RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 27 - PROJET DE LOI DE FINANCES ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - EQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT : V. - TOURISME
M. Paul LORIDAN, Sénateur
COMMISSION DES FINANCES, DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 27 - 1997/1998
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
ANNEXE
COMPTE RENDU DE LA MISSION D'INFORMATION EFFECTUÉE EN ESPAGNE, LES 25 ET 26 JUIN 1997, PAR M. PAUL LORIDANT - MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 27
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
V
.
- TOURISME
Rapporteur spécial
: M. Paul LORIDANT
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
De bons résultats en 1996 qui nécessitent
d'être confortés
.
Avec 62,4 millions d'arrivées touristiques internationales en 1996,
la France représente près de 10,5 % du marché mondial
du tourisme et 18 % du marché européen, confirmant sa place
de première destination touristique
devant les États-Unis et
l'Espagne, qui peuvent faire état respectivement de 44,8 millions et
41,3 millions d'arrivées
.
En termes de recettes touristiques, la position de la France est un peu moins
favorable puisque notre pays, déjà assez loin derrière les
États-Unis qui arrivent en tête avec 15 % du marché
mondial, vient de se faire dépasser par l'Espagne et presque rattraper
par l'Italie.
Ces données montrent qu'en dépit d'une position forte sur le plan
international, le tourisme français présente des faiblesses.
En effet, si l'on examine la situation en tendance, on peut remarquer deux
phénomènes qui amènent à nuancer cette
appréciation globalement favorable :
d'une part,
la France ne capte qu'une part relativement faible, de
l'ordre de 10 %, de l'accroissement de la demande mondiale
constaté
ces dernières années. Même si cela s'explique par le
développement très rapide du tourisme dans les pays asiatiques, -
en particulier de la Chine dont les recettes provenant du tourisme ont cru de
près de 30 % de 1990 à 1996 - , il y a là le signe d'une
érosion de notre compétitivité
;
d'autre part, il est également significatif que
le solde
très largement positif de notre balance touristique, soit 54,3 milliards
de francs en 1996, ait tendance à régresser depuis quelques
années.
En fait, l'examen du poste " voyages " de la
balance des paiements entre 1992 et 1996 montre que les recettes touristiques
croissent - quand elles ne stagnent pas comme en 1993 et 1995 - moins vite que
les dépenses des Français à l'étranger. On peut
voir dans cette hausse la conséquence des dévaluations de nos
voisins - Italie, Espagne et Grande-Bretagne - mais aussi un
phénomène structurel de rattrapage, d'alignement du comportement
de nos compatriotes sur les habitudes des autres pays d'Europe où la
proportion des voyages à l'étranger est beaucoup plus importante.
Certes, les premières estimations pour 1997 laissent présager une
augmentation du solde touristique qui constitue le premier excédent de
la balance des services, due à une stabilisation des dépenses des
Français à l'étranger. Mais cela n'infirme pas le
diagnostic à moyen terme.
D'ailleurs, d'autres données récentes montrent que notre pays ne
doit pas considérer cette situation comme acquise : en effet, les
premiers résultats de l'enquête aux frontières pour 1996,
fait apparaître, malgré une progression de 4 % des
arrivées, une
diminution de la durée moyenne des
séjours
de presque une journée par rapport à 1994, ce
qui traduit simplement une augmentation substantielle des touristes en transit.
Bref, la France ne doit pas " s'endormir sur ses lauriers "
et c'est
ce qui justifie la nécessité d'une politique dynamique d'aide
à un secteur qui, on ne le rappellera jamais assez, représente
près de
9 % du produit intérieur
et beaucoup d'emplois : 1
million d'emplois directs, dont 314000 permanents et à peu près
autant d'emplois induits. Il y a là un gisement d'emplois
considérable que la secrétaire d'État entend stimuler en
dépit de moyens financiers, une nouvelle fois restreints.
Deux priorités affirmées, le tourisme social et l'adaptation
de l'offre touristique
Pour la secrétaire d'État, le droit aux vacances dont sont encore
exclus près de 40 % de nos concitoyens, doit devenir une
réalité. Cela justifie un effort particulier en faveur du
tourisme social. Dans cette perspective, il a été
décidé d'intensifier l'action gouvernementale à deux
niveaux :
· L'aide à la pierre, au travers du "plan patrimoine" par lequel
l'État s'est engagé, depuis 1990, à participer à la
rénovation des hébergements gérés par les
associations
. Une accélération de ce plan est prévue
par le présent projet de loi de finances, avec le doublement des
crédits de paiement qui lui sont consacrés.
L'aide à la personne destinée à lutter contre les
phénomènes d'exclusion particulièrement répandus en
matière de loisirs. A ce niveau, le gouvernement examine la
possibilité de
donner accès au chèque vacances à
des catégories de salariés qui ne peuvent pas encore en
bénéficier, -
comme ceux des petites et moyennes entreprises
ne disposant pas de comités d'entreprise
-
, ainsi que de
relancer les aides au départ en vacances accordées par les
caisses d'allocations familiales
. Une réflexion doit être
engagée pour une
relance du tourisme associatif
.
Par ailleurs, la secrétaire d'État entend poursuivre l'adaptation
de l'offre touristique dans ce but, il est prévu de procéder
à :
l'évaluation
, conjointement avec les ministères
concernés,
de l'efficacité des sources nationales et
européennes de financement
du développement touristique,
qu'il s'agisse des crédits d'intervention du fonds national
d'aménagement du territoire (FNADT), des dotations de l'État aux
collectivités locales, des crédits consacrés aux contrats
de plan ou des crédits d'origine communautaire ;
la
modernisation du cadre législatif et réglementaire
de l'économie touristique, ce qui est nécessaire si l'on
considère, par exemple, que certains textes sur les stations
classées datent de 1929, 1942 et 1968.
D'une façon générale, le secrétariat d'État
a l'intention de
développer la coordination entre les administrations
concernées et les collectivités locales.
A cet égard,
le financement de la structure nationale de promotion, Maison de la France,
fera l'objet d'un examen attentif pour toutes les questions ayant trait
à la participation du secteur privé et à la
contractualisation des rapports avec les régions.
Une stratégie globale : développer les synergies entre toutes
les administrations concernées
L'action de l'État en faveur du tourisme ne se limite pas aux seuls
crédits gérés par le secrétariat d'État.
C'est pourquoi, il faut, au-delà des données budgétaires,
considérer que ce département ministériel doit avoir un
rôle,
si ce n'est de coordonateur, du moins de
catalyseur
de toutes les initiatives collectives, publiques et privées, qui
concourent au développement du tourisme en France.
Un élément essentiel du caractère attractif de notre pays
résulte de la richesse de son patrimoine naturel et architectural. Telle
est la raison pour laquelle le secrétariat au tourisme a annoncé
son intention de renforcer sa coopération avec les ministères de
la culture et de la communication et celui de l'aménagement du
territoire et de l'environnement.
Enfin, l'autre objectif, par nature interministériel, auquel le
secrétariat d'État entend accorder une
place prioritaire
est
l'emploi
.
Dans ce domaine, il est prévu notamment d'améliorer le
professionnalisme des salariés du secteur, en développant les
formations initiale et continue, grâce à une
meilleure
utilisation des fonds de la formation professionnelle continue
.
En outre, le secrétariat d'État souhaite s'appuyer sur le
plan
"emploi-jeunes"
pour stimuler les créations d'emplois par
l'intermédiaire d'accords cadres avec divers partenaires : une
concertation est ainsi en cours avec les offices du Tourisme, les syndicats
d'initiative, la fédération des pays d'accueils et diverses
associations pour
créer rapidement 2.000 emplois
.
L'activité touristique a engendré, ces dernières
années, en moyenne 12.000 emplois par an. Selon le secrétariat
d'État, il devrait être possible d'en créer 30.000 par an,
salariés et travailleurs indépendants, par l'intermédiaire
des petites et moyennes entreprises. Aussi, sera-t-il accordé une
attention toute particulière, en liaison avec les autres
départements ministériels, aux quelque 200.000 entreprises
exerçant leur activité dans le secteur du tourisme. Le
secrétariat d'État entend les inciter
à utiliser
certaines mesures
prévues par le présent projet de loi de
finances
en faveur des PME
et en particulier, le crédit
d'impôt pour création d'emplois et l'exonération des
plus-values en cas de réinvestissement dans la création
d'entreprise.
Telles étaient les grandes lignes d'un budget qui marque, selon votre
rapporteur spécial, un coup d'arrêt dans la dégradation
à laquelle on a assisté ces dernières années,
même si, une fois encore, il n'est pas à la mesure de l'apport du
tourisme à l'économie française.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
Les crédits demandés au titre du Tourisme pour
1998 s'élèvent
à 338 millions de francs, soit une
baisse sensible de près de 5% par rapport à ceux inscrits dans la
loi de finances initiale pour 1997 (355,7 millions de francs).
en millions de francs
Il convient de noter qu'en 1997, comme lors des deux années
précédentes,
le Parlement avait majoré
les
crédits demandés par la loi de finances initiale pour 1997 de
5,1 millions de francs pour les porter à
355,6 millions de
francs.
Le
gel des crédits intervenu en début d'année 1997
,
à l'initiative du gouvernement d'Alain Juppé, avait eu pour
conséquence de rendre indisponible pour
38, 85 millions de francs de
crédits.
Ce montant avait été déterminé,
en appliquant à la " base taxable " des taux égaux
à 15% des dépenses ordinaires et 25% des dépenses en
capital.
L'arrêté du 9 juillet 1997
pris par le nouveau
gouvernement, a transformé ces gels en annulations de
crédits
,
sauf en ce qui concerne le chapitre 44-01
" développement de l'économie touristique ", pour
lequel le secrétaire d'état au tourisme a obtenu le
rétablissement de 10 millions de francs. Si l'on tient compte d'une
annulation de 900.000 francs de crédits supplémentaires au
chapitre 34-95 " Dépenses d'informatique et de
télématique ", cet arrêté, qui
portait sur
20,5 millions de francs de crédits,
a ramené la
dotation
budgétaire du ministère du Tourisme pour 1997 à
335,175 millions de francs en crédits de paiement
.
Ainsi, peut-on faire valoir que les
dotations demandées pour
1998
,
soit 338 millions de francs
en termes de crédits de
paiement
, sont légèrement supérieures à celles
effectivement disponibles en 1997
.
Avant de présenter l'évolution des crédits soumis à
l'approbation du Parlement, il est nécessaire de faire état des
modifications de la nomenclature
intervenues, dans le cadre de la
réforme de l'État, dans un souci de simplification ainsi que
d'identification des crédits déconcentrés.
Ces changements, qui ne concernent pas les titres IV et VI, jugés
satisfaisants, se traduisent :
- pour le titre III, par le regroupement des anciens chapitres 34-05
" Études ", 34-15 " moyens d'action de
l'administration
sur le territoire français " et 34-95 " dépenses
d'informatiques et de télématique ",qui se
répartissent en deux chapitres nouveaux, 34-97 et 34-98, permettant de
distinguer les crédits affectés aux services d'administration
centrale et les crédits destinés aux services
déconcentrés ;
- pour le titre V, il n'est maintenu qu'un seul chapitre
intitulé " Études diverses et nouveaux
équipements ", tandis que les chapitres 56-02 " Fonds
d'intervention touristique et contrats de plan État /
Régions " et 57-90 " Équipements administratifs ",
sont supprimés.
On peut noter enfin que l'arrêté du 19 novembre 1997,
publié au J.O. du 23 novembre, a annulé pour 8.765.551 francs
d'autorisations de programme au chapitre 66-03 Développement territorial
du tourisme. Il s'agit - comme l'indique l'absence d'annulation de
crédits de paiement - d'une simple régularisation comptable,
correspondant à des opérations prévues au titre des
IX
e
et X
e
plan.
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES : DES MOYENS RÉELS PRÉSERVÉS
1. Les moyens des services toujours contraints
Les moyens de fonctionnement du titre III demandés
pour 1998, soit 124 millions de francs, marquent un nouveau repli de
près de 4% par rapport aux crédits votés en 1997, qui
étaient de 129,8 millions de francs.
Cette évolution peu favorable - en fait les crédits stagnent
depuis 1995 - s'accompagne de sérieuses économies de
fonctionnement au niveau de l'administration centrale.
Tandis que les dépenses de personnel des chapitres 31,32 et 33 marquent
une légère baisse de 0,52% - on note la suppression de trois
emplois sur les 326 figurant sur le tableau du fascicule bleu
" Tourisme " - , les moyens de fonctionnement reculent plus
nettement. La régression globale de 10% constatée hors frais de
justice, résulte du maintien au chapitre nouveau 34-98 des
crédits affectés aux services déconcentrés
(Délégations régionales au tourisme) et de la très
nette diminution des crédits affectés aux services centraux
(chapitre nouveau 34-97) qui passent de 37,1 à 32,6 millions de francs.
On remarque que les baisses les plus sensibles concernent, à ce chapitre
34-97, les dépenses de promotion et de communication du paragraphe
§30 et les frais d'études du paragraphe §10, qui, en
pourcentage, atteignent respectivement 47et 12%.
2. Les moyens d'intervention en recul
Le chapitre 44-01 " Développement de
l'économie touristique " n'échappe pas à un effort
d'économie. Celui-ci s'est traduit par l'application d'un taux moyen de
réduction de 9,04% pour tous les articles, sauf pour les contrats de
plan dont les dotations ont été laissées à leur
niveau de 1997.
Avec 180 millions de francs de crédits demandés pour 1998, ce
chapitre, qui représente 53,25 % des crédits du ministère
en moyens de paiement, accuse une baisse importante de 8,28%.
Seuls trois postes voient leurs crédits maintenus :
- la ligne " Promotion en France " de l'article 21§10 ;
- le soutien au secteur associatif de l'article 21 §30 ;
- le développement territorial du tourisme : contrats de plan
État / Régions de l'article 33.
En revanche, tous les autres postes du chapitre 44-01 sont en retrait, parfois
sensible. On remarque essentiellement deux baisses significatives :
-
la dotation de l'article 20 §20 " valorisation du produit
touristique français AFIT
", qui concerne l'Agence
française de l'ingénierie touristique, dont le montant diminue de
près de 25% par rapport à la loi de finances initiale pour 1997,
même si les crédits demandés se situent au niveau de ceux
effectivement disponibles en 1997, après les mesures de
régulation budgétaires . Le secrétariat d'État
fait savoir que cette diminution ne porte pas atteinte à la
capacité d'intervention de cet organisme, étant donné les
réserves - inscrites au bilan de 1996 pour 12,793 millions de francs -,
que celui-ci a pu constituer au cours de ses premières années
d'activité.
-
la dotation de l'article 50 " Promotion à
l'étranger " Maison de la France ", qui régresse de
plus de 9%,
pour se situer à près de 10 millions de francs en
dessous du niveau de 1997, qui n'avait pas été touché par
les mesures de restrictions budgétaires. Il est précisé
que les dotations affectées aux actions de promotion conduites en
partenariat ne doivent diminuer que de 3,6%, tandis que la subvention au GIE
dédiée au fonctionnement de la structure subit une baisse de
12,7% de ses moyens, du même ordre que celle touchant l'administration
centrale. D'une façon générale, le développement du
partenariat devrait permettre de compenser la limitation des dotations
budgétaires. On peut rappeler qu'en 1997 le budget total de cet
organisme se monte à 377 millions de francs, dont plus de la
moitié - 51% - est financé par des partenaires extérieurs.
Au total, les variations de ces postes se répercutent au niveau du total
des dépenses ordinaires qui baissent de 7,4% par rapport au budget
voté de 1997.
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL : UN EFFORT DE RELANCE
Les dépenses en capital, regroupées dans le
chapitre 66-03
,
Développement territorial du
tourisme
, ont bénéficié d'un traitement
privilégié, puisque les dotations augmentent de 14,2% en
crédits de paiement et de 24,1% en autorisations de programme.
Cette progression sensible doit être replacée dans un contexte de
forte diminution à moyen terme. Les autorisations de programmes sont en
effet passées de 84 millions de francs en 1995 à 72,1 millions de
francs en 1996 pour tomber à 39,4 millions de francs en 1997. La
remontée de ce poste à 45 millions de francs dans le budget
pour 1998, certes appréciable, ne le remet toutefois pas au niveau
antérieur.
La même observation peut être faite pour les crédits de
paiement, qui, avec 34 millions de francs, et en dépit de leur forte
augmentation, ne retrouvent pas le niveau de 47,5 millions atteint en 1995.
Les évolutions constatées à l'intérieur du chapitre
traduisent les priorités du ministère :
-
Maintien des dotations pour les contrats de plan État /
Régions
, dont les crédits se montent à 20,7 millions
de francs en autorisations de programmes et 15,1 millions de francs en
crédits de paiement ;
-
Forte augmentation de l'article " Programme de rénovation
des hébergements touristiques à caractère
associatif
", pour lequel on constate des hausses importantes. Les
autorisations de programme demandées à cet article passent de
16,3 à 24,3 millions de francs, soit une croissance de presque 50%. Les
crédits de paiement, de leur côté, passent de 3 à
9,6 millions de francs, soit un triplement de la dotation inscrite à ce
titre en 1997.
II. L'ACTIVITÉ TOURISTIQUE
La France est une grande puissance touristique. Mais sa
position de premier pays récepteur, son fort excédent de la
balance des paiements - qui représente rappelons-le trois fois celui
dégagé par l'automobile - ne sont pas des faits acquis.
De fait, en dépit des bons résultats de ce début
d'année 1997, on constate une érosion de la position
concurrentielle de la France.
A. LA CONJONCTURE TOURISTIQUE FRANÇAISE
1. L'évolution de la fréquentation
La saison d'été 1997 a connu un départ
difficile, compensé par une amélioration fin juillet et un bon
mois d'août. Le bilan est contrasté avec des résultats
légèrement en retrait par rapport aux mois de juillet et
d'août 1996 pour la fréquentation française dans l'ensemble
des hébergements et en très nette augmentation en ce qui concerne
les clientèles étrangères (+ 8,0 % en nuitées
par rapport à 1996 dans l'hôtellerie homologuée).
·
La fréquentation française
La fréquentation des Français sur le territoire national est
en léger retrait par rapport à 1996 pour les mois de juillet et
août (- 2,2 % en séjours et - 3,5 % pour les
nuitées). Ces résultats s'inscrivent dans la continuité
d'un premier semestre assez morose et reflètent le comportement
général des Français au plan national en termes de
consommation.
·
La fréquentation hôtelière par les
étrangers
L'enquête de fréquentation de l'hôtellerie
homologuée confirme que la fréquentation étrangère
a été en hausse sensible au cours du mois de juillet
(+ 10,2 % de nuitées par rapport à 1996) ;
l'augmentation de la fréquentation étrangère est
particulièrement forte à Paris (+ 14,5 %), en
Provence-Alpes-Côte d'Azur (+ 14,1 %) et dans le Nord
(+ 20,4 %).La progression de la fréquentation a
été plus importante dans les catégories
3 étoiles, 4 étoiles et 4 étoiles Luxe
(+ 11,9 %).
Au cours du mois d'août, la fréquentation étrangère
dans l'hôtellerie a été globalement en augmentation
(+ 5,9 %) avec toutefois une différenciation marquée
entre l'hôtellerie 3 et 4 étoiles Luxe (+ 17,1 %)
et l'hôtellerie 1 et 2 étoiles (- 4,9 %). Les
régions qui bénéficient tout particulièrement de la
hausse de la clientèle étrangère au mois d'août sont
l'Auvergne, Rhône-Alpes, le Nord ainsi que Paris.
2. Les bons résultats de la balance des paiements
Au cours du premier semestre 1997, les recettes
internationales ont représenté 73,4 milliards de francs
contre 65,0 milliards de francs lors du premier trimestre 1996, soit une
progression de 13,0 %.
Les dépenses ont également progressé, mais plus
faiblement, s'élevant à 42,6 milliards de francs au lieu de
40,9 milliards de francs lors du premier semestre 1996 (+ 4,3 %).
De ce fait, le solde du poste voyage de la balance des paiements
s'élève pour le premier semestre à 30,8 milliards de
francs, en progression de 27,8 % par rapport à la même
période de l'année précédente
.
Au cours du mois de juillet, les recettes qui représentent
20,5 milliards de francs ont été en progression de
11,1 % par rapport à juillet 1996. Le solde
évalué à 10,1 milliards de francs a été
en hausse de 15,4 % comparé au même mois de l'année
précédente.
Sur les sept premiers mois de l'année, le solde du poste voyages de la
balance des paiements s'élève ainsi à 40,9 milliards
de francs, en augmentation de 24,4 % par rapport à la même
période de 1996.
3. Une saison globalement positive
Ces données confirment donc pleinement les
premières tendances observées à la fin du mois
d'août : la fréquentation touristique globale a donc
été soutenue par une hausse particulièrement remarquable
de la fréquentation étrangère cet été,
surtout pour l'hôtellerie de haut de gamme
1(
*
)
.
Les autres formes d'hébergement - gîtes
camping - affichent également des résultats
satisfaisants
2(
*
)
.
Les premiers résultats issus des enquêtes réalisés
auprès des délégations régionales au tourisme
laissent présager une fréquentation en progrès pour le
mois de septembre, tant pour les étrangers que pour les Français.
Les professionnels du secteur sont donc globalement satisfaits de la saison
touristique estivale, bien que cette saison n'ait véritablement
démarré qu'à partir de la deuxième quinzaine de
juillet, le secteur des hébergements marchands a
bénéficié à nouveau cette année d'une
clientèle plus nombreuse.
S'agissant des comportements des vacanciers, plusieurs tendances se confirment
: le fractionnement des séjours, un contrôle accru des
dépenses privilégiant la part réservée à
l'hébergement au détriment de la restauration
3(
*
)
, une exigence de bon rapport qualité-prix et la
recherche d'activités culturelles.
On note qu'après avoir stagné en juin, les prix liés aux
différents services touristiques ont connu une augmentation sensible
comparativement à ceux de l'ensemble de l'économie. En effet, les
transports (+ 2,6 %) et l'hébergement (+ 1,6 %) ont
particulièrement augmenté en juillet.
B. LA POSITION CONCURRENTIELLE DE LA FRANCE
Les déplacements touristiques internationaux, selon
l'Organisation Mondiale du Tourisme, ont progressé de 4,5 % en 1996 par
rapport à 1995, contre 4 % en 1995 par rapport à 1994. Ainsi, on
estime à 593,6 millions le nombre de voyages internationaux en 1996 pour
un volume de 423 milliards de dollars de recettes (hors transport) soit une
hausse de 13,4 %.
Derrière ces taux de croissance, apparaissent des situations
contrastées attestant d'une
redistribution des flux touristiques
internationaux
: si l'Europe demeure en tête avec plus de 58 % du
total des arrivées et 50 % des recettes mondiales, ce sont les pays
asiatiques ainsi que l'Océanie et l'Amérique du Sud qui
bénéficient depuis quelques années des plus forts taux de
croissance.
Avec 62,4 millions d'arrivées touristiques internationales en 1996, la
France capte près de 10,5 % du marché des flux touristiques
mondiaux et 18% du marché européen, confirmant sa position de
première destination touristique internationale devant les Etats-Unis
(44,8 millions d'arrivées) et l'Espagne (41,3 millions
d'arrivées).
La destination France n'a cependant pas vu s'accroître de façon
significative le nombre de séjours touristiques réalisés
par les clientèles étrangères au cours des
dernières années, ce qui, compte tenu de l'accroissement annuel
du marché international de 20 à 30 millions de séjours
(+2,4 millions pour la France entre 1995 et 1996), témoigne d'une
certaine érosion de notre part de marché mondiale.
En effet, en raison d'une forte pression extérieure sous l'effet
notamment d'une meilleure compétitivité - prix ou de produits
mieux adaptés à la demande dans certains pays voisins (Espagne
Italie),
la destination France voit son avantage fragilisé sur
certains marchés extérieurs
.
Pour leurs séjours de vacances, les clientèles d'Europe du
Nord ont pu préférer se rendre en Espagne ou en Italie, pour des
raisons monétaires même si les devises de ces pays se sont
appréciées
, voire en Turquie, où le climat
d'insécurité s'est amélioré. En outre, les
clientèles espagnole et italienne se sont elles-mêmes
repliées sur leur marché intérieur.
Les premiers résultats de l'enquête aux frontières pour
1996 font apparaître, malgré une progression de 4% des
arrivées, une diminution de la durée moyenne de séjour de
près d'une journée par rapport à 1994, résultant
principalement d'une
augmentation importante du nombre de touristes en
transit
.
En termes de recettes touristiques internationales, ce sont les
États-Unis qui sont en tête avec plus de 15% du total. En Europe,
les positions se sont rapprochées entre l'Espagne, la France et
l'Italie. L'Espagne a progressé de manière significative ( + 13,2
%), dépassant pour la première fois le montant des recettes
enregistrées par la France qui se classe seconde (troisième au
niveau mondiale) selon l'Organisation Mondiale du Tourisme.
III. ASPECTS DE LA POLITIQUE TOURISTIQUE
Votre rapporteur a souhaité développer quelques aspects de la politique du tourisme pour mettre en perspective les actions sur lesquelles il est mis l'accent dans le projet de budget du tourisme pour 1998.
A. LA PROMOTION DE LA DESTINATION " FRANCE "
1. Atouts et faiblesses structurelles
Outre son patrimoine culturel, historique et une situation
géographique très centrale, au coeur de l'Europe, -
confortée par de bons réseaux de transports routiers ferroviaires
et aériens -, la France possède quelques atouts importants :
·
Les parcs thématiques
Premier marché européen des parcs d'attractions,
la France en compte environ 60 sur son territoire. Mais ils ne sont que trois
à opérer à grande échelle: Astérix, Le
Futuroscope et, le plus grand, Disneyland Paris
4(
*
).
·
Le tourisme d'affaires
La France se classe au deuxième rang mondial pour les
congrès internationaux notamment du fait la qualité de ses
infrastructures (hôtels, centres d'exposition, palais des congrès).
La région Île de France concentre un cinquième de l'offre
et Paris ; elle arrive en première position, pour la 18ème
année consécutive, pour l'accueil des congrès
d'associations internationales. Avec 280 réunions, Paris
représente 3,15 % du marché mondial des congrès en 1996
devant Vienne, Londres, Bonn, Birmingham, Milan ou Bologne.
· Le tourisme industriel
Les entreprises françaises figurent aussi parmi les plus innovantes en matière de tourisme. Ainsi, a-t-on vu se développer le tourisme industriel, un créneau en pleine expansion. Près de 10 millions de visiteurs sont dénombrés dans les entreprises telles que, par exemple, l'Aérospatiale à Toulouse, les brasseries Kronenbourg à Strasbourg, la chocolaterie Poulain à Blois, les imprimeries d'Ouest France à Rennes. EDF accueille à lui seul 1 million de visiteurs venus voir des centrales nucléaires et thermiques, des barrages ou des musées. L'entreprise est devenue le leader incontesté du tourisme industriel national.
· L'hébergement
La position française n'est pas aussi forte à
ce niveau : parmi les plus grands groupes hôteliers mondiaux, on
note la prédominance des Américains qui comptent 8 groupes dans
les 10 premiers. Le classement annuel pour 1996 s'établit ainsi: HFS,
Holiday-Inn, Choice Hôtels et Accor en quatrième position. La
Société du Louvre avec ses enseignes Concorde, Campanile,
Première Classe, etc. n'occupe que la 16 è place.
La France est le 1er pays européen en matière d'offre et de
clientèle accueillie en hôtellerie de plein air, puisqu'elle
possède presque la moitié de l'offre européenne. Elle se
range en deuxième position après les États-Unis sur le
plan mondial.
Par ailleurs, les Gîtes de France, 1er réseau européen de
tourisme chez l'habitant avec 43 000 gîtes et 22 000 chambres
d'hôtes (soit 330 000 lits), accueille 2 millions de vacanciers par an
dont un tiers d'étrangers.
· Les agences de voyages
Les voyagistes français sont aujourd'hui
confrontés à deux problèmes majeurs par rapport à
leurs concurrents européens: l'insuffisance de leur taille (volume
d'affaires et nombre de clients relativement peu importants par rapport aux
voyagistes allemands et britanniques) ; leur faible niveau
d'intégration (ils ne font qu'assembler des prestations proposées
par d'autres prestataires de services sans en avoir la maîtrise directe).
Les plus gros opérateurs allemands se développent à la
fois par stratégie d'intégration verticale, contrôlant
ainsi transport, hébergement, distribution, et horizontale avec des
prises de participation dans d'autres voyagistes de différents pays. Les
Allemands dominent le marché européen des voyagistes (4 dans les
10 premiers) de même pour les britanniques (3 dans les 10 premiers). Les
trois premiers voyagistes britanniques (Thomson, Airtours et First Choice)
contrôlent 60 à 70 % du marché dans leur pays.
L'intégration de la filière tourisme caractérise les
géants européens que sont les voyagistes allemands et anglais, au
premier rang desquels TUI (26 milliards de francs de C.A en 1996), NUR
(16.5 milliards de francs en 1995) et LTU en Allemagne ou Thomson Travel et
Airtours au Royaume-Uni. Ils ont une vocation beaucoup plus
généraliste que leurs homologues français et disposent
d'un réservoir de clientèle plus populaire en raison du fort taux
de départ à l'étranger et des prix des voyagistes de 20
à 30% moins chers qu'en France
5(
*
)
.
2. La situation de Maison de la France
Soumis depuis plusieurs années à des
restrictions de crédits, cet organisme est désormais
obligé de rechercher auprès de ses partenaires privés les
moyens nécessaires au développement de son action. Toute la
question est de savoir si cela n'affecte pas la mission d'intérêt
général qui lui incombe.
·
La nécessaire recherche de partenaires extérieurs
En 1996, dans une conjoncture internationale toujours difficile notamment en
raison d'une concurrence accrue de l'ensemble des destinations, Maison de la
France s'est employée à rechercher des partenaires
complémentaires et des ressources extérieures nouvelles, rendues
nécessaires par la limitation des moyens de l'État.
Les actions retenues pour 1997 attestent de la volonté de tous les
acteurs de poursuivre et d'amplifier leurs efforts dans les domaines de la
publicité, des manifestations, des accueils et des éditions,
l'un des axes stratégiques prioritaires consistant à mettre en
place des actions de sensibilisation et de formation en direction des
réseaux d'agents de voyages
.
Enfin, l'utilisation des nouvelles technologies, a permis à Maison de
la France d'être présente sur le serveur mondial Internet.
Perspectives 1998
Afin de maintenir sa présence sur les marchés
traditionnels et d'accroître ses efforts sur les marchés
émergents (Asie du Sud Est, Amérique du Sud, Europe de l'Est)
Maison de la France s'efforcera, dans un contexte budgétaire difficile,
de trouver de nouvelles sources de financement tout en recherchant une
efficacité accrue dans l'utilisation de ses moyens.
Il s'agira à la fois de consolider notre présence sur les
marchés traditionnels, en confortant l'image d'une destination France
"attractive" pour faire face à la concurrence des autres grandes
destinations touristiques, de développer de nouvelles niches de
clientèles et inciter les réseaux de vente à
l'étranger à commercialiser davantage la France, et de renforcer
notre présence sur les marchés émergents, notamment dans
la zone du Sud Est Asiatique.
Le budget 1998 devrait être établi sur la base de la reconduction
des crédits 1997 régulés. Le tableau ci-après
rappelle les données caractéristiques de Maison de la France en
1997.
· La poursuite de l'effort en direction des marchés émergents
La politique suivie par Maison de la France en 1996 a
permis
d'accélérer le développement des investissements dans les
pays en émergence du continent asiatique. Après Taiwan en 1995,
un nouveau bureau a été ouvert à Singapour couvrant la
zone Philippines, Indonésie, Malaisie et Thaïlande, permettant
ainsi à Maison de la France d'accroître son implantation dans
cette région du monde qui assurera dans les 15 ans à venir
l'essentiel de la croissance de nos recettes touristiques.
En 1997, Maison de la France a poursuivi ses efforts en direction de nouveaux
marchés porteurs: Europe de l'Est et Asie du Sud Est, zone dans laquelle
l'ouverture d'un bureau à Pékin est prévue à
l'automne 1997, dans le cadre du partenariat avec Air France. Dans ce contexte,
Maison de la France a participé à de nouveaux salons et
opérations de promotion. La priorité a été
donnée aux actions de promotion et de publicité.
Sur les autres marchés prometteurs, en particulier ceux d'Europe de
l'Est
6(
*
)
et d'Amérique Latine, Maison de
la France a développé ses interventions tant au niveau des
professionnels que du grand public. Tout en renforçant sa
présence dans les principaux salons touristiques de ces régions,
elle a engagé de nouvelles opérations de promotion commerciale
pour favoriser la programmation de la destination France et lancé des
premières campagnes publicitaires dans la presse.
Maison de la France a très notablement renforcé sa
présence en Asie au cours des quatre dernières années, et
tout particulièrement sur les marchés émergents de cette
zone
7(
*
)
.
· Un impératif : réagir à l'effritement de nos parts de marché au Japon et aux États-Unis
Sur 16,7 millions de
touristes japonais
s'étant
rendus à l'étranger en 1996, la France en a accueilli 855 000,
ce qui représente une part de marché
de 5%, en baisse
depuis 1994, année où elle a atteint 7%,
Cette baisse de fréquentation conjoncturelle s'explique par l'impact
négatif des mouvements de grève de fin 1995 et de la reprise des
essais nucléaires, ainsi que
par l'attrait croissant de l'Italie sur
cette clientèle
.
Toutefois, la reprise de ce marché vers la France, amorcée fin
1996, devrait se confirmer en 1997.
Les touristes en provenance des États-Unis ont effectué 2,6
millions de séjours en France en 1996, ce qui représente une part
de marché de l'ordre de 20%, par rapport à l'ensemble des
séjours effectués par les Américains en Europe. La France
est la deuxième destination en Europe après la Grande-Bretagne.
L'intérêt économique de ces deux marchés tient au
fait que les dépenses touristiques moyennes des touristes
américains et surtout japonais, sont parmi les plus
élevées, et que de ce fait la part de marché de ces pays
sur la base des recettes touristiques françaises est beaucoup plus
élevée que celle évaluée sur la base des
séjours.
En effet,
les séjours des Japonais en France représentent
à peine 1,5%, de l'ensemble des séjours des touristes
étrangers dans notre pays, mais leurs dépenses
représentent près de 5% de nos recettes touristiques
.
De même, si les séjours des touristes américains
représentent environ 4 % de l'ensemble des séjours des touristes
étrangers, leurs dépenses correspondent à près de
10%, de nos recettes.
B. LA SITUATION DU SECTEUR HOTELIER
Le secteur Hôtels-Cafés-Restaurants (HCR)
représente, pour la France, un atout dans le développement du
tourisme .
Avec près de 161.500 entreprises en 1994, il présente des
capacités d'hébergement importantes et se caractérise,
à la fois, par un maillage territorial sans équivalent et par une
grande diversité, et de conforter la capacité d'accueil de la
France.
Ce secteur se caractérise par un mouvement de rénovation et de
transformation profonde marqué par le développement des
chaînes intégrées
8(
*
)
ainsi
que par un resserrement de l'offre au profit des 2 et 3 étoiles (+ 40 %
en 10 ans).
Dynamique par sa diversité, le secteur HCR, constitué pour
l'essentiel de petites unités, est fragile dans ses structures.
Ce secteur subit aujourd'hui, pour des raisons liées
à la conjoncture économique et à l'évolution des
comportements et des attentes (tourisme vert, besoin d'autonomie), la
concurrence d'autres modes d'hébergement (gîtes, hôtellerie
de plein air, locations, résidences de tourisme). Il est
également confronté à des situations de distorsion de
concurrence dues au paracommercialisme. Cette fragilité structurelle
aggrave les
handicaps
économiques dont souffre le secteur.
L'hôtellerie est, en premier lieu, une
activité à forte
intensité capitalistique
:
Le ratio investissement initial / Chiffre d'affaire (CA), égal à
3, la situe au même niveau que l'industrie lourde, la métallurgie
ou la cimenterie.
Le développement du secteur hôtelier, constitué
très largement de PME, est freiné par une absence de fonds
propres qui, s'ajoutant au caractère fortement saisonnalisé de
l'exploitation dans un contexte de taux réels particulièrement
élevés, accroît sa vulnérabilité.
Enfin, en matière de commercialisation, les structures de faible
capacité sont aujourd'hui peu attractives pour les organisateurs de
voyages, les autocaristes et les organisateurs de congrès. En effet, ces
structures ne permettent pas de répondre aux seuils avancés par
ces opérateurs (de 30 chambres pour les groupes, 25 chambres pour les
individuels). Par ailleurs, les problèmes sociaux sont très
importants dans le secteur HCR, qui compte 76,3 % d'emplois
salariés.
S'agissant d'une industrie de main-d'oeuvre, les frais de
personnel représentent un fort pourcentage: 26,6%du chiffres d'affaires
hors taxe(1991) et 52,8 % de la valeur ajoutée (1991 ).
Plus de 95% des entreprises ont moins de 10 salariés
(chiffre
que l'on retrouve au niveau communautaire). L'exploitation s'exerce dans un
contexte hautement saisonnier.
Le secteur HCR, qui constitue le premier secteur d'activité dans le
tourisme (87% des emplois), est en croissance constante dans sa composante
hôtellerie . En revanche le secteur restauration connaît un crise
persistante.
1. La conjoncture dans l'hôtellerie
Selon l'enquête menée par l'IFOP sur la saison
touristique 1997, la fréquentation hôtelière est
globalement stable au cours du premier semestre (-0,7 % de nuitées par
rapport à la même période de 1996). Les catégories 3
et 4 étoiles ont connu une évolution positive (+ 3,4 %) au
contraire des catégories 1 et 2 étoiles en retrait de 2,6 % par
rapport au premier semestre 1996. La fréquentation
hôtelière a été en hausse à Paris (6,4%) et
en Provence Alpes Côte d'Azur (+ 2,8 %); elle progresse également
en Rhône Alpes, en Bretagne et en Corse.
Plus globalement, l'enquête IFOP, complétée par des
enquêtes auprès des directeurs régionaux du tourisme,
montre que sauf la première quinzaine de juillet, médiocre en
raison des conditions météorologiques défavorables, la
tendance a été à la hausse; la fréquentation des
hôtels a été supérieure à l'année
1996, notamment en raison de l'augmentation de la clientèle
étrangère.
2. Les aides de l'État
Le développement de formules alternatives et souvent
plus économiques, les modifications de comportement, le
redéploiement de la clientèle française vers d'autres
types d'hébergement, affectent défavorablement le
développement du secteur hôtelier indépendant.
·
Une adaptation nécessaire
L'hôtellerie indépendante doit s'adapter à
l'évolution de la demande. Certaines direction doivent être
privilégiées :
- la mise en réseau thématique
, ou les groupements
professionnel, dont l'efficacité est aujourd'hui prouvée pour
investir, s'équiper, faire sa promotion, et commercialiser un produit
ciblé, clairement identifié et personnalisé,
- la formation des professionnels
, indispensable pour accéder
à de nouveaux modes de commercialisation, comprendre les besoins de la
clientèle ou élaborer des plans d'action.
·
Plan de restructuration de la dette hôtelière
Face au problème de l'endettement dans le secteur hôtelier
indépendant, le Ministère en charge du Tourisme a
présenté fin 1994 un plan d'aide à la restructuration de
la dette hôtelière, grâce à la création d'un
fonds spécifique de 50 millions auprès de la
société française de garantie des financements des petites
et moyennes entreprises (SOFARIS), permettant à celle-ci de garantir
l'encours résiduel de tout prêt rééchelonné,
le taux de la garantie étant égal au pourcentage de
réduction du montant de l'annuité, dans la limite de 30% au
maximum (40% à titre exceptionnel)
9(
*
)
.
En juin 1997, 170 hôtels environ, dont plus du tiers dans le Grand
Sud et la région Rhône Alpes ont bénéficié de
la garantie de la SOFARIS pour la restructuration d'une dette de plus de 300
millions de francs.
Afin d'améliorer le dispositif en vigueur et d'en faire profiter un
nombre supérieur d'hôteliers, il a été
décidé de l'assouplir (la baisse du montant de l'annuité
pouvant être obtenue par tous moyens et non plus seulement par la voie du
rééchelonnement) et de le rendre plus avantageux (augmentation du
taux de garantie maximum). A cet effet, une modification de la convention entre
le Trésor et la SOFARIS devrait intervenir très prochainement.
·
libération du prix des communications
téléphoniques
Depuis 1994, les professionnels bénéficient de la
libération des prix des communications téléphoniques
passées à partir des postes d'abonnés mis à la
disposition du public (décret n° 94-946 du 31 octobre 1994
publié au journal officiel du 3 novembre 1994).
Ces dispositions ont fait l'objet d'un engagement de modération de
chacune des grandes fédérations professionnelles du secteur "
Hôtellerie - cafés - restauration " (H.C.R.) .
L'information des consommateurs est faite par les hôteliers notamment
à travers l'affichage, de manière lisible, à
proximité immédiate de chaque installation, des prix toutes taxes
comprises (TTC) du forfait de mise à disposition et des communications
en fonction des distances.
·
Un problème non réglé : la
réduction de la redevance audiovisuelle pour l'hôtellerie
saisonnière
En matière de redevance audiovisuelle, tous les détenteurs de
plusieurs appareils récepteurs, dits comptes multiples, sont soumis au
barème dégressif suivant: 100 % du 11ème au 30ème
et 50 % à partir du 31ème. Depuis 1994, les hôtels
saisonniers bénéficient d'un abattement supplémentaire de
25 %.
Le Gouvernement avait envisagé, en 1996, de modifier le barème
de cette redevance, afin d'alléger les charges de l'hôtellerie
indépendante et familiale. Le Conseil d'état ayant donné
un avis défavorable à ce projet, le Gouvernement étudie
actuellement un nouveau dispositif d'application de la redevance audiovisuelle
pour l'hôtellerie.
·
L'exonération des charges sociales sur les avantages en
nature
La convention collective nationale des hôtels, cafés et
restaurants, en négociation depuis 16 ans, a été
signée le 30 avril 1997 par 4 organisations d'employeurs (FNIH, FAGIHT,
SFH et SNRLH) et par 3 syndicats de salariés (FO, CFDT et CGC). Il
importe naturellement que cette nouvelle convention ne conduise pas à
une remise en cause des acquis des conventions en vigueur.
Les organisations patronales signataires ont rappelé qu'elles
subordonnaient la mise en oeuvre de la convention à des mesures
gouvernementales d'allégement des charges sociales. Ces mesures
concernent l'exonération, sur quatre ans, des charges patronales qui
pèsent sur les avantages en nature " repas " fournis aux salariés.
Devant la commission nationale de négociation collective du 23 juin
1997, le Gouvernement a confirmé que les engagements concernant
l'exonération des charges sociales sur les avantages en nature seraient
tenus, et un crédit est inscrit à cet effet dans le projet de loi
de finances 1998. Cette exonération, d'un coût de 1300 millions de
francs en année pleine de prise en charge totale, appelle des
progrès en matière d'emploi et de statut des salariés.
·
La mise en place d'un dispositif de régulation des
capacités hôtelières
Depuis 1994, le programme d'action s'inscrit dans la recherche de
remèdes aux déséquilibres engendrés par le
développement anarchique des chaînes, notamment économiques.
En 1994, une commission nationale de régulation des hébergements
touristiques a été créée par décision du
Ministre en charge du tourisme afin de mettre en place et de suivre la carte
nationale de la surcapacité et d'une façon plus
générale, de concourir à la régulation de l'offre
d'hébergements touristiques par bassin, par le biais de mesures
législatives, réglementaires et fiscales.
La commission nationale de régulation des hébergements
touristiques est chargée de la gestion de la carte nationale de la
surcapacité en collaboration avec les comités
départementaux du tourisme.
Faute d'avoir des remontées fiables d'information, la commission n'a
pas pu entièrement jouer le rôle que l'on attendait d'elle.
C'est la raison pour laquelle d'autres mesures ont été
envisagées pour remédier la surcapacité
hôtelière.
En 1995, une première mesure législative a été
adoptée avec le vote de l'article 55 de la loi de finances pour 1996
modifiant l'article 156 du code général des impôts, qui ne
permet plus désormais d'imputation sur le revenu global du contribuable
non hôtelier, les déficits provenant d'activités
industrielles et commerciales.
Enfin,
en application de la loi n°96 - 603 du 5 juillet 1996
,
relative au développement et à la promotion du commerce et de
l'artisanat, les constructions nouvelles, les
extensions ou les
transformations d'immeubles
existants entraînant la constitution
d'établissements hôteliers
d'une capacité
supérieure à 30 chambres hors de la région d'Ile-de-France
et à 50 chambres, dans cette dernière, sont désormais
soumises à autorisation
.
Cette nouvelle mesure devrait permettre de mieux maîtriser le
phénomène de surcapacité. Cette disposition vise à
réguler l'offre d'hébergement en prenant en compte notamment
l'offre et la demande, la densité d'équipements hôteliers
dans la zone considérée, ainsi que l'impact éventuel en
terme d'emplois et sur l'équipement existant.
·
L'aide à la mise aux normes
Un arrêté du 25 avril 1997 permet désormais aux
entreprises du secteur de la restauration et de l'hôtellerie -
restauration de bénéficier de prêts bonifiés par
l'État
. Ces prêts sont réservés aux entreprises
de restauration traditionnelle créées depuis plus de trois ans et
immatriculées au répertoire des métiers ou inscrites au
registre du commerce. Grâce à ces prêts, les
bénéficiaires peuvent financer des travaux de mise en
conformité aux règles d'hygiène et de salubrité.
D'un montant plafonné à 300 000 FRS, ces prêts à 3,5
% sont limités à 80 % du montant de l'investissement. Par
ailleurs, des prêts conventionnés, au taux maximal de 5,8 %
peuvent être accordés en complément à ces
prêts bonifiés.
Il s'agit, pour ce secteur particulièrement actif de l'économie
touristique d'une aide importante de l'État qui représentera
près de 3 milliards de francs de prêts bonifiés, soit un
triplement de l'enveloppe par rapport à 1996.
L'imputation budgétaire des différentes aides accordées
au secteur hôtelier depuis 1994 telles que précisées
ci-dessus relève de différents autres départements
ministériels (Économie et Finances; Commerce et Artisanat).
Votre rapporteur considère qu'il serait bon que ces aides soient
récapitulées, de façon à ce que l'on puisse mieux
apprécier l'importance de l'effort public en faveur de ce secteur
.
C. LE TOURISME SOCIAL ET ASSOCIATIF
Les associations de tourisme sont, depuis leur origine, l'un
des piliers essentiels d'une politique sociale des vacances visant à
rendre celles-ci accessibles au plus grand nombre. Présentes dans des
domaines aussi divers que l'accueil des familles dans les villages de vacances,
l'organisation des centres de vacances d'enfants, les centres de plein air, les
classes de découverte, l'accueil international de jeunes, les vacances
sportives de plein air, les voyages scolaires et linguistiques, et les voyages
pour adultes, le secteur du tourisme associatif a accueilli en 1996 près
de 5 millions de personnes dans ses structures et ses programmes.
Les études statistiques montrent que plus de 40 % des français
ne partent pas en vacances. Ces chiffres doivent inciter à conduire une
action pour le développement du tourisme en direction de ces
catégories défavorisées de la population.
Au moment où le Gouvernement veut développer et
pérenniser l'emploi de façon prioritaire, l'apport du secteur du
tourisme associatif peut être précieux.
C'est pourquoi, le ministre chargé du tourisme conduit en partenariat
avec les principales associations de tourisme notamment regroupées au
sein de l'UNAT de nombreuses actions en faveur du secteur associatif.
1. Le tourisme associatif
Le secteur du tourisme associatif est le plus souvent
né de préoccupations sociales. Il a pour objet, soit
l'accès du plus grand nombre aux vacances et aux loisirs, soit
l'aménagement du territoire. A ce double titre, ce secteur se trouve
souvent très impliqué dans les politiques locales.
Ce secteur reste très hétérogène : les
associations du secteur ont des tailles très variables : certaines
ont un chiffre d'affaires supérieur à un milliard de francs,
d'autres ne dépassent pas les 20 millions ; le nombre
d'équipements gérés, par association varie entre un et
plus de 100 avec des niveaux de qualité différents.
La quasi-totalité des associations sont intégrées à
des unions ou fédérations et regroupées pour la plupart au
sein de l'Union Nationale des associations de tourisme (UNAT). Dans cette
organisation elles participent à un travail important sur la
qualité des produits, les méthodes d'organisation, de gestion, de
formation, autant d'actions qui concourent à
l'homogénéisation du secteur
10(
*
)
.
La Direction du Tourisme a développé une intervention
particulière dans ce secteur, intégrée dans les actions de
l'État visant à maintenir les équilibres sociaux.
Le tourisme est considéré dans cette perspective, à la
fois comme un outil de développement économique ou social, et
comme un moyen d'insertion sociale et professionnelle.
De plus, des actions de partenariat sont menées pour aider ce secteur
à créer des structures modernes, efficaces, compétentes et
capables d'offrir un véritable produit touristique correspondant aux
attentes de clientèles diversifiées. Ces actions accompagnent les
efforts réalisés par les associations de tourisme et en
particulier les villages de vacances depuis plusieurs années
(management, modernisation des équipements, professionnalisation des
équipes), sans renoncer pour autant à la notion fondamentale
d'utilité sociale.
Ce secteur a consenti un effort considérable pour se moderniser et
s'adapter, en partenariat avec l'État et les collectivités
territoriales, tout en maintenant une politique tarifaire
modérée, qui tienne compte de la situation sociale de notre pays.
·
Le soutien aux projets
La Direction du Tourisme a signé des conventions d'objectifs avec des
associations et fédérations d'associations développant des
programmes de vacances et de loisirs répondant aux problématiques
posées par l'évolution de la société.
Il a ainsi été retenu les projets permettant un
élargissement des conditions d'accès aux vacances pour le plus
grand nombre, ceux améliorant l'accueil des publics ayant des
difficultés d'insertion sociale ou économique et ceux
développant des programmes de loisirs de proximité.
·
L'accompagnement des associations dans leurs efforts de
restructuration et d'insertion sociale
Aussi le Ministre chargé du tourisme conduit une politique de
partenariat avec elles, notamment, dans le but de créer des produits
adaptés aux publics visés, avec des programmes de premier
départ et de réinsertion;
·
L'amélioration de la connaissance et d'évaluation du
secteur
Afin d'optimiser les interventions de l'État, le Ministre chargé
du Tourisme a favorisé la mise en place de moyens de connaissance et
d'évaluation du secteur.
Il s'agit, en s'appuyant sur la connaissance et l'évaluation du
secteur, de développer et de diffuser des outils méthodologiques
permettant de traiter les problématiques de tourisme associatif, en
matière de gestion, de commercialisation en milieu rural ou d'accueil de
publics spécifiques.
En 1997, deux études de faisabilité sont prévues avec
l'UNAT portant sur la création d'un observatoire des centres de vacances
et de loisirs, et sur la réalisation d'une banque de données des
agréments " tourisme " pour les villages de vacances.
·
La participation au plan " emploi jeunes "
Le secteur du tourisme social et populaire s'inscrit pleinement dans le plan
emploi jeunes présenté par le ministère de l'emploi et de
la solidarité. Il convient d'intensifier des opérations
spécifiques, notamment en matière d'emploi, pour
développer des filières de formation, en particulier en direction
des jeunes et assurer la pérennisation des emplois saisonniers. Les
comités d'entreprises sont susceptibles de contribuer à faire
émerger les nouveaux besoins, ou les besoins non satisfaits des
salariés de tous âges et de tous niveaux sociaux. Les personnes
âgées ou handicapées peuvent bénéficier
d'activités nouvelles solvables dans le cadre du plan emploi jeunes.
·
Favoriser l'accès de tous aux vacances
Les associations jouent un rôle essentiel dans l'effort de
redistribution des services de loisirs et vacances aux personnes et familles en
difficulté matérielle, sociale et morale, ou aux personnes
handicapées.
L'objectif du ministre est de définir des orientations fortes
relayées par les acteurs locaux, pour soutenir les associations, les
comités d'entreprises, les collectivités locales afin qu'elles
intensifient les actions en partenariat pour l'intégration des
populations en difficulté ou tout simplement, les personnes qui sont
exclus des vacances.
·
Une nouvelle impulsion au plan patrimoine
Depuis 1990, dans le cadre du plan patrimoine, le ministère contribue
à la rénovation des hébergements touristiques
gérés par les associations: maisons familiales de vacances,
villages de vacances situés en zone rurale, sur le littoral et en
montagne. Environ 10.000 lits par an bénéficient d'une subvention
de rénovation. 40.000 places d'hébergement gérées
par des associations qui interviennent dans le tourisme social doivent encore
être réhabilitées.
Pour 1997, la direction du tourisme a engagé une programmation à
hauteur de 8 millions de francs, soit 18 opérations. Pour 1998, le
projet de loi de finances prévoit l'ouverture de 20,3 millions de francs
d'autorisations de programmes nouveaux, et 16,9 millions de francs de
crédits de paiement, afin de poursuivre la politique engagée en
matière de rénovation des hébergements touristiques
à caractère social ou familial.
·
La relance de la politique contractuelle
La Direction du tourisme cofinance différentes actions de renforcement
du professionnalisme du secteur du Tourisme associatif. Ainsi, en 1997, des
conventions d'application sont signées avec des associations et des
structures fédératives, pour les montants suivants:
- actions à caractère social (Chapitre 44-01, art 21 § 10) 3
M.F.
- renforcement de l'efficacité du secteur associatif (Chapitre 44-01,
art. 30) : 4,5 millions de francs.
- subventions aux hébergements à caractère associatif ou
familial: (Chapitre 66-03, art. 30) : 8 millions de francs.
En 1998, les crédits des chapitres 44-01 (art 21 §10) et 66-03 (art
30) serviront à poursuivre ces actions.
Une aide à la communication est également prévue pour la
mise en oeuvre de la charte de qualité loisirs de France, qui
crée un label pour les villages de vacances et les maisons familiales.
La Direction du Tourisme poursuit en partenariat avec les principales
associations au sein de
quatre groupes de travail sur le " tourisme
associatif
" des réflexions dont l'objectif premier est de
définir les principales orientations et le contenu d'une politique
visant à renforcer l'efficacité de ce secteur.
L'effort de la direction du tourisme visera à créer les
conditions pour que les acteurs du domaine se mobilisent avec les associations;
le ministère souhaite qu'à travers des
États
Généraux
, un travail de réflexion commune
débouche sur une dynamique solide
du tourisme social et populaire
.
La logique d'intervention du ministère du tourisme repose sur sa
capacité à accompagner les efforts des associations à
élaborer un véritable produit touristique associatif, à
intégrer leur activité au contexte du tourisme moderne, à
participer étroitement aux actions de lutte contre l'exclusion et de
créations d'emploi conduites par le Gouvernement.
Dans le prolongement du partenariat, développé depuis 1992 avec
ces associations, il importe de continuer à accompagner leurs efforts de
restructuration afin que celles-ci poursuivent leur adaptation aux mutations
économiques et aux changements de comportement des vacanciers.
2. L'accueil des jeunes
Le tourisme des jeunes constitue un axe important pour le
développement de l'économie touristique, l'accès aux
vacances et le lien social. Il s'inscrit largement dans le cadre du tourisme
social et associatif. Les actions menées par le Ministère
chargé du tourisme en faveur des jeunes portent principalement sur
l'amélioration de l'accès aux vacances de jeunes français,
ainsi que sur l'accueil de jeunes étrangers en France.
·
Actions en faveur des jeunes en France
Ces actions donnent lieu à la conclusion de conventions d'objectifs
entre la Direction du Tourisme et les associations qui regroupent des centres
d'accueil de jeunes.
Tel est le cas de l'UCRIF (Union des Centres de Rencontres Internationales de
France), qui regroupe près de 2800 lits à Paris et en
Île-de-France sur une capacité totale France entière de
plus de 8000 lits. L'originalité de l'action de l'UCRIF, outre une
prestation d'hébergement labellisé par une charte de
qualité est de proposer des activités, des animations et des
rencontres.
La Fédération Unie des Auberges de Jeunesse (FUAJ) gère
une offre de plus de 200 centres en France représentant une
capacité totale de 12 650 lits. La Direction du Tourisme aide la FUAJ
à rénover, restructurer et étendre son offre face aux
demandes croissantes de clientèles de jeunes.
Enfin l'UFJT (Union nationale des foyers et services pour jeunes travailleurs)
a bénéficié en 1996, d'une aide financière de la
Direction du Tourisme, pour mettre en oeuvre des actions d'accompagnement de
projets initiés par des jeunes, pour créer des activités
durables dans le tourisme. L'action de la Direction du Tourisme cherche
à ce que les associations professionnelles qui s'occupent du tourisme
des jeunes soient des acteurs dynamiques tant de l'accueil international que du
développement local.
La France, avec près de 8 millions de
séjours de jeunes étrangers (15-24 ans) se situe au premier rang
des pays européens pour l'accueil
.
Le bilan des actions partenariales de la Direction du Tourisme avec l'Union
Nationale des Associations de Tourisme (UNAT) indique trois orientations:
- l'accueil de jeunes dans les villes françaises qui contribue au
maintien du lien social;
- les associations de tourisme qui réaffirment leur volonté de
participer à l'élaboration d'une politique d'accueil du tourisme
prenant en compte toutes les diversités des publics et de leurs attentes;
- Le projet de classement des centres d'accueil de jeunes à vocation
pour permettre une meilleure identification de ce type particulier
d'hébergement, notamment de son confort.
·
Actions en faveur de l'accueil de jeunes étrangers. -
Le Ministère chargé du Tourisme, par le biais de Maison de la
France, participe à des actions de promotion touristique: foires et
salons à l'étranger, bourses professionnelles et à
1'organisation d'une prochaine Conférence mondiale sur le Tourisme des
jeunes à Paris en octobre 1997.
On compte 32 centres d'accueil pour le tourisme des jeunes en Île de
France, soit 5143 lits. Paris regroupe 19 centres et une capacité en
lits de 3151 lits (soit 61% du total)
3. Le chèque vacances
Le chiffre d'affaires de l'Agence nationale pour les
chèques vacances (ANCV) a atteint 2,473 milliards de francs en 1996
contre 1,931 en 1995, soit une progression de 28,1 %. Les prévisions
pour 1997 l'établissent à 3 milliards de francs. Le nombre
de bénéficiaires peut être estimé à 1 million
de personnes et celui au total de la population concernée à 4
millions.
11(
*
)
Le résultat net comptable pour l'exercice 1996 s'est
élevé à 27.8 millions de francs, en diminution de 4,7
millions de francs, soit une baisse de 14,5 %, par rapport à 1995.
Depuis 1989, les excédents de l'agence ont été les
suivants:
- 5,8 millions de francs. pour l'exercice 1989
- 15,9 millions de francs pour l'exercice 1990
- 20,4 millions de francs pour l'exercice 1991
- 24,0 millions de francs pour l'exercice 1992
- 24,5 millions de francs pour l'exercice 1993
- 15,1 millions de francs pour l'exercice 1994
- 32,5 millions de francs pour l'exercice 1995
- 27,8 millions de francs pour l'exercice 1996
Ces excédents de gestion de l'exercice de 1996
distribuables sous forme de subventions aux équipements de tourisme et
de loisirs à vocation sociale, ainsi qu'aux actions contribuant à
l'application des politiques sociales du tourisme et des vacances ont fait
l'objet d'une première répartition par le conseil
d'administration du 24 juin 1997: 12,9 millions de francs. ont
été attribués à des équipements de tourisme
et 0,636 M.F. à des actions de solidarité.
En outre, en application de l'ordonnance de 1982, qui prévoit que la
contre-valeur des chèques - vacances périmés soit
affectée au bénéfice de catégories sociales
défavorisées, l'ANCV a attribué, en 1996, à des
organismes sociaux ou associations caritatives, une dotation de 3,8 millions de
francs sous forme de bourses vacances. Elle a également organisé
avec ses partenaires une opération: " Avril à Cap-Breton ". Cette
opération a permis d'inviter 150 familles en situation de grande
difficulté à partir en vacances pour un séjour d'une
semaine.
Comme les années précédentes, des échanges de
familles et de personnes handicapées ont été
organisées avec le chèque REKA Suisse et ont porté sur 110
personnes. En 1997, le montant des chèques périmés devrait
s'élever à 4,5 millions de francs.
En 1996, I'ANCV a démontré sa capacité à concevoir
et mener son projet de modernisation, en particulier en matière
informatique, et à mettre en place une force de vente qui
représente aujourd'hui le premier secteur d'emplois au sein de
l'établissement. Cette évolution est conforme à son statut
d'établissement public doté de l'autonomie financière, mis
pleinement en valeur par le passage d'une gestion plutôt administrative
à une gestion orientée vers les acheteurs de chèque -
vacances, les porteurs et les prestataires.
Le système du chèque vacances fonctionne bien, il offre à
la fois le choix et la diversité et peut concerner toutes les formes de
tourisme. C'est un instrument privilégié pour permettre
l'accès de tous aux vacances.
Aussi le ministre en charge du tourisme s'est rapprochée de sa
collègue en charge des affaires sociales afin
d'envisager les
possibilités d'étendre le bénéfice des
chèques vacances, notamment en direction des entreprises de moins de 50
salariés.
Une telle mesure devrait permettre aux 7 millions de
salariés des Petites et moyennes
entreprises
(PME),
d'accéder à ce dispositif d'aide aux vacances.
ANNEXE
COMPTE RENDU DE LA MISSION D'INFORMATION
EFFECTUÉE EN ESPAGNE, LES 25 ET 26 JUIN 1997, PAR M. PAUL
LORIDANT
Le but de cette brève mission était
d'étudier les raisons et les ressorts des succès de l'Espagne
dans le domaine du tourisme.
·
Les performances touristiques de l'Espagne sont en effet
éclatantes.
C'est ainsi que selon les statistiques de l'OMT, l'Espagne, avec
41,3 millions
de
touristes
en 1996, est désormais la
troisième destination touristique
derrière la France
(62,4 millions de touristes)
et les Etats-Unis
(448 millions de
touristes)
mais devant l'Italie
(32,8 millions de touristes).
En termes de
recettes touristiques,
l'Espagne avec 4,8 % des recettes
mondiales dépasse même la France (4,79 %) d'une courte tête
pour occuper la deuxième place derrière les Etats-Unis (10,8 %).
En outre, la tendance de ces dernières années se
caractérise par une
forte progression
du tourisme espagnol, en
raison notamment de la dépréciation de la peseta, de 1992
à 1996, et, peut-être, d'une meilleure adaptation aux besoins et
aux aspirations des touristes en provenance de l'Europe du Nord et de l'Est.
En définitive, le tourisme apparaît comme le
secteur le plus
dynamique de l'économie espagnole :
il représente
10
%
du
PIB
(contre 8,5 % en France),
fournit un emploi
à 8,1 % de la population active (à raison de 670.000 emplois
directs et 476.000 emplois indirects) et permet de dégager, au sein de
la balance des paiements, un
excédent du poste tourisme
de
132
milliards de francs
en 1996, soit 10 % de plus que l'année
précédente.
A titre de comparaison, le solde positif de la balance touristique de notre
pays ne s'élève qu'à 54,3 milliards de francs en 1996.
A un moment où la position forte du tourisme français
présente des faiblesses et connaît une certaine érosion, il
m'est apparu nécessaire de me pencher sur les
clefs
de la
réussite espagnole.
·
Les clefs de la réussite du tourisme espagnol
L'Espagne dispose
d'indéniables atouts touristiques
comme son
climat ensoleillé, l'étendue de son littoral, et la richesse de
son patrimoine architectural et culturel.
Par ailleurs, la dépréciation de la peseta entre 1992 et 1996,
associée à un coût du travail beaucoup moins
élevé qu'en France (le SMIC espagnol s'élève
à 2.000 francs par mois) a indéniablement contribué
à rendre plus attractive la destination Espagne.
Mais ces atouts structurels, qui ne datent pas d'aujourd'hui, et cette
dépréciation de la devise espagnole, dont les effets s'estompent
depuis la fin de l'année 1996, ne sauraient expliquer, à eux
seuls, le miracle du tourisme espagnol et l'engouement pour l'Espagne.
Dès lors, une question ne pouvait manquer de se poser : quelle est
la part de l'organisation administrative de la politique du tourisme et de
l'effort budgétaire consenti en faveur du tourisme dans ce succès
espagnol ?
A cet égard, l'originalité espagnole se caractérise par
une
organisation décentralisée
de la politique du tourisme.
·
Une organisation décentralisée
Après la fin du franquisme et le retour de la démocratie, la
constitution de l'Espagne, votée le 31 octobre 1978 par les
Cortès et le Sénat, a jeté les bases d'une
" Espagne régionalisable "
. En effet, la constitution
de 1978 consacre
" l'indissoluble unité de la nation
espagnole ",
tout en reconnaissant et en garantissant
" le
droit à
l'autonomie
des nationalités et
des
régions
qui la composent ".
Parmi les nombreuses compétences transférées aux
communautés autonomes,
c'est-à-dire aux régions,
figure
" la promotion et la réglementation du
tourisme ".
Dans la pratique, ce titre de compétence général reconnu
aux communautés autonomes dans le domaine du tourisme ne s'est pas
traduit par l'institution d'un
bloc de compétences
au profit des
régions.
En effet, les autres catégories de collectivités locales,
c'est-à-dire les
provinces,
qui correspondent à nos
départements, et les
communes
interviennent également dans
le domaine du tourisme. La réalité a donc consacré un
rôle prééminent, mais non exclusif, de la région et,
partant, un système de
compétences partagées
entre
les trois catégories de collectivités territoriales, même
si la région joue, dans toute la mesure du possible et dans son ressort
territorial, un rôle d'impulsion, de planification et de coordination,
des diverses initiatives locales.
De même, ce transfert des compétences touristiques aux
régions ne s'est pas accompagné d'un
dessaisissement total
de l
'Etat
qui conserve une
compétence
résiduelle
: il demeure, en effet, compétent pour
édicter la " législation de base ", conduire les
projets touristiques dont le champ géographique dépasse le
ressort territorial d'une région et assurer la promotion à
l'extérieur de la destination Espagne.
Tout se passe comme si à partir d'un transfert, en apparence plein et
entier, qui a conféré aux communautés autonomes une
compétence de droit commun
dans le domaine du tourisme, la
réalité avait bâti un système plus complexe qui
s'apparente aux
tables gigognes
ou aux
poupées russes.
Ce
paysage institutionnel
explique la relative
" modestie "
de
l'appareil étatique
chargé de la politique du tourisme.
·
Des structures étatiques légères
La mise en oeuvre de la politique nationale du tourisme est confiée
à
deux entités administratives
situées au sein du
secrétariat d'Etat
au
commerce,
au
tourisme
et aux
PME
qui est rattaché au ministère de l'économie et
des finances.
Ce rattachement "prestigieux" compense la dilution du tourisme au
sein d'un
simple secrétariat d'Etat polyvalent puisque le ministre de
l'économie et des finances, qui détient le titre de
vice-président du Gouvernement, est le numéro 2 du Gouvernement.
La première des deux structures administratives compétentes dans
le domaine du tourisme est la
direction générale du
tourisme.
Compétente pour la dimension
intérieure
du
tourisme, cette direction générale est constituée de
deux sous directions générales
: d'une part, la
sous-direction générale de la coopération et de la
coordination touristique et, d'autre part, la sous-direction
générale de la compétitivité et du
développement touristique.
La seconde structure administrative, qui est compétente pour la
promotion du tourisme à l'étranger, se dénomme
Turespaa
. Son action principale est de tenter de coordonner les
initiatives des communautés autonomes.
·
Des moyens budgétaires relativement importants
L'Etat espagnol consacre à la politique du tourisme un budget de
800 millions de francs
à raison de 180 millions de francs
pour la direction générale du tourisme et de 620 millions pour
Turespaa. Sur les 620 millions dont dispose Turespaa, 424 millions sont
affectés au fonctionnement et 196 millions à la promotion.
La part du budget de Turespaa consacrée à la promotion externe
peut sembler faible (31,6 %) en comparaison du poids des dépenses de
fonctionnement (68,4 %) ; mais il convient d'avoir présent à
l'esprit que lorsque Turespaa "fédère" les actions des
communautés autonomes dans une foire ou un salon à
l'étranger, les régions contribuent aux frais exposés.
Au total
, l'Etat espagnol consacre au tourisme, qui relève
pourtant de la compétence des régions, un effort
budgétaire plus de deux fois supérieur à celui consenti
par le budget français (355,7 millions de francs) alors que le PIB de
l'Espagne représente moins de la moitié du PIB de la France.
Pour être exhaustif, il conviendrait d'ajouter à cette manne
étatique les sommes consacrées par les communautés
autonomes à la promotion du tourisme. Nous ne disposons pas encore des
résultats de ce recensement, mais il apparaît, d'ores et
déjà, que ces montants sont importants.
C'est ainsi que le budget tourisme de la
Galice
s'élève
à 36 millions de francs.
En
définitive
, le succès du tourisme espagnol semble
reposer sur
deux piliers
: le
dynamisme
de Turespana et la
mobilisation
des communautés autonomes.
En
premier lieu
, le
dynamisme
de
Turespana
dont votre
rapporteur a pu apprécier le savoir-faire lors de salons du tourisme
comme celui de Berlin.
Pourtant, les espagnols nous envient la Maison de la France qu'ils
considèrent comme un modèle de partenariat entre le public et le
privé.
Ce paradoxe a conduit votre rapporteur à se demander si cette mission
en Espagne ne doit pas me ramener en France pour contrôler le
fonctionnement de la Maison de la France et, éventuellement,
définir les voies et moyens d'une meilleure efficience de cet organisme.
En
second lieu
, la
mobilisation
des
communautés
autonomes
:
Pour illustrer ce phénomène, votre rapporteur se bornera
à décrire brièvement l'exemple de l'Andalousie qu'il a pu
étudier lors de son séjour à Séville.
Longtemps laissée à l'écart du développement
espagnol, l
'Andalousie
a bénéficié du choc de
l'Exposition Universelle de 1992 qui a permis de combler le déficit
d'infrastructures dont souffrait cette région. C'est ainsi que
l'Exposition Universelle de Séville a apporté à
l'Andalousie une amélioration de son réseau autoroutier et
routier (autoroutes Madrid-Séville, Séville-Grenade et
Séville-Huelva), une modernisation de ses aéroports et surtout la
construction de la ligne TGV entre Madrid et Séville.
Pourtant, le PIB par habitant de l'Andalousie ne représente aujourd'hui
que 70 % de la moyenne nationale.
L'Andalousie a donc décidé de mettre l'accent sur le tourisme
qui représente l'un des piliers de son économie.
En effet, le tourisme, avec des retombées estimées à
36 milliards de francs, représente 18 % du PIB de l'Andalousie et
procure des emplois à 16 % de la population active andalouse.
Pour conforter ces résultats, la communauté autonome de
l'Andalousie a décidé de sortir d'un schéma de
développement touristique fondé sur le modèle "soleil et
plage". Il s'agit de promouvoir une politique de diversification
touristique,
mettant en valeur l'intérieur de l'Andalousie et proposant aux visiteurs
un tourisme culturel, un tourisme rural, et un tourisme sportif.
L'intention très clairement affichée est de cantonner les
"
colonies touristiques
" peuplées de touristes d'Europe du Nord
qui vivent en quasi-autarcie sur la Costa del Sol, entre la mer et la route.
L'objectif, très franchement proclamé, est d'attirer et de
fidéliser une clientèle plus "cultivée" en offrant des
produits de qualité.
Cette nouvelle approche, plus "élitiste", du tourisme espagnol
relativise les critiques adressées au tourisme français et
à son incapacité à retenir, ne serait-ce qu'une nuit, les
touristes allemands ou néerlandais qui traversent la France, sans
s'arrêter, pour se rendre dans le sud de l'Espagne.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
En première lecture à l'Assemblée
nationale, sont intervenues une série de majorations de crédits
non reconductibles concernant le budget du tourisme. Elles ont porté sur
le titre IV pour 2,81 millions de francs (en augmentation de +0,9%), ainsi
que sur le titre VI pour 5,672 millions de francs (en augmentation de 16,68%)
L'Assemblée nationale a ainsi majoré
de
2,81 millions de francs
les crédits du
chapitre 44-01
,
développement touristique, dont :
· 2,71 millions de francs à l'article 21, interventions
stratégiques ;
· 0,1 million de francs à l'article 34 Développement
territorial du tourisme
En conséquence la dotation du
chapitre 44-01
est portée
à 182,809 millions de francs soit une croissance de 1,56%
de
(AP+CP)
les crédits du
chapitre 66-20
, article 60,
Patrimoine monumental opérations déconcentrées ;
En conséquence la dotation du
chapitre 66-20
est portée
à 453,76 millions de francs soit une croissance de 0,04%.
de
5,672 millions de francs (AP+CP)
les crédits du
chapitre 66-03
, dont :
· 0,35 millions de francs à l'article 10 (AP+CP) Contrats de plan
Etat région
· 3,222 millions de francs à l'article 20 (AP+CP) Programmes
d `aménagements touristiques
· 2,1 millions de francs à l'article 30 (AP+CP)Programme de
rénovation des hébergements
· 0,7 millions de francs à l'article 90 (AP+CP) opérations
déconcentrées
En conséquence la dotation du
chapitre 66-91
est portée
à 39,72 millions de francs soit une croissance de 16,68%.
EXAMEN EN COMMISSION
La commission a procédé à l'
examen,
le
mardi 14 octobre 1997,
sur le
rapport
de
M. Paul
Loridant, rapporteur spécial,
des crédits de
l'
équipement
, des
transports
et du
logement
:
V.-
Tourisme
.
M. Paul Loridant, rapporteur spécial,
a d'abord
indiqué que les crédits demandés au titre du tourisme pour
1998 s'élevaient à 338 millions de francs, soit une baisse
de près de 5 % par rapport à ceux inscrits dans la loi de
finances initiale pour 1997.
Rappelant la teneur du gel des crédits intervenu en début
d'année 1997, ainsi que l'économie de l'arrêté du
9 juillet 1997 pris par le nouveau Gouvernement, le rapporteur
spécial a fait valoir que les dotations demandées pour 1998
étaient légèrement supérieures à celles
effectivement disponibles en 1997.
Analysant le détail des crédits, le rapporteur spécial a
souligné que les moyens de fonctionnement du titre III
demandés pour 1998, soit 124 millions de francs, marquaient un
nouveau repli de près de 4 % par rapport aux crédits
votés en 1997.
Cette évolution, peu favorable à ses yeux, s'accompagne
d'économies réalisées sur les crédits de
fonctionnement de l'administration centrale. C'est ainsi que les
dépenses de personnel marquent une légère baisse de
0,52 %, avec la suppression de trois emplois sur 326. Quant aux moyens de
fonctionnement, ils reculent de 10 %.
Avec 180 millions de francs de crédits demandés pour 1998,
les dépenses d'intervention, qui représentent 53,25 % des
crédits du ministère en moyens de paiement, accusent une baisse
importante de 8,28 %.
Seuls trois postes voient leurs crédits maintenus : la "Promotion
en France", le soutien au secteur associatif et le développement
territorial du tourisme. En revanche, tous les autres postes sont en retrait,
parfois sensible, parmi lesquels le rapporteur spécial a signalé
deux baisses significatives :
- la dotation de l'Agence française de l'ingénierie touristique,
dont le montant diminue de près de 25 % par rapport à la loi
de finances initiale pour 1997, même si les crédits
demandés se situent au niveau de ceux effectivement disponibles en 1997,
et si les réserves de cet organisme permettent d'atténuer les
effets de cette baisse ;
- la dotation de la "Maison de la France", qui régresse de plus de
9 %, bien que la baisse doive être compensée par
l'augmentation des apports des partenaires extérieurs.
Les variations de ces postes se répercutent au niveau du total des
dépenses ordinaires qui baissent de 7,4 % par rapport au budget
voté de 1997.
Abordant les dépenses en capital,
M. Paul Loridant, rapporteur
spécial
, a souligné que celles-ci ont
bénéficié d'un traitement privilégié,
puisque les dotations augmentent de 14,2 % en crédits de paiement
et de 24,1 % en autorisations de programme. Il a cependant souligné
que les dépenses en capital ne retrouvaient pas les niveaux atteints en
1995 et 1996.
Les évolutions constatées à l'intérieur du
chapitre traduisent les priorités du ministère, à savoir
le maintien des dotations pour les contrats de plan Etat/régions et la
forte augmentation de l'article "Programme de rénovation des
hébergements touristiques à caractère associatif".
Présentant ensuite ses principales observations
M. Paul Loridant,
rapporteur spécial
, a rappelé que la France
représentait près de 10,5 % du marché mondial du
tourisme, confirmant sa place de première destination touristique devant
les Etats-Unis et l'Espagne. Toutefois, en termes de recettes, la position de
la France est un peu moins favorable puisque notre pays, qui se situait en
deuxième position mais assez loin derrière les États-Unis,
vient de se faire dépasser par l'Espagne et presque rattraper par
l'Italie.
Le rapporteur spécial a en outre souligné deux
phénomènes qui traduisent une certaine érosion de la
position de la France :
- en premier lieu, notre pays ne capte qu'une part relativement faible, de
l'ordre de 10 %, de l'accroissement de la demande mondiale qui se
développe plus fortement en Asie ;
- en second lieu, le solde très largement positif de notre balance
touristique, soit 54,3 milliards de francs en 1996, a tendance à
régresser depuis quelques années du fait d'un
phénomène structurel d'alignement du comportement de nos
compatriotes sur les habitudes des autres pays d'Europe où la proportion
des voyages à l'étranger est beaucoup plus importante.
Bref, pour le rapporteur spécial, la France ne doit pas "s'endormir sur
ses lauriers" : elle doit, au contraire, promouvoir une politique
dynamique d'aide à un secteur qui représente environ 9 % du
produit intérieur et 2 millions d'emplois.
Exposant les priorités du projet de budget,
M. Paul Loridant,
rapporteur spécial
, a indiqué que le premier objectif de la
secrétaire d'Etat était de développer le tourisme social,
en procédant à la rénovation des hébergements
gérés par les associations et en donnant accès au
chèque vacances à des catégories de salariés qui ne
peuvent pas encore en bénéficier.
D'une façon générale, il a fait savoir que le
secrétariat d'Etat avait l'intention de poursuivre la modernisation du
secteur, d'actualiser les textes applicables, notamment en matière de
stations classées, et de développer la coordination entre les
administrations concernées et les collectivités locales.
Puis, le rapporteur spécial a affirmé qu'au-delà des
données budgétaires, il fallait surtout considérer le
rôle de catalyseur de ce département ministériel. Il a
signalé à cet égard, qu'étant donné la place
prioritaire reconnue à l'emploi, le secrétariat d'Etat souhaitait
s'appuyer sur le plan "emploi-jeunes" pour créer rapidement
2.000 emplois.
Le rapporteur spécial a conclu que ce budget marquait un coup
d'arrêt dans la dégradation de ces dernières années
même si, compte tenu de l'apport du tourisme à l'économie
française, son souhait était que la discussion offre l'occasion
d'augmenter les crédits comme cela avait été le cas lors
de précédentes loi de finances.
Répondant aux interventions de
M. Christian Poncelet,
président,
et de
Mme Marie-Claude Beaudeau,
qui tous deux
soulignaient l'importance de ce secteur,
M.Paul Loridant, rapporteur
spécial
, a d'abord rejoint le président de la commission pour
estimer qu'il était nécessaire de procéder à un
contrôle du fonctionnement et des activités de la Maison de la
France. Il a également reconnu que les moyens du secrétariat
d'Etat étaient insuffisants et a insisté sur la
nécessité de promouvoir le tourisme social et d'encourager les
progrès en matière de conventions collectives.
M. Paul Loridant, rapporteur spécial
, a ensuite rendu compte
d'une
mission d'information
qu'il a effectuée à
Madrid
et à
Séville
, les 25 et 26
juin derniers, afin d'étudier les raisons des performances de
l'Espagne en matière de tourisme.
Rappelant les succès éclatants de l'Espagne, qui est
désormais la troisième destination touristique mondiale
derrière la France et les Etats-Unis et qui vient même de
dépasser notre pays en termes de recettes touristiques, il s'est
interrogé sur les "clés de la réussite espagnole", qui se
traduit par un excédent record de la "balance touristique"de
132 milliards de francs en 1996.
Il a estimé, à ce sujet, qu'au-delà d'indéniables
atouts touristiques et de l'avantage conjoncturel qu'avait pu constituer la
dépréciation de la peseta, l'Espagne avait mis sur pied une
structure d'encouragement au tourisme dont l'action est efficace. Cette
organisation décentralisée repose essentiellement sur les
régions, appelées "communautés autonomes", qui sont
compétentes pour la promotion et la réglementation du tourisme.
Il a toutefois indiqué que ce transfert de compétence au profit
des communautés autonomes ne s'était pas traduit par
l'institution d'un bloc de compétences, mais par l'instauration d'un
système de compétences partagées entre les trois
catégories de collectivités locales espagnoles (les
communautés autonomes, les provinces et les communes), avec une certaine
prééminence des communautés autonomes, qui jouent un
rôle d'impulsion, de planification et de coordination. De même,
cette décentralisation de la compétence en matière de
tourisme ne s'est pas accompagnée d'un dessaisissement total de l'Etat
qui conserve une compétence résiduelle pour définir la
"législation de base", conduire les projets touristiques dont le champ
géographique dépasse le ressort territorial d'une région
et assurer à l'extérieur la promotion de la destination Espagne.
Ce paysage institutionnel, qui s'articule à la façon des
"poupées russes" ou des tables gigognes, explique la relative modestie
des structures étatiques chargées de la politique du tourisme.
En effet, cette politique est mise en oeuvre par deux entités
administratives situées au sein du secrétariat d'Etat au
commerce, au tourisme et aux PME qui est rattaché au ministère de
l'économie et des finances. Il s'agit, d'une part, de la direction
générale du tourisme qui est compétente pour les aspects
intérieurs et la politique du tourisme et, d'autre part, de
Turespaña qui est chargé de la promotion du tourisme à
l'étranger.
M. Paul Loridant, rapporteur spécial
, a par ailleurs
souligné l'importance de l'effort consenti par l'Etat espagnol, qui
consacre au tourisme un budget annuel équivalent à
800 millions de francs, soit deux fois plus que la France dont le PIB est
pourtant plus de deux fois supérieur à celui de l'Espagne.
A cette manne étatique s'ajoutent les contributions des
collectivités territoriales espagnoles dont le montant total n'a pu
être évalué. A titre indicatif, une communauté
autonome comme la Galice s'est dotée d'un budget tourisme de
36 millions de francs.
En définitive,
M. Paul Loridant, rapporteur spécial,
a fait valoir que le succès de l'Espagne lui paraissait reposer sur
deux facteurs : la mobilisation des communautés autonomes, qu'il a
pu apprécier en Andalousie, et le dynamisme de Turespana.
A cet égard, le rapporteur spécial a fait savoir que les
Espagnols considéraient la Maison de la France comme un modèle de
partenariat public et privé, alors même que l'action de
Turespaña lui était apparue comme particulièrement
efficace. Il a considéré que ce paradoxe constituait une raison
supplémentaire pour donner suite au souhait du président de la
commission des finances de contrôler le fonctionnement de la "Maison de
la France".
La commission a alors décidé de
réserver le vote des
crédits du tourisme
jusqu'après
l'audition conjointe de
M. Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, des transports et
du logement
et de
Mme Michèle Demessine, secrétaire d'Etat
au tourisme.
Réunie le
mercredi 12 novembre 1997
, sous la présidence de
M. Christian Poncelet, président,
la commission a
décidé de proposer au Sénat d'adopter les crédits
du tourisme
(section V - tourisme).
1
Il faut souligner la bonne performance
des hôtels haut de gamme (catégories 3 et 4*) due au renforcement
de la présence de la clientèle étrangère avec des
taux d'occupation souvent au-dessus de 70 %, notamment en août. Les
hôtels 2* améliorent de quelques points leur remplissage
comparativement à l'an dernier. Quant aux catégories
économiques, leur taux d'occupation évoluent peu, atteignant
rarement 60 %.
2
Pour les gîtes, la saison d'été 1997 se solde
par des résultats identiques voire légèrement
supérieurs à ceux de 1996. Après un début
fluctuant, le taux de fréquentation est remonté à partir
de la mi-juillet, marquant le début d'une très bonne saison
jusqu'à la mi-août. L'arrière saison s'annonce
satisfaisante. Par contre, la fréquentation dans les chambres
d'hôte semble s'être quelque peu ralentie.
Boudés en début de saison pour des raisons climatiques
évidentes, les campings ont enregistré une première
quinzaine d'août excellente et la seconde s'annonce bonne, selon la
FNHPA. La saison devrait être meilleure qu'en 1996 qui avait connu pour
la première fois une baisse de fréquentation. Par contre, compte
tenu des aléas climatiques en juin et début juillet, les campings
de montagne ne semblent pas avoir connu de rattrapage par rapport à l'an
dernier.
Enfin, selon le SNRT (syndicat national des résidences de tourisme), le
taux de remplissage est en progression de 10 à 20 % par rapport
à l'été 1996. La mer et la ville réalisent de
très bons résultats, avec une progression supérieure
à 15 % sur la côte d'Azur, grâce notamment à
l'affluence des Italiens et des Anglais. La saison semble plus mitigée
en montagne, où les résidences ont souffert notamment en juillet,
confirmant l'érosion de la demande enregistrée depuis 1993.
3
La restauration déplore une baisse
d'activité, sa situation continuant à se dégrader depuis
plus de 4 ans. Pour la restauration commerciale, le mois de juillet se
caractérise par une première quinzaine touristique
gâchée par le mauvais temps, ce qui a joué directement en
défaveur d'un certain nombre de restaurateurs. Cependant, la
deuxième partie du mois a été marquée par une
reprise d'activité grâce à l'arrivée massive des
touristes français et surtout étrangers.
L'évolution du prix moyen du couvert, toutes régions et tous
types de restaurants confondus de janvier à juillet 1997 par rapport
à la même période en 1996, est à l'image de ce qu'on
observe depuis près de 2 ans, à savoir une baisse de 7,8 %.
Cette évolution n'est pas vraiment comparable entre la province et la
région parisienne. En effet, si Paris et sa région enregistrent
une hausse respectivement de + 11 % et de + 22,8 % des prix moyen couvert, la
province, en revanche, accuse une baisse de - 18,6 %.
4
Ce parc d'attraction représente:
* un site de 1943 hectares au coeur de l'Europe
* le seul parc à thèmes d'envergure européenne
* le huitième groupe hôtelier en France
* le dixième groupe de restauration en France
* un poids lourd de la distribution spécialisée
* le sixième tour opérateur français
5
TUI (D) 25.5
Nur (D) 16.5
Airtours (RU) 12.6
Thomson (RU) 11.6
LTU (D) 10.9
Club Mediterranée (F) 8
Nouvelles Frontières (F) 7.8
First Choice (RU) 6.8
Kuoni (CH) 6.1
Der Tour (D) 5.1
milliards de francs
6
L'Enquête aux frontières,
réalisée par la Direction du Tourisme pour 1996, fait
apparaître une très forte progression du nombre de touristes en
provenance des pays d'Europe Centrale et Orientale (+ 17 y. par rapport
à 1994).
Cette demande est fortement portée sur Paris et les régions
méridionales (Côte d'Azur, Provence, Languedoc-Roussillon) avec un
intérêt marqué pour la Corse (15 000 à 18 000
Tchèques en font déjà leur destination de vacances).
7
Indépendamment de la participation à diverses
foires régionales et à diverses opérations de marketing ou
d'éditions de brochures, d'importants efforts ont été
consentis sur plusieurs pays, qu'il s'agisse:
- du doublement des effectifs des Bureaux de Hong-Kong et Séoul;
- de l'ouverture d'un nouveaux Bureau de Maison de la France à Singapour
(fin 1996);
- ou encore, de l'ouverture prochaine à Pékin, d'un Bureau sous
convention avec Air France (annonce faite à l'occasion de la visite
d'État du Président de la République en Chine ).
8
9
Les hôteliers avaient la
possibilité de faire appel au comité régional d'aide
à la restructuration de la dette. Présidé par le
préfet de région, le comité régional se composait
du trésorier-payeur général, du
délégué régional de la SOFARIS et d'un
représentant des services d'assistance technique à
l'hôtellerie de chambres de commerce et d'industrie. Il avait pour
mission d'aider les entreprises gravement affectées par des
difficultés conjoncturelles à établir un diagnostic
économique et financier et à rechercher les solutions
adaptées. Si de nombreux audits ont été
réalisés, aucun n'a amené un banquier à
reconsidérer sa position. Pour cette raison, la circulaire n'a pas
été reconduite en 1997.
10
Les principales données chiffrées
sont les suivantes
:
Chiffre d'affaires global 7.171 milliards de francs
Nombre d'équipements 1 410
Nombre de lits 235 614
Nombre de journées de vacances 35 076 000
Nombre total de personnes accueillies 4 734 000
Nombre d'étrangers accueillis 770 000
Nombre de salariés permanents 8 735
Nombre de salariés saisonniers 24 300
Nombre de bénévoles 7 460
Nombre de stagiaires de formation 89 801
(source UNAT)
11
Les Chèques vacances représentent 15 à 35 %
du budget des bénéficiaires. La dépense induite est
estimée à quatre fois le volume émis.