CHAPITRE PREMIER
PRESENTATION GÉNÉRALE DES CREDITS
I. LES CREDITS DU MINISTERE DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
EVOLUTION DES CREDITS DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
(en millions de francs)
Nature des crédits |
|
1997 après régulation
budgétaire
|
Crédits
demandés
|
Evolution en % 98/97 init. |
Evolution en % 98/97 rect. |
Dépenses ordinaires (DO) |
|||||
Titre III - Moyens des services/DATAR |
|
|
|
|
|
Titre IV - FNADT |
294,36 |
- |
291,00 |
- 1,14 |
- 1,14 |
Dépenses en capital (CP) |
|||||
Chapitre 64-00-PAT |
155,00 |
136,25 |
320,00 |
+ 106,45 |
+ 134,86 |
Chapitre 65-00-FNADT |
1.155,32 |
- |
1.100,00 |
- 4,78 |
- 4,78 |
TOTAL DO + CP |
1.696,30 |
1.672,30 |
1.799,10 |
+ 6,06 |
+ 7,58 |
Autorisations programme |
|||||
Chapitre 64-00-PAT |
250,00 |
187,50 |
320,00 |
+ 28 |
+ 70,66 |
Chapitre 65-00-FNADT |
1.308,32 |
- |
1.300,00 |
- 0,63 |
- 0,63 |
TOTAL AUTORISATIONS DE PROGRAMME |
|
|
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|
A. LA DATAR CONTRIBUE A L'EFFORT DE MAITRISE DES DEPENSES PUBLIQUES
Les dépenses de fonctionnement de la DATAR s'établissent à 88,1 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1998, en baisse de 3,8%.
1. Une présentation budgétaire remaniée
A la suite d'observations formulées par la Cour des
Comptes, la DATAR a modifié la présentation budgétaire de
ses crédits
1(
*
)
.
La rémunération des agents contractuels de droit français
des bureaux de la DATAR à l'étranger, auparavant prise en charge
par les crédits du chapitre 31-92 "
Remboursements à
diverses administrations. Dépenses de personnel
", est à
présent inscrite au chapitre 31-01 "
Rémunérations
des personnels
". Cette modification de nomenclature se traduit
par
l'ouverture de 28 postes budgétaires qui ne correspondent pas à
de nouvelles embauches mais à une régularisation comptable.
Dans un souci de clarification, les chapitres consacrés aux
"
Dépenses d'informatique et de
télématique
" (chapitre 34-03) et aux
"
Dépenses de fonctionnement des bureaux de la Datar à
l'étranger
" (chapitre 34-04) ont été fondus dans
le chapitre 34-98 des "
Moyens de fonctionnement des
services
".
Les dépenses de fonctionnement des bureaux de la DATAR à
l'étranger sont à présent complètement
intégrées à la nomenclature budgétaire de la DATAR.
Néanmoins, ces crédits restent dans leur très grande
majorité gérés par la direction des relations
économiques extérieures (DREE), à laquelle ils sont
transférés en cours d'exercice.
2. Une austérité confirmée
Les dépenses de personnel de la DATAR
(rémunérations et prestations sociales) diminuent de 3,7 millions
de francs, soit 4%, dans le projet de loi de finances pour 1998. Cette baisse
provient de la suppression de deux postes dans l'administration de la DATAR.
Ces deux postes n'étaient pas pourvus et par conséquent la
réduction de 115 à 113 du total des effectifs de la DATAR ne se
traduit pas par des licenciements.
S'agissant des effectifs de la DATAR à l'étranger, la
répartition des rémunérations entre contractuels de droit
français et recrutés locaux a été modifiée,
entraînant une baisse de 20% des sommes affectées aux
rémunérations des premiers et une augmentation concomitante de
38% des rémunérations des second.
Les moyens de fonctionnement de la DATAR sont en baisse de 1,8% dans le projet
de loi de finances pour 1998. Cette baisse est supportée par les bureaux
de la DATAR à l'étranger, dont les moyens sont réduits de
3,1% .
Les bureaux de la DATAR à l'étranger
La DATAR compte dix sept bureaux à l'étranger,
répartis en trois réseaux implantés en Europe, en
Amérique du nord et en Asie. Ils emploient 69 agents, dont 30
contractuels, 5 coopérants du service national et 34
recrutés locaux.
L'activité de ces bureaux consiste à promouvoir les
investissements étrangers en France. Ils reçoivent le concours du
réseau Invest in France, qui regroupe des organismes locaux et
reçoit des financements publics dans le cadre du FNADT.
Le succès des actions des bureaux à l'étranger peut
s'évaluer au nombre d'emplois créés en France à la
suite d'investissements d'entreprises étrangères sur le
territoire national. En 1996, 22814 emplois ont été ainsi
créés. Ce chiffre doit être relativisé car il
englobe les rachats d'entreprises françaises par des entreprises
étrangères. En réalité, la création nette
d'emplois est d'environ cinq mille.
Les moyens d'action des bureaux de la DATAR à l'étranger doivent
être rapprochés de ceux des postes d'expansion économique,
dont les missions sont complémentaires de celles de la DATAR puisqu'ils
oeuvrent à la promotion des exportations françaises. Les
effectifs des PEE sont d'environ deux mille agents, soit presque trente fois
plus que ceux de la DATAR.
Votre rapporteur a consacré un chapitre à l'action de ces
bureaux, qui mérite d'être encore une fois saluée, dans son
rapport de l'année dernière. Il s'inquiète de la
diminution de leurs moyens et des conséquences de la suppression du
service national sur leurs effectifs.
B. LA FORTE AUGMENTATION DES CREDITS DE LA PRIME D'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (PAT)
1. Les crédits de la PAT augmentent de manière substantielle
En présentant le budget de l'aménagement du
territoire, le gouvernement a mis en avant un accroissement de 28% des
crédits alloués à la prime d'aménagement du
territoire. Cette augmentation est celle des autorisations de programme. C'est
sur la base de celles-ci que le comité interministériel des aides
à la localisation d'activité (CIALA) distribue les subventions
aux entreprises ayant présenté des projets. Dans le projet de loi
de finances pour 1998, le volume des autorisations de programme passe de 250
à 320 millions de francs.
En présentant le budget de l'aménagement du territoire, le
gouvernement annonçait également une augmentation de 6% de
l'ensemble des crédits du ministère. Cette augmentation
résulte du bond de 165 millions de francs effectué par la
dotation des crédits de paiement consacrés à la PAT, qui
constituent les versements effectués au cours de l'année aux
entreprises en application des décisions de CIALA. Leur montant passe de
155 à 320 millions de francs, en hausse de 106%. En tenant compte des
annulations intervenues en juillet 1997, la hausse est encore plus forte
(134,8%).
2. L'augmentation des crédits de la PAT explique la progression du budget de l'aménagement du territoire
C'est le montant des crédits de paiement, et non des
autorisations de programme, qui est pris en compte lors du calcul du solde
budgétaire. Leur augmentation dans le budget de l'aménagement du
territoire permet de :
- compenser la réduction de 3,5 millions de francs des dépenses
de fonctionnement de la DATAR ;
- compenser la baisse de 58,7 millions de la francs de la dotation du FNADT ;
- améliorer de 102,8 millions de francs du montant total des
crédits du ministère.
Ces 102,8 millions de francs constituent la différence entre le budget
de l'aménagement du territoire pour 1997 (1,7 milliard de francs) et
celui prévu pour 1998 (1,8 milliard de francs) et permettent au
gouvernement d'afficher un budget en hausse de 6%.
C. LA BAISSE DES CREDITS DU FNADT
1. Le FNADT entre dans sa quatrième année sous sa forme actuelle
Institué par l'article 33 de la loi du 4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement du territoire et mis en oeuvre par anticipation dès le 1 er janvier 1995, le FNADT a été créé pour regrouper six fonds 2( * ) qui étaient inscrits jusqu'en 1994 au budget de l'aménagement du territoire.
Le FNADT comporte deux sections, une section
générale et une section locale. La répartition des
crédits disponibles entre les deux sections intervient en début
d'année, lors de la première réunion du comité
interministériel pour l'aménagement et le développement du
territoire (CIADT).
La
section générale
regroupe des crédits
gérés par le CIADT, qui arrête ses choix en fonction de
l'importance et de l'exemplarité des projets proposés et de leur
cohérence avec les priorités de l'aménagement du
territoire. C'est également sur la section générale que
sont imputés les crédits pour le financement de programmes
interrégionaux ainsi que ceux destinés à la
décentralisation d'entreprises.
En principe, le fonds ne doit pas se substituer aux dotations ordinaires de
l'Etat. Il a vocation à être employé lorsqu'il n'existe
aucune autre ligne budgétaire adaptée. Il doit permettre de
susciter la participation d'autres partenaires, principalement les
collectivités locales et l'Union européenne. Votre rapporteur
déplore que les crédits du FNADT soient parfois orientés
vers des réalisations dont le lien avec l'aménagement du
territoire peut sembler ténu.
La
section locale
est déconcentrée auprès des
préfets de régions. Ces crédits sont répartis entre
une fraction correspondant aux engagements souscrits dans les contrats de plan
Etat-région (CPER) et une fraction dite " libre d'emploi ".
Cette dernière fait elle-même chaque année l'objet d'une
répartition entre les régions.
La répartition des crédits du FNADT
(En millions de francs)
1996
|
1997
|
1998 (AP-DO) |
Evolution 97/96 en % |
Evolution 98/97 en % |
|
Section générale
|
163,959
|
131,88
|
nd
|
- 19,56
|
nd
|
Total section générale |
844,730 |
627,205 |
nd |
- 25,75 |
nd |
Section locale
|
162,485
|
162,485
|
nd
|
-
|
nd
|
Total section locale |
962,485 |
822,485 |
nd |
+ 14,54 |
nd |
Total général |
1.807,215 |
1.449,60 |
1.391 |
- 19,78 |
- 4 |
2. L'utilisation des crédits du FNADT
La DATAR remet chaque année au Parlement un rapport sur
l'utilisation des crédits du FNADT. Le rapport pour 1996 a
été transmis à l'automne de 1997.
En 1996, l'objectif privilégié par 37 % des
opérations subventionnées a été le
développement économique et l'emploi. C'est pour les
crédits de la section générale que cette tendance a
été la plus marquée (48 %).
La répartition des subventions entre les différents secteurs est assez similaire dans toutes les sections. Cependant, les crédits de la section générale s'orientent plus facilement vers l'industrie, ceux de la section locale contractualisée vers le commerce, l'artisanat et l'agriculture, et enfin, ceux libres d'emploi vers la culture, l'emploi et la formation.
3. La dotation du FNADT poursuit sa baisse
a) L'ampleur de la baisse
Les crédits du FNADT, qui s'établissent à
1,391 milliard de francs dans le projet de loi de finances pour 1998, en baisse
de 4%. Ils proviennent de deux chapitres budgétaires :
- au titre IV (chapitre 44-10) figurent les crédits d'intervention. Ils
s'établissent à 291 millions de francs dans la projet de loi de
finances pour 1998, en baisse de 1,1%.
- au titre VI les dépenses d'investissement du chapitre 65-00. Elles
accusent une baisse de 4,78% en crédits de paiement (1,1 milliard de
francs) et de 0,63% en autorisations de programme (1,3 milliard de francs).
Les crédits de ces deux chapitres, sont ensuite répartis entre la
section générale, la section locale déconcentrée et
la section locale " libre d'emploi ".
b) Une baisse préoccupante
La réduction des crédits du FNADT est due
à l'allongement d'un an des contrats de plan Etat-région (CPER).
L'étalement dans le temps des autorisations de programme
consacrées, au sein de la section locale, aux contrats de plan
était perceptible dès 1997. En effet, les subventions
versées par le FNADT dans le cadre des contrats de plan ont connu une
diminution de 35% entre 1996 et 1997. La répartition des crédits
pour 1998 devrait confirmer cette évolution.
L'état d'avancement des objectifs fixés par les plans ne semble
pourtant pas justifier un ralentissement des engagements. En effet, à mi
chemin des engagements 1994-98 (maintenant rallongé à 1999), ni
l'Etat, ni aucune région, n'avaient engagé 50% des
dépenses prévues.
Les crédits du FNADT n'ont pas fait l'objet d'annulation en juillet
1997. La préservation de leur enveloppe en période
d'économies budgétaires semblait accréditer l'idée
que leur dotation pour 1997 constituait un plancher en dessous duquel les
crédits du FNADT ne devaient pas descendre. Le gouvernement n'a pas
retenu cette interprétation puisque ces crédits diminuent dans le
projet de loi de finances pour 1998 et font l'objet d'annulations
conséquentes dans l'arrêté d'annulation du 23 novembre 1997
(5 millions de francs en AP, 2,8 en CP).