II. L'EXÉCUTION DES BUDGETS 1996 ET 1997

A. LE BILAN DE LA GESTION 1996

1. Les dépenses ordinaires

L'exécution du budget de 1996 appelle les commentaires suivants :

Les chapitres correspondant aux dépenses de rémunérations ont été globalement excédentaires en fin d'exercice 1996 (+ 904,8 MF) sauf le chapitre 31-93 servant à rémunérer les personnels de l'enseignement secondaire qui présentait une situation déficitaire avant les mouvements de fin de gestion. En effet, en raison de l'insuffisance de la mesure d'ajustement inscrite à ce chapitre en 1996 au titre du Glissement-vieillesse-technicité (GVT), le chapitre 31-93 a du être abondé de 380 MF dont 100 MF par décret d'avance du 26 septembre 1996 et 280 MF par décret de virement à partir du chapitre 31-92 excédentaire.

Il convient de remarquer en second lieu la diminution du taux moyen de consommation des crédits des chapitres de fonctionnement et d'intervention (97,5 %) par rapport à celui de 1995 (98,8 %). Cette diminution résulte de la forte incertitude qui a pesé tout au long de l'année sur le montant des crédits finalement disponibles, et, d'autre part, de la réduction de la durée de la période complémentaire.

En effet, les crédits de dépenses ordinaires (hors crédits de rémunérations et crédits évaluatifs) ont d'abord fait l'objet d'un gel 4( * ) à hauteur de 15 %, soit 658,5 MF, avant qu'un arrêté du 26 septembre 1996 procède à une annulation de 900,72 MF . Enfin, un arrêté du 13 novembre 1996 a procédé à l'annulation de 45 millions de francs de crédits qui demeuraient en réserve et à des annulations supplémentaires.

Ont été mobilisés prioritairement, comme l'année précédente, des économies de constatation apparues dans la gestion de certaines dotations du titre IV :

les crédits servant à rémunérer les enseignants des établissements d'enseignement privé sous contrat (chapitre 43-01) ont ainsi fait l'objet d'une annulation de 135 MF (sur 30,9 milliards de francs) ;

les bourses et secours d'étude (chapitre 43-71) ont vu leur dotation réduite de 75 MF (sur 3 milliards de francs) ;

Plus notablement, certaines dotations du titre III ont vu leurs crédits significativement amputés. Il s'agit principalement :

des crédits destinés à la réforme administrative et pédagogique (chapitre 37-93) qui ont été annulés pour 86 % de leur montant (soit 210 MF sur 244,3 MF) ;

des crédits de formation continue des personnels (chapitre 37-70) qui ont été annulés pour 14,7 % de leur montant (59 MF sur 401 MF) ;

des crédits de formation professionnelle (chapitre 36-80) qui ont été annulés pour 12 % de leur montant (31 MF sur 274 MF) ;

des crédits du chapitre 36-70 (dépenses pédagogiques et subventions de fonctionnement) qui ont été annulés pour 14 % de leur montant (146 MF sur 1.039 MF).

des crédits du chapitre 34-96 (dépenses d'informatique et de télématique) qui ont été annulés pour 10 % de leur montant (38 MF sur 378,8 MF).

Au total, l'ensemble des annulations de crédits intervenues au cours de la gestion 1996 s'est élevé à 945,34 millions de francs en dépenses ordinaires (contre 1.431,71 millions de francs en 1995), soit 2 % des crédits inscrits en LFI. Le tableau ci-après récapitule l'ensemble des annulations de crédits par chapitre.



Certains chapitres ont par ailleurs fait l'objet d'autres ajustements en cours ou en fin de gestion. Outre les mouvements habituels (transferts des personnels INSEE, du ministère de l'équipement, répartition du chapitre 37-93 consacré aux réformes administratives et pédagogiques, reports), il faut noter en 1996 la répartition liée à la suppression de la franchise postale (190,6 MF consolidés en LFI 1997) et le virement de 300 MF du chapitre 43-01 au chapitre 43-02 destiné à compenser le paiement de la 5 ème tranche de l'arriéré du forfait d'externat.

Globalement, les crédits de dépenses ordinaires ont été réduits de 17,85 %, dont 17,75 % sont imputables au transfert des crédits de pension (48,3 milliards de francs) vers le budget des charges communes , intervenant régulièrement chaque année.

2. Les dépenses en capital

Le dispositif de gel de crédits évoqué plus haut s'est traduit par une mise en réserve préalable de 214,08 MF en autorisations de programme et 131.58 MF de crédits de paiement, finalement annulés à hauteur de 134,75 MF en AP et 102,15 MF en CP.

Globalement, les crédits ont été réduits de 9,15 % en AP, essentiellement à cause des annulations, et ont progressé de 16,75 % en CP en raison de la masse importante des reports provenant de la gestion 1995.

Les reliquats d'AP observés en fin de gestion s'élèvent globalement à 21,19 MF (3,3 % des AP utilisables) et les CP à reporter en 1997 à 202,86 MF (20,3 % des CP disponibles).

Les consommations d'AP et de CP ont globalement progressé par rapport à 1995, malgré le gel des crédits maintenu jusqu'en septembre. Cependant les derniers engagements ayant été tardifs, les crédits n'ont pas pu être localement utilisés en temps utile.

Il faut en outre rappeler que 41 % des reports de CP émanent du chapitre 56-33 dont la consommation est marginale (0,62 %) dans la mesure où il s'agit de crédits relatifs à des opérations commencées avant la décentralisation.

Le tableau ci-après retrace l'évolution des taux de consommation des dépenses en capital depuis 1994 :



On y constate une réduction significative du taux de consommation des crédits de paiement du chapitre 66-33, compte tenu du montant important de reports de crédits non consommés en 1995 (34 MF sont venus abonder la dotation initiale de 154 MF). En conséquence, les reports sur l'exercice 1997 s'élèvent à 54 MF.

La loi de finances pour 1997 a pris en compte ces reports puisque la dotation du chapitre 66-33 est passée de 154 MF à 128,8 MF. Pour 1998, la dotation prévue dans le présent projet de budget est de 89,5 MF, soit une diminution de 39 % par rapport à la LFI 1997.

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