CHAPITRE III
LE BILAN DES ACCIDENTS DE LA ROUTE
En 1996, pour la huitième année
consécutive, le nombre des tués a diminué
(- 3,9 % par rapport à 1995). Les diminutions ont
été plus fortes encore pour les nombres d'accidents corporels
(- 5,7 %), de blessés graves (- 7,8 %) et de
blessés légers (- 5,8 %). Le bilan est établi
à 125.406 accidents corporels, 8.080 tués et
170.117 blessés (36.204 graves et 133.913 légers).
Comme 1995, mais avec des tendances symétriquement inversées,
l'année 1996 peut être divisée en deux
périodes : de sept, puis cinq mois.
La première s'étend de janvier à juillet inclus.
Globalement, le nombre de tués a diminué de 7,9 % avec un
résultat un peu meilleur en agglomération (- 8,5 %)
qu'en rase campagne (- 7,6 %).
La seconde a couvert le reste de l'année avec un profil plus
contrasté. On a assisté à une dégradation en milieu
urbain et en rase campagne en août et septembre. La situation s'est
améliorée ensuite en agglomération sur les derniers mois
de l'année, mais la tendance s'est maintenue à la hausse en rase
campagne, sauf en décembre où de bons résultats ont
été observés dans les deux milieux. D'août à
décembre, la diminution du nombre de tués en milieu urbain,
poursuivant la tendance de la première partie de l'année
(- 5,9 %), a atténué sans totalement la compenser,
l'augmentation constatée en rase campagne (+ 4,9 %).
En cinq ans, le nombre d'accidents corporels a diminué de 13 %, celui des tués de 11 % et celui des blessés de 14 %, alors que dans le même temps la circulation augmentait de plus de 9 %. On observe toutefois une nette décélération de l'amélioration de la mortalité routière sur cinq ans par rapport à 1995.
Les six premiers mois de l'année 1997 ont marqué
une tendance plus homogène en termes d'accidentologie : le nombre de
tués a régressé proportionnellement à celui des
accidents.
Mois par mois en revanche, la tendance a été très
contrastée : janvier, février et juin ont connu une
amélioration sensible ; mars, avril et surtout mai (+ 8,8 % de
tués) ont été très mauvais.
En cinq ans, toutes les catégories d'usagers ont vu
leur nombre de tués diminuer plus ou moins fortement : - 22 %
pour les motocyclistes, - 16 % pour les usagers de véhicules
utilitaires et de poids lourds, - 15 % pour les piétons,
- 14 % pour les cyclistes, - 8 % pour les automobilistes et
- 5 % pour les cyclomotoristes.
S'agissant des cyclistes, il semble que l'année 1995 ait
été un épiphénomène, et non la marque d'un
renversement de tendance : le chiffre de 1996 est inférieur
à celui de 1994. Pour les automobilistes, qui forment la majorité
des victimes de la route, on observe une certaine résistance à
l'amélioration de la mortalité.
Sur 20.000 enquêtes effectuées entre 1983 et 1996 dans le
cadre du programme REAGIR, la fréquence des facteurs d'accidents est la
suivante :
- 95 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
l'usager,
- 47 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
l'infrastructure,
- 28 % des accidents comportent des facteurs se rapportant au
véhicule,
- 7 % des accidents comportent des facteurs se rapportant à
des éléments divers (météo,...).
Parmi les 95 % d'accidents impliquant des facteurs comportementaux, la
vitesse inadaptée apparaît au premier rang (48 %), devant un
défaut de sécurité individuelle (ceinture, casque :
30 %) et l'alcool (27 %).
Votre rapporteur déplore, désormais de façon rituelle chaque année, que la vitesse moyenne reste trop élevée, et tend même à augmenter sur certains types de réseau : en fait, quasiment sur tous, à l'exception des autoroutes. Sur les routes nationales et dans les traversées d'agglomérations, la vitesse moyenne observée excède la limite autorisée.