B. LA FORTE RÉDUCTION DES CRÉDITS D'INTERVENTION
L'essentiel des crédits des affaires
étrangères est absorbé par les dépenses de
fonctionnement, la part réservée aux dépenses
d'intervention restant assez limitée. Si l'on ajoute aux crédits
d'action culturelle et d'aide au développement, les crédits de
coopération de défense et les contributions volontaires aux
dépenses internationales, cette part atteint 3.354 milliards de francs,
soit environ 23 % du budget.
Pour 1998, comme lors des exercices précédents, cette part
"discrétionnaire" des crédits supporte l'essentiel de la rigueur
budgétaire.
Les crédits de l'action culturelle et de l'aide au développement
sont reconduits au niveau de 3 milliards de francs. Mais cette stabilité
globale recouvre une diminution de la presque totalité des actions
engagées, seules les dépenses consacrées à
l'audiovisuel extérieur bénéficiant de moyens nouveaux,
pour un montant de 15,8 millions de francs.
La diminution la plus spectaculaire concerne les contributions volontaires aux
dépenses internationales. En cinq ans, les crédits correspondants
sont passés de 697,2 millions de francs à 228 millions de francs,
soit une baisse de 67%.
Ces contributions volontaires font clairement office de variable d'ajustement
du budget des affaires étrangères. Il semble difficile de les
réduire encore sans porter gravement atteinte au crédit
international de la France, qui risque d'être exclue des conseils
d'administration des organismes concernés.
En tout état de cause, les réductions des contributions
volontaires doivent se faire avec discernement, en fonction de trois
critères essentiels : la bonne gestion des organisations
bénéficiaires ; l'importance des retours économiques pour
notre pays sur les programmes financés ; la présence au sein des
organisations de ressortissants français ou francophones.
Enfin, il est impératif d'annoncer les diminutions des contributions
volontaires suffisamment longtemps à l'avance pour que les organisations
internationales puissent en tenir compte dans leurs projets. La forte
régulation budgétaire de 1995, où 313 millions de francs
sur 552 ont été annulés en cours d'exercice, a eu un effet
désastreux car notre pays a été considéré
comme manquant à sa parole.