RAPPORT GENERAL N°85 TOME III ANNEXE 13 PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - COMMERCE EXTERIEUR
Mme Maryse BERGE-LAVIGNE, Sénateur
Commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation - Rapport général n) 85 tome III Annexe 13
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- CHAPITRE PREMIER
-
UNE DÉPENSE PUBLIQUE EN DIMINUTION
- I. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DU SERVICE DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE À L'ÉTRANGER
- II. LE RENFORCEMENT DES MOYENS EN FAVEUR DES PME
- III. LA RÉDUCTION DU COÛT BUDGÉTAIRE DES PROCÉDURES FINANCIÈRES DE SOUTIEN À L'EXPORTATION
-
CHAPITRE II
L'EVOLUTION DES RELATIONS COMMERCIALES MONDIALES ET LES BONS RÉSULTATS DU COMMERCE EXTÉRIEUR FRANÇAIS -
CHAPITRE III
LES PME ET L'EXPORTATION - EXAMEN EN COMMISSION
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 13
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
COMMERCE EXTÉRIEUR
Rapporteur spécial
: Mme Maryse BERGÉ-LAVIGNE
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1. Un budget réparti entre trois fascicules
budgétaires
Les crédits du commerce extérieur sont répartis dans trois
fascicules budgétaires : les services financiers, les charges communes
et les comptes spéciaux du Trésor. Or, cet éparpillement
ne rend pas la lecture de ce budget aisée. En outre, l'analyse purement
budgétaire des crédits inscrits aux charges communes et aux
comptes spéciaux du Trésor ne permet pas d'appréhender la
réalité des aides fournies par l'Etat aux entreprises ou aux
Etats étrangers pour encourager l'essor du commerce extérieur
français. Par ailleurs, votre rapporteur s'étonne que le compte
spécial du Trésor 93-17
"Avances du Trésor
consolidées par transformation en prêts du Trésor"
ne
soit plus pris en compte dans le budget du commerce extérieur. En effet,
ce compte retrace les prêts d'une durée supérieure à
quatre ans consentis par le Trésor à la suite de la consolidation
d'avances antérieures non remboursées. Or, parmi ces prêts,
beaucoup ont servi à l'achat de produits français.
2. La poursuite nécessaire de la modernisation du Centre
Français du Commerce Extérieur
Le Centre français du commerce extérieur (CFCE) est une centrale
d'information sur les marchés extérieurs. Il assure la
centralisation et la gestion de l'information issue des postes d'expansion
économique (qui constituent sa source privilégiée
d'approvisionnement) mais aussi des partenaires professionnels ou consulaires,
des organes de presse, des banques de données et des organismes
internationaux. Afin de pouvoir satisfaire correctement les besoins individuels
des entreprises, il faut qu'il soit capable de fournir des informations
précises et fiables dans des délais très courts. Or, il
semble que le CFCE ne soit pas encore en mesure de gérer cette notion du
temps, ce qui conduit certaines entreprises françaises à
interroger des banques de données étrangères. Le CFCE doit
donc poursuivre sa modernisation et utiliser toutes les nouvelles technologies
de l'information pour réduire ses délais et développer sa
clientèle.
3. Une harmonisation indispensable du traitement des entreprises
Instruites localement par les directions régionales du commerce
extérieur en liaison avec les services du conseil régional, les
aides contrats de plan ont l'avantage d'être modulables et souples.
Ainsi, en 1996, leur application a été élargie au recours
à des coopérants du service national en entreprise (CNSE),
à des stagiaires en mission à l'étranger ou à des
salariés export pour une durée déterminée.
Toutefois, une difficulté persiste, à savoir l'harmonisation de
traitement des entreprises d'une région à l'autre. Les
mécanismes actuels de fonctionnement, fondés largement sur le
consensus entre le représentant de l'Etat et la Région,
conduisent parfois à des règles disparates. Ainsi, certaines
régions réservent les soutiens aux seules entreprises de
production industrielles. Une meilleure harmonisation des règles
régissant les aides est donc souhaitable.
4. Les composantes de l'excédent du commerce extérieur
Si le solde des échanges commerciaux entre la France avec le reste du
monde est excédentaire depuis 1992, ces bons résultats doivent
être tempérés.
D'une part, l'excédent industriel civil provient d'une augmentation
plus marquée des exportations
(à un rythme moyen de plus de
5 % par an entre 1990 et 1996)
que des importations
(rythme moyen
d'à peine plus de 2 % par an sur la même période). Ces
évolutions en valeur entre 1990 et 1996 se retrouvent sur les volumes
échangés, les prix s'infléchissant tant à
l'importation (-3,4 % depuis 1990) qu'à l'exportation
(-2,6 %).
Sur 14 % d'amélioration cumulée du taux de
couverture en valeur entre 1990 et 1996, 13 % proviennent des
évolutions en volume.
Toutefois, un léger renversement de
tendance est observé depuis le début de l'année. En effet,
sous l'effet du redémarrage de la demande intérieure, les
importations, en particulier de biens d'équipement,
s'accélèrent. Dans le même temps, et c'est un signe
encourageant, nos exportations progressent encore plus vivement.
D'autre part, depuis 1993, les parts de marché de la France tendent
à décliner.
Si l'on prend comme indicateur la part de
marché de la France dans les exportations mondiales, celle-ci se fixe,
selon l'OMC, à 5,5 % en 1996. Malgré une augmentation de nos
exportations de 3,4 %, la position française dans les exportations
mondiales recule de 0,2 point alors que la hausse du dollar
améliore notre compétitivité-prix.
En fait, ce recul traduit essentiellement la spécialisation de nos
exportations sur des pays moins dynamiques que la moyenne mondiale
.
Au-delà de la montée en puissance des pays émergents dans
les exportations mondiales, qui tend à réduire la part des pays
industrialisés, les importations de ces pays émergents
constituent en effet l'élément le plus dynamique du commerce
mondial : la faiblesse de notre présence industrielle et commerciale sur
ces marchés explique le recul mécanique de nos parts de
marché mondial.
Cette dernière a même tendance à diminuer : ainsi, de
1990 à 1996, la part de marché de la France dans les importations
est passée de 3,1 à 1,6 % pour la Chine, de 3,2 à
1,8 % pour le Japon, de 2,4 à 1,1 % pour le Mexique et de 4
à 3 % pour l'Afrique du Sud.
5. L'avenir des volontaires du service national en entreprise
Le projet de loi portant réforme du service national supprime le
système des VSNE/CSNE qui offrait à de nombreux jeunes
diplômés une première expérience professionnelle
dans un pays étranger. Le secrétariat d'Etat souhaite mettre en
place un "volontariat à l'international" pour continuer d'aider les
jeunes à partir travailler à l'étranger. Toutefois, les
modalités exactes de cette formule ne sont pas encore
arrêtées. Votre rapporteur sera donc attentif à ce que ce
nouveau système concerne au moins autant de jeunes que dans l'ancien
dispositif.
CHAPITRE PREMIER
UNE DÉPENSE PUBLIQUE EN DIMINUTION
Dans le projet de loi de finances pour 1998, les
crédits consacrés à l'intervention directe de l'Etat dans
le domaine du commerce extérieur s'élèvent à
4,1 milliards de francs en crédits de paiement, en diminution de
19,2 % par rapport aux 5,08 milliards de francs figurant dans le
budget initial de 1997.
Les crédits du budget du commerce extérieur sont répartis
dans trois fascicules budgétaires :
- celui des
services financiers
contient les crédits mis
à la disposition des structures publiques d'appui au commerce
extérieur organisées autour de la direction des relations
économiques extérieures et de ses services extérieurs en
région et à l'étranger ainsi que des organismes
placés sous leur tutelle : le Centre français du commerce
extérieur et l'Agence pour la promotion internationale des technologies
et des entreprises françaises ;
- le
fascicule des charges communes
regroupe les crédits pour le
financement des garanties diverses, des études, des bonifications
d'intérêt ainsi que des interventions en faveur des PME ;
- enfin, le
fascicule comptes spéciaux du Trésor
contient
le compte 903-07 qui retrace les prêts du Trésor à des
Etats étrangers et à la Caisse française de
développement.
I. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DU SERVICE DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE À L'ÉTRANGER
Inscrits au budget des services financiers, les
crédits destinés au service de l'expansion économique
s'élèvent
à 1,2 milliard de francs, en diminution
de 3,8 %
par rapport aux données du budget voté de 1997. Cet
ensemble recouvre :
· d'une part, les structures du service de l'expansion économique
dirigé par la direction des relations économiques
extérieures -DREE- (
les postes d'expansion économique et les
directions régionales du commerce extérieur
) ;
· et, d'autre part, les organismes parapublics (Centre français du
commerce extérieur -
CFCE
- et Agence pour la promotion
internationale des technologies et des entreprises françaises
CFME
-
ACTIM
.
A. LA CONFIRMATION DE LA RATIONALISATION ET DU REDÉPLOIEMENT DES MOYENS DES SERVICES EXTÉRIEURS DE LA DIRECTION DES RELATIONS ÉCONOMIQUES EXTÉRIEURES
1. Un effort de rationalisation interne et d'adaptation engagé depuis 1991
La direction des relations économiques
extérieures s'est engagée, à partir de 1991, dans un
programme pluriannuel de réduction de ses effectifs budgétaires.
Ce programme s'est traduit par deux plans de suppressions d'emplois (1991-1993
et 1994-1996) qui ont porté sur près de 20 % des effectifs
des services extérieurs de la direction. Un troisième plan
triennal a été conclu pour la période 1997-1999 et porte
sur la réduction de 5,35 % des emplois et une diminution de l'ordre
de 3 % par an des crédits de fonctionnement.
Pour 1998, le budget de l'expansion économique (titre III et V) voit en
conséquence ses
crédits diminuer de 0,96%, soit une baisse de
9,36 millions de francs.
Cette réduction est imputée
dans sa quasi-totalité sur les postes d'expansion économique et
se traduit par :
la poursuite de la politique de réduction des effectifs
,
le projet de budget prévoyant la
suppression nette de 19 emplois de
contractuels
en 1998, après une suppression de 27 emplois de
même nature en 1997. Les effectifs des agents contractuels
employés dans le service de l'expansion économique à
l'étranger seront donc ramenés à 869 en 1998 (contre 888
en 1997). Pourtant, les crédits de personnel
(rémunérations et cotisations sociales) augmentent de
1,24 millions de francs du fait de la revalorisation des
rémunérations publiques.
la diminution des crédits d'informatique et de
télématique en baisse de 6,22% par rapport à 1997, qui
s'élèvent à 21,1 millions de francs.
Cette
réduction s'explique essentiellement par la prise en compte des besoins
réels. En effet, les crédits du chapitre 34-95 font
systématiquement l'objet de reports (2,27 millions de francs pour
le budget 1997).
la compression, pour la quatrième année
consécutive, des frais de fonctionnement courant
. Ce poste subit, en
effet, une réduction de 2,73%, soit -6,21 millions de francs, et
voir ses crédits pour 1998 ramenés à 221,3 millions
de francs. Cette baisse doit toutefois être relativisée car les
crédits du chapitre 34-98 faisaient chaque année l'objet de
reports. Ainsi, pour le budget de 1997, ils se montaient à
17,3 millions de francs.
la réduction des dépenses d'investissement des postes
d'expansion économique, qui se manifeste aussi bien en crédits de
paiement (-20 %)
qu'en
autorisations de programme
(-19,05 %). Elles s'élèvent à 12 millions de
francs en crédits de paiement et à 17 millions de francs en
autorisations de programme. Une fois encore, il faut rapprocher cette
diminution des crédits des reports systématiques dont font
l'objet les autorisations de programme (42,34 millions de francs pour
1997).
2. La poursuite du redéploiement du réseau de l'expansion économique
Une nouvelle phase d'internationalisation s'est amorcée
avec l'émergence de grands pays en développement à
population nombreuse et de mieux en mieux éduquée, qui disposent
en outre de capitaux et de technologies identiques à celles des pays
développés.
Pour continuer à s'adapter à ces évolutions, le
réseau des postes d'expansion économique (PEE) a entrepris un
plan de redéploiement d'une partie de ses moyens des pays de l'OCDE vers
les économies émergentes, afin d'y renforcer la présence
des entreprises françaises dont les parts de marché sont souvent
très inférieures à celles de nos principaux concurrents.
En outre, la recherche d'une meilleure allocation des moyens dans le contexte
budgétaire actuel et l'adaptation des administrations aux mutations
économiques internationales ont conduit à mettre en oeuvre
plusieurs évolutions importantes des réseaux du ministère
de l'économie et des finances à l'étranger et à
proposer, dans le cadre de la réforme du comité
interministériel des moyens de l'Etat à l'étranger
(CIMEE), des mesures de rationalisation avec les structures d'autres
départements ministériels.
Le redéploiement des moyens de l'expansion économique repose
ainsi sur les modalités suivantes :
- au cours des quatre années 1996-1999, 213 emplois nouveaux
seront créés dans les pays émergents où une
quinzaine d'implantations supplémentaires seront installées. Ce
mouvement sera rendu possible par la diminution des effectifs dans l'OCDE
(-195) et en Afrique (-71), avec la fermeture de 12 sites dans ces deux
zones. A l'issue de la réforme, les effectifs localisés dans les
pays émergents passeront de 28 % à près de 40 %,
ceux des pays de l'OCDE de 42 % à 30 % ;
- ce remodelage majeur de la carte du réseau est accompagné,
lorsque cela apparaît possible, d'un rapprochement avec les autres
réseaux publics à l'étranger : extension des missions
économiques et financières regroupant PEE et agence
financière, mise en place de postes communs entre PEE et consulats,
installation d'une section commerciale dans certaines missions d'aide et de
coopération en Afrique. Ces nouvelles formes de coopération, loin
de constituer un affaiblissement du réseau de l'expansion, en soulignent
la capacité d'adaptation aux objectifs de rationalisation et de maintien
d'un soutien commercial de base ;
- une concertation est en cours avec les organismes consulaires et
professionnels pour donner de nouveaux fondements à la
répartition des tâches, dans l'OCDE, avec les différents
réseaux de soutien au commerce extérieur.
B. LA RESTRUCTURATION DES ORGANISMES D'APPUI AU COMMERCE EXTÉRIEUR
Le montant global des dotations aux organismes d'appui au
commerce extérieur, pour 1998, s'élève à
245,6 millions de francs contre 283,6 millions de francs en 1997.
Pourtant, cette baisse n'est qu'apparente. En effet, à structure
constante (c'est-à-dire sans tenir compte de la provision faite dans le
budget de 1997 pour accompagner la fusion de l'ACTIM et du CFME), la dotation
augmente en fait de 1,76 %.
Toutefois, derrière cette augmentation se cachent deux mouvements
opposés :
les moyens destinés au
Centre français du commerce
extérieur (CFCE) diminueront, en 1998, de 7,7% (-10 millions de
francs)
pour revenir à 120 millions de francs.
Cette
baisse s'inscrit dans le cadre de la poursuite du recentrage de
l'établissement sur sa mission de centrale d'information sur les
marchés étrangers, chargée de collecter et de diffuser ces
informations aux entreprises et à leurs organisations
représentatives. Sa modernisation obéit à la
nécessité de doter la France d'une capacité de
maîtrise de l'information comparable à celle de nos partenaires et
concurrents les plus performants.
En revanche, les crédits attribués à l'Agence pour la
promotion internationale des technologies et des entreprises françaises
-née de la fusion du
Comité français des manifestations
économiques (CFME) et de l'Agence pour la coopération technique
industrielle
et économique
(ACTIM)-
, augmenteront de
13,6 % en 1998 pour s'établir à 125 millions de francs.
Ce renforcement des moyens répond à la demande des entreprises et
des partenaires du commerce extérieur, afin de développer de
manière significative les dépenses opérationnelles en
servant mieux, notamment pour les foires et les salons à
l'étranger, un plus grand nombre d'entreprises.
En 1997, L'Agence a mené 155 opérations. Leur répartition
géographique fait apparaître une croissance du nombre
d'opérations réalisées en Asie qui regroupe 46 % des
actions des deux organismes, une stabilisation des actions sur les PECO et la
Russie (11 % des actions), une poursuite de l'effort sur l'Amérique
latine avec 11 % des opérations et une diminution graduelle du
nombre d'opérations réalisées en Union européenne
et aux Etats-Unis, respectivement environ 6 % des actions du CFME/ACTIM en
1997.
En matière de crédits d'intervention (part de la subvention
destinée aux opérations), un effort particulier a
été déployé sur l'Asie qui représente
47 % du total des crédits destinés au soutien des
entreprises sur les foires et salons à l'étranger et une
réduction des crédits pour les opérations
réalisées dans l'OCDE (hors Japon et Turquie) afin de mieux doter
les opérations sur les pays lointains où l'effet incitatif de
l'aide publique joue pleinement. Enfin, près de 30 % des
crédits d'intervention sont consacrés aux grandes expositions
prévues en Afrique du sud, en Chine et en Indonésie.
Dans le cadre du programme, trois grandes expositions multisectorielles ont eu
lieu en 1997 à Shanghai, Johannesburg et Santiago, afin de mettre en
valeur le savoir-faire français pour les biens de consommation et
d'équipements et d'enregistrer des retombées commerciales
importantes pour les entreprises exposantes.
En 1998, il est prévu d'organiser 174 opérations, soit
11 % de plus qu'en 1997. La répartition géographique du
programme confirme les tendances déjà dégagées
depuis trois ou quatre ans, avec une prédominance de l'Asie avec
43,7 % des opérations (contre 46 % en 1997) et
particulièrement de la Chine (17 opérations), de l'Inde
(9 opérations) et du Japon (8 opérations), un poids
important de l'Amérique latine qui représente 15,5 % des
opérations, en hausse de 50 % par rapport à 1997 ;
cette évolution s'explique par la place du Brésil
(8 opérations), la diversification des pays retenus et une
stabilité du nombre d'opérations réalisées en
Europe occidentale (y compris la Turquie) par rapport à 1997, qui
représente 11,5 % du total des opérations, ainsi que sur les
autres zones géographiques ; les PECO accueillent 10,3 % des
opérations, l'Afrique environ 7,5 %, le Proche et Moyen-Orient
5,2 % et l'Amérique du Nord 6,3 %.
La répartition sectorielle consacre par ailleurs une stabilité
du nombre d'opérations dans les biens de consommation (environ 12 %
du total), traduisant ainsi la prise en compte des
complémentarités sectorielles existantes entre l'ex-ACTIM et
l'ex-CFME.
L'objectif prioritaire sera de mettre en séquence les différents
types d'actions, notamment lors des salons spécialisés et des
grandes expositions multisectorielles, pour apporter un soutien complet et
complémentaire aux entreprises en amont ou en aval de la manifestation
(colloques et séminaires techniques en marge d'un salon,
opérations de communication dans la presse locale via les bureaux de
presse) et assurer un suivi des entreprises ayant participé à ces
opérations (invitations de décideurs, aide au partenariat...).
II. LE RENFORCEMENT DES MOYENS EN FAVEUR DES PME
Pour 1998, les trois principaux dispositifs qui concourent
à cet objectif mobilisent 500 millions de francs, soit une hausse
de 5,67 % par rapport à 1997.
L'ensemble des crédits retracés dans le tableau ci-dessous
figure au budget des charges communes (chapitres 14-01 et 64-00).
Un montant identique à celui retenu
initialement en 1997 est prévu dans le projet de loi de finances pour
1998 pour l'assurance-prospection.
Sous trois formes différentes, l'assurance prospection aide
l'exportateur à faire face à ses dépenses de prospection
sur les marchés étrangers et l'indemnise en cas d'insuccès
commercial :
-
l'assurance-foire
offre une participation financière
ponctuelle pour couvrir les frais engagés dans une manifestation
commerciale à l'étranger, les salons ayant lieu dans l'Union
européenne étant exclu de ce dispositif (759 dossiers en
1996, soit 32,8 % de l'ensemble des dossiers) ;
-
l'assurance prospection simplifiée
est une aide au
repérage de débouchés porteurs dans des zones proches
(1.115 dossiers, soit 48,2% de l'ensemble des dossiers) ;
-
l'assurance prospection normale
vise pour sa part des zones plus
lointaines (439 dossiers, soit 18% de l'ensemble des dossiers).
En 1996, 2.313 PME ont demandé à
bénéficier de ces procédures. 1.728 contrats ont
été signés, dans 90% des cas avec des entreprises
réalisant un chiffre d'affaires inférieur à
100 millions de francs. Ainsi, 13,3 milliards d'exportations
nouvelles ont été liées à des contrats d'assurance
prospection, ce qui correspond, si l'on rapporte ce montant au coût de la
procédure, à 45 francs d'exportations nouvelles
générées par 1 franc de dépense publique.
Les crédits du comité de développement
extérieur (CODEX) augmentent de 19 millions de francs
en
autorisations de programmes (70 millions de francs) et de 21 millions
de francs en crédits de paiement (56 millions de francs).
Cette aide est destinée aux PME françaises, quel que soit leur
projet d'implantation à caractère commercial ou industriel,
susceptible de générer des exportations. Elle consiste en une
avance financière, sans intérêt et remboursable
après cinq ans, assise sur les apports stables effectués par la
PME. Il s'agit d'un véritable encadrement du risque pour les PME ayant
un projet d'implantation commerciale ou industrielle, porteur d'exportations,
sur un pays à fort potentiel de croissance et solvable (hors Union
européenne).
Depuis sa création en 1982, plus de 550 PME ont été
aidées dans leur développement international par le CODEX.
Toutefois, l'activité du CODEX a été marquée par
plusieurs années de relative stabilité correspondant à une
forte diminution de l'investissement français à
l'étranger. Entre 1993 et 1996, le Comité a approuvé, en
moyenne, une vingtaine de dossiers par an. La dotation en loi de finances
initiale a, durant cette période, sensiblement diminué, passant
de 260 millions de francs en 1990 à 51 millions de francs en
1997. Toutefois, la reprise de l'investissement français à
l'étranger (+50 % en 1996) devrait se traduire par une
montée en puissance de l'activité du CODEX, surtout que la
procédure est désormais ouverte à un plus grand nombre de
petites entreprises, en raison notamment de l'abaissement du seuil d'examen des
projets à 1 million de francs d'apport en fonds propres. C'est
pourquoi les crédits du CODEX ont été augmentés
pour l'année 1998.
Il convient cependant de noter que la charge nette sur le budget de l'Etat
sera réduite, à compter de cette année, du fait des
remboursements d'avances accordées depuis 1992 et dont le montant
devrait s'établir à 17 millions de francs en 1997 et
60 millions de francs en 1998.
Les crédits prévus au titre du volet "commerce
extérieur"
des contrats de plan
progressent de 6 millions de
francs.
Cette hausse doit cependant être relativisée par
l'étalement du contrat de plan sur une sixième année. Ces
crédits permettent de financer deux sortes d'aides aux entreprises :
des aides aux montants modestes (50 à 60 millions de
francs en moyenne), pour jeter les bases d'une démarche de
développement international. Il s'agit de :
-
l'aide au conseil (AC)
qui permet d'alléger les
coûts d'utilisation d'un cabinet spécialisé pour
réaliser une étude de marché ou pour organiser la
démarche export de la société. En 1996, une centaine
d'aides de cette catégorie ont été attribuées ;
-
l'aide à la participation à des foires et des
salons.
Elle constitue le complément de l'assurance-foire qui,
jusqu'à la décision du plan PME de janvier 1997, ne couvrait que
les manifestations hors Union européenne. Dans ce cadre, plus de
200 aides ont été accordées ;
-
l'aide aux "investissements immatériels"
qui permet le
financement des traductions de documentations en langue
étrangère, des dépôts de marques et brevets, des
formations export, des invitations d'acheteurs étrangers. Près de
400 aides de ce type ont été attribuées.
des aides plus élevées pour donner plus d'ampleur
à la démarche de développement à l'étranger.
Il s'agit de :
-
l'aide à l'implantation à l'étranger (AIE),
qui
favorise la création de structures commerciales légères
à l'étranger. Est prise en charge pendant la première
année une partie des frais de fonctionnement d'un bureau de
représentation ou d'une filiale. 107 aides de cette
catégorie ont été accordées pour un montant moyen
de 200.000 francs ;
-
l'aide au recrutement de personnel export
à durée
indéterminée, qui finance une partie du coût du
salarié (30 à 50 %) pendant sa première année
d'activité (soit un montant unitaire moyen de 100.000 à
120.000 francs). D'abord limitée au recrutement de cadres, elle
permet aujourd'hui, dans 13 régions, de recruter également
des assistants ou de renforcer un service export existant. Cette aide a permis
le recrutement direct de 322 salariés en 1996.
Au total, en 1996, 1.139 aides ont été accordées aux
entreprises dans le cadre du volet "commerce extérieur" des contrats
de
plan.
III. LA RÉDUCTION DU COÛT BUDGÉTAIRE DES PROCÉDURES FINANCIÈRES DE SOUTIEN À L'EXPORTATION
Pour 1997, ces diverses procédures ne devraient
entraîner qu'une charge budgétaire de 2,16 milliards contre
3,35 milliards de francs prévus en loi de finances initiale pour
1997.
Cette évolution recouvre en réalité des mouvements
contrastés.
Les procédures gérées par la Banque
française du commerce extérieur (BFCE) pour le compte de l'Etat
(crédits export et gestion des accords de consolidation) voient leurs
crédits diminuer de 300 millions pour 1998 et s'élever
à 700 millions de francs.
Le régime d'assurance-crédit géré par la
COFACE
(chapitre 14-01 article 71) pour le compte de l'Etat
devrait de nouveau dégager un large excédent en 1998
(5,8 milliards de francs en 1997). Ce résultat, lié à
une forte baisse des indemnisations et une hausse des
récupérations, s'explique par la réorientation des
exportations françaises vers les pays solvables, le resserrement de la
politique de crédit et la fin de la crise de la dette.
Le coût de la
garantie de risque économique augmente de
12,5 % par rapport à 1997 pour s'établir à
450 millions de francs.
Les crédits relatifs aux protocoles financiers diminuent
puisque les crédits pour financer l'aide extérieure
(chapitre 68-00 article 10) baissent de 17,8 % en autorisations
de programme pour s'élever à 600 millions de francs
.
De même, la charge nette des
"prêts du Trésor à
des Etats étrangers en vue de faciliter l'achat de biens
d'équipement"
,
inscrits à l'article 10 du
chapitre 1 du compte spécial du Trésor n° 903-07,
est en forte diminution (-63,5 %) pour s'élever à
628 millions de francs. Ce résultat est lié à la
chute du montant des prêts accordés par le Trésor et
à la hausse des remboursements de prêts perçus par le
Trésor.
Les procédures d'intervention en amont des projets sont
renforcées et regroupées dans un Fonds d'aide aux études
et au secteur privé (FASEP) qui finance sous forme de dons ou d'avances
remboursables des études de faisabilité et des projets
d'assistance technique. Ces interventions relevaient jusqu'ici du fonds
d'ingénierie, du fonds pour les pays de l'Est, ou encore des protocoles
de dons. Les pays en développement ou en transition constituent la cible
du FASEP qui peut cependant intervenir sur les pays riches dans le cas
d'études d'ingénierie. L'intervention du FASEP est
déterminée en fonction des perspectives de retombées pour
les intérêts français et de la visibilité sur le
financement des phases ultérieures (avec une priorité pour les
projets susceptibles de bénéficier de financements
multilatéraux).
Quant aux crédits relatifs aux études (chapitre 37-03
articles 20 et 30), ils restent stables (9 millions de francs).
CHAPITRE II
L'EVOLUTION DES RELATIONS COMMERCIALES
MONDIALES ET LES BONS RÉSULTATS DU COMMERCE EXTÉRIEUR
FRANÇAIS
I. L'ÉVOLUTION DU COMMERCE MONDIAL
A. LE FLÉCHISSEMENT DE LA PROGRESSION DES ÉCHANGES COMMERCIAUX DANS LE MONDE EN 1996
En 1996, les échanges commerciaux ont connu un net
fléchissement de leur progression, qui s'est limitée à
5,5 %, sous l'effet de deux phénomènes :
-
le tassement des importations des pays de l'OCDE
entamé
dès le deuxième semestre de 1995, qui s'est confirmé en
1996. Sur l'ensemble de l'année, le volume des importations n'a ainsi
progressé que de 5,3 %, contre plus de 9 % en 1995. Le
fléchissement de la croissance économique en Europe et plus
particulièrement de l'Union européenne (croissance réelle
moyenne de 1,5 % en 1996) s'est fait ressentir, la progression des
importations de l'Europe occidentale et de l'Union européenne se
limitant à 3 % et 2,5 % respectivement en 1996, alors que
l'Europe occidentale compte pour plus de 40 % des échanges
mondiaux, cette part étant de plus de 20 % pour les seuls pays de
l'Union européenne ;
-
le ralentissement de la croissance des échanges
dans
les pays émergents
(hausse du volume des importations de 6,4 %
en 1996 contre plus de 11 % en 1995). Il a été
particulièrement sensible pour les pays émergents d'Asie, pour
lesquels les exportations n'ont augmenté que de 3 % en 1996 (contre
+ 19 % en 1994 et + 16 % en 1995), sous les effets
conjugués de la mise en place de politiques visant à
éviter une surchauffe de l'économie dans certains pays d'Asie de
l'est, de la dépréciation du yen entraînant une baisse de
compétitivité face au Japon et d'une baisse des prix et de la
demande de composants électroniques, qui restent le principal secteur
d'exportations pour un certain nombre de ces pays. Enfin, si ce ralentissement
dans les pays émergents n'a pas épargné les pays d'Europe
centrale et orientale au premier semestre 1996, les importations de ces
pays se sont cependant redressées dans la deuxième partie de
l'année.
B. PERSPECTIVES POUR 1997 ET 1998 : LA CROISSANCE DES ÉCHANGES DEVRAIT RETROUVER UN RYTHME SUPÉRIEUR À 7 % PAR AN.
Selon les projections, le volume des échanges
mondiaux devrait retrouver un rythme de croissance supérieur à
7 % en 1997, rythme qui se confirmerait en 1998.
Le regain de
croissance attendu en Europe (2,3 % de croissance annuelle prévue
pour l'Union européenne pour la période 1997-2001, contre
1,5 % entre 1992 et 1996), entraînerait une légère
accélération de la demande de cette zone. Le probable
ralentissement des importations américaines pourrait néanmoins
ralentir la progression de la demande de l'ensemble des pays avancés au
deuxième semestre de 1997.
Quant aux pays émergents, la croissance de leurs échanges
commerciaux continue d'être supérieure à la moyenne
mondiale. C'était déjà le cas en 1994 et 1995, avec une
progression en volume supérieure à 11 % par an. En 1996,
malgré le très net ralentissement observé pour les
exportations des pays d'Asie de l'est, la différence était encore
de plus de 1 % (+ 6,4 % pour les pays émergents contre
+ 5,3 % pour les pays de l'OCDE). Il faut noter néanmoins que
cette progression a été beaucoup plus marquée en valeur
pour les pays exportateurs de pétrole (+ 9 %), qui ont pu
tirer profit de la montée des cours du pétrole conjuguée
à une demande soutenue. S'il est difficile de prévoir les
conséquences exactes de la hausse du dollar depuis le début de
l'année 1997, entre gains ou pertes de compétitivité par
rapport à leurs principaux concurrents selon la politique de change de
chaque pays ("arrimage" de leur monnaie au dollar américain pour un
certain nombre d'entre eux), les prévisions pour 1997 et 1998 tablent
sur une hausse des exportations des pays émergents supérieure
à celle des pays développés.
Le poids des pays en voie de développement dans la demande mondiale a
donc tendance à augmenter : de 23 % en 1980, il a atteint
35 % en 1996 et pourrait se rapprocher de 40 % en l'an 2000.
Toutefois, ces prévisions pourraient être remises en cause par les
krachs boursiers successifs qui ont ébranlé les économies
émergentes de l'Asie du Sud-Est et ont révélé leur
fragilité financière.
II. LA CROISSANCE DE L'EXCÉDENT COMMERCIAL DE LA FRANCE
A. ANALYSE D'ENSEMBLE
Depuis 1992, la France a renoué avec les
excédents commerciaux qui ont atteint, en 1996, 89 milliards de
francs.
Un résultat encore supérieur est prévu pour
1997 puisque l'excédent cumulé sur 7 mois
s'élève, d'ores et déjà, à
102,5 milliards.
Par rapport aux 7 premiers mois de 1996, nos importations augmentent de
5,6 %, signe que la demande intérieure redémarre lentement,
avec une tendance à l'accélération sur les derniers mois.
Le dynamisme de nos exportations est sensiblement plus marqué puisque
l'augmentation par rapport aux 7 premiers mois de 1996 est de 12 %.
Selon différentes estimations, l'effet de notre commerce
extérieur sur l'emploi correspond à une création nette
d'environ 100 à 200.000 emplois en 1996 et vraisemblablement
à un montant équivalent depuis le début de 1997.
L'émergence de ces excédents, qui sont maintenant devenus
structurels, traduit, incontestablement, les très importants
progrès réalisés par les exportateurs français.
Leur niveau, ainsi que la satisfaction que peuvent inspirer l'annonce de
chiffres records, doivent cependant être relativisés. A
l'exception de l'année 1994, il faut en effet souligner que l'importance
des excédents ( en 1995 et, probablement, en 1996) a été
en partie due à une moindre progression des importations que celle des
exportations. C'est pourquoi le recul de l'excédent commercial en
août 1997 constitue une rupture. En effet, la forte hausse des
importations laisse espérer un redémarrage de la demande
intérieure. Si cette tendance était confirmée sans qu'elle
remette en cause le maintien, même dans une moindre mesure, de
l'excédent commercial français, ce serait alors la preuve que les
entreprises françaises ont gagné le pari du redressement de leur
compétitivité.
B. ANALYSE GÉOGRAPHIQUE
Au plan géographique, on observe de façon assez générale une amélioration de notre solde commercial, mais pour des raisons assez variables :
Avec l'Union européenne
(63 % de nos
échanges) notre excédent continue à progresser au premier
semestre 1997 : 47 milliards de francs après 14 milliards
de francs au premier semestre 1996, l'accroissement de 33 milliards de
francs étant essentiellement lié à la croissance des
exportations. Notre solde est positif avec l'ensemble de nos principaux voisins
y compris l'Italie, pays avec lequel nous avions traditionnellement un
déficit.
Les raisons de ces évolutions sont très variables :
décalage conjoncturel pour l'Espagne et le Royaume-Uni, inversion
très ponctuelle du marché automobile entre la France, d'une part,
l'Espagne et l'Italie, d'autre part.
Hors Union européenne
, après la légère
dégradation constatée en 1996, le déficit tend à
nouveau à se résorber :
Il convient de noter :
-
le retour à l'excédent avec l'Asie en
développement en dépit d'une forte aggravation de notre
déficit bilatéral avec la Chine
(de 7,5 à
11,6 milliards de francs), qui devient le deuxième déficit
bilatéral après celui avec les Etats-Unis et devant le
déficit avec le Japon ;
- le dynamisme de nos exportations vers les régions en forte
croissance : pays en développement rapide d'Asie d'une part
(+ 25 % à 50 milliards de francs), Etats-Unis d'autre
part (+ 12 % à 48 milliards de francs). Pour ces pays, la
progression de nos importations est aussi nettement plus forte que la moyenne
(respectivement + 15 % et + 10 %). L'appréciation du
dollar est bien sûr un facteur déterminant de ces
évolutions.
C. ANALYSE SECTORIELLE
En 1996
, certains secteurs tels que l'énergie,
l'agriculture, l'aéronautique et les biens intermédiaires
connaissent une évolution s'écartant de la tendance
générale :
- dans le
secteur énergétique
, l'évolution
marquante est la forte augmentation en valeur de nos importations, qui se
traduit par une augmentation de notre déficit énergétique
de 18 milliards de francs. Elle résulte de l'augmentation du prix
du brut en dollar (+ 20 %), d'une demande plus forte et à un
moindre degré de l'appréciation du dollar ;
- pour les
biens intermédiaires
, la baisse de nos
importations de près de 5 %, alors que nos exportations stagnent,
permet au contraire au solde de progresser. Cette évolution est due pour
une large part à la baisse des cours mondiaux, particulièrement
sensible dans le cas des métaux non ferreux ;
- pour l'
aéronautique
, le recul de nos exportations explique
celui de la dégradation du solde (-3,5 milliards de francs). Cette
évolution fait suite à une mauvaise année de prises de
commandes en 1995. De fait, les perspectives de livraisons d'Airbus en 1997,
qui devraient retrouver un niveau proche de 1995, confirment le
caractère atypique du chiffre de 1996 ;
- enfin l'augmentation du solde
agro-alimentaire
(+ 5 milliards de francs) est intervenue dans un contexte de faible
progression de nos exportations et de recul de nos importations. Nos
exportations de céréales, après avoir baissé en
début d'année, ont fortement repris au cours du dernier
trimestre, les bonnes perspectives de récolte conduisant les
autorités européennes à faciliter à nouveau les
exportations vers les pays-tiers. En revanche, la crise de la vache folle a
entraîné une forte contraction de nos échanges d'animaux
vivants, à l'export (-8 %) comme à l'import
(- 12 %).
Au premier semestre 1997
, l'automobile explique près de la
moitié de la progression spectaculaire de l'excédent
commercial :
l'automobile
(voitures particulières) dont
l'évolution atypique entraîne une hausse spectaculaire du solde du
commerce extérieur, notamment avec l'Union européenne.
Les importations se sont ralenties du fait de la faiblesse
du
nombre d'immatriculations en France, contrecoup des mesures de relance des
années précédentes. Inversement, nos exportations vers
l'Italie ou l'Espagne ont été dopées par des mesures de
prime à l'achat de véhicules neufs dans ces pays, ce qui explique
aussi une grande partie de l'évolution des soldes bilatéraux
européens ;
l'
aéronautique
est celui des grands secteurs qui
connaît la plus forte progression sur un an, tant à l'importation
qu'à l'exportation (+ 356 % et + 25 %
respectivement), ce qui se traduit par une amélioration de notre solde
de 2,5 milliards de francs. Ce dynamisme reflète la bonne
conjoncture du transport aérien, qui connaît un fort niveau de
prises de commandes depuis plus d'un an.
III. LES DIFFERENDS COMMERCIAUX ENTRE L'UNION EUROPEENNE ET SES PRINCIPAUX PARTENAIRES
A. LES DIFFÉRENDS ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET LES ETATS-UNIS
Depuis un an, les contentieux commerciaux entre l'Europe et les Etats-Unis se sont multipliés. La plupart de ces contentieux interviennent dans des domaines où les deux partenaires ont des intérêts fortement concurrents sur les marchés mondiaux (dossiers agricoles, construction aéronautique). Ces différends recouvrent également des divergences d'appréciation sur certains principes du commerce international (place accordée à la protection des consommateurs, utilisation de sanctions commerciales extraterritoriales motivées pour des motifs politiques).
1. Dans le domaine agricole
·
Les procédures d'autorisation
communautaire de mise en culture et de consommation des produits contenant des
organismes génétiquement modifiés
(OGM),
gérées par la DG XI (environnement), sont de moins en moins
adaptées à un développement du commerce de ces produits,
en particulier en provenance des Etats-Unis. A l'initiative de la France, qui
dispose d'une recherche active dans ce secteur, la Commission a
récemment fait le point de cette question devant le comité de
l'article 113. L'adaptation de la réglementation communautaire
devient urgente : des cargaisons de céréales américaines
contenant des OGM non encore autorisés au sein de l'Union seront
expédiées dans les prochains mois vers l'Europe, qui devra
préserver la santé et l'environnement tout en limitant les
risques de contentieux commerciaux.
·
L'utilisation d'
hormones
de croissance
pour la production de viande bovine est interdite dans la Communauté,
interdiction étendue aux viandes importées. La procédure
entamée à l'OMC par les Etats-Unis et le Canada devrait aboutir,
une fois l'appel en cours jugé, à la condamnation de la
réglementation communautaire (novembre 1997). Sauf à revenir sur
cette interdiction, il faudra soit apporter de nouveaux éléments
scientifiques permettant le maintien de cette réglementation, soit
accorder des compensations commerciales aux pays plaignants pour conserver nos
protections.
·
Le régime communautaire d'importation et de
commercialisation de la
banane
favorise les bananes produites dans la
Communauté et les pays ACP, en particulier par l'instauration d'un
contingent tarifaire affectant celles en provenance d'Amérique latine. A
la suite d'une plainte des Etats-Unis et de quatre pays
latino-américains, l'OMC devrait condamner en appel cette
réglementation (septembre 1997). La Communauté, au sein de
laquelle au mieux quatre Etats membres dont la France soutiennent fermement ce
régime, devra choisir entre une mise en conformité totale avec
les règles de l'OMC ou une mise en conformité partielle
négociée avec les pays plaignants. Un refus de mise en
conformité, en accordant des compensations commerciales, serait
inacceptable pour nos partenaires européens.
·
La
protection des indications d'origine
est peu
développée aux Etats-Unis où un nom géographique
peut être enregistré comme une marque. D'ailleurs, les tribunaux
ne sanctionnent que rarement l'utilisation d'une fausse indication
géographique. Ceci peut se révéler très
préjudiciable pour les vins et spiritueux, compte tenu de l'ampleur des
flux commerciaux dans ce secteur. Des discussions devant conduire à la
renégociation de l' "Accord vin" sont en cours. Toutefois, la
récente adoption d'un amendement budgétaire par le Congrès
des Etats-Unis entérinant au niveau législatif l'utilisation de
dénomination semi-génériques pour les vins, pourrait
compliquer l'obtention d'un accord.
·
Les
négociations sanitaires
entre la
Communauté et les Etats-Unis, commencées dès 1992, n'ont
pas abouti, malgré les mesures de compromis proposées par la
Communauté. Les propositions américaines sont contestées
par la grande majorité des Etats membres, faute d'apporter des
réponses satisfaisantes au principe de régionalisation sanitaire
(qui permet de maintenir la majorité des flux commerciaux lors de la
survenue d'une épidémie localisée) et aux conditions
vétérinaires et sanitaires régissant les méthodes
de production de viandes de volailles (les importations en provenance de la
Communauté, à plus de 90 % de la France, sont interdites aux
Etats-Unis depuis le 1er juillet 1997). Comme elle s'y était
engagée, et grâce à une action déterminée de
la France, la Commission vient d'entamer une procédure officielle de
consultations dans le cadre de l'OMC sur ce dernier dossier.
2. Dans les autres secteurs
·
Les
relations
aéronautiques
, qui ne constituaient plus depuis la signature de
l'accord de 1992 sur les gros porteurs un motif de tension entre l'Europe et
les Etats-Unis, sont revenues au premier plan en 1997 avec l'annonce de la
fusion entre Boeing-Mac Donnell Douglas. Après six mois d'enquête
au titre du contrôle des concentrations, et après que la Federal
Trade Commission a donné son feu vert à la fusion le
1er juillet 1997, la Commission européenne a autorisé sous
conditions cette opération.
Boeing a fait un certain nombre de concessions (principalement abandon des
contrats d'exclusivité, l'engagement de transparence sur les projets de
recherche et développement et les brevets dans le domaine
aéronautique et l'engagement de séparer les activités de
DAC sur un plan juridique et comptable).
La France, à l'instar des autres partenaires européens, a soutenu
l'attitude de fermeté de la Commission, afin de trouver des conditions
qui assurent le maintien de la concurrence entre les constructeurs
aéronautiques. A la veille de la décision finale, la France a
demandé et obtenu que la décision de la Commission soit assortie
d'un mécanisme de surveillance des engagements de Boeing auquel sont
associés les Etats membres. Cependant, en l'absence de précisions
sur la portée de certains engagements de Boeing, la France a maintenu
une réserve sur la décision d'autorisation.
Parallèlement, des discussions exploratoires ont eu lieu entre les
Etats-Unis et l'Union européenne sur le fonctionnement de l'accord
bilatéral sur les gros porteurs de 1992. La Commission, soutenue par les
Etats euroépens et Airbus-industrie, tente d'obtenir des disciplines
renforcées sur les aides indirectes pratiquées par les
Etats-Unis. La Commission devrait à l'automne prochain faire des
propositions aux Etats membres en vue de l'amélioration de cet accord.
·
Les
lois extraterritoriales américaines
:
dans le contexte de la campagne électorale américaine, le
Congrès a adopté des textes visant à faire pression sur
les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis pour les amener à
infléchir leur politique à l'égard de Cuba, de l'Iran et
de la Libye et isoler davantage ces pays, déjà soumis à
embargo américain.
La législation Helms-Burton contre Cuba est entrée en vigueur le
12 mars 1996. Le titre IV prévoit l'exclusion du territoire
américain des dirigeants et actionnaires de sociétés
étrangères soupçonnées d'utiliser des biens
confisqués à des ressortissants américains par le
régime cubain. Le titre III ouvre un recours en
responsabilité contre ces mêmes sociétés qui
pourront être condamnées devant les tribunaux américains
à verser des dommages et intérêts, à la demande de
ressortissants américains expropriés par le gouvernement cubain.
Le gouvernement américain a néanmoins suspendu l'application de
ce titre. La loi d'Amato a été promulguée le
5 août 1996. Ce texte met en place des sanctions contre les
entreprises étrangères qui réaliseront, après
l'entrée en vigueur de la loi, des investissements dans le domaine des
hydrocarbures en Iran et en Libye.
La France et l'Union européenne ont dénoncé très
fermement ces législations qui comportent des dispositions
extraterritoriales et affectent le climat des affaires entre l'Europe et les
Etats-Unis. L'Union a adopté un règlement communautaire en
novembre 1996, dit "anti-embargo", qui vise à neutraliser les effets
extraterritoriaux de ces lois et à dissuader les entreprises
européennes de se conformer aux prescriptions ou mesures
américaines prises sur leur fondement. Ce texte doit être
complété par des législations nationales dans les Etats
membres afin d'en assurer le respect.
L'Union européenne qui avait décidé de porter plainte
à l'OMC, a néanmoins accepté de suspendre la
procédure en avril 1997, en échange d'une promesse de
non-agression contre les entreprises européennes et de la recherche d'un
compromis global à l'échéance d'octobre. La France a fait
valoir un certain nombre de réserves sur la portée de
l'arrangement politique passé entre la Commission et les
autorités américaines et a obtenu du Conseil le principe d'une
réactivation automatique du panel dès lors que les Etats-Unis ne
respecteraient pas leurs engagements.
Enfin, des dispositifs de même inspiration se sont multipliés au
niveau des Etats fédérés (cas de l'Etat du Massachusetts
qui interdit aux collectivités publiques locales de passer des
marchés publics avec des entreprises ayant des relations d'affaires avec
la Birmanie), conduisant la Communauté à demander des
consultations à l'OMC au titre de la violation de l'accord
plurilatéral sur les marchés publics.
·
L'
audiovisuel :
la fin de la négociation
d'Uruguay a marqué un très net recul des tensions. Le bon
résultat obtenu du point de vue français n'a pas
été sérieusement mis en cause au cours de la
période récente. A moyen terme, le sujet reste cependant au
premier plan des préoccupations américaines. Tant que la
directive "télévision sans frontière" ne sera pas durcie,
on peut escompter que les professionnels américains, dont les contacts
et les accords individuels avec leurs homologues français se
multiplient, ne voudront pas envenimer le débat. Leurs objectifs
essentiels seront donc d'éviter une réglementation protectrice
dans ces secteurs et ceux du multimédia (infrastructure globale
d'information), de trouver un accord convenable sur la question des droits
frappant les cassettes-vidéos vierges et, enfin, d'obtenir la
levée des restrictions à l'investissement.
·
Deux contentieux spécifiques :
- l'
acier :
après l'expiration de l'accord de restriction
volontaire des exportations d'acier, en mars 1992, les plaintes antidumping se
sont multipliées à la demande des sidérurgistes
américains (fin juin 1992), notamment contre les entreprises
françaises. Ces procédures ont donné lieu en 1993 à
l'imposition provisoire de droits, qui ont été contestés
à Genève devant un panel. L'International Trade Commission n'a
confirmé qu'une partie des décisions du département du
commerce. Dans l'ensemble, les entreprises françaises restent dans une
situation vulnérable dans ce secteur, alors que la négociation
d'un accord multilatéral sur l'acier ne progresse plus. L'inclusion
d'une clause d'extinction des droits ("sunset clause") dans l'accord
d'Uruguay
devrait néanmoins rendre plus difficile la reconduction des droits, qui
était jusqu'à maintenant presque systématique ;
- les
règles d'origine en matière textile :
les
modifications apportées, depuis le 1er juillet 1996 par les
autorités américaines à leurs règles d'origine pour
un certain nombre de produits textiles ont provoqué des
difficultés pour l'industrie européenne. A la suite d'une plainte
déposée par les industriels au titre du règlement sur les
obstacles au commerce (ROC), la Commission a engagé des
négociations avec les autorités américaines. Ces
discussions viennent d'aboutir favorablement : les Etats-Unis s'engagent
à déposer un amendement à leur loi sur les règles
d'origine pour revenir aux règles appliquées avant le
1er juillet 1996. L'échéancier prévu est lié
à la négociation sur l'harmonisation des règles d'origine
à l'Organisation mondiale des douanes et à l'OMC. En cas de
manquement aux engagements pris par les Etats-Unis, l'accord prévoit une
réactivation de la procédure à l'OMC.
B. LES DIFFÉRENDS ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET LE JAPON
La question de l'ouverture du marché japonais aux
opérateurs étrangers (exportateurs ou investisseurs) demeure au
centre des relations économiques et commerciales entre l'Union
européenne et le Japon. En effet, l'accès au marché nippon
ne peut être considéré sous le seul angle des tarifs
douaniers qui sont désormais consolidés à un niveau
très bas, du moins pour les produits industriels. En
réalité, les difficultés rencontrées par les
opérateurs étrangers s'expliquent en grande partie par
l'existence d'obstacles sectoriels et structurels, sous forme de
procédures administratives, de réglementations, de normes qui
pénalisent les exportateurs, ainsi que par une organisation non
concurrentielle de l'économie dans de nombreux secteurs.
La Communauté a choisi de résoudre ces difficultés
à travers le dialogue et la coopération, contrairement à
l'approche américaine qui n'hésite pas à recourir à
la menace de sanctions pour obtenir l'ouverture du marché japonais.
Cette orientation a été réaffirmée en mai 1995.
L'Union européenne a toutefois marqué sa volonté de
recourir au règlement des différends de l'OMC pour obtenir
l'élimination des mesures restrictives ou discriminatoires maintenues en
contradiction avec les règles du GATT.
Plusieurs contentieux sont actuellement évoqués dans le cadre de
l'OMC ou sont susceptibles de l'être :
·
en
matière agro-alimentaire,
à la
suite de la condamnation par l'OMC du système de taxation
discriminatoire des
boissons spiritueuses importées,
la
Communauté a privilégié une solution
négociée pour la mise en oeuvre de cette décision. La
nouvelle réglementation japonaise devrait être plus favorable
à nos intérêts. Sera évitée une taxation
ad valorem
qui aurait pénalisé nos produits. Le Japon
s'est engagé à faire bénéficier la
Communauté des conditions éventuellement plus favorables qui
pourraient être négociées par les Etats-Unis
(également partie à ce différend).
Le Japon a mis en place, afin de protéger sa pêche
côtière, des contingents d'importation annuels -en contradiction
avec les règles du GATT- pour certaines espèces de
poissons ou
des produits dérivés.
La Commission a estimé
préférable de ne pas saisir l'OMC car une modification de la
réglementation japonaise favoriserait nos concurrents proches du Japon
dans la mesure où les exportations communautaires ne concernent que des
produits de qualité moyenne. Il semble en effet préférable
de trouver une solution amiable et transitoire qui permettrait
d'améliorer l'accès au marché japonais en attendant que le
Japon se conforme aux règles du commerce international.
·
En
matière de services,
la
Communauté est associée aux consultations entre les Etats-Unis et
le Japon sur la réglementation dans le domaine de la distribution des
films photographiques sur le marché japonais. Cette affaire -dite
Fuji-Kodak- permet pour la première fois d'aborder dans une enceinte
multilatérale les problèmes de concurrence de certains secteurs
de l'économie japonaise.
Par ailleurs, la Commission a engagé des consultations sur les
modalités d'
accès aux terminaux des ports japonais
qui
lèsent les armateurs étrangers (système d'autorisation
préalable). Faute de progrès, la Communauté se
réserve le droit d'introduire une plainte à l'OMC.
·
En
matière de marchés publics :
la
Communauté a contesté les modalités d'attribution d'un
marché portant sur la
fourniture d'un système de navigation
par satellite
pour le trafic aérien, programme MTSAT,
modalités jugées discriminatoires par les opérateurs
européens. Les discussions entre la Commission et les autorités
japonaises ont débouché en juillet 1997 sur un accord qui devrait
préserver les changes de prise en compte de l'offre européenne
dans les appels d'offres futurs concernant ce programme.
·
Enfin, la Commission a engagé le 4 avril
dernier une enquête au titre du règlement sur les obstacles au
commerce, concernant les
difficultés d'exportation des chaussures et
du cuir
sur le marché japonais (secteur soumis à quotas),
suite à la plainte de la Confédération des associations
nationales des tanneurs et des mégissiers de la Communauté
européenne (COTANCE). Cette procédure pourra se conclure d'ici
à l'automne, soit par un arrangement satisfaisant pour les
intérêts communautaires, soit par la décision de porter
l'affaire devant l'OMC.
Sur les autres dossiers sectoriels, la Commission poursuit des discussions avec
les autorités japonaises principalement sous l'angle de la
déréglementation et de la reconnaissance mutuelle des normes.
Parmi les sujets évoqués figurent les réglementations
phytosanitaires et les normes techniques.
CHAPITRE III
LES PME ET L'EXPORTATION
I. LES PERFORMANCES DES PME FRANÇAISES À L'EXPORTATION
A. UNE PART DES PME DANS LES EXPORTATIONS FRANÇAISES GÉNÉRALEMENT SOUS-ESTIMÉE
Il est couramment entendu que les PME ne participent que pour
25 à 30 % aux exportations françaises. Ces chiffres correspondent
à la part des PMI de 20 salariés ou plus du secteur
manufacturier. Pour le seul secteur des biens industriels, il faut ajouter la
part des petites entreprises de moins de 20 salariés et le secteur
des industries agricoles et alimentaires (10 % de nos exportations en 1995
réalisés majoritairement par les PME). Hors agriculture, secteur
pour lequel la notion de PME n'est pas comparable, et en tenant compte de ces
différents ajouts, la part des PMI dans les exportations directes de
biens industriels peut s'estimer à environ 37 %.
En outre, les entreprises françaises ont exporté des services
pour 373 milliards de francs, soit 28 % des exportations totales de biens
et services. Or, dans ce secteur, les exportations sont réalisées
majoritairement par des PME. Si l'on prend en compte la totalité des
biens et services exportés directement, la part des PME atteindra 39 %
auxquels il faut ajouter les exportations réalisées par
l'intermédiaire de sociétés commerciales.
On peut ainsi raisonnablement considérer que la contribution des PME
au commerce extérieur français se situe autour de 40 %
.
B. UNE PART DES PMI DANS LES EXPORTATIONS EN CONSTANTE AUGMENTATION
Depuis 10 ans, la place des PMI dans l'appareil exportateur français ne cesse de s'améliorer. En 1985, les PMI réalisaient 22 % des exportations françaises, elles en réalisent actuellement plus de 30 %. Cette progression est plus marquée pour les exportations que pour les effectifs, ou plus encore que pour le chiffre d'affaires. En 10 ans, la part des PMI s'est accrue de 5 points pour le chiffre d'affaires, de 7 points pour les effectifs et de 8 points pour les exportations.
De plus, cette évolution s'est notablement accélérée au cours des dernières années : en cinq ans, alors que la part des PMI dans l'industrie s'est accrue d'environ deux points tant pour les effectifs que pour le chiffre d'affaires, cette progression est de cinq points pour les exportations .
C. L'HÉTÉROGÉNÉITÉ DES COMPORTEMENT DES PME SELON LES SECTEURS
Le taux d'exportation est une fonction croissante de la
taille
de l'entreprise. Mais dans certains secteurs, les PMI ont un comportement
à l'exportation très proche de celui des grandes entreprises.
C'est généralement le cas dans le secteur des biens de
consommation où, de plus, les PMI réalisent plus de la
moitié des exportations. Ce comportement est encore plus marqué
dans l'agro-alimentaire où le taux d'exportation des grandes PMI
(100 à 499 salariés) est même plus élevé
que celui des grandes entreprises (20 % contre 16 %). Dans ce secteur, les
entreprises de moins de 500 salariés réalisent 58 % des
exportations. Il convient, par ailleurs, de noter les secteurs de l'habillement
et du cuir, malgré des taux d'exportation nettement plus faibles que les
grandes entreprises, les PMI réalisent 80 % des exportations.
En revanche, dans l'industrie automobile et les biens d'équipements,
notamment la construction navale, aéronautique et ferroviaire, les PMI
présentent des taux d'exportation nettement moindres que les grandes
entreprises et ne réalisent qu'une part minime des exportations (moins
de 5 % dans l'industrie automobile et 11 % dans la construction navale,
aéronautique et ferroviaire). Il est vrai qu'il s'agit de secteurs
où les PMI jouent fréquemment un rôle de sous-traitants, ce
qui les amène à ne réaliser leurs exportations
qu'indirectement, à travers les grandes entreprises pour lesquelles
elles travaillent.
Le taux d'exportation s'accroît constamment depuis 10 ans. Cette
croissance s'est accélérée ces dernières
années. Elle touche de manière plus marquée les PME que
les grandes entreprises. Pour les seules PMI, le taux d'exportation se situe en
1995 à 23,4 %, contre 38,8 % pour les entreprises de plus de 500
salariés. En deux ans, ce taux a progressé de 2,6 points pour les
PMI, alors que l'évolution correspondante pour les grandes firmes n'a
été que de 2 points. Cette évolution est à comparer
avec la progression réalisée entre 1985 et 1992. Durant cette
période, le taux d'exportation s'était accru de 2,1 % pour
les PMI comme pour les grandes entreprises industrielles.
D. COMPARAISONS INTERNATIONALES
Un décompte, effectué par l'OCDE, du nombre des
PME très présentes à l'international montre qu'avec 3.000
PME (suivant le terme de l'OCDE), la France se situe à peu près
dans la moyenne OCDE, très en-dessous de l'Italie (8000), très
au-dessus de l'Espagne (1000), mais à un niveau comparable à
l'Allemagne (4000 entreprises mondialisées) ou aux Etats-Unis (3220). En
outre, 30 à 40 % des PMI françaises, soit un chiffre proche de la
moyenne observée dans l'OCDE sont actives à l'exportation.
L'examen d'un autre indicateur - la contribution des PME aux exportations du
pays - donne des informations comparables. Selon les chiffres utilisés
par l'OCDE, les PMI françaises contribuent à hauteur de 26 % du
total de nos exportations. La France se situe ainsi dans le moyenne des pays
où cet indicateur peut être calculé. L'Italie (sur la base
de chiffres qui ne sont pas entièrement comparables) se situe
très au-dessus (53 %), le Japon très en-dessous (13,5 %).
Il n'existe pas de données identiques pour l'Allemagne, l'Espagne ou le
Royaume-Uni. Dans le cas de l'Allemagne, des informations partielles, pour
certains secteurs et certains Länder, rapportant les exportations au
chiffre d'affaires du secteur, montrent cependant que les taux d'exportation
des PME allemandes sont inférieurs à ceux de leurs homologues
françaises dans la majorité des secteurs pour lesquels la
comparaison peut être faite. Ce constat n'infirme pas
nécessairement l'idée selon laquelle la contribution des PME aux
exportations est plus forte en Allemagne qu'en France. Mais si ces
données sont confirmées, elles traduiraient une différence
de spécialisation sectorielle de nos appareils productifs plutôt
que des différences de comportement à l'exportation entre PME
françaises et allemandes.
En outre, une analyse des obstacles à l'internationalisation fait
apparaître des différences nettes entre les PME des
différents pays. Les entreprises françaises souffriraient ainsi
plus que leurs concurrentes étrangères de handicaps liés
à leur taille trop modeste, aux problèmes de financement et
à une culture internationale trop faible.
II. LES MESURES DESTINÉES AU PME
Le nouveau gouvernement a annoncé la continuation des
mesures du plan PME de 1995, visant à encourager les PME à
exporter. En outre, un programme pragmatique de réformes devrait
être mis en oeuvre afin de mieux adapter les mesures d'appui au
développement international des PME aux besoins de ces dernières
et à leurs structures. En effet, les PME occupent une place croissante
dans l'économie et dans le commerce extérieur de la France.
Ainsi, les PME de moins de 100 salariés sont les seules entreprises
à créer des emplois (40.000 en 1996) et ce sont les très
petites entreprises, de 6 à 20 salariés, qui en
créent la plus grande partie. Pourtant, ces petites structures sont
fragiles et par nature sensibles à la conjoncture. En matière
d'aide à l'exportation, leurs besoins s'articulent autour de deux
priorités :
- rendre les aides financières plus accessibles ;
- développer le conseil de proximité aux entreprises.
A. L'ACCESSIBILITÉ DES AIDES FINANCIÈRES
Les aides nationales à l'exportation sont connues et
appréciées des PME. Mais l'articulation des aides des autres
administrations déconcentrées avec les aides du contrat de plan
Etat-régions et les fonds européens est considérée
comme difficile à comprendre et compliquée à mobiliser.
Les aides européennes, en particulier, sont souvent
sous-employées. Les financements des institutions financières
internationales ne sont souvent connus que des grands groupes ; les PME
pourraient en profiter davantage. Enfin, les aides sont souvent
"saupoudrées" au coup par coup, sans examen de la stratégie de
l'entreprise et des marchés porteurs à l'étranger. Pour
remédier à cette situation, trois mesures sont envisagées
: créer une structure d'ingénierie financière en
région; faciliter l'accès des aides et aux financements
grâce à l'informatique et concentrer les aides à
l'exportation sur des actions ciblées.
Créer une structure d'ingénierie financière en
région
Le chemin de l'exportation pour une PME devrait passer d'abord par un bilan de
ses finances et de son appareil productif. Celles dont le bilan est
insuffisant, devraient bénéficier d'ides à la
restructuration avant les aides à l'exportation. Les deux types d'aides
devraient donc être articulées et fournir un effet de levier.
Les directions régionales du commerce extérieur (DRCE) et les
directions régionales de l'industrie, de la recherche et de
l'environnement (DRIRE), compte tenu de leurs compétences respectives
(DRCE : aide au conseil export, au recrutement de cadres export et à
l'implantation ; DRIRE : aides au conseil, à la restructuration,
à la formation), sont les mieux placées pour proposer la mise en
place
d'une structure de conseil aux PME sur les séquences
d'aides
.
Cette structure d'ingénierie financière devrait avoir un
rôle d'orientation et comprendre le maximum de partenaires des
entreprises :directions régionales de l'industrie, de la recherche
et de l'environnement, directions régionales du commerce
extérieur, agence nationale pour la valorisation de la recherche,
chambre de commerce et d'industrie, Banque de France, experts comptables et
banques. Actuellement, dans les régions, ces organismes nouent des liens
entre eux au hasard des réunions et se concertent ainsi, mais de
manière occasionnelle, sur les procédures en cours d'instruction
pour les PME.
Faciliter l'accès aux aides et aux financements grâce
à l'informatique
Les PME souhaitent une
simplification de l'information sur les aides et les
financements
. Les aides de toute provenance sont présentées
en documents imprimés dont l'épaisseur est rébarbative.
Ils sont difficiles à consulter, et vite obsolètes. Aucun
document ne détaille par ailleurs les financements des banques et
institutions financières internationales.
L'agence du conseil régional de la région Rhône-Alpes,
l'ERAI, a créé une base de données informatisée de
toutes les aides, régionales, nationales et européennes,
doublée d'une base de données des lignes de crédit des
institutions et banques internationales. L'interrogation de la base de
données et le traitement des résultats par l'ERAI est gratuit.
D'autres régions (Basse-Normandie) ont également
créé des systèmes qui comprennent tout ou partie de la
démarché de l'ERAI.
La DREE et les DRCE vont expérimenter cette base de données avec
quelques régions volontaires et l'ERAI. A l'issue de cette
expérimentation, et si elle s'évère satisfaisante, ce
service pourrait être étendu à toutes les régions.
Les postes d'expansion pourraient également en bénéficier.
La concentration des aides à l'exportation sur des actions
ciblées
Le rapport Sautter avait donné lieu à une première
expérimentation de
croisement entre certains secteurs prioritaires et
des marchés à fort potentiel
, appuyée sur les DRCE de
quatre régions (Basse-Normandie, Provence-Alpes-Côte d'Azur,
Poitou-Charentes, Rhône-Alpes) et les postes d'expansion
économique de quatre pays cibles (Brésil, Chine, Malaisie,
Corée). Les résultats très encourageants de cette
expérimentation montrent qu'elle pourrait être
généralisée à toutes les régions et à
tous les pays émergents.
Les DRCE et les régions pourraient concentrer une partie des aides sur
des actions bien ciblées. Pour cela, dans l'esprit du rapport Sautter,
les DRCE pourraient examiner avec les régions leurs points forts
sectoriels et, en liaison avec les PEE, déterminer les pays où
les PME de la région auraient de plus fortes probabilités de
réussite.
Deux précautions doivent être prises pour ce type d'approche :
- la sélection des entreprises pour ces programmes groupés
d'exportation doit être faite en concertation avec tous les partenaires ;
- des moyens de financement doivent être disponibles pour relayer les
aides publiques dès que l'entreprise est prête à partir
à l'étranger.
B. LE CONSEIL DE PROXIMITÉ AUX ENTREPRISES
Tous les réseaux d'appui à l'exportation et
à l'implantation à l'étranger doivent être mis
à la disposition des PME dans une logique de service : ciblage des
marchés, recherche de financements, accès à l'information.
Pour répondre à cet objectif, les mesures suivantes peuvent
être envisagées.
Encourager les regroupements souples d'organismes
Les exemples de
regroupements d'organismes régionaux
d'appui au
commerce extérieur anciens (Alsace) ou plus récents
(Haute-Normandie, Pays de la Loire, PACA, Guadeloupe) montrent à quel
point l'unité de lieu est bénéfique pour les PME. En
effet, d'une part, le réseau d'appui se concerte plus naturellement sur
les actions et d'autre part, les PME deviennent vite familières d'un
bâtiment unique, bien situé, où elles peuvent avoir
accès à tous les services internationaux des principaux
organismes.
La multiplication des organismes de type COREX
Là où elles existent, les conventions régionales à
l'exportation (COREX)
1(
*
)
aident les principaux
organismes d'appui au commerce extérieur en région à se
coordonner. Les réunions plénières établissent les
règles et les échéances d'une programmation des actions
internationales de la région sur un an. Des comités techniques
assurent le suivi des décisions.
Les régions dotées de ces structures prennent des initiatives
bien planifiées, non redondantes. Leurs actions sont articulées
autour d'une stratégie qui respecte les marchés traditionnels des
PME de la région et s'adapte à l'émergence de nouveaux
marchés.
La DREE et des DRCE vont
inciter toutes les régions à
créer une instance de concertation
. Il sera alors possible de lancer
des initiatives communes à plusieurs régions et d'encourager la
mise en commun de moyens entre régions.
La prospection méthodique des PME
Plusieurs organismes approchent les PME en région à des titres
divers. Les chambres de commerce et d'industrie, les directions
régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement, les
directions régionales du commerce extérieur effectuent ainsi des
visites, sans que la concertation soit systématique.
En complément des mesures de simplification et d'articulation des aides
citées plus haut, une rationalisation de la prospection des PME est
indispensable. Les régions les plus avancées (Rhône-Alpes)
ont mis au point une méthodologie complexe d'approche des "nouveaux
exportateurs". La chambre de commerce et d'industrie de Lyon propose ainsi
aux
PME une démarche en plusieurs étapes : diagnostic, conseil de
préparation à l'exportation, missions à l'étranger.
Cette méthode semble tenter de plus en plus de régions. La
direction régionale du commerce extérieur pourrait coordonner une
démarche collective des directions régionales pour promouvoir
ces méthodes de prospection
. Certaines l'ont déjà fait
dans leur région (Bretagne par exemple).
L'accélération de la mise en réseau des postes
d'expansion économique et des directions régionales du commerce
extérieur
Avec la modernisation de l'informatique, opérationnelle à la fin
de l'année, les PEE et les DRCE pourront échanger des messages
courts (listes d'entreprises contactées, réponses à des
demandes ponctuelles de PME, synthèses sectorielles de marchés,
etc...)
Dans le cadre de la prospection méthodique et des matrices
pays-produits, cette rapidité de réaction devrait permettre
d'améliorer le service de conseils aux entreprises. Les PME auront alors
"à leur porte" un réseau court de premiers
conseils gratuits,
très accessible, rapide et surtout personnalisé
.
L'utilisation de matrices pays-produits
Les démarches de conseil aux PME actuelles privilégient les
actions collectives et/ou les diagnostics très détaillés
et précis. Il manque un conseil rapide, chiffré et
opérationnel aux PME.
Ce besoin d'information
a priori
peut trouver une réponse avec la
méthode des matrices pays-produits qui consiste à croiser les
statistiques de base (macro-économie, importations, pouvoir d'achat) et
des documents synthétiques (études de marché, notes
sectorielles, presse). Les agents des DRCE et des PEE accentueront
l'efficacité de ces analyses pays-produits, en les rendant
instantanées.
Leur personnalisation sera facile : lors de la visite de la DRCE, un document
"sur mesure", lisible et bien argumenté sera remis à la PME.
Les actions communes à plusieurs régions
Actuellement, les régions riches, sous l'impulsion des conseils
régionaux, se dotent d'outils de grande qualité de conseils et
d'aide à la prospection et à l'implantation à
l'étranger (MIRCEB en Bretagne, ERAI en Rhône-Alpes, NORCOMEX en
Nord-Pas-de-Calais, Prodexport en Languedoc-Roussillon). Les chambres de
commerce et d'industrie puissantes ont aussi développé des
services très sophistiqués.
Il est à craindre que les régions les plus démunies, mais
dont les PME ont des besoins en assistance équivalents à celles
des régions puissantes, ne se voient limitées à la portion
congrue en matière d'appui au développement international. Les
actions interrégionales seront donc encouragées, ainsi que la
mise en commun de certains moyens.
Les technologies de l'information
La constitution en cours du fichier des entreprises performantes dans chaque
région deviendra la base de constitution d'un site Internet des PME
dynamiques à l'exportation. Ce site pourrait être
développé avec les régions et les CCI, qui
présenteraient leur région en même temps que leurs
entreprises. La consultation devrait pouvoir se faire en plusieurs langues.
Les DRCE et les PEE disposeront de sites Internet uniformisés.
Un site sera dédié aux PME, pour les conseiller et les orienter.
Les "chroniques PME" de la province du Québec sur Internet donnent
chaque mois aux PME une approche très lisible des informations
indispensables à leur développement international. Une
démarche similaire pourrait être adoptée, tout en reliant
ce site à tous les autres sites qui concernent le commerce
extérieur.
Votre rapporteur tient en outre à préciser qu'elle
mènera une mission d'information et de contrôle sur le dispositif
d'aides aux PME au cours de l'année 1998, dont les conclusions seront
publiées dans un rapport d'information du Sénat.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le jeudi 23 octobre 1997, la commission a
procédé à l'examen des crédits du budget du
commerce extérieur pour 1998, sur le rapport de
Mme Maryse
Bergé-Lavigne, rapporteur spécial
.
A l'issue de l'exposé des crédits par Mme Maryse
Bergé-Lavigne, un débat s'est alors ouvert.
M. Alain Lambert, rapporteur général
, a demandé la
liste des postes d'expansion économique qui avaient fait l'objet d'une
fermeture. Il s'est également interrogé sur la
nécessité de lancer une mission d'information sur le dispositif
français d'appui au commerce extérieur afin d'anticiper les
indispensables évolutions et l'harmonisation des structures
concernées.
M. Philippe Adnot
a demandé si l'excédent
dégagé par la Coface permettrait aux entreprises exportatrices de
bénéficier d'une baisse du coût des assurances à
l'exportation. Par ailleurs, il a demandé des renseignements
complémentaires sur la part des aides liées aux contrats de plan
Etat-régions dans l'ensemble des aides accordées en faveur du
commerce extérieur. Il s'est également inquiété de
la très forte concentration des entreprises exportatrices 20.000
réalisant 97 % de l'ensemble des exportations. Il s'est enfin
prononcé pour une meilleure lisibilité des systèmes
d'aides existants.
M. François Trucy
a souhaité des informations
complémentaires sur la répercussion du commerce extérieur
en termes d'emplois. En outre, il s'est interrogé sur l'existence
éventuelle de doublons en matière d'aide au commerce
extérieur.
En réponse
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur
spécial,
a donné la liste des douze postes d'expansion
économique fermés et s'est félicité du renforcement
des synergies avec le ministère des affaires étrangères.
Elle a ainsi évoqué la création de trois postes mixtes
à Houston, Dubaï et Osaka, regroupant des postes d'expansion
économique et des consulats et le projet de quatre postes mixtes
supplémentaires.
Par ailleurs, elle a rappelé le rapprochement de la direction des
relations économiques extérieures avec la direction du
trésor et a annoncé l'existence de trois missions
économiques à Pékin, Brasilia et New Dehli, regroupant les
fonctions de conseiller commercial et conseiller financier.
Concernant les aides résultant des contrats Etat-régions, elle a
précisé que leur montant s'élevait, pour 1998, à 44
millions de francs en crédits de paiement et 32 millions de francs
en autorisations de programme. Elle a reconnu la faiblesse de ces aides par
rapport aux 2 milliards de francs versés par l'Etat pour encourager les
entreprises exportatrices, mais a estimé qu'elles étaient
efficaces et répondaient à un véritable besoin.
A propos des excédents dégagés par la COFACE,
Mme
Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a rappelé
qu'il s'agissait d'une situation relativement récente et qu'il ne
fallait pas oublier l'énorme déficit accumulé lors des
gestions précédentes. Toutefois, elle a déclaré que
les entreprises exportatrices bénéficiaient indirectement de ces
excédents, puisque l'échelle des risques gérés par
la COFACE avait été élargie, permettant ainsi de mieux
affiner le montant des cotisations.
Ensuite,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur spécial,
a
souligné que 25 % de la population active française occupait
un emploi plus ou moins directement lié au commerce extérieur.
En conclusion,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, rapporteur
spécial,
a reconnu l'existence de double-emplois dans le
système français d'appui au commerce extérieur et a
cité l'exemple de Tokyo, qui concentre dix-huit représentations
de la France différentes. Elle a rappelé l'efficacité des
dispositifs italien et allemand et s'est montrée très favorable
à une mission de contrôle et d'information sur les aides
françaises au commerce extérieur.
Elle a également soutenu le rôle des directions régionales
du commerce extérieur et a plaidé pour leur revalorisation.
La commission a alors
adopté
les
crédits
du
budget
du
commerce
extérieur
.
Réunie le jeudi 23 octobre 1997, sous la présidence de
M. Christian Poncelet, président, la commission a
adopté
les
crédits
du
budget
du
commerce
extérieur
.
1 Conventions Régionales à l'Exportation : réunions de concertation des organismes d'appui à l'exportation