D. LA CROISSANCE PARALLÈLE DES EFFECTIFS D'ENSEIGNANTS A PERMIS UNE AMÉLIORATION DE L'ENCADREMENT DES ÉLÈVES

1. La croissance des effectifs d'enseignants

En 1996, 1.525.600 personnes exercent leur activité dans le système de formation initiale , soit 6 % de la population active . La proportion d'enseignants parmi ces personnels a légèrement augmenté et dépasse aujourd'hui les 61 %.

Depuis 1985, l'effectif des personnels de l'éducation s'est accru de 10,1 % contre 4,8 % pour l'ensemble de la population active. Il représente donc maintenant une part plus importante de cette dernière (5,9 % contre 5,7 % en 1985).

Depuis 1990, le solde d'une année sur l'autre des créations et des suppressions d'emplois dans le système éducatif a évolué comme suit :



Le tableau ci-après retrace le solde des variations d'effectifs d'élèves scolarisés d'une année sur l'autre et, parallèlement, le solde des créations d'emplois.

Premier degré

Second degré

TOTAL

1988

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

+ 19.300

23,9

+ 15.500

+ 2.947

14,2

+ 34.800

+ 2.947

18,4

1989

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

+ 21.700

+ 800

24

+ 23.000

+ 5.150

14

+ 44.700

+ 5.900

18,3

1990

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

+ 6.800

+ 500

24,1

+ 31.300

+ 4.500

13,9

+ 38.100

+ 5.000

18,2

1991

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

- 29.700

+ 400

24,1

+ 43.900

+ 4.080

13,9

+ 14.200

+ 4.480

18,1

1992

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

- 48.100

+ 100

24

+ 36.700

+ 3.500

13,8

- 11.400

+ 3.600

18,1

1993

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

- 39.100

+ 500

23,9

+ 42.800

+ 4.300

13,8

+ 3.700

+ 4.800

18

1994

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

- 8.200

0

23,9

- 8.000

+ 2.717

13,7

- 16.200

+ 2.717

17,9

1995

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

- 24.300

0

23,8

- 18.900

+ 1.747

13,6

- 43.200

+ 1.747

17,8

1996

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

- 41.400

23,7

- 17.600

+ 1.000

13,6

- 59.000

+ 1.000

17,7

1997

Elèves

Emplois

Taux d'encadrement

- 59.200

- 500

23,35

- 10.700

0

13,5

- 69.900

- 500

17,6

On y constate que dans le premier degré, les créations d'emplois ont perduré jusqu'en 1993 en dépit de la diminution des effectifs d'élèves scolarisés depuis 1991. Dans le second degré, les effectifs d'élèves scolarisés diminuent depuis 1994 et les créations d'emplois sont également demeurées positives.

Le tableau ci-après met en parallèle les effectifs totaux d'enseignants et d'élèves scolarisés dans le primaire depuis 1993.



En dépit de la diminution constante du nombre d'élèves depuis 1993, on constate une quasi stagnation du nombre d'enseignants, sauf en 1996 et 1997, deux années qui ont marqué une inflexion nette de la tendance.

Il convient d'observer également la diminution envisagée de 37.200 élèves à la rentrée 1998 et la baisse probable de 90.000 élèves d'ici l'année 2001.

Le graphique ci-après illustre les évolutions passées :



Le tableau et le graphique ci-après rapprochent l'évolution du nombre d'enseignants et l'évolution du nombre d'élèves scolarisés dans le secondaire.



On y constate la poursuite de la diminution des effectifs d'élèves et l'augmentation parallèle du nombre d'enseignants, stabilisée toutefois en 1997. On attend 18.200 élèves en moins à la rentrée 1998. Le nombre d'élèves devrait en outre décroître de 74.500 d'ici 2001 et de 150.700 d'ici 2006.

Le graphique ci-après retrace ces évolutions.

2. La constante amélioration du taux d'encadrement

a) Dans l'enseignement primaire

Dans l'enseignement préélémentaire public, l'effectif moyen des classes suit une tendance régulière à la baisse : 27,6 élèves par classe en 1990, et 26,8 en 1994. Ce mouvement devrait se poursuivre, avec un effort particulier d'accueil dans les zones d'éducation prioritaire.

Dans le secteur privé, l'effectif moyen des classes suit cette même tendance régulière à la baisse : de 27,6 élèves par classe en 1990 à 26,2 en 1996.

En ce qui concerne l'enseignement élémentaire public, la taille des classes, en baisse au début des années 80, s'est ensuite accrue en raison de hausses importantes d'effectifs. Ces dernières années, la taille moyenne des classes tend à se stabiliser à un peu moins de 23 élèves, malgré la diminution des effectifs scolaires. Ceci résulte de transferts de moyens opérés de l'enseignement élémentaire vers le préélémentaire pour y améliorer l'accueil des enfants et notamment généraliser la scolarisation à 3 ans. Les effectifs des classes primaires restent cependant nettement inférieurs à ceux des classes maternelles.

La taille moyenne des classes, dans l'élémentaire privé, plus élevée que dans le public, a subi peu de variations. De 23,6 élèves par classe en 1990 à 23,4 dès la rentrée 1992. Depuis cette date, la taille des classes s'y est stabilisée.

b) Dans le second degré

Le H/E est un indicateur global de moyens d'enseignement qui représente le coût moyen horaire d'un élève. Il permet d'apprécier l'évolution de la situation pour chaque niveau d'enseignement (collèges, lycées et lycées professionnels). Depuis 1987, il a évolué comme suit :



La rentrée 1996 enregistre une nette amélioration du H/E en collège qui s'explique par la poursuite de la rénovation pédagogique des collèges avec la mise en place en classe de cinquième de l'option latin.

Le H/E diminue en raison de l'effort de rationalisation de l'offre d'options poursuivi dans les académies.

Le E/D correspond au nombre moyen d'élèves par division. Il diminue à tous les niveaux depuis 1987 :



Dans le second degré public, on note à la rentrée 1996 une petite diminution de la taille des divisions en collège : les effectifs moyens par division sont stables en sixième et en troisième technologique, en baisse en cinquième, quatrième, troisième, quatrième technologique et en troisième d'insertion. Cependant, les classes de premier cycle comptent aujourd'hui, en moyenne, légèrement plus d'élèves qu'en 1990.

Dans le second degré privé, la taille des divisions en collège a augmenté entre 1990 (24,3) et 1993 (24,9) ; elle diminue depuis pour s'établir à 24,6 à la rentrée 1996. Elle est légèrement supérieure à celle constatée dans le public. Entre les rentrées 1995 et 1996, la taille moyenne des divisions a diminué en cinquième, en quatrième générale et technologique, en troisième générale et d'insertion ; elle a augmenté en sixième, en troisième technologique et en CPA - CLIPA (classe préparatoire à l'apprentissage, classe d'initiation préprofessionnelle par alternance).

En second cycle général et technologique public, le nombre moyen d'élèves par classe avait été ramené de 31,0 à 29,7 de 1990 à 1992. Cette amélioration a été rendue possible par l'affectation d'importants moyens nouveaux. Ces effectifs poursuivent légèrement leur baisse depuis 3 ans. Les classes de seconde restent les plus chargées, avec une moyenne de 32,3 élèves à la rentrée 1996.

Dans le second cycle privé, comme dans le public, le nombre moyen d'élèves par classe bien que moins élevé, a diminué entre les mêmes rentrées scolaires passant de 25,7 en 1990 à 25,1 en 1992. Il augmente à nouveau jusqu'en 1994 pour s'établir à 25,6 à la rentrée 1996. Les classes de seconde restent également les plus chargées avec une moyenne de 28,7 élèves par classe à la rentrée 1996 (24,1 en première et 24,5 en terminale).

L'allégement des divisions, sensible depuis quelques années en second cycle professionnel public et privé, se poursuit à la dernière rentrée dans la filière du CAP en 3 ans dont les effectifs continuent de baisser. La taille des classes qui avait très légèrement diminué en BEP reste stable à la rentrée 1996 ; elle poursuit sa diminution dans les préparations au baccalauréat professionnel, qui connaissent un développement important.

Le tableau ci-après retrace ces évolutions :

Evolution du nombre moyen d'élèves par classe ou division

France métropolitaine, Public

90-91

91-92

92-93

93-94

94-95

95-96

96-97

PREELEMENTAIRE (1)

27,6

27,4

27,2

27,0

26,8

-

-

ELEMENTAIRE (2)

22,9

22,9

22,9

22,8

22,8

-

-

dont

-

-

CP

22,1

22,2

22,4

22,3

22,3

-

-

CP à CM2

24,1

24,1

24,0

24,0

24,0

-

-

Classes à plusieurs cours

20,4

20,6

20,6

20,6

20,7

-

-

6ème

24,8

24,9

24,9

25,0

24,7

24,6

24,6

5ème

24,8

24,9

24,9

25,1

25,0

25,0

24,9

4ème

24,8

24,4

24,1

24,6

24.4

24,5

24,2

3ème

24,8

24,8

24,5

24,9

25,0

25,0

24,9

4ème techno

23,9

22,3

22,3

22,3

22,5

22,5

22,2

3ème techno

22,7

22,1

20,8

21,2

21,2

21,7

21,7

CPA-CIPAL

14,8

14,4

14,2

16,0

17,9

19,2

18,5

3ème insertion

-

-

13,4

14,4

13,8

14,6

14,5

TOTAL PREMIER CYCLE

24,3

24,4

24,3

24,6

24,6

24,5

24,4

CAP 3 ANS (3)

20,1

18,2

16,2

15,4

15,2

15,0

14,8

BEP - CAP 2 ANS

24,1

23,6

22,6

22,6

22,8

22,7

22,7

BAC PRO

23,2

22,7

21,2

21,1

20,9

20,8

20,6

TOTAL SECOND CYCLE PROFESSIONNEL


23,1


22,6


21,6


21,6


21,7


21,8


21,7

Seconde

33,0

32,1

32,1

32,0

32,1

32,4

32,3

Première

29,9

29,2

28,1

28,3

27,4

27,6

27,7

Terminale

30,2

29,9

29,1

28,9

29,4

28,6

28,2

TOTAL SECOND CYCLE GENERAL ET TECHNO


31,0


30,3


29,7


29,7


29,6


29,5


29,3

(1) Les nombres moyens d'élèves dans le premier degré sont calculés par type d'enseignement (préélementaire et élémentaire), quelle que soit l'école d'implantation, maternelle ou primaire. Les données ne sont pas disponibles pour 1995 et 1996.

(2) Y compris les sections maternelles des classes élémentaires à plusieurs cours. Hors enseignement spécial, classes d'initiation et d'adaptation

(3) Comprenant les mentions complémentaires, le CAP en 1 an et les CAP en 3 ans.

Enfin, le tableau ci-dessous indique l'évolution, depuis la rentrée 1988 du pourcentage du nombre de divisions de 36 élèves et plus par rapport au nombre total de divisions. Si le taux remonte légèrement en première avec la reprise démographique, il retrouve en seconde son niveau de 1994 et continue de diminuer en terminale.



Il est légitime, au regard de ces évolutions, de s'interroger sur la nécessité de maintenir les effectifs d'enseignants constants à la rentrée 1998.

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