines ambassades nouvelles. Ainsi, le coût prévisionnel de
la nouvelle ambassade de France à Berlin est de 280 millions de francs,
ce qui en fait de très loin le plus gros projet immobilier en cours. La
quote part du ministère des affaires étrangères dans cette
opération interministérielle est de 69%, soit un peu plus de 193
millions de francs.
De même, le maintien de l'étendue de notre réseau
diplomatique sera facilité par la révision de la dimension des
équipes en poste, qui pourrait déboucher sur un format minimum
d'ambassade plus réduit que le standard actuel d'une dizaine de
personnes.
Le redéploiement géographique du réseau des affaires
étrangères doit s'accompagner d'une réorganisation des
réseaux extérieurs des différents ministères, afin
de dégager de véritables synergies sous l'autorité de
l'ambassadeur. Les moyens des postes d'expansion économique, notamment,
pourraient diminuer en quantité pour gagner en qualité, tandis
que dans certains pays l'ambassade et le poste d'expansion économique
pourraient être fusionnés.
Cet effort de rationalisation des divers réseaux extérieurs
devrait être facilité par le rapprochement entre le
ministère de la coopération et le ministère des affaires
étrangères envisagé par le Gouvernement.