B. LES TAXES, REDEVANCES ET RECETTES ASSIMILÉES

Les produits s'élèveraient à 25,4 milliards de francs en progression de 4,1 % par rapport à 1997.

Pour 43,3 %, il s'agit des "frais d'assiette et de recouvrement des impôts et taxes établis ou perçus au profit des collectivités locales et de divers organismes" qui progresseraient de près de 5 %.

L'inclusion de ces recettes dans la catégorie des recettes non fiscales pose à l'évidence des problèmes de principe 34( * ) .

En tout cas, leur forte progression résulte elle-même de la variation des produits attendus des impôts qui constituent l'assiette des taxes d'où sont issues ces recettes.

C. LES RETENUES ET COTISATIONS SOCIALES AU PROFIT DE L'ÉTAT

Leur montant s'élèverait à 36,3 milliards de francs soit une progression de l'ordre de 2 %. Pour l'essentiel, il s'agit des retenues pour pensions civiles et militaires qui atteindraient 25,6 milliards de francs, soit une croissance de 1,6 % reflétant l'hypothèse posée pour calculer la progression de la masse salariale dans la fonction publique.

L'accroissement de la contribution aux charges de pension de France Télécom serait plus rapide (2,9 %), soit un écart significatif compte tenu de l'homogénéité des statuts des agents.

D. LES RECETTES DIVERSES

Avec 65,7 milliards de francs, les recettes diverses qui constituent une part considérable des recettes non fiscales (42,5 %), s'accroîtraient de 3,1 % par rapport aux estimations révisées pour 1997 mais diminueraient par rapport aux évaluations initiales pour l'année en cours (- 1,6 %).

Par ordre d'importance, figurent d'abord les recettes en atténuation des charges de la dette et des frais de trésorerie avec 13,8 milliards de francs. Elles seraient très inférieures aux estimations faites en loi de finances initiale pour 1997 (17,98 milliards de francs) et proches des estimations révisées (13,4 milliards de francs).

Evaluations pour 1998

(en milliards de francs)

Rémunération du compte du Trésor à la Banque de France et des pensions sur titres d'Etat

Recettes sur coupons courus lors d'émission d'OAT

Recettes sur coupons courus lors d'émission de BTAN

Recettes du FSR

Autres recettes

1.393

8.094


4.305


-

21

Total

13.813

Les prévisions pour 1998 sont résumées dans le tableau ci-dessus.

La rémunération du compte du Trésor à la Banque de France et résultant des prises en pensions sur titres d'Etat procurerait 1.393 millions de francs. En 1996, ce montant s'était élevé à 2.742 millions de francs. Cette variation à la baisse résulte de la diminution du niveau de la rémunération obtenue par le Trésor sur ses opérations de trésorerie liée elle-même à la baisse des taux d'intérêt à court terme. L'augmentation de 6 % du taux des appels d'offres de la Banque de France acquise en octobre 1997 pourrait conduire à une progression de cette ressource, très sensible à l'évolution de la trésorerie de l'Etat. A ce propos, on rappelle l'importance de l'incidence des recettes disponibles logées dans les différents comptes spéciaux du Trésor et, en particulier, dans le compte 902-24.

Les recettes de coupons courus sont également comptabilisées ici. Leur importance dépend du programme d'émission de l'Etat, mais aussi du choix opéré par lui, du taux nominal de ses emprunts. La part relative des recettes sur les différentes échéances est un indicateur de la duration de la dette publique nouvellement émise.

Les versements de la Caisse d'amortissement de la dette sociale (12 milliards de francs) -la CADES- sont issus de l'ordonnance de janvier 1996 mettant à la charge de la Caisse le remboursement à l'Etat des charges (amortissement et intérêts) de la dette du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) transférée à lui.

Or, l'Etat ne dépense dans son budget que les charges d'intérêt liées à cette dette. La Cour des Comptes a, de façon récurrente, indiqué que les charges d'amortissement de cette dette n'étaient pas subies par le budget, faisant l'objet d'opérations financières extrabudgétaires. Le rattachement de l'intégralité du versement de la CADES au titre des recettes non fiscales de l'Etat a donc pour effet de minorer le déficit budgétaire affiché. Il surestime en effet la compensation budgétaire des charges budgétaires associées à l'opération de reprise de dette décrite plus haut.

Il conviendrait donc que soit déduite du versement sous revue la part représentative de l'amortissement du capital de cette dette et de ne verser au budget de l'Etat que la somme correspondant aux dépenses d'intérêt qui sont les seules qu'il supporte.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page