II. PRINCIPALES OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR
A. DE BONS RÉSULTATS EN 1996 QUI NÉCESSITENT D'ÊTRE CONFORTÉS.
Avec 62,4 millions d'arrivées touristiques
internationales en 1996,
la France représente près de 10,5 %
du marché mondial du tourisme et 18 % du marché
européen, confirmant sa place de première destination touristique
devant les États-Unis et l'Espagne, qui peuvent faire état
respectivement de 44,8 millions et 41,3 millions d'arrivées
.
En termes de recettes touristiques, la position de la France est un peu moins
favorable puisque notre pays, déjà assez loin derrière les
États-Unis qui arrivent en tête avec 15 % du marché
mondial, vient de se faire dépasser par l'Espagne et presque rattraper
par l'Italie.
Ces données montrent qu'en dépit d'une position forte sur le plan
international, le tourisme français présente des faiblesses.
En effet, si l'on examine la situation en tendance, on peut remarquer deux
phénomènes qui amènent à nuancer cette
appréciation globalement favorable :
d'une part,
la France ne capte qu'une part relativement faible, de
l'ordre de 10 %, de l'accroissement de la demande mondiale
constaté
ces dernières années. Même si cela s'explique par le
développement très rapide du tourisme dans les pays asiatiques, -
en particulier de la Chine dont les recettes provenant du tourisme ont cru de
près de 30 % de 1990 à 1996 - , il y a là le signe d'une
érosion de notre compétitivité ;
d'autre part, il est également significatif que
le solde
très largement positif de notre balance touristique, soit 54,3 milliards
de francs en 1996, ait tendance à régresser depuis quelques
années.
En fait, l'examen du poste " voyages " de la
balance des paiements entre 1992 et 1996 montre que les recettes touristiques
croissent - quand elles ne stagnent pas comme en 1993 et 1995 - moins vite que
les dépenses des Français à l'étranger. On peut
voir dans cette hausse la conséquence des dévaluations de nos
voisins - Italie, Espagne et Grande-Bretagne - mais aussi un
phénomène structurel de rattrapage, d'alignement du comportement
de nos compatriotes sur les habitudes des autres pays d'Europe où la
proportion des voyages à l'étranger est beaucoup plus importante.
Certes, les premières estimations pour 1997 laissent présager une
augmentation du solde touristique qui constitue le premier excédent de
la balance des services, due à une stabilisation des dépenses des
Français à l'étranger. Mais cela n'infirme pas le
diagnostic à moyen terme.
D'ailleurs, d'autres données récentes montrent que notre pays ne
doit pas considérer cette situation comme acquise : en effet, les
premiers résultats de l'enquête aux frontières pour 1996,
fait apparaître, malgré une progression de 4 % des
arrivées, une
diminution de la durée moyenne des
séjours
de presque une journée par rapport à 1994, ce
qui traduit simplement une augmentation substantielle des touristes en transit.
Bref, la France ne doit pas " s'endormir sur ses lauriers "
et c'est
ce qui justifie la nécessité d'une politique dynamique d'aide
à un secteur qui, on ne le rappellera jamais assez, représente
plus de 9 % du produit intérieur
et beaucoup d'emplois : 1
million d'emplois directs, dont 314000 permanents et à peu près
autant d'emplois induits. Il y a là un gisement d'emplois
considérable que la secrétaire d'État entend stimuler en
dépit de moyens financiers, une nouvelle fois restreints.