CHAPITRE IV
QUELQUES PISTES POUR RÉDUIRE LA DÉPENSE
SCOLAIRE SANS DÉGRADER L'ENCADREMENT ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES
ÉLÈVES
I. UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR : LA DIMINUTION DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES SCOLARISÉS
A. L'ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DEPUIS 1991
1. Dans le premier degré
Les effectifs du
premier degré
public et
privé représentaient
6.456.000 élèves
à la rentrée 1996, en diminution depuis 1991-1992. Les
évolutions sont cependant variables selon les niveaux :
Le préélémentaire a vu ses effectifs presque doubler entre
1960-1961 et 1985-1986, en raison de la progression de la scolarisation des
enfants de trois ans, et, dans une moindre mesure, des enfants de deux ans. A
partir de cette date, l'évolution démographique influence
fortement le niveau des effectifs du préélémentaire,
à la baisse depuis 1992-1993.
L'élémentaire a perdu 16,6 % de ses effectifs entre 1960-1961 et
1985-1986, où il enregistrait les effets de la baisse
démographique, ainsi que la réduction des retards scolaires. La
diminution est moins importante entre les rentrées scolaires 1985-1986
et 1994-1995 (- 2,1 %). Les effectifs sont estimés en
légère hausse depuis cette date, dans le secteur public
seulement. Dans le privé, les effectifs continuent à baisser.
Les graphiques ci-après retracent l'évolution des effectifs
d'élèves depuis 1991:
2. Dans le second degré
A la rentrée 1996-1997, on recensait
6.008.200
élèves
dans les établissements publics et
privés de France métropolitaine et des DOM. Jusqu'en 1993-1994,
ces effectifs étaient en hausse. Ils étaient, à la
rentrée 1996 en baisse pour la troisième année
consécutive (- 0,6 % en 1995 et - 0,3 % en 1996). Comme
en 1994 et 1995, cette baisse concerne à la fois le secteur public et le
secteur privé.
Le premier cycle du second degré avait vu croître ses effectifs de
42,2 % entre 1960 et 1985. De 1985 à 1990, l'entrée au
collège des générations moins nombreuses de la fin des
années 1970 a entraîné une légère
régression du nombre des élèves ; depuis la
rentrée de 1991, la population du premier cycle était de nouveau
en progression jusqu'en 1993. Mais en 1994, les effectifs se sont
stabilisés en raison de l'arrivée en sixième des enfants
nés en 1983, nettement moins nombreux que ceux des
générations précédentes. En 1995, ils baissent
même de 0,7 %.
Le second cycle professionnel multiplie ses effectifs par 2,1 entre 1960 et
1985, date à partir de laquelle une assez forte baisse s'est
amorcée. La spectaculaire montée en puissance des
préparations aux bacs professionnels depuis 1985 et l'attrait
confirmé des BEP contrebalancent maintenant la perte de vitesse des CAP
post-cinquième.
Du fait de l'allongement de la scolarité, le nombre
d'élèves engagés dans le second cycle
général et technologique progresse constamment de 1960 à
1991 ; la baisse sensible amorcée en 1991 s'accentue en 1994
(- 1,9 %) et se poursuit en 1995 (- 1,2 %) ; elle trouve
son origine dans la diminution des générations parvenant à
l'âge du lycée et dans celle des poursuites d'études vers
la seconde générale et technologique de 1992 à 1994. Pour
l'ensemble du second degré, la part de l'enseignement public demeure
assez stable, proche de 80 %.
Depuis 1993, on enregistre dans le second degré des inversions de
tendance dans les différents niveaux pédagogiques :
- les collèges, qui ont connu une forte reprise
démographique depuis la rentrée 1991, voient l'arrivée de
générations creuses à la rentrée 1994. A la
rentrée 1996, cette évolution se confirme avec une nouvelle
baisse démographique ;
- à l'inverse, les lycées vont connaître une reprise
de leur croissance, du fait de l'arrivée de classes d'âge
nombreuses en seconde et en première ;
- les classes post-baccalauréat enregistrent depuis 1993 un
ralentissement dans le rythme de progression de leurs effectifs, une
stabilisation des inscriptions en première année de STS et de
CPGE ayant été constatée.